Souvent, lorsqu'une élection partielle est tenue, on répète un peu mécaniquement qu'elle est un «test crucial» soit pour le gouvernement, le premier ministre et/ou les partis d'opposition.
Cette fois-ci, on parle de la partielle du 29 novembre dans le comté de feu Claude Béchard: Kamouraska-Témiscouata…
Et donc, c'est reparti.
Le contexte: le gouvernement Charest traîne encore de la patte dans les sondages alors que Pauline Marois se faisait critiquer dernièrement au sein de ses propres troupes pour son «Plan» sur la «gouvernance souverainiste».
Et comme le gouvernement surnage à peine de toute manière, on entend dire que cette élection partielle serait donc un «test crucial» pour Pauline Marois. Pis encore, si le PQ devait ne pas remporter ce comté, «ce serait une gifle à quelques mois du congrès où le leadership de Mme Mraois va être mis en cause», dixit mardi matin à la radio mon collègue André Pratte de La Presse.
Une gifle? Vraiment?
Et le suspense de perdurer…
Selon un «sondage fait par téléphone auprès de 400 résidants de la circonscription, la candidate libérale France Dionne récolte 34% des intentions de vote, contre 32% pour son principal rival, le candidat péquiste André Simard, une fois répartis les 13% d'indécis.
Dans cette circonscription, voisine de l'ancien fief de Mario Dumont, l'Action démocratique obtient un score surprenant. Ainsi, 25% des électeurs appuieraient Gérald Beaulieu, le candidat qui avait fait fondre de 4700 à 750 voix la majorité de Claude Béchard aux élections générales de 2007. Aux élections de 2008, atteint du cancer, le regretté député avait pu compter sur un important capital de sympathie; sa majorité avait grimpé à 6600 voix.» Extrait de: http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201011/22/01-4345313-kamouraska-temiscouata-le-plq-tient-bon-malgre-la-grogne.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS4
Pourtant, les élections partielles sont rarement décisives pour les résultats de la prochaine élection générale. Le fait est qu'elles sont souvent de véritables micro climats. Une espèce de combinaison d'enjeux locaux, nationaux, d'intérêts se jouant sur le terrain, d'annonces gouvernementales racoleuses, des personnalités des candidats, de leurs réseaux, de la sortie ou non du vote, de la température, etc…
Oui, bien sûr, parfois, elles servent à envoyer un «message» au gouvernement du jour, mais parfois, elles ne sont en effet que des micro climats passagers.
Un exemple parmi d'autres:
Le 17 juin 2002, sous le gouvernement péquiste, quatre élections partielles étaient tenues le même jour. Dans 3 comtés sur 4 – Berthier, Joliette, Vimont – l'ADQ remportait la mise. Ce fut une véritable onde de choc à Québec!
On parlait même de Mario Dumont comme le prochain premier ministre du Québec!
Et pourtant, en 2003, après deux mandats péquistes, le PLQ remportait l'élection générale et l'ADQ, elle, restait en troisième position…
Un autre exemple: l'an dernier, le 22 juin, une élection partielle était tenue dans l'ancien comté de Mario Dumont, Rivière-du-Loup (1)….
Pourtant, même si le comté était détenu par l'ADQ, lorsque le PLQ l'emporta, on disait que le PQ avait «perdu» le comté… parce que face à un gouvernement Charest déjà passablement dans les câbles. Bref, si le PQ ne pouvait même pas gagner un comté dans un contexte aussi favorable, c'est que ce serait alors grave pour lui…
Et pourtant, ce ne le fut pas dans le moyen terme.
Bref, les élections partielles sont ce qu'elles sont: des élections PARTIELLES, qui ont chacune leur logique interne.
Analyser leurs résultats est une chose, mais y lire de présumés grands changements de dynamique comme on lit dans des feuilles de thé est souvent une activité téméraire.
