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«Un cirque pitoyable»?

 

Ce jeudi matin, suite, entre autres problèmes, au témoignage inutile d'hier d'un «expert» en «analyse et datation d'encres», Me Marc Bellemare a fait la déclaration suivante avant d'aller témoigner à nouveau devant la commission Bastarache:

«Au cours de l'été, j'ai exprimé publiquement les appréhensions que j'entretenais au sujet de cette commission. Les événements des derniers jours m'ont hélas donné raison. De toute évidence, les procureurs de la commission et les trois avocats du premier ministre ont bien peu d'intérêt à rechercher la vérité sur les influences indues exercées par des collecteurs de fonds du PLQ dans le processus de nomination des juges.

Depuis 3 semaines, ils se sont plutôt employés à détruire ma réputation de toutes les façons possibles en multipliant les attaques déloyales et les insinuations malveillantes, sous l'oeil complaisant du commissaire. Le tort qu'ils m'ont causé est irréparable.

Je n'ai pas la prétention d'avoir été le meilleur ministre de la Justice de l'histoire du Québec. Mais je tiens à rappeler que j'ai été nommé à ce poste par Jean Charest lui-même à cause de mes qualités d'honnêteté et d'intégrité. (…)

Les derniers jours ont été éprouvants pour moi et ma famille. Mais ils l'ont aussi été pour les dizaines de milliers de Québécois qui suivent les travaux de cette commission en direct à la télévision.

Ils se demandent à quoi rime ce cirque pitoyable, financé à coups de millions à même leurs impôts.  Et leur confiance dans nos institutions judiciaires en est d'autant diminué. Je comprends et partage l'indignation de tous ces gens, mais je leur demande ce matin de ne pas généraliser. Je pratique le droit depuis plus de 30 ans et je peux vous dire que nous avons de bons juges et de bons avocats au Québec. Notre système judiciaire n'est pas parfait, mais il est certainement bien meilleur que le spectacle désolant qui se déroule ici. Merci.»

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Une chose est certaine: la perception qui s'installe dans l'opinion publique est que cette commission rechercherait moins la «vérité» que de miner la crédibilité de Me Bellemare – la clé aux conclusions éventuelles de Me Bastarache. La sortie percutante de Me Bellemare s'y ajoute et vient renforcer cette perception.

D'où la nécessité pour le commissaire Bastarache et les procureurs de la commission de se faire une tête sérieuse sur la nécessité urgente de revenir au mandat de celle-ci, soit: 1) les allégations de Me Bellemare sur l'influence indue qu'aurait exercée sur lui deux collecteurs de fonds libéraux dans la nomination de trois juges en 2003 et 2004, de même que l'approbation qu'en aurait donnée Jean Charest; 2) le processus de nomination des juges.

D'ailleurs, Me Battista, procureur en chef de la commission, a reconnu ce matin que la commission n'était pas «insensible» aux perceptions de la population…

Et a annoncé que la semaine prochaine, la commission siégera 5 jours de suite avec les témoins suivants: Georges Lalande, Guy Bisson, Michel Després, Norman MacMillan, Charles Rondeau, Franco Fava, Chantal Landry, Stéphane Bertrand et, enfin, Jean Charest.

Et le tout, en pleine rentrée parlementaire à l'Assemblée nationale…