@Avancez-vous, mesdames & messieurs: «droit constitutionnel» à vendre!
Car il semble bien que la semaine prochaine – comme on s'y attendait d'ailleurs -, il y a de très fortes chances que le gouvernement Charest imposera le bâillon à l'Assemblée nationale pour forcer l'adoption du projet de loi 103 – proprement irresponsable et kafkaïen – officialisant et balisant le recours aux écoles anglaise dites «passerelles».
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2010/10/14/001-loi-103-adoption.shtml
Rappelons ici que les parents francophones et anglophones, à l'encontre de l'esprit et de la lettre de la Loi 101, pourront ainsi en toute légalité inscrire leur enfant pour trois ans dans une école anglaise privée non subventionnée – dite «passerelle» – et présenter ensuite au ministère de l'Éducation une demande pour obtenir un «certificat d'éligibilité» permettant à cet enfant de s'inscrire par la suite à une école anglaise subventionnée et ce, qu'elle soit privée ou publique.
Si l'enfant obtient son certificat, tous ses frères et soeurs auront aussi les leurs, de même qu'un jour, tous leurs futurs descendants. Un procédé de type pyramidal. Au fil des ans, de manière cumulée, on pourrait ainsi se retrouver avec plusieurs dizaines de milliers d'enfants francophones et allophones qui, contrairement à ce que prévoyait la Loi 101, auront été dûment inscrits dans des écoles anglaises subventionnées, publiques ou privées.
Bref, ceci n'est pas tant une «brèche», qu'une véritable passoire potentielle.
Qui plus, on créera ainsi un dangereux précédent en permettant à des parents d'«acheter» un droit constitutionnel à leurs enfants.
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Des «lignes» qui ne tiennent pas debout…
Depuis des mois, la ministre responsable, Christine St-Pierre, répète ses «lignes» de manière quasi robotique, sans réfléchir, semble-t-il, au sens réel et troublant des mots que ses conseillers et le bureau du PM lui soufflent.
Mais la plus inquiétante de toutes ses «lignes» est sûrement celle où la ministre martèle que de tenir tête à ce jugement de la Cour suprême serait une solution «radicale»…
C'est pourtant bel et bien le projet de loi de ce gouvernement qui est radicalement honteux.
Pis encore, en utilisant le bâillon, le gouvernement tourne le dos à la loi 104, invalidé par la Cour suprême mais qui, en 2002, avait été adopté à l'unanimité à l'Assemblée nationale.
Oui, vous avez bien lu, à l'unanimité…
(Rappelons que la loi 104 permettait aux parents francophones et allophones d'inscrire leur enfant à une école anglaise privée NON subventionnée, mais interdisait l'usage de ce passage comme pouvant permettre ensuite l'obtention d'un certificat d'éligibilité à l'école anglaise subventionnée, privée ou publique.)
Aujourd'hui, ajoutant en quelque soirte l'insulte à l'irresponsabilité, la ministre a même déclaré ceci sur les ondes de RDI: «La solution parfaite, c'était la loi 104»!
Oui, oui. Vous avez bien lu.
Alors, pourquoi ne pas simplement la réadopter et continuer à tenir tête lors des prochaines contestations juridiques? Quitte, si cela s'avérait nécessaire, à la protéger du bouclier parfaitement légal, légitime et constitutionnel de la clause dérogatoire? (Mais le fait est qu'il n'est PAS du tout évident que ce recours serait vraiment nécessaire dans un pareil cas.)
Tout comme il serait également possible, comme le proposait d'ailleurs le pas-radical-pour-un-sous Conseil supérieur de la langue française, d'étendre la Loi 101 aux écoles anglaises privées non subventionnées et d'appliquer dans un tel cas, toujours si nécessaire, la clause dérogatoire.
Mais le gouvernement ne fera ni l'un, ni l'autre, se contentant d'avaliser le jugement irresponsable de la Cour suprême. Pourquoi donc?
Est-ce par manque de sens des responsabilités dans ce seul État francophone du continent?
Est-ce par ignorance des effets négatifs, à court et long termes, sur la préservation de la langue française dans les grandes régions de Montréal et de l'Outaouais?
Est-ce par pur électoralisme auprès de la base anglophone du PLQ à un moment où ce parti souffre sérieusement dans les sondages?
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Marcher pour le hockey. Et pour le français?…
Lundi, il y aura une manifestation devant les bureaux montréalais du premier ministre.
Si le rêve d'un Colisée pour une équipe professionnelle de hockey a pu faire descendre dans la rue des hordes de Québécois, on verra liunid si la protection de leur propre langue nationale le fera aussi…
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Pour une meilleure compréhension des enjeux, voir: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2010/06/02/un-projet-de-loi-irresponsable.aspx
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Addendum: Vendredi, 15 oct.: la rumeur court que lundi, le gouvernement pourrait déposer son projet de loi sous forme modifiée ou même scindée. Enfin, c'est une rumeur pour le moment. À suivre en temps et lieu…
C’est l’occasion idéale pour faire tomber ce gouvernement anti -Quénecois et angliciseur .
Ou laissons le se pendre car il paieront cher les libéraux pour cette trahison destruction de la loi 101 .
M. Charest, le PLQ : fossoyeurs du Québec français.
De plus, ça ne va pas assez rapidement à leur goût. Alors, un petit coup d’accélérateur vers le bas avec le baillon, que l’on qualifie pudiquement, hypocritement, de voie accélérée.
Verrons-nous, un jour, une statue de James John Charest sur les Plaines d’Abraham, comme il y a une statue de James, quelle coïncidence, Wolfe dans ce si beau jardin derrière l’Hôtel Cocorde?
Une statue au conquérant, en début de cycle, et une statut au fossoyeur en fin de cycle. Quand on est maso…
L’Histoire d’un peuple qui finie tristement. Si seulement…
Nous n’aurions pas besoin de ce genre de lois si nos écoles, à partir de la maternelle, enseignaient le français et l’anglais correctement avec le français, langue de travail qui serait étendu aux entreprises québécoises, entre 10 et 49 employés…genre. Nos immigrés ne voudraient plus rien savoir du réseau anglophone, même si nous vivons voisin du ROC et des États-Unis anglophones.. Éliminons la cause de la popularité de notre réseau d’écoles anglophones, le résultat devrait suivre.
Pour ce qui est du parti Libéral très provincial et anglicisant, il continue de creuser sa tombe.
Nous savons tous que l’anglais, grande culture, merveilleuse culture, est un grand attracteur.
Bilinguiser systématiquement la population francophone du Québec peut sonner le glas de notre société unique en Amérique du Nord. C’est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre. Sauf si nous enseignons l’anglais au secondaire, pas avant, après que le français aura été maîtrisé, preuves à l’appui. Sur de bonnes assises on peut construire une cathédrale…
Notre société est fragile. Oeuvrons avec intelligence, circonspection.
L’histoire des écoles passerelles doit nous mettre la puce à l’oreille. Pour ces gens-là, les adeptes des écoles passerelles, le français est une langue de pauvres, de perdants. Eux, désirent être dans le camp des vainqueurs : les anglophones. Le message est clair : Français insignifiant, français Kaput.
Le sujet est très déprimant car il rappelle que tant qu’il y aura une classe politique, juridique, du monde des affaires des gens d’ici prêts à offrir au marché du plus offrant les droits collectifs des descendants de la Nouvelle France, nous serons foutus. Pourquoi y a t-il tant des Saint Pierre, des Charest, des Fournier, des Facal, des Verner, des Fortier et si peu des Bourgault, Laurin, Parizeau et Falardeau?
Il faut combattre comme en 1969, 1974 comme si reculer c’était avancer.
Peut t-on dire à Voir que les membres du gouvernement Charest sur la protection du français sont des traîtres? La démocratie c’est aussi le droit de dire ce qu’on pense d’un certain type d’actions et d’utiliser les mots vrais.
Le libre choix de la langue d’enseignement n’est pas un droit surtout pas chez une nation minoritaire.
» Peut t-on dire à Voir que les membres du gouvernement Charest sur la protection du français sont des traîtres? La démocratie c’est aussi le droit de dire ce qu’on pense d’un certain type d’actions et d’utiliser les mots vrais. » M. Bouchard
Gardez en mémoire que les gauchistes, marxisants ou socialisants ont été fichés par la GRC et des centaines ont été arrêtés pour délits d’opinions en 1970.
C’est ça la démocratie. Oui! mais… Vous, nous, sommes sans doute fichés. Moi parce que j’écris Herr Harper et vous parce que vous qualifiez de traîtres des individus au pouvoir. Ce n’est pas beau, comme chantait Fernandel. 🙂
Ne manquez pas de voir cette image:
http://www.vigile.net/Preparez-vous-a-d-autres-baillons
J’habite en Suède, et les Suédois n’ont pas le droit d’étudier en anglais. Les écoles anglophones existent pour les enfants des diplômates et autres travailleurs temporaires.
Mais au Québec, parce que le Canada est « bilingue », on pousse l’anglicisation du Québec.
Le Québec est une dictature, une république de bananes… Et c’est vrai que la population est maso, avec leurs sados de canadiens-français pieds-noirs de service.
J’espère que le peuple va finir par se révolter pour autre chose qu’un colisée comme s’ils étaient des romains qui ne demandaient que tu pain et des jeux.
M.Gingras, il faut beaucoup de manifestants dans les rues pour que les
-démocraties- oligarchiques à la Charest-Harper décrètent des mesures de guerre à partir de listes de noms.
Mme Legault..pouvez vous me dire combien de ces enfants sont dans ces
écoles. Sont ils si nombreux que c a devient un danger, je ne trouve réponse à ma question nulle part sur le web..
Bonsoir Mne.Legault
Aux nouvelles de RDI à l’heure du souper, à peine en a t’on parler.
Sur le blogue de Radio-Canada, rien.
Rectification
On en parle mais pas de la loi bâillon.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2010/10/14/001-loi-103-adoption.shtml#commenter
Vous voulez conserver le pouvoir a la tête du désormais insignifiant parti libéral du Québec, vous devez plaire a la minorité/majorité silencieuse du Québec a l’intérieur du Canada.
Voilà pourquoi on ferme la gueule a l’opposition la plus massive depuis la révolution tranquille afin de conserver une clientèle anglo/allophone qui vote rouge de manière soviétique a chaque élection provinciale.
prendre pour acquis ces mêmes circonscroptions votant en permanence pour un ordre établi qui ne dérange pas leur confort imperial ou néo colonial, c’est dans l’ordre des choses.
Face a ce discours où l’économie passe avant toute chose, dans une société de consommation où mêmes les droits constitutionnels s’achètent en cachette, a la sauvette, quel type de résistance proposée a une population dont la plus jeune génération ne sait comment mobiliser son désir de contestation légitime et essentiel?
C’est bien triste d’apprendre le langage franc lorsque l’hypocrisie du système britannique est plus payante et moins épuisante?
La démocratie et le combat pour la langue maternelle d’une nation en perpetuel rejet et ennuyée d’elle-meme est un combat perdu d’avance quand la jeunesse est plus lâche que la précédente?
Quand tout ce qui mobilise une jeunesse est la sortie d’un nouveau iPhone, on n’est pas très loin du decrochage global et social.
Difficile de mobiliser une génération qui refuse le regroupement au-dela du festival qui célèbre le monde entier avant même sa propre culture?
Le problème n’est pas uniquement politique. Il est partout où on cherche a médicamenter tout ce qui dérange.
Et c’est comme cela que la mort n’est plus une limite ou un deadline qui provoque une prise de position ou une prise de conscience…
Beau dommage…
Il faut aller dans la rue. Ce parti corrompu ne comprendra que ça, si tant est qu’il puisse comprendre autre chose que les enveloppes brunes des petits amis et les lucratifs retours d’ascenseurs.
Les libéraux de Charest refusent de recourir à la loi 101 et à la clause nonobstant. Mais toute cette ignoble pourriture, que nous payons avec nos taxes, n’hésitent pas à utiliser le bâillon pour parvenir à leurs fins.
Charest et ses ministres, particulièrement Saint-Pierre, sont des lâches corrompus jusqu’à l’os.
Les backbenchers libéraux, ces béni-oui-oui ont le cordon du cœur qui traine dans la fange putride de leurs propres liquides de décomposition, de leur propre putréfaction. Comment comprendre que certains de nos concitoyens voteront encore pour eux ?
« Si tu vois le lâche, attends-toi à voir son double, et qui est son double ? La trahison !»
[Massa Makan Diabaté] (Écrivain Malien)
C’est « FOR SALE » qu’il faudrait lire sur cette affichette…
Les militantes de la Marche mondiale des femmes nous l’ont démontré jeudi: la seule façon de traiter avec ce gouvernement de ripoux, c’est en imposant une fin de non-recevoir à ses défaites, en l’expulsant de l’espace public qu’il occupe, en nous réappropriant le bien commun.
http://ruefrontenac.com/nouvelles-generales/55-enjeux/28905-occupation-du-bureau-de-la-ministre-saint-pierre
@ Vous trouverez ici le nombre d’enfants – en date de 2002 où la Loi 104 fut adoptée-, s’étant prévalus des écoles passerelles pour passer ensuite au système anglais subventionné, privé et public:
http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2010/09/09/la-171-solution-187-louis-bernard.aspx
@ M. Goyette:Bonsoir. Dans le lien indiqué dans mon billet, il est fait état du bâillon.
