Il y a fort à parier que l'ouvrage à paraître aux éditions du Septentrion le 26 octobre prochain – «L'affaire Michaud. Chronique d'une exécution parlementaire»(*) -, ne sera pas tout à fait le livre préféré de Lucien Bouchard…
Surtout qu'en tant que premier ministre, il appuya avec son caucus une «motion de blâme» adoptée par l'Assemblée nationale en décembre 2000 dénonçant les «propos inacceptables» du «citoyen» Yves Michaud – aussi connu comme le «Robin des banques».
Une histoire proprement rocambolesque montrant, entre autres choses, avec quelle facilité des députés, lorsqu'ils sont commandés par leur chef, peuvent parfois voter sur un sujet dont ils n'ont aucunement pris connaissance au préalable…
Surtout, pour avoir amplement couvert tout l'épisode à l'époque, mon analyse demeure ce qu'elle était: LA question ici est à savoir si un parlement devrait ou non utiliser son pouvoir de «blâme» contre des citoyens pour des propos qu'il juge, à tort ou à raison, comme étant «inacceptables»? Exprimer un point de vue ou dénoncer des propos est une chose. C'est un droit absolu en démocratie, incluant, il va sans dire, pour les élus. Mais encore une fois, LA question est à savoir si un parlement devrait ou non utiliser son pouvoir de «blâme» contre des citoyens pour des propos qu'il juge, à tort ou à raison, comme étant «inacceptables»? J'avancerais que la réponse à cette question est «non».
Et pour ceux qui l'auraient oubliée, voici un bref rappel de ce qu'allait devenir la légendaire «Affaire Michaud», le tout accompagnant la page couverture du livre en question: http://www.septentrion.qc.ca/catalogue/livre.asp?id=3266
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(*) Auteur: Gaston Deschênes
La tristement célèbre « Affaire Michaud » m’est toujours apparue comme l’une des plus grandes ignominies du Québec moderne. On a gravement entaché la réputation de cet honnête homme; on l’a fait passer pour un antisémite et un raciste, ce qu’il n’est pas; on lui a mis des mots dans la bouche qu’il n’avait jamais prononcés.
On ne m’ôtera pas de la tête que Lucien Bouchard était en service commandé, et que cette exécution publique était en fait une punition pour avoir osé s’en prendre aux banques toutes-puissantes et dénoncer leurs manigances. On n’attaque pas impunément les plus hautes sphères du pouvoir — et cette sphère où évoluent les banques est malheureusement située bien au-dessus de la sphère politique. Obama lui-même, malgré toute sa bonne volonté, n’a pu que plier aux demandes des banquiers et leur ouvrir les coffres du trésor public.
Dans l’avenir, toute révolution digne de ce nom devra viser à renverser, en priorité, non pas les régimes politiques en place, mais bien les pouvoirs financiers.
J’ai hâte de lire cet ouvrage : j’ai la plus vive admiration pour Monsieur Michaud, un homme brillant, intègre, courageux et engagé. Honte à ceux qui l’ont crucifié sur la place publique; ils en répondront devant l’Histoire.
Après toutes ces années, bien que l’on sache maintenant qu’il est très risqué de dire que d’autres peuples ont aussi soufferts que les juifs, le livre de M.Michaud saura nous éclairer dans quel contexte ces propos ont été tenu.
Seul Obélix devant un auditoire de spectateurs de la haute société romaine a su déclenché une telle controverse dans le passé osant dire:
« Ils sont fous ces romains. »
J’ai demandé, à plusieurs reprises à mon député péquiste pourquoi il avait voté pour insulter M. Michaud mais il l’ignorait. Il savait qu’il était tenu de voter pour blâmer M. Michaud s’il ne voulait pas risquer de se faire punir par son chef M. Bouchard. Mon député a refusé de me répondre, malgré mes nombreuses demandes d’explications. Je crois qu’il avait simplement honte.
M. Bouchard devrait s’excuser, vu qu’il avait tort à 100 %, mais il possède trop de superbe pour le faire. Tant qu’il ne le fera pas, il ne sera pas bienvenu au PQ, selon moi.