Et donc, dans le cas présent, si le PLQ conserve le comté, Jean Charest sera bien content, mais ça ne changera probablement rien quant aux problèmes politiques majeurs de son gouvernement et Pauline Marois ne verra pas son leadership ni plus ni moins critiqué dans ses troupes pour cette seulee raison.
Et si le PQ gagne, Pauline Marois sera bien contente, mais ça ne fera pas d'elle une chef politique plus «populaire» pour autant.
Par contre, si le PLQ venait à la perdre, Jean Charest, dont la majorité en chambre est déjà très courte avec 65 députés élus sur 125 (si on compte le président), perdrait une occasion d'y ajouter un siège alors qu'il reste encore deux longues années à son mandat…
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Mon analyse des résultats de Rivière-du-Loup en 2009: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2009/06/23/retour-sur-rivi-232-re-du-loup.aspx
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Addendum: Pour ce qui est des événements à venir, dont le vote à l'Assemblée nationale sur une motion de censure dénonçant le «refus obstiné» du gouvernement Charest à ne pas tenir une commission d'enquête sur le processus d'octroi des contrats et permis publics de même que sur le mode de financement des partis, j'en parlais ce matin à l'émission Christiane Charrette avec mon collègue du Soleil, Gilbert Lavoie:
http://www.radio-canada.ca/emissions/christiane_charette/2010-2011/chronique.asp?idChronique=125602
Tout ça avec 78 % d’insatisfaction envers le PLQ Charest. Ça veut dire qu’un fédéraliste convaincu, même déçu de son parti favori fédéraliste, ne votera pas pour un parti souverainiste, il préfèrera s’abstenir ou voter pour l’ADQ.
Malgré un excellent candidat local pour le PQ, l’option souverainiste simple, qui est devenu l’option constitutionnelle du PQ, sans association ni partenariat, ne lève pas et continuera de stagner, à moins de trouver une alternative à cette option trop minoritaire « la simple séparation du Québec d’avec le ROC », ou nous allons vivre et mourir avec la fédération actuelle. Un genre de confédération, peut-être ?
Je ne crois pas vraiment que cette élection partielle représente le test politique que plusieurs veulent y voir. Ceux qui se déplaceront pour aller voter vont probablement le faire surtout par loyauté, par devoir, par nostalgie et par respect pour Claude Béchard et pour son « héritage » (pas du tout clair ou évident). Il n’y a rien de plus politiquement rentable pour un parti que de voir un de ses députés ou de ses ministres mourir en devoir. Perdre un conjoint, un oeil, une jambe est également politiquement rentable. Je viens d’un comté où le député est décédé en devoir en 1983 avec le résultat que son épouse l’a remplacé, sans raison politiquement logique, pendant les 20 années suivantes sans jamais que son chef songe à la nommer ministre (pour des raisons politiquement logiques). À sa retraite elle fut remplacée par un député du même parti qu’elle. Il aura laissé sa marque en jappant à l’Assemblée nationale, en se retrouvant devant les tribunaux pendant la plus grande partie de son mandat et en devenant député indépendant. À l’élection suivante ce fut la fille de la veuve du député de 1983, elle-même devenue députée pendant 20 ans, qui fut élue. C’est une dynastie qui n’existerait pas si le mari n’était pas décédé en devoir. Le seul test clair lundi prochain sera celui de l’estime que les électeurs du comté portait à Claude Béchard. C’est curieux mais c’est comme ça. Le seul autre enjeu sérieux sera les jobs liées aux wagons de métro. On va voter pour être assurés de les conserver.
Cette élection ne portera pas sur l’attachement des électeurs envers Jean Charest. Il la perdrait. Elle ne portera pas non plus sur l’appréciation envers Pauline. Si une pétition demandait sa démission elle recueillerait autant de signatures que Jean Charest mais pas pour les mêmes raisons. Lui il est incompétent mais beau parleur. Elle elle est compétente mais elle n’a aucun charisme. Elle pourrait éventuellement gagner des élections générales mais jamais elle ne pourra gagner un référendum sur la souveraineté. Elle a trop de prises contre elle.