Projet de loi absolument scandaleux d’un gouvernement
inique affichant ouvertement son mépris de la langue
française dans le seul état francophone d’Amérique(sic).
Il faut aller à cette manif lundi le 18 octobre.
Les détails ici:
http://www.montrealfrancais.info/node/2284
Mne Legault
Encore ce matin aux infos, le sujet semble escamoter à Radio-Cadna.
La béatification du Frère André à Rome passe loin devant Christine St-Pierre à Québec.
Depuis quelques temps je fais des rêves d’entarteurs et
ma victime de meringue est une ex-journaliste maintenant
ministre.
Faut le faire tout de même.
Affirmer que la loi 104 était l’idéal pour ensuite
réouvrir une brèche béante avec la 103.
Christine St-Pierre est une ministre de paille
avec la main du cabinet dans le dos.
Un marasme politique rarement vu avec les
ambitions « attendantistes » de Legault et Facal
qui divisera le vote inutilement si leur parti voit
le jour, Pauline Marois qui n’est pas à la hauteur
et un gouvernement abject jusqu’en 2012.
Je fais des rêves d’un Pierre Curzi chef
d’un gouvernement qui renverserait
la loi 103 par la loi 101 pleine saveur…
Il reste un gros deux ans au régime Charest. La loi 103 peut être révoquée facilement par un nouveau gouvernement, alors cet appel au peuple de descendre dans la rue parce que peut-être 400 ou 500 enfants francophones iront à l’école privée alors qu’ils auront besoin de trois ans avant d’être éligible à l’école publique, ce battage de tambours me semble exagéré.
À force de crier au loup … je pense que vous connaissez l’histoire.
Le commentaire pertinent et sensé de Monsieur Bousquet l’emporte haut la main sur la surenchère de réactions outrées.
Plutôt que de s’offusquer démesurément à l’égard de ce qu’une petite poignée pourrait peut-être décider de faire, en allant puiser dans ses dollars (en quantité illimitée, c’est bien connu), ne serait-il pas plus utile d’enseigner convenablement autant l’anglais que le français dans nos écoles? Et à compter de la maternelle, comme le dit même M. Bousquet?
En éliminant la cause, soit la piètre qualité de l’enseignement des langues dans nos écoles, plus personne n’aura vraiment intérêt à vouloir faire des sacrifices financiers importants pour aller ailleurs. Il serait grandement temps que l’on aille fortement brasser la cage des endormis qui ronflent au ministère de l’Éducation.
Et s’il faut vraiment faire des manifestations, c’est là où ronflent les endormis précédemment mentionnés.
Encore que des manifestations, c’est au mieux bon pour le défoulement de quelques-uns, l’occasion pour certains opposants peu-importe-quoi du gouvernement en place d’aller haranguer la foule en espérant se faire du capital politique. (Par contre, une fois installés au pouvoir, ces opposants peu-importe-quoi ne font jamais mieux que ceux qu’ils critiquaient si vertement la veille…)
Mais je raconte évidemment des âneries ici, comme à mon habitude.
Pensez donc: aller prétendre qu’en offrant enfin un menu scolaire digeste dans nos écoles au lieu de cette rata déplorable, cela pourrait grandement régler le « gros » problème que posent ces écoles non-subventionnées! Alors que je pourrais me rallier avec un enthousiasme presque délirant à ce déferlement de réactions outrées!
Malgré tout, je m’obstine à persister dans ma bêtise.
En ajoutant même que ce que je trouve le plus « radicalement honteux » ici, c’est cet acharnement à principalement vouloir désigner un « coupable », à y aller de surenchère relativement au « crime », à magnifier au delà d’un réalisme acceptable une situation très marginale, le tout avec une indignation sans borne… plutôt que de préconiser avec insistance que l’on se retrousse enfin les manches et que l’on voit de la sorte le plus tôt possible à éliminer le problème à sa source, dans nos propres écoles.
(Mais pourquoi vouloir être constructif quand on peut plus aisément être vindicatif…)
Vous vous souvenez comme J.-J. Bertrand, PM de l’Union Nationale, a trahi le Québec avec sa Loi 63? John-James montre son vrai visage d’héritier de lord Durham et il soulèvera encore plus le peuple contre lui. Ça permettra à Pauline Marois d’accéder au pouvoir et de revenir à l’esprit originel de la Loi 101.
Le Québec est dèjà quatre fois trop anglicisé avec 40% des Québecois qui connaissent l’anglais et nous imposent l’anglais en vulgaires colonisés et cela en nous fermant le monde qui est à 90% non anglophone .
Le Québec doit devenir unilingue français si nous voulons exister comme nation francophone et nous devons apprendre à nos enfants les langues du monde au choix de chacun et pas l,Anglais pour tous . Ex = 95% des pays des Amériques sont Latinos et non pas anglais
alors cessons de détruire notre langue nationale au Québec et cessons de nous fermer le monde.
Des écoles bilingues ce serait un désastres et la victoire des crétiniseurs
Monsieur Perrier, vous n’êtes sûrement pas bête et je ne crois pas que vous disiez des âneries. J’ai cependant quelques réserves quant à l’enseignement de l’anglais dès la maternelle : de nombreuses études font état de la nécessité de bien maîtriser sa langue maternelle avant d’en apprendre d’autres.
Je sais : d’autres études, tout aussi nombreuses, démontrent exactement le contraire (soupir)… Néanmoins, j’ai connu des gens qui avaient grandi dans un environnement bilingue ou même trilingue, et j’ai pu constater qu’en général, s’ils parlaient plusieurs langues, ils n’en maîtrisaient aucune, mélangeant les idiomes et les règles grammaticales tant à l’oral qu’à l’écrit.
Je suis tout à fait d’accord pour qu’on s’attaque à la piètre qualité de la langue enseignée dans les écoles, à condition de commencer par le français, qui est notre langue collective, après tout, et la langue officielle de l’État québécois. Car à quoi bon défendre le fait français au Québec si nous ne parlons et n’écrivons plus qu’un sabir mâtiné d’anglais, indéchiffrable pour tout autre locuteur de la Francophonie mondiale? Il y a là un sérieux problème dont il me semble que nous ne préoccupons pas assez…
(Au reste, la qualité de l’enseignement des langues n’est que la pointe de l’iceberg : à quand le retour d’un véritable enseignement de l’histoire au secondaire — et à quand une véritable formation à la citoyenneté, un cours d’éthique qui soit autre chose qu’une coquille vide, et une éducation sexuelle digne de ce nom? À quand, dans nos écoles, un entraînement physique quotidien, et un apprentissage des règles de base de l’hygiène personnelle et d’une saine nutrition? Si l’école n’enseigne plus de connaissances aussi fondamentales que l’histoire et ne nous apprend pas non plus à bien vivre, à quoi sert-elle, au juste? Mais je m’arrête ici — ça nous entraînerait trop loin…)
Cela dit, je suis toujours agacé quand j’entends ou je lis que tout le monde, au Québec, devrait obligatoirement maîtriser l’anglais. À quoi bon prétendre vivre dans une société française si l’on ne peut y vivre en français? En France, les Français maîtrisent-ils tous la langue anglaise? Et les Italiens en Italie, les Espagnols en Espagne, les Grecs en Grèce, les Serbes en Serbie, les Russes en Russie parlent-ils tous l’anglais? Bien sûr que non! Seuls ceux qui sont appelés à traiter avec des locuteurs étrangers éprouvent le besoin de maîtriser cette « lingua franca »; les autres vivent très bien sans parler d’autre langue que la leur, et personne n’y trouve à redire.
Je ne vois aucune raison pour que le Québec fasse exception à cette règle. Si nous tenons au caractère français de notre nation (puisque le terme est reconnu même par Herr Harper…), ce devrait même être l’une de nos principales revendications : affirmer haut et fort le droit de la majorité d’entre nous à vivre exclusivement en français au Québec. Tout le monde ne fait pas affaire avec le ROC ou les États-Unis; tout le monde ne travaille pas dans l’industrie touristique ou dans les services frontaliers.
Rehaussons plutôt, de toute urgence, la qualité du français écrit et parlé chez nous — sous peine de louisianisation à plus ou moins court terme. Voilà où devrait commencer notre indignation… Sans quoi, tout le reste n’aura servi à rien; pas même la Loi 101.
@Claude Perrier
Ce qui me met le plus en colère dans le dossier du projet de loi 103, ce n’est pas l’enseignement d’une langue ou d’une autre. Ce qui me fait fulminer c’est d’établir le principe de pouvoir s’acheter un droit constitutionnel. Le gouvernement Charest avec sa ministre Saint-Pierre n’hésitent pas à aller utiliser le bâillon pour avaliser leur perfidie, leur félonie.
Ce gouvernement corrompu dit ne pas oser utiliser la clause nonobstant par crainte de l’opinion publique mais n’hésite pas à utiliser le bâillon pour arriver à ses fins : favoriser indument une classe de la population. Rien de nouveau, rappelons-nous l’affaire des écoles grecques ….
«Les ruses et les machinations ténébreuses ont été imaginées par les hommes pour venir en aide à leur lâcheté.» [Euripide]
M. Poiriier dit :
Le commentaire pertinent et sensé de Monsieur Bousquet l’emporte haut la main sur la surenchère de réactions outrées.
M. Bousquet disait avant lui :
« Nous n’aurions pas besoin de ce genre de lois si nos écoles, à partir de la maternelle, enseignaient le français et l’anglais correctement avec le français, langue de travail qui serait étendu aux entreprises québécoises, entre 10 et 49 employés…genre. Nos immigrés ne voudraient plus rien savoir du réseau anglophone, même si nous vivons voisin du ROC et des États-Unis anglophones. Éliminons la cause de la popularité de notre réseau d’écoles anglophones, le résultat devrait suivre.
Pour ce qui est du parti Libéral très provincial et anglicisant, il continue de creuser sa tombe. »
M. Poirier reprend le flambeau et ajoute:
« Plutôt que de s’offusquer démesurément à l’égard de ce qu’une petite poignée pourrait peut-être décider de faire, en allant puiser dans ses dollars (en quantité illimitée, c’est bien connu), ne serait-il pas plus utile d’enseigner convenablement autant l’anglais que le français dans nos écoles?
En éliminant la cause, soit la piètre qualité de l’enseignement des langues dans nos écoles, plus personne n’aura vraiment intérêt à vouloir faire des sacrifices financiers importants pour aller ailleurs. Il serait grandement temps que l’on aille fortement brasser la cage des endormis qui ronflent au ministère de l’Éducation.
Et s’il faut vraiment faire des manifestations, c’est là où ronflent les endormis précédemment mentionnés.
Encore que des manifestations, c’est au mieux bon pour le défoulement de quelques-uns, l’occasion pour certains opposants peu-importe-quoi du gouvernement en place d’aller haranguer la foule en espérant se faire du capital politique. (Par contre, une fois installés au pouvoir, ces opposants peu-importe-quoi ne font jamais mieux que ceux qu’ils critiquaient si vertement la veille…)
Pensez donc: aller prétendre qu’en offrant enfin un menu scolaire digeste dans nos écoles au lieu de cette rata déplorable, cela pourrait grandement régler le « gros » problème que posent ces écoles non-subventionnées! Alors que je pourrais me rallier avec un enthousiasme presque délirant à ce déferlement de réactions outrées!
En ajoutant même que ce que je trouve le plus « radicalement honteux » ici, c’est cet acharnement à principalement vouloir désigner un « coupable », à y aller de surenchère relativement au « crime », à magnifier au delà d’un réalisme acceptable une situation très marginale, le tout avec une indignation sans borne… plutôt que de préconiser avec insistance que l’on se retrousse enfin les manches et que l’on voit de la sorte le plus tôt possible à éliminer le problème à sa source, dans nos propres écoles. »
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Mon commentaire dé-constructif maintenant, parce que je veux bien m’obstiner et continuer de m’offenser si je le souhaite et le juge pertinent :
Ok, tout d’abord, lorsqu’on commence un argumentaire avec comme prémisse la belle idée d’enseigner une langue seconde dès la MATERNELLE à TOUT le monde, au QU ÉBEC, non seulement on charrie mais on délire complètement.
Tout d’abord, rappelons à Messieurs Poirier et Bousquet qui pratique le tir du mousquet ensemble, que le Québec est situé en Amérique du Nord.
Ensuite, enchainons avec le fait que le français, la langue, la culture et tout le bataclan, sont minoritaires sur le continent américain.
Ajoutons que l’espagnol est la langue qui monte. Elle est rendue aux États-Unis et déjà, sur l’ile de Montréal, nous avons le plus haut taux de trilinguisme FR-ANG-ESP en Amérique du Nord, sûr et certain.