L’affaire Michaud est, pour le PQ, l’équivalent de l’adoption de la Loi des mesures de guerre pour Ottawa. (Libéraux et Conservateurs) Seuls le NPD a su garder la tête froide.
Quand on est petit on connaît et fréquente la bassesse.
WOW !
Ce sujet risque de faire réagir certaines personnes sur ce blogue qui aiment se faire des nationalistes québécois francophones !
En ce qui me concerne Bouchard n’a pas seulement agi en » french canadian génétiquement culpabilisé » avec Yves Michaud ! Souvenons-nous de la honte qu’il ressentait face a certaines dispositions de la loi 101 et surtout sa réaction au lendemain du fameux » l’argent et le vote ethnique » de Jacques Parizeau. Déclaration qui a mes yeux n’était que la réalité.
Faut aussi prendre conscience que certaines personnes de la communauté juive, a Montréal comme ailleurs, abusent souvent du mot antisémite. Parfois ils en abusent tellement qu’ils finiront par banaliser le sens du mot !
» l’argent et des votes ethniques. » L’article » des » est porteur de nuances importantes, si tant est qu’une nuance puisse être importante.
» Des « , exclu une partie du tout. » Les » est inclusifs. Et oui, M. Parizeau avait tout à fait raison, le soir du référendum. Et oui, M. Bouchard a été lâche comme c’est pas possible d’avoir poignardé M. Michaud. C’était le moment comme jamais de se montrer solidaire contre l’imbécilité et le racisme. Mais non. M. Bouchard s’est couché et il a prié les adversaires de M. Michaud de le piétiner, lui, M. Bouchard, ad nauséam. Car, c’est ce que nous avons ressenti, la nausée.
Comme quoi, certaines idoles ont des pieds d’argiles. M. Michaud s’est tenu droit, digne. Ses adversaires ont été des lâches invertébrés, des chiffes molles. Et ça veut mener un pays. Pfft!
Point de vue intéressant M. Bousquet. Ce que l’on ne fait pas par amour…
Avec le temps, il pourrait reconnaître s’être trompé et demander pardon à M. Michaud et à tout le parti québécois qu’il a abusé.
Comme vous dite, c’est une tête de cochon.
Honte à lui.
Ce vote de blâme contre Michaud est définitivement une tâche noire à l’encontre du Parti Québécois et de toute l’Assemblée nationale du Québec.
C’est là une erreur qui devra être réparée un jour ou l’autre. Je souhaiterais que ça se fasse du vivant du principal intéressé.
Ce qui est par contre très intéressant c’est de comprendre les raisons qui ont faites que la classe politique québécoise aie eu à ce point la couenne sensible et en corollaire pourquoi les juifs se sont sentis tellement insultés des commentaires de Michaud que je n’ai réellement pas trouvés antisémites.
«Toutes les grandes vérités commencent par être des blasphèmes.»
[George Bernard Shaw]
Triste épisode de l’abus de la ligne de parti et pourtant Charest en utilisant toutes les instances du Parti libéral et du gouvernement Québecois contre le citoyen Bellemarre refait à sa façon la même erreur pour museler ou condamner.
Les fédéralistes ont très bien utilisé Michaud contre le Parti Québecois et contre l’indépendance du Québec en divisant les indépendantistes
M. Bouchard a perdu depuis longtemps toute crédibilité face à nous, depuis sa défection comme chef du mouvement Indépendantiste. Désavouer M. Parizeau a la valeur d’une ancienne image qui nous a été implanté dans le cerveau par cette phrase: Caîn tua Abel.
Ce n’est pas par intelligence politique et militante qu’il est parvenu au poste de Premier Ministre du Québec, mais bien par un chemin d’opportuniste soutenu par une intellegentsia qu’il vaudrait la peine d’étudier et il faudrait un Robin Philpot pour en faire ressortir la valeur réelle. À ne pas oublier que du même coup, il a expulsé la majeure partie de l’équipe Parizeau.