Jean Charest devrait quitter pour mettre un terme à l’enfer présent. Pauline devrait quitter pour nous éviter un enfer futur à la suite d’un troisième échec référendaire que bien d’autres chefs péquistes plus charismatiques pourraient nous éviter.
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La police seule ne mettra jamais un terme aux activités du crime organisé. Elle ne réussira jamais en quelques mois là où elle a échoué depuis toujours. Autrement nous serions en droit de nous demander ce qu’elle faisait jusqu’à maintenant.
Mme Legault, comment les libéraux peuvent-ils perdre la circonscription de Claude Béchard quand on connaît 1- le parcours personnel et politique de ce dernier: son combat de plusieurs années contre le cancer, l’assassinat de son attachée de presse par un psychopathe et enfin son décès il y a deux mois 2- cousine de Michelle Dionne (épouse de JJ Charest), la candidate libérale, France Dionne, pour préserver l’appui libéral, fait du porte à porte avec le fantôme d’un politicien très apprécié par ses électeurs. Selon moi les résultats de cette élection ne seront d’aucune façon un facteur de changement de la dynamique politique actuelle des partis. Seul un taux élevé d’abstention des électeurs d’obédience libérale (en faveur d’une enquête publique sur la corruption), le jour du vote, peut donner la circonscription à l’Adq ou au PQ. Peut-on penser qu’un(e) libéral(e) qui se déplace pour voter puisse changer d’allégeance au Québec ? Pathétique !
Une élection partielle n’est qu’une élection partielle. C’est l’évidence. Mais ce qui me surprend ce sont les résultats du sondage de R-C donnant un léger avantage au PLQ. Nonobstant la qualité des candidats qui, l’un dans l’autre peut s’équivaloir, j’ai de la difficulté à comprendre que des citoyens cautionnent les agissements d’un gouvernement comme celui de Charest.
Depuis des dizaines de mois, le gouvernement du PLQ refuse de prendre TOUS les moyens pour faire la lumière sur l’état de la moralité politique au Québec. Dans les circonstances je ne vois pas comment on peut justifier de mettre de côté un outil qui, par sa nature même, permet de regarder là où les enquêtes policières peuvent très difficilement aller, sinon pas du tout.
Comment les citoyens de Kamouraska peuvent-ils adhérer à la stratégie du gouvernement qui ne vise qu’à protéger le PLQ et son Chef aux prises avec des allégations de corruption généralisée comme on n’en a jamais vu au Québec? Tous les pans de la société québécoise sont sujettes à des allégations de corruption. Le Cancer se généralise.
J’espère que les citoyens de Kamouraska reprendront leurs esprits et enverront un message clair au gouvernement Charest : il n’a plus la confiance des citoyens du Québec.
Mme Legault a parfaitement raison. Cette élection ne prouvera rien.
Normallement, les élections complémentaires sont perdues par le parti au pouvoir. Mais ce comté est solidement Libéral, depuis 25 ans, et il y a les contrats accordés à Bombardier. Les électeurs auront donc la reconnaissance du ventre. Non que les Libéraux résilleraient le contrat si d’aventure ils perdaient cette élection.
Je crois que l’air du temps local joue en faveur des Libéraux dans ce comté, peu importe ce qui se passe à l’échelle provinciale.
Evidemment, je peux me tromper…
Remède contre la bronchitte : se gargariser avec de l’eau bouillie, légèrement salée, plusieures fois par jour. 🙂 Ça marche pour moi, un spécialiste des bronchites.
L’article tient debout si ce n’est que le résultat plausible d’une victoire libérale ne sera pas que d’ajouter un député au PLQ, ce sera aussi de conforter jusqu’en janvier vers la reprise des travaux parlementaires le gouvernement libéral. Et plus que relativement, la chefferie de Pauline Marois n’en sortira pas renforcée vraiment pas.