Soulignons au passage que pour apprendre une langue, sa langue maternelle, la langue de sa Nation, pas de sa tribu, de sa Nation pas encore souveraine, pas encore maîtresse de tous ses cahiers de notes législatifs, cette fameuse langue ne DOIT PAS être enseigner en même temps qu’une autre langue, peu importe laquelle.
Je ne dis pas ça pour un pays situé en Europe, continent sur lequel l’extrême diversité rend cette vivacité linguistique persistante malgré la montée de l’anglais là aussi.
Je le souligne parce que le français n’est pas le portugais. Le portugais est la langue parlée au Brésil. Pays souverain et indépendant, qui n’a pas à craindre pour sa langue nationale et qui peut demeurer le leader du MERCOSUR tranquillement.
Mais le Québec, pas indépendant politiquement pour 2 cennes, même made in US, lui, ne peut pas en dire autant.
Sa population de souche décline. Le bilinguisme augmente de telle manière que l’assimilation devient bien plus une tendance qu’une corde de plus ajoutée à l’arc d’un jeune étudiant québécois PEU IMPORTE SA PROVENANCE.
Alors, ma question scientifique pour tous ceux qui sont heureux d’être content de VOIR une mesure faire reculer le français chez tous les nouveaux arrivants et les actuels résidents du Québec vers l’anglais comme langue d’enseignement AVANT le secondaire, comment pouvez-vous affirmer que l’apprentissage du français, de l’anglais et de l’espagnol, ne transformera pas radicalement le Québec?
Et ce changement radical, apporté aujourd’hui par un petit changement législatif en faveur de l’anglais, langue d’usage à l’école, comment peut-il s’inscrire dans un mouvement vers une meilleure affirmation ou PRÉSERVATION du français ???
D’après ce que je sais, et je ne sais pas tout contrairement à certains, si vous enseignez une autre langue très jeune à un enfant, cela risque de déstructuré sa manière de penser son pays, son environnement, sa culture et le reste.
En quoi est-ce souhaitable et en quoi est évitable avec la loi 104? Aucun rapport, puisque je réponds à votre proposition, complètement à côté de la track.
Bref, on dirait que faire diversion et toujours faire appel à la bonté universelle du bon Québébois est le sport favori des adversaires du nationalisme sur ce site et ailleurs au Québec. Dans le ROC, on en parle même pas…
Alors, moi qui est prêt à vous dire que faire une manifestation est dépassé et ne changera rien, qu’avez-vous à me répondre?
Moi qui en avoir mon tabarnak de voyage de perdre des plumes comme un faux coq qu’on cherche à faire passer pour une poule avant de l’envoyer à l’abattoir en s’excusant en disant : au moins, il y aura à manger pour tous le monde, au moment du grands soir.
Comme dirait l’autre, pousse mais pousse égal, Chose.
PS: vous vivez en AMERIQUE, pas en EUROPE, prenez-en note, svp
CE qui me désole le plus: on va dans la rue pour la marche bleue…
Oups!… J’ai dû faire une fausse manoeuvre : quelques lignes ont « sauté » dans ma dernière intervention. Voici ce qu’on aurait dû lire :
« Au Canada anglais, rares sont les parents qui se préoccupent de faire apprendre le français à leurs enfants — même si c’est, en principe, l’une des deux langues officielles du pays. On sait ce qu’il faut penser du « bilinguisme » canadien, créature artificielle de Trudeau qui n’a jamais existé qu’au sein de la fonction publique fédérale — et encore… Ce qui est bon pour le ROC devrait l’être également pour nous. Tout recul du français chez nous représente une grave menace d’assimilation. C’est pourquoi il nous faut lutter sur deux fronts à la fois : pour la préservation du fait français et pour la qualité de la langue que nous employons. Le français sera d’autant plus attrayant pour nos immigrants s’il leur donne accès aux quelque 260 millions de francophones de la planète — et non seulement aux quelque 6 millions de « jouals » de « cheu nous ». Bienvenue chez les Ch’tis…
L’anglais peut attendre. Rehaussons plutôt, de toute urgence, la qualité du français écrit et parlé au Québec — sous peine de louisianisation à plus ou moins court terme. Voilà où devrait commencer notre indignation… Sans quoi, tout le reste n’aura servi à rien; pas même la Loi 101. »
Voilà — il me semble que c’est un peu plus clair ainsi; ou peut-être pas? 😉
Pour rassurer M. Boudrias au sujet des dangers d’apprendre une deuxième langue trop jeune et que, le fait d’être bilingue au Québec, favorise l’anglicisation :
Voici un exemple qui tend à prouver contraire : Mme Josée Legault, auteur de ce blog, a écrit sur elle-même : « votre humble chroniqueuse, « parfaitement bilingue», comme on dit, depuis l’âge de 8 ans ».
La pensée de Mme Legault est appréciée dans les 2 langues officielles du Canada. Elle est claire et bien articulée tout en n’étant pas du tout anglicisée même si elle était bilingue à 8 ans.
Messieurs Lévesque et Parizeau étant parfaitement bilingues, est-ce que ce fait a anglicisé le Québec ?
Oups!… J’ai dû faire une fausse manoeuvre : quelques lignes ont « sauté » dans ma dernière intervention. Voici ce qu’on aurait dû lire :
« Au Canada anglais, rares sont les parents qui se préoccupent de faire apprendre le français à leurs enfants — même si c’est, en principe, l’une des deux langues officielles du pays. On sait ce qu’il faut penser du « bilinguisme » canadien, créature artificielle de Trudeau qui n’a jamais existé qu’au sein de la fonction publique fédérale — et encore… Ce qui est bon pour le ROC devrait l’être également pour nous. Tout recul du français chez nous représente une grave menace d’assimilation. C’est pourquoi il nous faut lutter sur deux fronts à la fois : pour la préservation du fait français et pour la qualité de la langue que nous employons. Le français sera d’autant plus attrayant pour nos immigrants s’il leur donne accès aux quelque 260 millions de francophones de la planète — et non seulement aux quelque 6 millions de « jouals » de « cheu nous ». Bienvenue chez les Ch’tis…
L’anglais peut attendre. Rehaussons plutôt, de toute urgence, la qualité du français écrit et parlé au Québec — sous peine de louisianisation à plus ou moins court terme. Voilà où devrait commencer notre indignation… Sans quoi, tout le reste n’aura servi à rien; pas même la Loi 101. »
Voilà — il me semble que c’est un peu plus clair ainsi; ou peut-être pas? 😉
À M. Boudrias,
Tout le secret est dans la force de la langue de travail, à renforcer en français, au Québec. Pour ce gagner une vie, les immigrés vont savoir quoi faire et quelle école choisir.
La conservation de la langue française et de la culture doivent aussi se promouvoir dans les familles francophones québécoises, que le Québec sorte ou pas du Canada ou que le Canada sorte ou pas du Québec.
@ Monsieur Bousquet :
Madame Legault est une personne d’exception, une brillante intellectuelle qui fait profession d’exprimer par écrit de profondes réflexions sur notre société. On ne peut généraliser un tel exemple; la plupart des gens peuvent fort bien se contenter d’une seule langue — la leur. On n’a pas besoin de parler l’anglais pour planter des clous ou pour ramasser les poubelles — ceci dit en tout respect pour les ouvriers et les éboueurs.
Tout le monde ne peut pas être journaliste, et encore moins dans les deux langues. Connaissez-vous beaucoup de chroniqueurs vedettes anglophones qui s’expriment également dans des médias francophones?
Je le répète : ce qui est bon pour le ROC devrait l’être également pour nous. Autrement, nous ne sommes que des citoyens de seconde classe… Personnellement, je m’y refuse énergiquement.
Tout le monde n’est pas doué pour les langues; tout le monde n’a pas besoin d’une deuxième, d’une troisième ou d’une quatrième langue. La majeure partie de l’humanité ne parle que sa langue maternelle, et c’est parfaitement naturel.
J’insiste : nous avons tout à fait le droit de vivre en français chez nous.
M. Cormier écrit : « »Au Canada anglais, rares sont les parents qui se préoccupent de faire apprendre le français à leurs enfants — même si c’est, en principe, l’une des deux langues officielles du pays. On sait ce qu’il faut penser du « bilinguisme » canadien, créature artificielle de Trudeau qui n’a jamais existé qu’au sein de la fonction publique fédérale — et encore..»
Le Canada anglais au Québec devrait apprendre le français ou ils vont se limiter dans leurs possibilités. Tant pis pour eux s’ils résistent.
Dans le ROC, les anglophones auraient avantage à apprendre le français, langue très répandue dans le monde. En Colombie, ils devraient apprendre le chinois et le français ensuite vu qu’ils n’ont pas l’occasion de le pratiquer à cause de l’absence de francophones mais doivent côtoyer plein de Chinois.
Pour que la langue française se compare à la langue anglaise au Canada, faudrait faire immigrer plus de 13 millions de francophones avant d’accepter des anglophones.
D’accord pour que les Québécois refusent d’apprendre l’anglais à l’école s’ils le désirent. Ce serait un cours non obligatoire. Tant pis pour ceux qui choisiraient de s’abstenir…selon moi.
M. Cormier qui écrit : «Madame Legault est une personne d’exception, une brillante intellectuelle »
D’accord mais, à vous lire, Madame Legault aurait été automatiquement une personne perturbée.
Je connais plein de jeunes qui ont été élevé en anglais et en français à partir du berceau. Il leur est arrivé de glisser un mot anglais dans une phrase française mais nos cousins de France font ça tout le temps, comme nous avec nos autos composés de pièces que nous francisons depuis quelques années dans le but d’améliorer notre français mais, quand nous vivions dans nos rangs de campagne, peu exposés à l’anglais, nos autos étaient munies de : bumpers, wipers, dash, hood, tires, breaks etc. et nous allions tous à la toilette dans la bécosse « bach house » .
Ma conclusion : Ça prend un Québec avec une nette prédominance du français dans ses institutions. Ses citoyens devraient être bilingues, pour leur avantage, sans qu’ils soient tenus d’apprendre l’anglais. Ceux qui s’en abstiendront, en subiront les conséquences, au travail ou dans les loisirs.
Pour ceux qui pensent encore que c’est très bien de seulement commencer à enseigner l’anglais, un petit peu comme avant, au secondaire, n’ont certainement pas entendu Mesdames Harel et Marois, 2 femmes intelligentes…tenter de mener une conversation dans cette langue.
Ce n’est certainement pas ça que nous voulons pour nos descendants.
@Aujourd’hui, la rumeur court que lundi, le gouvernement pourrait déposer son projet de loi sous forme modifiée et/ou scindée. Enfin, ce n’est qu’une rumeur pour le moment. À suivre..
@ Pour information, voici d’ailleurs le communiqué fraîchement émis par l’Opposition officielle:
«Québec, le vendredi 15 octobre 2010 – « En officialisant qu’il utilisera le bâillon afin de faire adopter un projet de loi sur un sujet aussi fondamental que la langue française, le gouvernement libéral de Jean Charest franchira une ligne et posera un geste qu’aucun gouvernement du Québec n’a osé poser avant lui. C’est un terrible coup porté à la langue française. Je suis profondément choqué et révolté par cette attitude odieuse et indigne d’un premier ministre du Québec. Il n’y a pas de mot assez fort pour témoigner de mon indignation et nous condamnons cet acte de la façon la plus sévère. Le gouvernement Charest en paiera le prix politique », a déclaré le député de Borduas et porte-parole de l’opposition officielle en matière de langue, Pierre Curzi.
Un geste lâche et irresponsable pour l’avenir du français
« Dès le départ, le projet de loi n°103, déposé au dernier jour de la session du printemps dernier, a fait l’unanimité contre lui et la vaste majorité des intervenants qui ont témoigné lors des consultations l’a vigoureusement rejeté et combattu. Le gouvernement de Jean Charest a préféré faire fi de ce mouvement de contestation populaire et se plier au diktat de la Cour suprême du Canada en balayant le consensus établi par l’Assemblée nationale autour de la loi 104 en 2002. Cet acte est terriblement lâche et irresponsable pour l’avenir du français au Québec », a poursuivi M. Curzi. « En présentant lundi un nouveau projet de loi dont nous ignorons le contenu, le gouvernement agit en catimini au lieu de chercher à établir des consensus et de se plier à la volonté de la population », a-t-il ajouté.
La seule solution : assujettir les écoles privées non subventionnées à la Charte de la langue française
« Alors que tous les chiffres et indicateurs linguistiques font craindre une anglicisation du Grand Montréal, le gouvernement Charest a fait le choix du parcours authentique et de passer outre l’avis du Conseil supérieur de la langue française en permettant à des parents qui en ont les moyens financiers de pouvoir acheter à leurs enfants le droit à l’enseignement en anglais dans les écoles subventionnées du Québec. Cette décision est inacceptable et profondément injuste car elle va à l’encontre de tous les principes d’égalité devant la loi », a poursuivi Pierre Curzi. « Le gouvernement n’a d’autre choix que d’assujettir les écoles privées non subventionnées à la Charte de la langue française comme nous lui recommandons et comme lui recommandent le Conseil supérieur de la langue française ainsi que de très nombreux groupes. S’il ne le fait pas, il devra vivre avec les conséquences de son choix », a précisé M. Curzi.»