Sa maladie a créé pour lui une empathie et une tendresse gigantesques dans la population Québécoise, qui possède pour le malheur, une compréhension que l’on a senti lors du tremblement de terre en Haïti.
Il a lancé avant de partir qu’il ne pouvait pas insuffler aux Québécois le goût de l’indépendance, et il donnait l’impression que les Québécois ne l’avaient plus. Il n’avait jamais eu ce souffle: son désir à la Meech était utopique, et ça il ne l’a pas compris. Il n’a pas compris que son rêve de canadianiser le Québec était impossible.
S’il y tient absolument, qu’il revienne se montrer la face avec Facal et nous lui dirons ce que nous pensons, non pas par un « blâme¨ de l’Assemblée, mais par un blâme du peuple.
@ M. Lavoie: si le sujet vous intéresse, au fil des ans, j’ai écrit de nombreux articles, chroniques et billets sur le parcours politique de M. Bouchard. En voici un parmi d’autres:
http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2010/02/18/la-171-coh-233-rence-187-de-lucien-bouchard.aspx
Il y a de cela plus d’un an le site de Radio-Canada publiait certaines interventions sur LA LIBERTÉ D’EXPRESSION et, en toute humilité, voici un des textes que j’avais proposé:
12 mai – 7 h 45
Je suis sociologue des médias depuis quelques années et ma thèse sur la liberté d’expression est passablement radicale. Si la liberté d’expression existe, il faut nécessairement qu’elle aille très loin et il faut que les limitations soient justifiées et essentielles. Comme l’intellectuel états-unien Noam Chomsky, je pense que la liberté d’expression, c’est le droit de dire des bêtises, c’est le droit de dire ce qui semble être stupide et «con». Beaucoup de grand penseurs, dans le cours de l’histoire humaine, ont formulé des théories ou avancé des idées qui, dans le contexte de l’époque, semblaient «bêtes» et «sottes». Si comme Robert Faurisson, en France, je juge que l’holocauste a été moins terrible que ce que la plupart disent, je dois avoir le droit de le dire sans que le code criminel ne vienne me sanctionner. C’est une connerie mais je dois avoir le droit d’assumer mes conneries et inepties.
La plus grande entorse à la liberté d’expression, dans l’histoire du Québec, c’est lorsqu’en décembre 2000, l’Assemblée nationale a blâmé Yves Michaud pour des propos qui, somme toute, étaient très acceptables.
Je termine en citant Normand Baillargeon (Le Couac, mars 2006): «En Occident, les intellectuels, les écrivains, les philosophes ont gagné, par de difficiles combats où certains ont laissé leur vie, le droit à la liberté d’expression. Ce droit n’est pas négociable et il implique le droit de rire de dieu, de tous les gourous et de tous ces zozos qui veulent vivre en suivant les diktats de quelque paysan illlettré ou quelque plouc illuminé ayant vécu il y a des siècles.»
ET VOILÀ! La limite à la liberté d’expression, c’est, autant que faire se peut, le respect des personnes et individus.
AU PLAISIR!
Jean-Serge Baribeau, sociologue des médias et vieux libertaire déterminé
Envoyé par Jean-Serge Baribeau
Je trouve plutôt ironique que tous les commentaires, sans exception, tombent dans le travers qu’ils dénoncent. Aucun ne fournit une citation des propos de M. Michaud que l’Assemblée nationale a réprouvés. Et pourtant ils se prononcent catégoriquement pour les définir comme inoffensifs.
Pour ma part, je sais que dans plusieurs pays, la « couronne » ou le « pouvoir public » peut intenter une action en justice si un citoyen prononce des propos qui sont jugés inaccceptables. Et il existe, dans ces pays, une certaine liste de propos définis comme inacceptables.
M.Paquet
Voila ce que j’ai pu retracer sur Internet, d’ailleurs je l’avais évoqué très sommairement ci-haut auparavant. Je ne peux toutefois certifier que le texte que je trancris ici est authentique.
En réponse à un sénateur lors d’une émission radiophonique montréalaise.
