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Pour quelques millions de plus…

@ Jacques Dupuis à l'Assemblée nationale.

 

«Les dépenses de la commission Bastarache sur le processus de nomination des juges s'élèvent à trois millions de dollars (…) en date du 30 septembre et inclut l'ensemble des factures traitées

Coût «estimé» jusqu'au dépôt du rapport final, prévu, pour le moment, le 31 janvier 2011: un beau, gros six milllions de dollars en fonds publics…

Source: http://www.cyberpresse.ca/actualites/dossiers/commission-bastarache/201010/04/01-4329366-la-commission-bastarache-a-coute-3-millions.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_aujourdhui-sur-cyberpresse_267_accueil_ECRAN1POS1

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Petit retour sur les audiences de la semaine dernière sous forme de quelques uns des moments les plus surréalistes (*):

1) Jacques Dupuis pour l'ensemble de son témoignage.

M. Dupuis – lequel quittait soudainement la politique en plein été -, fut ministre de la Justice pendant plusieurs années. Mais ce printemps, alors qu'il était ministre de la Sécurité publique, il fut surtout celui qui, sur un simple coup de fil à son «ami» personnel Michel, allait recruter Me Michel Bastarache pour présider la commission sur le processus de nomination des juges.

Bref, d'entendre Jacques Dupuis témoigner devant celui-là même, son bon ami, qui non seulement préside cette commission, mais qu'il a aussi personnellement choisi pour ce «boulot», avouez tout de même que c'est exceptionnellement surréaliste….

2) Paul Bégin: de par son témoignage, l'ancien ministre de la Justice sous Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et Bernard Landry, semble avoir confirmé que le processus de nomination des juges fut modifié suite à la victoire électorale du PLQ en 2003.

Il a aussi servi une formidable leçon, fort pédagogique par ailleurs, sur les responsabilités uniques du ministre de la Justice et les rôles respectifs des pouvoirs excéutif et judiciaire en système parlementaire de type britannique. Bref, ça prenait un souverainiste pour être nettement mieux instruit et connaissant de ce dernier que semblent l'avoir été le gouvernement actuel suite à son arrivée au pouvoir….

3) En périphérie de la commission, Me Marc Bellemare faisait ce dimanche soir une apparition attendue à Tout le monde en parle. Soulignant l'incohérence de la décision de faire «expertiser» sa fameuse «note» sur le dos d'une tablette, de même que la disquette contenant son agenda de ministre (miraculeusement retrouvée tout récemment par son épouse), l'ancien ministre de la Justice se demandait comment il se fait qu'à l'opposé, la commission n'a commandé aucune «expertise» des agendas du premier ministre. (Question de tout au moins «tenter» d'établir si, oui ou non, LA réunion qu'il allègue avoir eu avec Jean Charest, le 2 septembre 2003, a bel et bien eu lieu.)

La question de Me Bellemare est d'autant plus pertinente que dans les faits, l'agenda quotidien d'un premier ministre: 1) peut être modifié électroniquement plusieurs fois par jour selon les changements mis à l'horaire; 2) des rendez-vous y apparaissant peuvent ne pas avoir eu lieu; 3) des rendez-vous qui ont eu lieu peuvent aussi ne pas y apparaître, soit parce qu'ils n'ont finalement pas été tenus ou parce qu'ils ont eu lieu en tant qu'activité personnelle ou privée du PM; 4) les versions de l'agenda servant pour usage interne du bureau du premier ministre ne sont pas nécessairement les mêmes que celles remises aux médias.

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(*) Pour mon analyse du témoignage «étonnant et inquiétant» de Chantal Landry – légendaire «point de chute» au bureau du PM pour les «cv», voir: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2010/09/27/chantal-landry-un-t-233-moignage-233-tonnant-et-inqui-233-tant.aspx