@ monsieur Bousquet
Je ne dispute pas le fait que la maîtrise de l’anglais en plus du français soit un atout important pour un individu.
Personne ne pourrait honnêtement vous dire que parler plus d’une langue ou plusieurs langues est un ENRICHISSEMENT certain.
Ce que je crois, d’ailleurs, c’est que cet apprentissage aide en fait à mieux comprendre les subtilités du français.
Le problème n’est pas là, malheureusement (dans le sens ou l’idée que vous avancez est pertinente) et l’objet de cette entrée de blogue porte sur ce que permet la loi 104 dans le confort de l’individualité et de l’altérité du nouvel arrivant face à la société québécoise.
Voyez-vous, l’enjeu de la loi 104 en est un de survivance, d’adhérence culturelle et d’intégration des nouveaux arrivants dans le contexte de la mondialisation, et plus précisément dans un contexte géo-politique AMERICAIN ou continental.
Le message que le PLQ envoi est aberrant parce qu’il suggère fortement un abrutissement de la communauté d’adoption jusqu’à l’asservissement à une logique qui ne lui est pas propre.
Le nationalisme québécois est important car il définit des limites, des balises et des accomodements de la part de l’arrivant pour que ensuite, chacun étant rassuré dans ses objectifs de survivance sur cette planète, puissent se rencontrer, vivre ensemble et se saluer dans la même langue.
C’est tout de même pas sorcier, bout de cierge!
Et vous croyez ou acceptez vraiment qu’on fasse l’économie de ce type de débat ENCORE une fois???
Les accomodements raisonnables, ce n’était pas assez sensible comme sujet?
Sortez un peu de votre logique stratégique dans laquelle le PQ cherche inévitablement à faire des points aux dépends des libéraux à l’Assemblée Nationale.
Je n’ai JAMAIS et ne serai probablement jamais péquiste (ce qui ne m’empêche pas de voter pour eux parce que l’ADQ n’est plus l’ombre de ce qu’elle aurait pu devenir), mais cela ne m’empêche pas de m’indigner avec raison de cette loi bâtarde qui pourrait PAR DESSUS LE MARCHé être contesté via la clause nonobstant, le temps qu’on y voit plus clair.
Car si vous croyez naivement que le PLQ cherche à rendre service aux Québécois en prenant cette initiative, c’est que vous ne connaissez pas la gronde (légitime, dans une certaine mesure) des communautés de langue anglaise dans l’Ouest de l’ile (entre autres).
Come on.
Je considère moi-même, comme un linguiste dont j’oublie le nom, que c’est un signe de paresse que de ne pas maitriser les rudiments d’au moins 5-6 langues indo-européennes aujourd’hui; alors, on repassera pour le discours de l’ouverture à l’autre ou celui de la boîte à outil élargie dès la petite enfance.
PS: René Lévesque n’était pas Montréalais, il provenait d’un région du Québec dans lequel un bassin de population lui permettait une forme d’immersion acceptable pour l’époque… nous ne sommes plus dans les années « tranquilles » de l’avant-guerre, monsieur Bousquet, il faut défendre le français et se défendre en tant que communauté politique élargie autrement.
La loi 101 a permis des progrès vis-à-vis des nouveaux arrivants de ma génération. La loi 104 ne permettra JAMAIS, dans ce libellé, d’arriver à aucune forme d’avancement du français d’une manière aussi importante.
Prétendre le contraire, c’est mentir par ommission à la population du Québec.
Rien de plus. Rien de moins.
Oui, c’est vrai. Au point ou nous en sommes, un mensonge de plus ou de moins, qu’est-ce? Une goûte dans l’océan de la bêtise et de l’à-plat-ventrissement ou une goutte qui fait débordé le vase, le type de vase très très communiquants? Viral, dirais-je presque… 😉
@ Rappelons aussi, d’où le bâillon, que l’Assemblée nationale n’a que jusqu’au 22 octobre pour «adopter» sa «réponse» au jugement de la Cour suprême sur les écoles passerelles sans quoi le jugement s’appliquerait intégralement (pourtant, n’est-ce pas là ce que fait le projet de loi 103?)…
@ Et, enfin, ceci:
http://lcn.canoe.ca/lcn/infos/national/archives/2010/10/20101015-103731.html
CQFD madame Legault
la seule raison pour laquelle nous n’avons pas de commission parlementaire sur la situation du français au Québec et à Montréal en particulier, c’est ça: on ne cherche pas à gagner du temps ou négocier un compromis avec l’opposition massive en chambre.
On cherche à forcer le pas et classer l’affaire avant que le monde se réveille.
Et le monde au Québec, il dort au gaz profondément. Et je ne parle pas de gaz de schiste, naturellement.
Parce que quand il s’agit d’appuyer sur le gaz du développement économique, Jean Charest à les deux mains sur le volant. Alors que, lorsqu’il s’agit d’appuyer sur les freins dans le domaine du gaz d’échappement du français dans l’atmosphère très anglo-américain du continent, notre bon conducteur qui voyage au restaurant, ne trouve plus le break à bras du gros bon sens.
Je suis désolé, vraiment, mais on essaie (encore) d’en passer une vite à la population dans cet inqualifiable gouvernement libéral.
Je ne sais pas pour vous, mais moi, quand on veut me passer un sapin avant même que les décorations d’halloween aient été enlevées, je trouve ça un peu beaucoup radicalement… déshonnorant, tout simplement.
@ Et pour ceux & celles que cela intéresserait:
http://www.youtube.com/watch?v=4hNuuzIH9Pc&feature=youtu.be
Le fait français au Canada a deux obstacles majeurs contre lui. La faiblesse économique du groupe, qui fait de lui un adversaire risible, négligeable, et le fait que Québec est une province canadienne, ce qui nous assujetti à la Charte des droits.
Pensez au lobby pro-israélien aux USA. La population de race juive tourne autour de six millions selon le dernier recensement américain. Pourtant, la puissance politique de ce petit groupe dépasse en importance la place qu’il devrait normalement occuper. Ceci expliquant cela. L’argent parle.
J’ai travaillé avec des collègues anglophones qui avaient appris le français. Aussi bien à l’école, primaire, secondaire, que comme adultes au bureau. Eh! bien, ils sont tous redevenus unilingues anglophones car la culture française les indifère. Seuls quelques rares individus sont demeurés relativement bilingues. Une a vécue, enfant, pendant de nombreuses années à Québec, et l’autre est francophile et apprécie le français et les francophones. Il y a aussi Keith Spicer, journaliste, fonctionnaire, écrivain et toutes sortes de choses intellectuelles.
Tant que le Québec restera dans le Canada nous aurons les deux mains liées dans le dos. Nous demeurerons impuissants en tant que Canadiens, sauf si nos élus font preuve de courage et d’intelligence. Ce n’est plus le cas. On attend.
Cette loi ne sera pas évidemment incluse dans la constitution canadienne, le Québec ne l’a même pas signée. Au moment d’un changement de gouvernement, cette loi devra être balayée. La fragilité du français à Montréal ne permet pas d’en traiter comme d’un bar ouvert.
Remarque brève sur les médias, faire des reportages sans zèle sur les écoles passerelles à une semaine de l’adoption donne une idée de la diversion Bastarache et par d’autres sujets et de l’orientation générale pour une médiocrité informative au Québec. 98fm, chaîne privée d’information à Montréal -ça ne nous intéresse pas la loi 103-, idem pour la première chaîne SRC qui s’en occupera sérieusement de la loi 103 lundi ou mardi à travers un -objectivité- radio canadienne anesthésiante. La même chaîne radio aujourd’hui à 13 heures qui présente une rencontre d’immigrants qui se définissent comme Québécois oui c’est très bien en oubliant pas tout de même que des immigrants qui parlent français cela ne concerne que la moitié et bien moins des immigrants à Montréal!
Je ne suis pas en faveur de la loi 103, j’écris simplement qu’il y a d’autres moyens de favoriser la pérennité du français au Québec et que nous, Québécois francophones, sommes plus favorisés en tout quand nous devenons bilingues.
Je vous invite à lire une très intéressante et solide novatrice proposition de M.Claude Morin, sur la façon qu’il suggère au Québec, pour saisir solidement son futur, dans les conditions actuelles, à l’adresse Internet suivante qui est un peu longue mais qu’il vaut la peine de lire attentivement, jusqu’à la fin:
http://www.vigile.net/Continuer-autrement
Monsieur Bousquet, quand je dis que Madame Legault est une personne d’exception, je veux dire qu’il est extrêmement rare que quelqu’un maîtrise suffisamment deux langues pour écrire indifféremment dans l’une ou dans l’autre, au point d’en faire un métier! Songez à Yann Martel, ce brillant écrivain pourtant issu d’une famille francophone mais qui, ayant été éduqué en anglais, se dit lui-même incapable d’écrire dans la langue de Ducharme; ou encore à Jack Kerouac qui, bien que sa langue maternelle ait été le français, n’a jamais pu écrire le grand roman en français dont il a caressé le projet toute sa vie.
Il faut un talent tout à fait hors du commun pour écrire dans plus d’une langue de façon remarquable, avec style et une pleine maîtrise de la syntaxe et des subtilités du discours. Dans toute l’histoire de la littérature, on peut compter sur ses doigts les écrivains qui sont parvenus à s’illustrer dans deux langues ou plus. Vous me direz que le journalisme est un peu moins exigeant, sur ce plan-là, que la littérature « pure et dure », mais les journalistes qui peuvent travailler avec autant d’aisance dans deux ou trois langues ne courent pas les rues non plus.
Pour ma part, je suis traducteur (de l’anglais au français) depuis plus de vingt ans, et j’ai encore la prétention d’être écrivain — même si les éditeurs ne se bousculent pas à ma porte. Je pense maîtriser le français écrit plutôt mieux que la moyenne des ours et pourtant, même si j’ai aussi une bonne connaissance de l’anglais (après vingt ans de traduction…), jamais je n’oserais faire paraître un texte de mon cru dans la langue de Leonard Cohen.
D’où mon admiration pour les rares personnes qui en sont capables, comme Madame Legault.
Cela dit, rêver d’une société qui serait entièrement peuplée de « Josées Legaults », c’est de l’utopie… Il existe une telle chose que le talent, et cette chose est — hélas1 — fort inégalement répartie.
Et puis, personne ne m’a encore démontré la nécessité pour TOUS les êtres humains, sans exception, de maîtriser plus d’une langue. Pour tout dire, je trouve cette idée plutôt absurde… tout le monde n’a pas un travail intellectuel ou lié aux communications. En fait, la plupart des gens n’ont absolument pas besoin d’une deuxième langue — c’est à peine s’ils ont l’occasion de s’exprimer au cours de leur existence…
C’est peut-être triste, mais c’est ainsi. Ça prendra toujours quelqu’un pour égorger le cochon, et quelqu’un d’autre pour passer la moppe… Pourquoi diantre ceux-là devraient-ils, en plus, apprendre l’anglais? Il me semble qu’on devrait commencer par leur apprendre la lutte des classes et le dégoût de leur propre aliénation politique… mais cela, c’est une autre histoire.
M. Cormier, si celui qui va passer la moppe veuille demeurer unilingue, que grand bien lui fasse mais il va rester handicapé, au moins dans ses loisirs et ses déplacements, à l’extérieur du Québec et aux États-Unis et s’il veut changer de métier, en plus.
Vous me faites penser aux curés qui ne voulaient pas qu’on lise l’évangile, de peur d’être contaminé. Faudrait pas devenir trop bilingue pour ne pas s’angliciser. Messieurs Lévesque et Parizeau nous ont prouvé le contraire.
Des gens comme C.Perrier cherchent à entretenir un certain sentiment collectif d’infériorité. Les francophones, les Québécois donc de souche précisément parlent joual, ils sont plus ou moins analphabètes, etc.
D’abord dans toute société nationale, il y a un parler plus populaire qui prédomine moins rigide que la langue écrite. Vrai aux É.U avec le développement du rap qui a fait de l’anglo-américain une sorte de jargon. Vrai au Québec avec le joual, vrai en France avec le français des ghettos du rap, l’argot parisien développé dans les années 50 et 60 très utilisé dans le cinéma français on pense par exemple aux scénarios d’un Michel Audiard. Si M.Perrier s’indigne tant, qu’il écrive aux Relations avec l’auditoire de Radio Canada afin de protester contre l’utilisation du joual dans ses séries locales de fiction.
La capacité de relativité incluse dans la conscience permet de juger de la qualité d’un jugement, le français parlé s’est relativement amélioré au Québec depuis 1965-1980. Nous retrouvons beaucoup moins par exemple les -toé et les icittes- tiré du vieux français de la Nouvelle France qui n’est plus parlé depuis longtemps en France. TVA avec ses hauts et ses bas à part un énergumène comme Jean Lapierre a rejoint Radio Canada pour un français parlé correct en information.
L’objectif de certains fédéralistes soyons clair est d’entretenir un sentiment d’infériorité contre eux mêmes, tout le Québec.