M.Michaud.
« Oui, je suis séparatiste comme tu es Juif. J’ai dit, ça pris à ton peuple 2000 ans pour avoir sa patrie en Israël. J’ai dit moi, que ça prenne dix ans, cinquante ans, cent ans de plus, je peux attendre. Alors il me dit que ce n’est pas pareil. Aie, c’est jamais pareil pour eux. Alors j’ai dit c’est pas pareil. Les Arméniens n’ont pas souffert. Les Palestiniens ne souffrent pas. Les Rwandais ne souffrent pas. J’ai dit c’est toujours vous autres. Vous êtes le seul peuple au monde qui avez souffert dans l’histoire de l’humanité. Là, j’en avais un peu ras-le-bol! »
Merci pour la citation, Monsieur Goyette. De mémoire, j’aurais pu citer ces propos presque mot pour mot.
Et voilà… Il n’y avait pas de quoi fouetter un chat.
J’admire énormément de nombreux Juifs qui s’illustrent dans tous les champs d’activité (pour ne citer que Woody Allen, Bob Dylan et Frank Zappa, trois de mes idoles absolues), et j’estime que la culture juive est une immense richesse dans toutes les sociétés où elle parvient à s’épanouir, comme ici. Mais certains Juifs — je dis bien CERTAINS seulement — nous font suer avec leur paranoïa et leurs incessantes jérémiades. Qu’on lutte contre l’antisémitisme, j’en suis; qu’on voit de l’antisémitisme partout, c’est là que je débarque.
Moi aussi, je le dis : j’ai le plus grand respect et la plus immense sympathie pour le peuple juif, et je compatis de tout coeur avec ses souffrances à travers l’histoire, mais les Juifs n’ont pas le monopole de la souffrance ni celui de la vertu. Et la tragédie de la Shoah ne justifie pas le sort qu’Israël fait subir aux Palestiniens — lesquels ne sont pas allemands, que je sache.
Voilà, c’est dit. Est-ce que ça fait de moi un criminel? Un méchant raciste?
Vas-y, Lulu, traite-moi d’antisémite si tu l’oses…
Nous n’avons pas crû bon répéter les propos non racistes de M. Michaud parce que nous les avons lus ad nauséam à l’époque.
D’ailleurs, ses propos avaient été paraphrasés plus tôt, au début de la discussion. Essentiellement, il a affirmé que les juifs n’avaient pas le monopole de la souffrance et que d’autres peuples, sur la planète, avaient aussi été victimes d’injustices. Une vérité de Lapalice. Pas de quoi fouetter un chat.
Si en Europe, et tout particulièrement en France, on a pas le droit de nier ou minimiser la Shoa, le Grand maheur, c’est qu’ils étaient aux premières loges, les Européens, et entendre un ignorant nier ou minimiser cette vérité historique récente et douloureuse est plus qu’ils ne peuvent supporter. On peut les comprendre.
En Amérique du Nord, cette question est vécue dans les livres, au cinéma, à la télé. En Europe, dans les gènes, le sang et les os de tous les survivants et leurs familles : enfants, petits enfants.
M. Baribeau a raison, sauf que les émotions sont encore trop vives en Europe pour garder le sang froid. Il faut donner du temps au temps. Ça prendra des sciècles, si j’en crois les émotions à fleur de peau que j’ai observées chez Bernard Pivot lors du 200e aniversaire de la Révolution française. On aurait dit que cela s’était terminée hier, et pourtant beaucoup d’eau avait coulée sous les ponts. Pensons ici à la reconstitution de la Bataille des Plaines d’Abraham. Avec quelle passion les adversaires sont montés aux baricades pour s’invectiver à qui mieux mieux. 🙂
Il y a des sujets brulants que seuls des sciècles de refroidissement parviennent à atténuer dans les mémoires et dans les coeurs.
M. Bouchard s’est conduit comme un parfait imbécile. C’est bien là le seul dossier où il a atteint le sommet de la perfection. Il a mis ça dans son CV, j’espère.