Cette formulation de P.M dégage une très belle image des Charest et Marois, reprenons là: (…) Lui il est incompétent mais beau parleur. Elle elle est compétente mais elle n’a aucun charisme. (…)
Bonjour
Dans le comté de Vachon lors de la dernière élection partielle, John James C. a pris son temps, sept mois se sont écoulés entre la démission d’un député péquiste en janvier 2010 et la date de l’élection le 5 juillet 2010. Incroyable.
Ça fait plus d’une semaine qu’on entend et qu’on lit de la part des chroniqueurs de Radio-Canada et de La Presse qu’une défaite des péquistes dans l’élection partielle de Kamouraska- Témiscouata équivaudrait à une crise de leadership de Pauline Marois au P.Q.
S’il avait enquête dans la corruption dans le financement des partis politiques, cette circonscription figurerait sûrement en tête de liste vu que ce sont les libéraux qui sont au pouvoir depuis plus d’une vingtaine d’années. Il faudrait un miracle pour que le P.Q. gagne cette forteresse libérale alors je dis aux chroniqueurs fédéralistes, calmez-vous le pompon, les vraie élections, c’est dans deux ans.
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/290131/en-bref-elections-partielles-dans-vachon-le-5-juillet
Cette élection est partielle, dans tous les sens du terme. D’abord, elle ne concerne nullement le choix d’un Premier ministre. Ceux qui veulent en faire un référendum à la chefferie ont donc tort, bien que cette erreur mêle des raisons contradictoires aux arguments de ceux qui veulent la voir ainsi, mais qui s’épaulent les uns les autres. Dans le camp libéral et de ses supporters, le désir de faire commettre un faux pas à l’adversaire est le mobile latent soutenant leur espoir que des combats pour la chefferie viennent ensuite faciliter les tensions internes de leur adversaire politique principal. Les ténors libéraux des médias abondent dans ce sens. Dans le camp des souverainistes, les trop pressés d’en découdre avec leurs adversaires fédéralistes les poussent dans le même sens que ces derniers.
Pourtant, cette élection partielle, en plus de porter son sens bien partiel, se déroule dans un micro climat particulier. Ce comté est libéral depuis vingt-cinq ans, ce n’est pas rien. Cela crée des habitudes. Comme si cela n’était pas suffisant pour les libéraux, ils misent aussi sur la bonne vielle carte de la victimisation. Leur chef n’a-t-il pas déjà commencé à jouer lui-même cette carte en posant à la victime sacrificielle dans le climat d’allégations de corruption, dans l’espoir de tourner à son avantage les coups que lui portent ses adversaires. C’est un réflexe bien connu dans la culture québécoise que celui de vouloir consoler ceux qui se disent malheureux ou que le sort frappe injustement. Cela a d’ailleurs déjà joué un rôle dans l’élection d’un certain chef du PQ, devenu du coup extralucide, ou même translucide, comme le disent les mauvaises langues à qui on ne fait plus le coup de la victime. Qui plus est, le clan des victimes joue dans un décor funèbre de la victime parfaite, celui de celle que la mort emporta injustement.
Si on y ajoute le contrat accordé à Bombardier sans appel d’offres, on peut affirmer que vraiment, cette élection est tout ce qu’il y a de plus partiel et de plus partial.
Qui croyez-vous a t’on a invité à RDI à 24 heures en 60 minutes pour conclure cette mémorable mascarade libérale? Deux ex-ministres libéraux dont Monique-Jérome Forget-it , la roucoulante tourterelle mexicaine have a téquila baby venir nous dire que tout est bien qui finit bien, dans le merveilleux monde libéral. J’exige des excuses de la part de Radio-Canada pour torture mentale au public dans des heures d’écoute pour public non averti.