Façon de dire, -nous sommes des minables, peut être même des dégénérés. L’apprentissage intense de l’anglais en toute liberté pourrait donner une chance aux Canadiens francophones vivant au Québec de s’assimiler et force majeure de devenir de vrais Canadiens-!
Je soupçonne chez les fédéralistes québécois un tel désamour d’eux mêmes que leur subconscient est traversé par des pensées inavouables.
Autre exemple pour la faculté de nuances.
Le français écrit à Voix Publique est meilleur que celui des blogues du journal français LIBÉRATION. Allez y voir, C.Perrier. Nous connaissons tellement vos prédispositions contestables par cœur.
La langue officielle et constitutive du Québec oui est le français. D’autant plus vrai que ceux qui veulent parler anglais sans frein disposent de toute l’Amérique du Nord pour ce faire.
M. Bouchard, ce n’est pas tellement le joual qui cause tout le mal ici mais le fait qu’un Français de France de 8 ans a, en général, plus de vocabulaire et s’exprime plus clairement qu’un adulte québécois moyen sans compter qu’un de nos adolescents, comme le soulignait M. Deschamps, dans un de ses monologues, peut passer toute son adolescence avec seulement 4 à 5 mots comme…genre…man…yo.
C’est bien M. Bouchard de vouloir souligner la qualité de notre langue française mais, si nous sommes si bons que ça, pourquoi tant de Québécois souhaitent l’amélioration de l’enseignement du français au primaire et au secondaire afin que nos universitaires puissent mieux écrire ?
Monsieur Bousquet, j’aime bien échanger avec vous mais là, vous allez me fâcher!
Je refuse énergiquement d’être assimilé à ces curés obscurantistes d’autrefois qui ne voulaient pas qu’on lise la Bible — ni rien d’autre, d’ailleurs — de peur que l’on ne se mette à réfléchir et, de fil en aiguille, à contester. Nos pères se sont battus contre ça, et je leur en suis infiniment reconnaissant.
Néanmoins, ces prêtres obtus n’avaient pas trop à se forcer pour empêcher les gens de lire, étant donné que la plupart étaient alors illettrés. Du Petit catéchisme au Marquis de Sade ou au Manifeste du parti communiste, vous conviendrez avec moi, je l’espère, que le pas était pas mal moins grand que celui qui conduit de l’analphabétisme à la lecture de l’Almanach Beauchemin…
Or, aujourd’hui encore, un nombre effarant d’adultes québécois sont des analphabètes fonctionnels qui peuvent à peine signer leur nom. Ce que je dis, c’est qu’il faudrait peut-être songer à leur apprendre leur propre langue avant de leur reprocher de n’en point parler une deuxième, une troisième ou une quatrième.
De plus, on peut très bien vivre sans jamais avoir lu la Bible, savez-vous? Plus personne ne songe à l’interdire, de nos jours, et pourtant, je vous parie ce que vous voudrez que l’immense majorité de nos concitoyens n’ont strictement rien à cirer de ce gros bouquin d’un autre âge.
Je ne dis pas qu’il faut interdire l’anglais; je dis que la maîtrise de l’anglais n’est pas obligatoire pour tout le monde, et que ce n’est pas une tare ni un handicap de parler une seule langue. Tout dépend de ce qu’on veut faire dans la vie; des tas de gens, dans le monde entier, ne parlent que leur langue maternelle et ne s’en portent pas plus mal. Pourquoi en serait-il autrement ici?
De grâce, amenez-moi tous les arguments que vous voudrez, mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit!
Le miracle, M.Bousquet se trouve dans le fait qu’une nation sous dépendance puisse parler encore français. Nous revenons de très loin, l’église en l’absence de l’État n’a éduqué qu’une portion des Canadiens Français. Notre modèle culturel populaire entre 1952 et 1965 en dehors de l’élite s’est nourri de la famille Plouffe, des histoires des pays d’en haut de Séraphin Poudrier, du Canadien de Montréal. Depuis ce temps, depuis les cégeps, l’université du Québec, l’éducation élargie, nous avons connus des progrès. Et vous exagérez franchement dans vos comparaisons, relisez vous.
Et la subsistance des problèmes sociaux. éducatifs, que je ne nie pas sans faire dans le catastrophisme du type du décrochage est le produit d’une psychologie collective défaitiste engendré par 250 ans de conquête. C’est pourquoi la souveraineté est plus qu’une affaire d’ambassade aux Nations Unis pour les Québécois. Vous tombez dans le piège de vos adversaires, M.Bousquet.
Les lubies de certains concernant la nécessité d’un bilinguisme intégral et universel sont de l’ordre du réflexe du colonisé qui souhaite se faire l’égal de son maître. Nulle part sur terre, les citoyens d’un pays normal, entendons souverain, sont tous bilingues, qui plus est de la seule langue anglaise. Le bilinguisme ne concerne en fait dans ces pays normaux qu’une petite fraction de la population, soit celle que ses activités professionnelles met en contact avec des personnes idoines avec qui elles doivent collaborer ou dialoguer d’une manière ou d’une autre.
Pour celles-là, il est permis de parler de bilinguisme, soit d’une capacité adéquate de se faire comprendre dans une autre langue que la sienne, que ce soit l’anglais, l’allemand, l’espagnol ou le chinois. À cette fraction de population s’en ajoute une autre, beaucoup plus importante et en général plus instruite, mais pour laquelle parler de bilinguisme est synonyme de capacité à comprendre une autre langue sans pour autant être capable de la parler avec fluidité, parce que cela n’est ni nécessaire, ni coutumier.
Alors, étant question de bilinguisme au Québec, selon que l’on se rangera dans le camp de ceux qui opinent pour un bilinguisme intégral pour tous montrera que ce n’est pas un bilinguisme normal que l’on prône, mais une anglicisation. Au contraire, si cette obligation est circonstanciée et déclinée comme nécessaire pour une fraction de la population, on pourra conclure que ceux-là sont pour un Québec reconnu comme étant ou devant devenir un pays normal.
M. Audet, même si le Québec était unilingue francophone dans ses institutions et sa langue de travail, les Québécois seraient bien avisés de bien connaître la langue anglaise si ce n’était que pour les voyages et l’appréciation plus facile de la culture américaine. Ils se conservent ainsi des portes ouvertes sur un tas de possibilités.
Que ceux qui veulent demeurer unilingues, continuent de même. Je ne préconise pas du tout le bilinguisme obligatoire. Cette peur de l’anglais me semble difficile à comprendre. Ce n’est pas parce qu’on apprend le russe que l’on vire communiste et ce n’est pas parce qu’on apprend l’anglais que l’on est admirateur de l’Angleterre ou plus colonisé.
Quelque chose m’échappe ici, relativement à l’irritation de M. Bouchard.
Ses propos relativement au « joual », un mot que je n’ai jamais employé ici (ou ailleurs) pour illustrer quoi que ce soit, ne peuvent en aucun cas me concerner. Il y a manifestement erreur sur la personne.
Et puis, M. Bouchard prétend que des gens comme moi chercheraient « à entretenir un certain sentiment collectif d’infériorité »… Très étonnant comme reproche, surtout que je m’évertue le plus souvent à promouvoir le développement d’un sentiment de fierté chez chacun. Je parle habituellement de dépassement de soi, de vision constructive, de tolérance envers les autres , et globalement d’un tas de choses à connotation positive.
En ne dénigrant jamais qui que ce soit.
En apportant plusieurs bémols aux enthousiasmes que j’estime mal fondés, je le concède, mais sans jamais recourir à la médisance.
Mais, puisqu’il est vraiment difficile de répondre à une critique qui ne repose sur rien, une critique qui s’offusque de ce qui n’est pas et n’a jamais été, je termine sur ce mon intervention.
Ceux qui me font l’honneur de me lire et saisissent bien le sens de mes préoccupations savent que je désire ce qu’il y a de mieux pour nous tous. Avec tout le respect dû à celles et ceux ne partageant pas mes opinions.
Effectivement, Monsieur Perrier, il y a eu erreur sur la personne : c’est moi qui ai employé cette malencontreuse expression de « joual », en partie pour répondre à votre commentaire précédent — et je vois bien que cela exige quelques précisions.
J’ai écrit ce qui suit :
« Le français sera d’autant plus attrayant pour nos immigrants s’il leur donne accès aux quelque 260 millions de francophones de la planète — et non seulement aux quelque 6 millions de « jouals » de « cheu nous ». Bienvenue chez les Ch’tis… »
« L’anglais peut attendre. Rehaussons plutôt, de toute urgence, la qualité du français écrit et parlé au Québec — sous peine de louisianisation à plus ou moins court terme. Voilà où devrait commencer notre indignation… Sans quoi, tout le reste n’aura servi à rien; pas même la Loi 101. »
Depuis que j’ai commis ce commentaire, Monsieur Bousquet me fait un mauvais procès en prétendant que j’ai peur de l’anglais et en me traitant d’obscurantiste. Et mes amis indépendantistes, ne voulant pas s’en prendre à l’un des leurs, sans doute, vous attribuent mes propres frasques — vous m’en voyez sincèrement désolé…
Le mot « joual » était mal choisi en l’occurrence, et je n’ignore pas que le français a fait d’énormes progrès au Québec depuis une cinquantaine d’années. J’ai seulement voulu ramener sur le tapis un reproche souvent entendu de la part d’immigrants qui me disent, en substance : « les autres francophones du monde ne vous comprennent pas quand vous leur parlez, donc, à quoi bon apprendre le français parlé au Québec si cette langue ne peut nous servir nulle part ailleurs? » Il y a une certaine dose de mauvaise foi dans ces reproches, sans doute, mais aussi un fond de vérité. Nos films et nos séries télé suscitent l’admiration un peu partout dans le monde, mais on éprouve généralement le besoin, ailleurs dans la Francophonie, de les sous-titrer en français. Ça m’irrite, ça me fâche, je trouve ça paresseux et condescendant (après tout, nous faisons bien l’effort, nous, de comprendre le ch’ti, le verlan ou l’accent marseillais) mais je prends acte.
Or, je ne crois pas que le français ait des chances de survivre en vase clos chez nous; il nous faut multiplier les liens avec le reste du monde francophone, sous peine d’asphyxie et de lente disparition. C’est là ma plus grande inquiétude; mon obsession. D’accord, j’étais hors sujet (quoique…) et probablement dans le champ avec mon allusion au « joual », qui n’est plus objet de débat depuis fort longtemps. Néanmoins, la question ici reste toujours la même — et parfaitement en phase avec le sujet de ce blogue : il s’agit de la survie de la seule nation francophone d’Amérique du Nord. Une survie aujourd’hui menacée par la légitimation d’un « droit » odieux à angliciser ses enfants aux frais des contribuables québécois, pourvu qu’on ait les moyens de les inscrire préalablement, pendant quelque temps, à l’école privée.
Le droit des riches à nous marcher sur la tête en disant : « This place is ours, you’re not at home anymore — speak white or die, now. »
Ça n’arrivera pas demain, ni après-demain sans doute, mais ça viendra. Puisque vous aimez bien les métaphores, Monsieur Perrier, songez à un barrage qui se fissure. Au début, la fissure est toute petite, l’eau s’infiltre goutte à goutte; mais si on ne fait rien pour colmater la brèche, elle va fatalement s’agrandir et tôt ou tard, c’est tout le barrage qui va céder. Et ce jour-là, il sera trop tard.
Voilà ce à quoi prétend nous condamner cette infâme loi 103.
L’anglais exerce déjà un attrait considérable sur la majorité de nos immigrants et sur une part grandissante de la population francophone « de souche ». Ouvrir une brèche dans la Loi 101 en ce moment est proprement suicidaire. C’est remettre les clés de notre avenir entre des mains très mal intentionnées. Inutile de se le cacher : nombreux sont ceux, dans le ROC et au Québec même, qui caressent encore le projet d’éradiquer le français de ce pays comme on se débarrasse d’un parasite nuisible. Si nous n’y prenons garde, c’est bien là le sort qui nous guette.
Un génocide « soft », en quelque sorte. On ne vous tue pas physiquement; c’est votre langue, votre culture, votre passé qu’on assassine. Et au bout du compte, le résultat est le même : il n’y a plus de nation québécoise.
Je ne suis pas contre l’anglais, contrairement à ce que prétend Monsieur Bousquet : je suis contre l’OBLIGATION de parler anglais. Ce n’est pas du tout la même chose. Faire du bilinguisme un absolu pour tous, sans exception, c’est déjà renoncer à vivre dans une société francophone; c’est ouvrir toute grande la porte à l’assimilation pure et simple. Et c’est nous refuser à nous-mêmes un droit inaliénable dont jouissent pourtant tous les autres peuples de la terre : celui de vivre et de travailler dans notre langue maternelle.
Qu’on encourage l’apprentissage de langues secondes, j’en suis; qu’on en fasse une obligation pour tous, c’est là que je décroche. Exiger la priorité au français (et non l’interdiction ou le rejet des autres langues, quoi qu’en pense Monsieur Bousquet), c’est réclamer tout simplement les conditions minimales de notre survie — comme l’avait bien compris Camille Laurin, le père de la Loi 101.