Quelqu’un, sur le site de Vigile.net a rappelé que l’invasion de la Palestine par les sionistes remonte à 1865, plus ou moins. Oubliez 1948.
Autre intéressante lecture, le quatrième livre de la Trilogie berlinoise de Philip Kerr, La Mort, entre autres, 2009. On y apprend, pour ceux qui ne le savaient déjà, que le combat entre Sionistes et Palestiniens pour le territoire de la Palestine faisait rage depuis des lustres.
Il y a des vérités que certains tiennent énormément à cacher. La relativité de certains malheurs par exemple.
Lors de la Crise du verglas, M. Bouchard s’est bien conduit. Ne noircissons pas le personnage à outrance et rendons à César…
Sévère mais juste. (Raymond Devos) Moi aussi j’en connais des citations. 🙂
Faut bien rire un peu…
À Mario Goyette, Serge Gingras et Alain cormier
Je n’ai pas encore retrouvé le texte des propos de M. Michaud auquels se réfère la résolution du 14 décembre 2001 de l’Assemblée nationale. Mais ce n’est probablement pas celui auquel vous vous référez, car la résolution n’en parle pas. Voici le texte de cette résolution: « « Que l’Assemblée nationale dénonce sans nuance, de façon claire et unanime, les propos inacceptables à l’égard des communautés ethniques et, en particulier, à l’égard de la communauté juive tenus par Yves Michaud à l’occasion des audiences des états généraux sur le français à Montréal le 13 décembre 2000. » »
@ Monsieur Paquet :
Vous êtes contrariant, vous!
J’ai une excellente mémoire et je me souviens fort bien de cet incident déplorable. Je vous mets au défi de trouver une seule déclaration de Monsieur Michaud ouvertement antisémite ou négationniste. Vous n’en trouverez pas, parce qu’il n’a jamais tenu de tels propos.
Nous étions nombreux, à l’époque, à trouver aberrante l’attitude de Lucien Bouchard dans cette affaire. Et j’ai été sidéré quand ce vote de blâme est passé à l’Assemblée nationale comme une lettre à la poste, SANS MÊME QUE LES DÉPUTÉS AIENT ÉTÉ INFORMÉS DE LA NATURE EXACTE DES PROPOS DE MONSIEUR MICHAUD! Ce fait est capital et discrédite à jamais cette mesure kafkaïenne qui n’aurait jamais dû être adoptée.
Tout ça pour avoir dit, essentiellement, que le peuple juif n’était pas le seul de la terre à avoir souffert.
Les animateurs des radios poubelles disent mille fois pire en ondes tous les jours et ne reçoivent aucun blâme de l’Assemblée nationale.
Cela dit, Lucien Bouchard n’a rien d’un imbécile. Très à droite, certes; ultra-conservateur, passéiste, rétrograde, sans aucun doute; mais certainement pas idiot. En l’occurrence, il savait très bien ce qu’il faisait.
Voilà pourquoi je n’en démords pas : les propos de Monsieur Michaud n’ont été qu’un prétexte dans cette histoire; le vrai but de l’opération était de punir « Robin des banques », de lui faire payer sa croisade contre les pires et les plus puissants exploiteurs du peuple. Tellement puissants, en fait, que les « représentants du peuple » se sont écrasés comme un seul homme et ont voté sciemment la mise à mort (au sens figuré, bien sûr) d’un innocent.
Quelques années plus tard, je me souviens aussi que Bernard Landry, visiblement mal à l’aise, a évoqué timidement la possibilité de réhabiliter Monsieur Michaud; mais il s’est fait aussitôt rabrouer (par qui?) et n’en a plus reparlé par la suite (de quoi avait-il peur?)…
Je serais curieux de savoir combien de banques, de banquiers, ou de richissimes investisseurs ayant des intérêts dans les banques font partie de la clientèle de l’avocat Lucien Bouchard. J’espère que cet ouvrage à paraître nous éclairera sur ce point… et sur beaucoup d’autres.