Où je voulais en venir avec mon allusion maladroite au « joual » (et je suis conscient de marcher sur des œufs…) c’est que la menace ne vient pas seulement des forces assimilatrices qui nous entourent; elle vient aussi de l’intérieur. L’anti-intellectualisme qui sévit depuis fort longtemps au Québec, le mépris de notre propre culture, l’ignorance de notre propre passé sont autant d’épées de Damoclès suspendues sur nos têtes. Il y a encore, parmi nous – et particulièrement parmi nos jeunes – un côté « ti-Québec », un complexe d’infériorité qui amène trop des nôtres à mépriser ce que nous sommes, à penser que tout ce qui vient d’ailleurs – et particulièrement des États-Unis – est meilleur, plus beau, plus gros, plus désirable que tout ce que nous pouvons faire ici. Voyez tous ces jeunes artistes francophones qui adoptent l’anglais : on se croirait revenu au début des années 1980! Voyez tous ces cinéastes québécois qui récoltent des charretées de prix à l’étranger et qui reviennent chez nous pour se faire dire, trop souvent, que leurs films sont « plates » et manquent d’action. Il y a aussi urgence, selon moi, à combattre cet ennemi intérieur – d’où mon plaidoyer en faveur d’un enseignement plus rigoureux du français et de l’histoire dans nos écoles.
Et l’on voudra bien me pardonner, je l’espère, cette malheureuse allusion au « joual » dont je suis seul coupable.
Etre bilingue, français\anglais, ne mène pas à l’assimilation systématique. C’est le constat que sa langue maternelle ne pèse pas lourd sur le marché du travail qui y conduit.
Parler français à son cheval n’est pas très valorisant.
Au Québec, il devrait être impossible de trouver un emploi, pour un Québécois, pas un invité de passage, si on ne parle pas français. Cela tombe sous le sens.
Le français, impératif; l’anglais, désirable.
Quiconque écoute, regarde TV5, sait pertinemment que en France, que les enseignants, les professeurs se plaignent de l’ignorance de langue française, de la culture française de leurs élèves, étudiants.
Idem en Angleterre et aux USA. Le phénomène est commun en Occident.
Nos sociétés modernes sont victimes du » progrès « . L’effort intellectuel paraît dévalorisé, sauf pour une importante minorité qui est encore attirée par cet exercice. Les conditions de vie actuelles : les deux parents étant obligés de travailler pour joindre les deux bouts; les écoles qui ne sont plus de quartiers mais régionales, forçant les élèves à accomplir des trajets en autobus, à l’aller comme au retour; les instituteurs, enseignants, professeurs, qui ont maintenant des vies familiales, sociales, ne sont plus disponibles, 24 heures par jour, comme c’était le cas avant la révolution tranquille, du moins au Québec, tout ça a changé la donne et exige de repenser toute l’approche à l’apprentissage des connaissances.
Idéalement, les élèves, les étudiants, devraient passer huit heures par jour à l’école, et le soir, devraient être contraints aux leçons et aux devoirs formateurs. Le problème afflige l’Occident, pas uniquement le Québec.
Chaque pays doit trouver ses solutions. Pour le moment, l’intelligence des dirigeants politiques est aux abonnés absents. Cela dit, j’ai bon espoir que des individus éclairés et aux postes de commandes sauront, un jour, redresser la barre. Le problème est humain, la solution itou.
Le bilinguisme français anglais mène directement et très vite à l’assimilation anglicisation en plus de nous fermer le monde qui est à 90% non anglophone .
Ça même les colonisés mentaux séparatistes ne le comprennent pas .
La colonisation de 1755 à 2010 à crétinisé les Québecois
Une personne instruite ne laissera pas tomber sa langue mais les travailleurs anglicisés laisseront très vite tomber la langue la moins utile
M. Cormier, s’cusez moi si je vous ai blessé mais je n’ai jamais préconisé le bilinguisme intégral au Québec, j’ai écrit qu’il est très utile de savoir correctement l’anglais…être bilingues, c’est vous qui avez ajouté : INTÉGRAL.
M. Gingras vient d’écrire la bonne chose que je partage : Le français, impératif; l’anglais, désirable.
Mais oui, Monsieur Bousquet, je savais bien que nous allions finir par tomber d’accord!
Voilà ce qui arrive, dans le feu de la discussion : on s’échauffe, on écrit des choses qui dépassent sa pensée, et l’on finit par prêter à ses interlocuteurs des propos qu’ils n’ont pas tenus… Ainsi, vous ne m’avez jamais traité d’obscurantiste; c’est moi qui ai déduit cela de votre comparaison avec les curés d’autrefois. Et je vous en demande humblement pardon.
Respirons par le nez…
Je trouve qu’on défonce beaucoup de portes ouvertes ici… Pourquoi tant insister sur l’importance d’apprendre l’anglais? Il me semble que ça va de soi : nous sommes environ 8 millions de francophones entourés de plus de 300 millions d’anglophones! Comme vous le dites, tant pis pour ceux qui ne veulent pas apprendre l’anglais : par le fait même, ils réduisent sérieusement leur capacité de créer des liens avec l’immense majorité anglophone dans laquelle nous baignons.
Ce que je conteste, c’est la nécessité pour TOUT LE MONDE, sans exception, de créer de tels liens.
Je ne sais pas où vous habitez, Monsieur Bousquet. Pour ma part, je vis à Joliette, chef-lieu du nord de Lanaudière. Or, cette charmante petite ville est, comme la majeure partie de cette belle région agricole située au nord-est de Montréal, à 95 % francophone. La vie dans les « régions » est bien différente de ce qu’elle est à Montréal. Même si la métropole n’est pas très loin (de chez nous, on s’y rend en moins d’une heure) vous seriez surpris de voir combien de Lanaudois, même parmi les plus jeunes, n’y ont jamais mis les pieds et n’en manifestent nullement le désir, à part peut-être pour assister à un match du Canadien au Centre Bell. Pour la plupart des agriculteurs de la région, la « ville », c’est Joliette, voire Repentigny ou St-Eustache; ce n’est pas Montréal, où ils ne vont jamais. Quant à l’anglais, ils n’en ont pas l’usage, n’ont jamais l’occasion de l’entendre ni de le parler et, en conséquence, s’en passent très bien sans en souffrir autrement.
Votre ouverture aux autres, votre intérêt pour les voyages et les autres cultures est tout à votre honneur, et je le partage volontiers; mais ce n’est pas le cas de tout le monde, et je ne vois pas pourquoi une personne serait « handicapée » ou autrement méprisable simplement parce qu’elle choisit de borner ses horizons à son coin de pays. C’est un choix qui peut vous sembler étrange ou déplorable, mais c’est un choix légitime — et bien plus répandu que vous ne semblez le croire, en dehors de la très cosmopolite couronne montréalaise.
Je ne suis pas réfractaire au bilinguisme; ce serait du plus haut ridicule, puisque je gagne moi-même ma vie grâce à ma connaissance de l’anglais. Mais ce n’est pas parce que je suis traducteur que je veux voir tous mes compatriotes devenir traducteurs à leur tour; ce n’est pas, non plus, parce que j’ai vécu à l’étranger que je veux expédier tous mes compatriotes outre-mer.
J’ai vécu quelques années à Hull (aujourd’hui Gatineau), et j’ai trouvé bien pénible d’avoir à m’exprimer presque aussi souvent en anglais qu’en français dans mon propre pays, y compris dans les commerces et les lieux publics. J’ai aussi vécu à Montréal, et je me suis souvent senti insulté chaque fois que je me rendais à l’ouest du boulevard St-Laurent. C’est l’une des raisons qui m’ont poussé à choisir Joliette, où je trouve bien reposant de pouvoir enfin vivre et éduquer ma fille dans ma langue sans que personne ne nous crache dessus. Il m’arrive parfois de trouver certains Lanaudois un tantinet étroits d’esprit, un peu xénophobes sur les bords — mais en toute franchise, cette xénophobie-là me dérange moins que celle que le Québécois francophone que je suis a dû subir ailleurs au Québec, dans son propre pays.
Et je trouve que le fossé entre la grande région de Montréal et le reste du Québec est déjà bien assez profond sans qu’il soit besoin d’en rajouter. Tâchons plutôt de bâtir des ponts, ce sera plus utile pour la suite des choses.
Tout compte fait, nos 8 millions ne pèsent pas lourd face aux plus de 300 millions d’anglophones; voilà pourquoi je dis que, bien qu’il soit évidemment souhaitable de savoir l’anglais; il est beaucoup plus urgent et important de défendre et de promouvoir le fait français au Québec.
Ce n’est pas l’anglais qui est menacé chez nous. Faisons en sorte que l’anglais ne devienne pas, parmi nous, un facteur de division.
L’anglais souhaitable, certes; mais impératif, jamais de la vie. L’anglais, qu’on se le dise, est la langue seconde au Québec; ce n’est pas la langue nationale. Et ça ne doit le devenir à aucun prix.
Il me semble que ça tombe sous le sens.
Merci beaucoup Monsieur Cormier.
Bien que voyant différemment ce qui pourrait s’avérer la meilleure « solution » politique pour le Québec, nous partageons néanmoins bon nombre de préoccupations. À commencer par la « qualité » de notre langue française.
Et, aussi, nous avons tous deux cette nécessaire approche respectueuse des autres lors de l’expression de nos points de vue respectifs.
Parce que la condescendance n’a jamais été un vecteur particulièrement rassembleur, celle-ci s’avérant en fait un moyen garanti pour braquer l’autre ne partageant pas à prime abord la même opinion que soi.
Et puis, quoi qu’il advienne politiquement ici au Québec, ne sommes-nous pas tous « condamnés » (quel mot!) à continuer à vivre ensemble? Soyons donc « indulgents » (quel autre mot!) à l’égard des non-convertis…
Voyons au delà de nos divergences. Et veillons à préserver notre langue française, à améliorer son apprentissage, à valoriser véritablement celle-ci.
Et, enfin, tâchons de ne pas être rancuniers si certains n’ont pas encore véritablement compris que nous sommes tous, francophones d’Amérique du Nord, dans le même bateau. Nous menons tous le même combat de la survie. Seules diffèrent les « solutions » que nous estimont préférables.
Il y a déjà suffisamment d’embûches sur notre route sans qu’en plus nous y allions entre nous de chicanes contre-productives…
Votre prose est raffinée, M.Perrier. Il suffit néanmoins de lire et relire les passages clés de votre texte pour déduire vos inclinations profondes.
-Plutôt que de s’offusquer démesurément à l’égard de ce qu’une petite poignée pourrait peut-être décider de faire, en allant puiser dans ses dollars (en quantité illimitée, c’est bien connu), ne serait-il pas plus utile d’enseigner convenablement autant l’anglais que le français dans nos écoles? Et à compter de la maternelle, comme le dit même M. Bousquet?
En éliminant la cause, soit la piètre qualité de l’enseignement des langues dans nos écoles, plus personne n’aura vraiment intérêt à vouloir faire des sacrifices financiers importants pour aller ailleurs. Il serait grandement temps que l’on aille fortement brasser la cage des endormis qui ronflent au ministère de l’Éducation.-
L’élégance du commentaire malgré sa délicatesse permet tout de même deux interprétations: soit que vous dédramatisez tous les problèmes ou presque. Soit précisément sur le sujet, que votre insistance sur l’anglais en parallèle avec votre description du système éducatif québécois incite à croire que nous, pauvres francophones ne seront véritablement gagnants que le jour ou nous serons parfaitement bilingues. Dans cette attitude, il y a davantage qu’une sorte de réalisme géopolitique, il y a une sorte d’infériorité admise à travers une fatalité ressentie.
Alors, oui, C.Perrier, c’esat bien à vous que j’ai pensé en écrivant mon commentaire. La confrontation dans les blogues ne me passionne pas, j’interviens généralement contre des blogueurs lorsque leurs attitudes me semble problématique et justement s’il y a moyen de communiquer avec eux.
En complément, je fais mien ce propos de M.Audet:
Les lubies de certains concernant la nécessité d’un bilinguisme intégral et universel sont de l’ordre du réflexe du colonisé qui souhaite se faire l’égal de son maître. Nulle part sur terre, les citoyens d’un pays normal, entendons souverain, sont tous bilingues, qui plus est de la seule langue anglaise. Le bilinguisme ne concerne en fait dans ces pays normaux qu’une petite fraction de la population, soit celle que ses activités professionnelles met en contact avec des personnes idoines avec qui elles doivent collaborer ou dialoguer d’une manière ou d’une autre. (….)
Fort intéressant, Monsieur Bouchard…
Ce que j’ai écrit, dont vous reproduisez des passages, permettrait donc « deux interprétations », à votre avis.
Et si, tout simplement, il y en avait une troisième interprétation? Soit banalement celle que, ce que j’ai écrit, est la véritable?
En éliminant ce qui pourrait être la grande motivation pour certains de vouloir dépenser beaucoup pour quelque chose, au point parfois d’avoir à se priver relativement à un tas d’autres, ne serait-il pas plausible de penser que plusieurs ne verraient dès lors guère de raisons valables (à leurs yeux) de vouloir envoyer leurs enfants à ces écoles dites passerelles?
À mon avis, et c’est un avis que vous êtes tout à fait en droit de ne pas partager, je considère que la recherche d’une « solution pratique » est plus utile que l’indignation. Et si la « solution pratique » que je suggère est mauvaise ou inapplicable, je me serai dans un tel cas aventuré dans la mauvaise voie. Sans plus.
D’autres ont autre chose à proposer? Considérons également leurs points de vue. Nous avons ici au Québec un intérêt fondamental commun, soit la survie de notre langue française. Une survie qui se doit de passer par le rehaussement de sa qualité. Sans oublier la question de cette langue anglaise non plus. En combinant l’enseignement des deux langues dans nos écoles, un enseignement de qualité, nous pourrions possiblement faire d’une pierre deux coups: rehausser le niveau du français et de beaucoup réduire (pour certains) l’envie d’aller vers les écoles passerelles.
Il ne faut pas chercher midi à quatorze heure. En aucune manière j’insinue qu’il y aurait une « infériorité » méprisable chez qui que ce soit. Souhaiter un perfectionnement n’a pas pour corollaire que celui ou celle qui pourrait en profiter serait inférieur. Parce que, si cela était, toutes les écoles du monde seraient bourrées de personnes inférieures étant donné qu’elles fréquentent ces écoles dans le but de se perfectionner…
Enfin, je termine ce déjà trop long commentaire en indiquant que mon apprentissage de l’anglais simultanément à celui du français avant même mon école primaire n’a pas tellement nui à ma maîtrise du français. Je me débrouille assez bien de ce côté, il me semble…
Bon, tout cela pour réitérer que je ne fais qu’exprimer mon point de vue. Et, dans la mesure du possible, en emballant ce que je dis dans des tournures que j’espère agréables à lire – tout en faisant passer mon message.
M.Perrier. Le monde moderne n’est pas le meilleur des mondes parce que l’humanité n’est que ce qu’elle est. Si l’être humain de facto est un animal doué de facultés de raisonnement ce phénomène n’évacue pas de sa constitution biologique, son instinct de prédation comme tout animal d’ailleurs. Ce n’est pas le sujet mais ce que j’exprime c’est que l’humanité est pourvue de forces propres à la domination et à l’égoïsme. Tous les moyens sophistiqués apportés par les mécanismes administratifs, institutionnels ne neutralisent pas pour autant ce que nous sommes.
Il y a des rapports de pouvoirs entre les individus, les groupes ou collectivités. Des phénomènes de rapports de force constants.
Dans la situation concrète linguistique à Montréal, à Gatineau. Les immigrants non francophones qui viennent ici qui ne perdent pas leur humanité ordinaire en s’exilant en passant ne trouveront pas de motivation faussement idéaliste en s’intégrant aux Québécois de souche si ces derniers maîtrisent mal leur économie, tout autant leur société. Cela déborde la question de la qualité de la langue parlée cela inclut l’ensemble des aspects. Pire toutefois, indépendamment des francophones de souche et de leurs efforts pour maintenir leur nation, l’attraction continentale de l’anglais oblige l’État québécois à l’obligation de légiférer pour protéger le français. Cette obligation peut être travestie par la loi 103 actuelle comme elle peut être respectée tout comme hier à l’époque de Camil Laurin.
Nous pouvons être idéalistes, candides, agir comme des catholiques espérant la béatitude tel un frère André ou choisir de regarder le monde réel pour ce qu’il est sans illusions et valoriser des voies nécessaire pour obtenir ce qu’une nation a droit.
Se faire traiter virtuellement par tel ou tel groupe de pessimiste, d’intolérant appréhendé ne change rien au fond des choses.
Une société d’accueil n’est pas un bar ouvert ni un marché totalitaire qui va jusqu’à vendre des droits linguistiques en guise de définition de loi commune. L’immigrant doit savoir que la province existante du Québec n’est pas une province du Canada comme les autres procurant un faux libre choix qui au Québec sera nul et non a venu du fait qu’au Canada anglophone, le libre choix de parents pour inscrire leurs enfants dans des écoles françaises n’a pas de portée réelle. Puisque la vie sociale au quasi complet se passe en anglais en Ontario, en Saskatchewan et davantage encore en Colombie britannique. L’unicité du Québec français en Amérique déterminant le rôle de l’État pour encadrer, appuyer et assurer aux nouveaux arrivants qu’ils comprendront que la vie en société se passe en français pas en anglais.
Il en est ainsi pour revenir au sujet d’introduction parce que dans le domaine des langues, une langue dominante comme l’anglais c’est plus qu’un cheval de Troie c’est un mécanisme de prédation, de dévoration en action. D’autant que les anglophones spécifiquement imprégnés par les théories évolutionnistes n’en n’ont que pour les récits d’adaptation, de lutte des plus aptes, de vie ou de mort des espèces animales, de réussite ou d’échec des excellents ou des médiocres, des civilisations ou sociétés chez l’humanité tout cela parsemé de résilience chez ceux qui savent résister aux chocs subis et à cette seule condition bien sûr.
La domination de la théorie de l’évolution en sciences et dans la civilisation occidentale encore marqué par la forte influence des anglo-américains devrait pourtant nous interdire ici au Québec et chez les Acadiens tout angélisme suicidaire.
Le Québec est toujours sous l’ombre du rapport Durham.
» Le Québec est toujours sous l’ombre du rapport Durham. » M. Bouchard
Et toc! Cela est toujours vrai.
Lord Durham ne méprisait pas les Canadiens-Français. Il les plaignait d’en être réduit à baragouiner un sabir quasiment incompréhensible au tribunal.
Si je ne me trompe, Lord Durham a bien écrit deux rapports, séparés de plusieurs dizaines d’années. On me corrigera si je me trompe. C’est l’observation de la déchéance d’un peuple, qui, jadis, parlait un français digne de la cour de Louis XIV, selon d’anciens écrits de voyageurs étrangers qui s’en émerveillaient à l’époque, qui provoqua chez lui cette recommendation : pour les sauver de l’ignorance où ils s’enfoncent, assimilons-les. Ainsi, ils deviendront instruits dans notre langue et feront d’excellents sujets de Sa Majesté. Ce n’était pas de la haine, du mépris, mais de la pitié. La même pitié qui poussait Ottawa, en 1870, à favoriser l’assimilation des Premières nations pour leur plus grand bien. 🙁
Les Premières nations et nous renaclèrent et persistèrent à subsister contre vents et marées. Mais, tant va la cruche à l’eau… Et avec des personnes aimables comme M. Charest qui donnent sur cette cruche des coups de marteau, en caoutchou si l’on veut, mais coups de marteau tout de même, la fin est prévisible, si le prochain parti au pouvoir ne décrète cette loi, nulle, caduque et non avenue.
Il y a de la bagarre dans l’air… sur un air connu. 🙂
Très bien M. Cormier mais, ne pas pouvoir s’exprimer ou comprendre l’anglais n’est pas méprisable mais un handicap, ce qui n’est pas du tout la même chose. Je ne méprise pas les handicapés de la langue ou d’autre chose…au contraire.
M. Bousquet, supposons comme vous le dites, que le Québec soit unilingue francophone dans ses institutions et sa langue de travail, ce qui en passant est tout un programme puisque dans les faits, le Canada anglophone, à l’aide de ses propres institutions et sa Cour Suprême comme figure de proue, laquelle penche a priori d’un seul côté comme nous le savons tous pertinemment à la lumière des sentences qu’elle rend quand il est question de défier l’hégémonie anglophone, ceci ne voudrait aucunement dire que les parlants français seraient quant à eux tous unilingues francophones.
Je sais fort bien qu’une fraction d’entre eux aient à recourir fréquemment à la lingua franca dans le cadre de leurs occupations professionnelles, mais ce serait la portion la plus instruite d’entre eux de sorte qu’il n’y aurait pas danger d’anglicisation pour eux puisqu’ils seraient en principe parmi ceux qui posséderaient aussi le mieux leur langue maternelle, le français. Il ne serait donc pas question pour la plupart d’entre eux de virer capot, pour employer une expression bien de chez nous, bien qu’au demeurant fort peu orthodoxe du point de vue de la rectitude linguistique.
Mais ces expressions du cru, même si elles se retrouvaient dans leur vocabulaire, ce que j’en suis certain, personne ne blâmerait vraiment, seraient quand même le signal pour certains que peut-être leur langue maternelle aurait intérêt à être encore mieux consolidée, perfectionnée, assise sur des seuils encore plus solides. Alors, tous pourraient y trouver leur compte, des locuteurs francophones aguerris et subtils et possédant de plus, du moins certains d’entre eux, des outils linguistiques exogènes.
Tout ce qui précède est bien joli mais, si nous ne réussissons pas, à la prochaine élection générale, à nous débarrasser du très provincial PLQ-J.J. Charest ou du PLQ n’importe qui, nous allons tout droit dans le mur de l’anglicisation et de la centralisation anglophone.
Rapport Durham: rappel qui doit être expliqué selon le commentaire de S.Gingras.
Le premier lien sur le rapport britannique qui est le meilleur dont cet extrait capital qui met l’accent sur l’infériorité supposée des Canadiens, ceux qu’on identifiait à l’époque comme les descendants de la Nouvelle France.
(…)
Dans l’application de son plan, seule la question bas-canadienne fait hésiter Durham. Reconnaissant la justesse des revendications des Canadiens français, il admet toutefois que leur avenir national est incertain, pour ne pas dire sans espoir. Toute autre race que la race anglaise y apparaît dans un état d’infériorité. C’est pour les tirer de cette infériorité que je veux donner aux Canadiens notre caractère anglais. En se séparant de l’Empire britannique, ils retomberaient presque automatiquement sous la coupe d’une autre puissance, probablement les États-Unis. En demeurant au sein de l’Empire, ils sont encore une fois en situation de minorité. Pour éviter que les tensions déjà existantes ne dégénèrent en crise raciale, Durham propose l’assimilation de la population française d’Amérique. Je n’entretiens aucun doute au sujet du caractère national qui doit être donné au Bas-Canada; ce doit être celui de l’Empire britannique… affirme-t’il dans son rapport. Pour lui, cette idée s’avère fort avantageuse puisqu’elle sortirait les Canadiens français de cette infériorité sans espoir et les intégrerait complètement à la culture anglaise qui, en ce milieu de XIXe siècle, domine l’Amérique du Nord. Pour Durham, l’assimilation passe par la subordination politique. Il s’agit de placer l’élément francophone dans un état d’infériorité numérique à l’Assemblée. Écartant l’idée d’union fédérale, Durham suggère la mise en oeuvre d’un projet depuis longtemps proposé par les marchands anglo-canadiens, celui de l’Union du Haut-Canada et du Bas-Canada. Si l’on estime, écrit-il, exactement la population du Haut-Canada à 400 000 âmes, les Anglais du Bas-Canada à 150 000 et les Francais à 400 000, l’union des deux provinces ne donnerait pas seulement une majorité anglaise absolue, mais une majorité qui s’accroîtrait annuellement par une immigration anglaise. Pour Durham, cette union faciliterait une assimilation naturelle et sans contrainte. Une fois le processus d’intégration complété, le projet d’union fédérale de toutes les provinces de l’Amérique du Nord britannique pourra être appliqué. (…)
La pensée directe de Durham sur les Français d’Amérique.
(…)
On ne peut guère concevoir de nationalité plus dépourvue de tout ce qui peut vivifier et élever un peuple que celle que présentent les descendants des Français dans le Bas-Canada, du fait qu’ils ont conservé leur langue et leurs coutumes particulières.
Ils sont un peuple sans histoire et sans littérature. (…)
Autre extrait en dessous moins connu pris un peu au hasard qui développe une sorte de circonstance atténuante de la dite infériorité du groupe ethnique des Canadiens d’alors, quoi que, ce petit peuple de rebelles fait vraiment pitié tant il est sans valeur et devrait être assimilé!
(…)
La littérature d’Angleterre est écrite dans une langue qui n’est pas la leur ; et la seule littérature que leur langue leur rend familière est celle d’une nation dont ils ont été séparés par quatre-vingt ans de domination étrangère et encore plus par ces changements que la Révolution française et ses conséquences ont opérés dans tout l’état politique, moral et social de la France. (…)
De la même manière, leur nationalité a pour effet de les priver des plaisirs et de l’influence civilisatrice des arts.
Bien que descendante du peuple qui en général aime le plus au monde l’art dramatique et qui l’a cultivé avec le plus de succès et quoiqu’elle vive sur un continent où presque chaque ville, grande ou petite, a un théâtre anglais, la population française du Bas-Canada, isolée de tout peuple qui parle sa langue, ne peut faire vivre un théâtre national. (…)
Autre lien
http://fr.wikipedia.org/wiki/Rapport_sur_les_affaires_de_l%27Am%C3%A9rique_du_Nord_britannique
Le message précédent envoyé manque de liens webs parce que j’ai fait une seconde tentative d’envoi après l’échec d’une première suite à un bog qui a invalidé mon premier envoi. Raté de la technologie. Envoi des liens pour ceux que ça intéresse.
http://cgi2.cvm.qc.ca/glaporte/1837.pl?out=article&pno=analyse22
http://www.vigile.net/Rapport-Durham-toujours-en-vigueur
Bonjour Mme Legault,esce que ça serait possible que l’opposition lundi débate de la question comme prévu mais qu’au moment de voter qu’il n’y aie personne de l’opposition?Que se passerait’il?C’est du jamais vue,¨Ca ferait quoi?Ça serait peut être drôle.