M. Cormier écrit : « Quelques années plus tard, je me souviens aussi que Bernard Landry, visiblement mal à l’aise, a évoqué timidement la possibilité de réhabiliter Monsieur Michaud »
C’est vrai mais, quand ils ont pris le vote, à l’aveugle, du blâme envers M. Michaud, j’ai vu que M. Landry s’est levé rapidement, comme s’il avait un ressort au derrière, pour suivre la directive de son chef M. Bouchard et M. Boulerice, le vilain servile personnage péquiste de l’histoire.
M. Landry a regretté la chose ensuite, comme il a regretté sa démission comme chef du PQ. M. Landry est impulsif et fait précéder le geste de sa réflexion à l’occasion.
Et là, tout ce qui se faisait de journalistes charognards au Québec, admirateurs de M. Bouchard ou fédéralistes, en ont profité pour sauter sur le blessé Michaud, fier défenseur du français au Québec, tentant de le déchiqueter sans se demander ce qu’il avait dit mais ce qu’il pouvait peut-être avoir pensé.
Très édifiant.
J’ai le frisson en relisant tout ce que nos bons commentateurs disent, de gentil et de moins gentil, de Bernard Landry et de Lucien Bouchard, dont,. à un certain moment, ils ont voulu faire les présidents du nouveau pays qu’ils appellent de leurs voeux.
G.P.
Bien oui M. Paquet, certains ont peur de Messieurs Bouchard et Landry et d’autres de M. Charest. Nous pouvons choisir nos épouvantails, selon nos choix politiques.
Monsieur Paquet, vous pouvez railler Lucien Bouchard et ses partisans tant que vous voulez — je n’ai jamais fait partie de ses admirateurs, même à l’époque du référendum de 1995 où tout le monde le prenait pour le messie. Dans mon esprit, cet homme se situe tellement à droite qu’il échappe carrément à mon champ de vision; quant à ses convictions souverainistes, elles m’ont toujours laissé sceptique — pour dire le moins.
Je n’ai jamais vu en lui un futur président de la République du Québec. Pas plus qu’en Bernard Landry, un homme de meilleure compagnie que Lulu, mais beaucoup trop émotif pour faire un leader convaincant. Le seul que je voyais dans ce rôle, le seul qui en avait l’envergure et les capacités, c’est Jacques Parizeau; mais la chance est passée, à présent.
Quant à Pauline Marois… laissez-moi éclater d’un grand rire amer entrecoupé de sanglots!
Oui, les temps sont durs pour les indépendantistes comme moi… Ce qui me console un peu, c’est que les fédéralistes, quant à eux, sont pris avec Charest à Québec et Harper à Ottawa… ça ne vaut guère mieux!
Triste époque pour tout le monde, en somme.
Si jamais Lucien Bouchard était devenu le président d’un Québec souverain, je me serais réfugié au Canada anglais ou aux États-Unis. Ou encore, mieux, à Barcelone, ville dans laquelle j’ai la chance d’avoir de merveilleux amis.
JSB
À Alain Cormier et Gilles bousquet
Vous me convaincrez de votre sincérité si vous jurez que vous n’avez jamais voté pour Lucien bouchard ou pour Bernard Landry.
G.P.
M. Cormier, je vous trouve un peu trop dur envers vos chefs. Des chefs purs, il n’y en a pas beaucoup. Faut juste prendre le moins pire du lot. C’est la nature humaine d’être dans l’imperfection. Même le Christ l’admettait au sujet du juste qui péchait 7 fois par jour.
J’ai voté pour le PQ quand M. Bouchard était chef et je ne le regrette pas du tout. Ce n’est pas parce que M. Bouchard s’est mal conduit envers M. Michaud que je le trouve pourri sur le reste. M. Bouchard a eu le courage de s’attaquer aux maires à l’occasion des nécessaires fusions et au déficit, 2 choses qu’il savait dangereuses pour la réélection du PQ mais il a quand même foncé.
Les fusions municipales ont été une bonne chose partout sauf à Montréal où M. Charest a défait « une île une ville » pour faire plaisir à ses Anglais.
Donnons à César ce qui lui appartient…au moins.