John James Charest mise sur la nonchalance et à l’usure des québécois confiant que le mouvement de contestation va s’éteindre rapidement. D’ailleurs, à quoi peut lui servir tout cet argent dans la caisse du parti libéral sinon pour sonder l’opinion pubublique sachant que seul le retour des Nordiques à Québec préoccupe les québécois.
Est-ce que Radio-Cadna (RDI) parlera autant de la manifestation en faveur du bilinguisme au Nouveau-Brunswick que de celle de demain contre la loi#103 et le baîllon devant les bureaux de John James C.?
http://www.jminforme.ca/actualite/article/1259921
Dans l’article transmis par M. Goyette, il est écrit : «La Grande Marche pour l’égalité linguistique de samedi débutera à 13 heures au coin des rues Highfield et Main à Moncton.»
Ça commence mal, au coin de 2 rues aux noms anglais. La rue Main pourrait se nommer aussi, rue Principale ou : MAIN-PRINCIPALE, une rue bilingue pour monter l’exemple…un peu.
Bonjour M.Bousquet
Ma construction de phrase n’est pas très orthodoxe non plus, j’avais encore l’oreiller d’estamper dans face.
Est-ce que Radio-Cadna parlera autant de la manifestation prévue pour demain devant les bureaux de JJ Charest que de celle d’hier à Moncton, Nouveau-Brunswick pour l’égalité linguistique?
Merci M. Bouchard.
Vous êtes, aimable, courtois et éclairant.
J’ai lu le Rapport Durham au lien fourni plus haut. On ne peut que conclure que M. Charest l’a lu aussi et fait de son mieux pour satisfaire Lord Durham.
En Ecosse et en Irlande, pour assimiler et vaincre d’avantage ces deux peuples, l’Angleterre imposa l’enseignement de l’anglais dans les écoles et interdit l’enseignement de la langue locale. On connait le résultat.
Priver un peuple, une culture, de sa langue maternelle, assure la disparition de celle-ci. C’est après une révolte des Ecossais contre l’occupation par les Anglais que Londres décida de couper l’oxigène culturel à ces audacieux barabares qui n’appréciaient pas la supériorité de la culture anglaise. (ironie)
Jean Charest, en favorisant l’augmentation du nombre d’enfants anglicisés fait le jeu du Rapport Durham.
L’Eglise catholique du Québec, au 19e sciècle, a systématiquement refusé les subventions offertes par les Anglais aux écoles de l’angue française, car avec ces subventions venait l’obligation d’enseigner en anglais. Nous aurions eu des gymnases, des laboratoires pour l’enseignement des sciences, de grandes cours d’écoles où on aurait joué au football ou au soccer, mais l’Eglise catholique du Québec préféra nous mettre à l’abri du protestantisme où risquait de nous mener cette langue ouverte sur le monde.
Oui, on a conservé le français, mais à quel prix? Il a fallu attendre la Révolution tranquille pour que la population dans son ensemble puisse accéder à de plus hautes aspirations, résultat d’une meilleure éducation.
On a fait du chemin, depuis 1840, mais des forces obscures tiennent mordicus à nous faire rentrer dans le moule. Non, merci!
Evidemment, en devenant anglophones à part entière, nous ne serions plus minorisés, ni exploités, ni méprisés, étant maintenant » One of the boys « . C’est sans doute ce qu’ont compris M. Charest, Mme St-Pierre et consort. C’est pour notre bien, mais on est trop bornés pour l’apprécier. Eux savent. On va passer par là, que cela nous plaise ou non. Un jour, on leur dira merci de nous avoir sorti de notre état d’infériorité.
Encore une fois, M. Bouchard, vous êtes un gentilhomme. 🙂 Merci d’avoir éclairé notre lanterne. (Ce nous est collectif) 🙂
Sans qu’il soit question pour ma part de raviver un quelconque antagonisme entre francophones selon la région de leur domicile, il faut souligner, à l’adresse de ceux qui ne voient que cette région de tous les périls pour le français, soit la grande région métropolitaine de Montréal pour la nommer et pour laquelle tout francophone de cœur et d’esprit sait au fond de lui qu’il lui faut la défendre en français et pour le français, car du jour où cette citadelle tombera, cela en sera fini de nous tous les francophones, que le Québec vit et parle français, comme si une autre langue n’existait pas, du moins pour la très large proportion de ses habitants qui ne travaillent pas dans des entreprises où les contacts internationaux les obligent à posséder la lingua franca.
Alors, rendez-vous compte de l’illogisme, aux yeux de ceux qui connaissent et qui vivent cette réalité, de la vanité de ceux qui nous proposent un bilinguisme intégral. Je sais que ce phénomène a été analysé d’un point de vue sociologique, par Guy Rocher entre autres auteurs, dont j’ai lu le livre relatant ses entretiens sur la question. Bien que des constats rigoureux soient toujours de mise, il ne faudrait quand même pas que la région montréalaise soit traitée comme un territoire d’exception, détaché du reste du Québec là où vivent encore pourtant la majorité des francophones du Québec, ou pis encore, que ce soit le reste du Québec qui soit vu comme une exception, le ROQ.
Ce qui vaut pour la majorité des Québécois vaut pour tous les Québécois, où qu’ils demeurent, soit que la langue française est la langue qui doit prédominer dans leurs activités et que le bilinguisme au sens strict du terme pour une portion d’entre eux n’est que l’oxygène nécessaire pour respirer le même air ambiant que celui qui circule à la grandeur de la planète, lequel air n’est le fait ni des seuls américains, encore moins de la poignée des British Americans qui partagent notre espace.
En Belgique, malgré la réputation sulfureuse faite aux Flamands à tort ou raison. Il faut reconnaître malgré notre proximité avec les Wallons francophones que la Flandre a perdu le contrôle sur sa métropole Bruxelles devenue francophone séparant Bruxelles ainsi de tout le pays flamand comprenant des villes comme Bruges et Gand.
Si Montréal devient au Québec une métropole majoritairement anglophone repoussant dans l’Est de la ville le français avant de le marginaliser plus tard, une métropole anglophone capable d’angliciser et Laval et Brossard c’est déjà commencé d’ailleurs. Les francophones alors relégués à la capitale devenue nationaliste à ce moment là!! Puis à la vallée du Saint Laurent, l’Abitibi tout le reste du Québec en bref francophone coupé de sa métropole. Ce serait le début de la fin.
Quitte à subir l’accusation de xénophobie, de tempérament apocalyptique. Si le Québec connaît la situation de la Flandre, ce sera pire parce que nous serons encerclés par presque 300 millions d’anglophones à la limite de Montréal. Les Flamands contrairement à nous profitent d’une Europe multilingue, les quasiment 70 millions de parlants français en Europe comprenant bien sûr les Wallons ne comptant pas plus que les 80 millions d’Allemands et plus qui habitent l’Europe.
Ici ce n’est pas un déni d’universel qui est fait c’est le constat que c’est le risque d’homogénéité culturelle qui fera disparaître les conditions de l’universalité des différences.
Une manifestation a lieu demain contre les écoles passerelles, c’est à voir.
http://www.montrealfrancais.info/node/2284
http://www.google.ca/imgres?imgurl=http://wronecki.pagesperso-orange.fr/frederic/voies/CarteBelgique2.jpg&imgrefurl=http://wronecki.pagesperso-orange.fr/frederic/voies/langues.htm&usg=__zb8PE3-SZsvBriJsOBhPYe0yEuY=&h=999&w=1404&sz=70&hl=fr&start=0&zoom=1&tbnid=hCDWwrO3k9xziM:&tbnh=159&tbnw=224&prev=/images%3Fq%3Dcarte%2Bbelgique%26um%3D1%26hl%3Dfr%26client%3Dfirefox-a%26sa%3DX%26rls%3Dorg.mozilla:fr:official%26biw%3D1233%26bih%3D867%26tbs%3Disch:1&um=1&itbs=1&iact=rc&dur=661&ei=Hoi7TNCdHYGclgevybHHDA&oei=Hoi7TNCdHYGclgevybHHDA&esq=1&page=1&ndsp=20&ved=1t:429,r:12,s:0&tx=85&ty=69
Lundi soir je serai à Montréal pour manifester mon opposition à l’adoption de la loi 103.
La première raison de mon opposition à cette loi est qu’il est inadmissible qu’un gouvernement puisse adopter une loi permettant à des citoyens fortunés de s’acheter un droit constitutionnel.
Évidemment, sur le plan de la langue je crois que le Québec ne devrait pas hésiter à assujettir toutes les écoles, privées et publiques, et même les CEGEP à la loi 101 et en plus, ne jamais hésiter non plus à utiliser la clause dérogatoire, l’article 33 de la Charte canadienne des droits et libertés.
Je comprends mal que près de 100% des commentaires de ce blogue passent complètement sous silence l’aspect du droit constitutionnel qui est à vendre. Ce geste du Gouvernement Charest est le plus méprisable qu’une démocratie puisse endurer. On y crée de facto une nouvelle catégorie de citoyens qui décident de se créer un droit constitutionnel car ils ont les moyens financiers de le faire, contrairement à d’autres, moins fortunés, qui ne pourront y avoir accès.
Il me vient à la mémoire un cours de philosophie, celle de Kant, où on soulignait un principe que Kant utilisait. Je n’ai plus le mot-à-mot mais son essence était celui-ci : pour savoir si une idée est bon, portons-la vers une application universelle et voyons si elle tient toujours. Si c’est le cas, l’idée est bonne.
Alors, armés de ce principe, imaginons que tous les citoyens québécois se prévalent, au lendemain de l’adoption de la loi 103, de ce droit, comment jugerions-nous de valeur de cette loi et surtout de ses conséquences sur la société ?
On voit donc l’absurdité d’une telle loi et surtout le chaos qu’elle pourrait engendrer. Si tous les Québécois s’en prévalaient, je pense que le législateur serait obligé d’annuler, d’une façon ou d’une autre cette loi stupide.
«La vie a besoin d’illusions, c’est-à-dire de non-vérités tenues pour des vérités.»
[Friedrich Nietzsche]
Kant n’est pas membre du Parti Libéral. Alors, son opinion… Pfft! On s’en bat l’oeil, comme chante Brassens.
Aujourd’hui, à Québec, le PLQ nous assassine, sans état d’âme.
Notre seul espoir : l’arrivée au pouvoir d’un parti courageux qui redressera la barre. Nous n’avons pas paraphé la nouvelle constitution, nous n’y sommes donc pas tenu. Exploitons au maximum la clause dérogatoire qui nous permet de garder la tête hors de l’eau. Jusqu’au grand jour?
@Serge Gingras
Vous me faites penser à ceux qui répète tel des magnétophones des expressions comme :«on veut pas le saouère, on veut le ouère.» Quelle belle culture ….
«Lorsque l’on se cogne la tête contre un pot et que cela sonne creux, ça n’est pas forcément le pot qui est vide.»
[Confucius]
« Alors, armés de ce principe, imaginons que tous les citoyens québécois se prévalent, au lendemain de l’adoption de la loi 103, de ce droit, comment jugerions-nous de valeur de cette loi et surtout de ses conséquences sur la société ?« D. Drouin
Pauvre Monsieur, si tout le monde se prévalait de quelque chose qui devient soudainement permis, c’est que la chose en question n’aurait jamais dû être proscrite.
De toute évidence, M. Drouin, l’ironie de ma remarque sur Kant, contre le PLQ vous a échappée. Vous devez bien être le seul à ne pas l’avoir saisie. 🙁
La prochaine fois, je tâcherai de me souvenir d’indiquer le mode d’emploi : ironie.
Bien à vous.
»Si Montréal devient au Québec une métropole majoritairement anglophone repoussant dans l’Est de la ville le français avant de le marginaliser plus tard, une métropole anglophone capable d’angliciser et Laval et Brossard c’est déjà commencé d’ailleurs. Les francophones alors relégués à la capitale devenue nationaliste à ce moment là!! Puis à la vallée du Saint Laurent, l’Abitibi tout le reste du Québec en bref francophone coupé de sa métropole. Ce serait le début de la fin. » Pierre Bouchard
Ce n’est sûrement pas les 4-500 enfants francophones dont les parents auront acheté l’école anglaise ( aussi critiquable en soit) qui menace le français à Montréal. L’étalement urbain qui encourage bon an mal an environ 20 000 jeunes francophones à quitter l’île pour les banlieues lointaines et qui sont remplacés par de nouveaux immigrants est responsable pour 90 % du déclin du français langue maternelle . Qu’en dit le PQ, rien car les banlieues très francophones sont riches en sièges péquistes. Voilà pour la défense du français par le PQ, il propose de franciser les dépanneurs coréens et les nettoyeurs salvadoriens. Encore plus de bureaucratie !