Le nanane… encore le foutu nanane… Je viens de lire le papier de Marissal… Drôle… il semble que dans le compté de Kamouraska, les gens soient bien plus préoccupés par le droit de passage des Motoneigistes sur les terrains privés que par la corruption généralisée de nos belles institutions.
Eh bien, merci aux boomer de voter encore pour le nanane, c’est peut-être eux qui ont compris quelque chose à la politique finalement, et qui échappe présentement aux X et Y…
Méchant conflit intergénérationnel…
Malgré le fait que Kamouraska soit plutôt libéral je serais très déçu si le PLQ gagnerait ce compté. Le gouvernement Charest est présentement le gouvernement québécois le plus détesté de la population et le moins crédible de notre histoire. Ce gouvernement et son chef Charest sont en train de battre tout les records d’incompétence et de malhonnêteté et pourtant ils sont dans la course plus que jamais dans cette élection partielle.
Le problème est peut-être au niveau du PQ plutôt que celui du PLQ. Pauline Marois ne » passe « » pas et de moins en moins. Je discute beaucoup avec des gens et surtout des jeunes et la chef du PQ n’a réellement pas la cote tout simplement.
@ Emanuel Champagne
Lâchez-nous avec la faute des boomers. Je suis de cette génération , j’ai toujours voté PQ et je me suis levé le derrière a chaque élections depuis 1976. Je ne pourrais en dire autant d’un grande partie de X et de Y qui préfèrent Occupation-Double ou The Canadian of Montréal plutôt que de se rendre voter le jour de l’élection. Cette fois –ci la faute des boomers ne tient pas la route !
@ Émanuel Champagne
Vous êtes complètement dans le champs mon ami !
Faire de l’âgisme en politique est une grave erreur. Le pourcentage de x,y,z qui votent pour le Kwibek Liberal Party est sensiblement le même que celui des boomers chez les francophones égarés et/ou intéressés par des retours d’ascenseurs. Une minorité d’électeurs au Québec, sauf chez les anglos et allos, appuient ce parti. John James Charest a le pouvoir depuis sept ans grâce à sa clientèle captive voulant maintenir le statut colonial du Québec.
À bon entendeur, salut!
Peu importe le résultat des partielles dans Kamouraska je crois que le PQ a un gros problème. Ce n’est pas normal d’en arracher autant avec un adversaire qui est au tapis depuis des mois et des mois. Evidemment les gens qui votent pour le PLQ ne le font pas pour le bien-être du Québec mais simplement pour leurs petites municipalités et les cadeaux que Charest serait prêt a leurs donner. Kamoursaka et Québec même combat, la poche coûte que coûte !
Le PQ devra faire un examen de conscience après cette élection. Madame Marois n’a pas la cote et elle semble être beaucoup plus un fardeau qu’une solution pour ce parti.
@ Emanuel Champagne
Les boomers dont je suis se lèvent en majorité pour aller voter et la majorité des boomers francophones que je connais sont beaucoup plus près du PQ que tout autre parti. Par contre les X et les Y sont probablement le groupe de personnes qui votent le moins étant trop occupés à regarder Occupation Double ou The Canadian of Montreal ! Faudrait peut-être regarder ailleurs que chez les boomers avant de vous défouler !
Cette élection est partielle, dans tous les sens du terme. D’abord, elle ne concerne nullement le choix d’un Premier ministre. Ceux qui veulent en faire un référendum à la chefferie lui donnent plus d’importance qu’elle en a. Dans le camp libéral et de ses supporters, le désir de faire commettre un faux pas à l’adversaire est le mobile latent soutenant leur espoir que des combats pour la chefferie viennent ensuite faciliter les tensions internes de leur adversaire politique principal. Les ténors libéraux des médias abondent dans ce sens. Dans le camp des souverainistes, les trop pressés d’en découdre avec leurs adversaires fédéralistes les poussent dans le même sens que ces derniers.
Pourtant, cette élection partielle, en plus de porter son sens bien partiel, se déroule dans un micro climat particulier. Ce comté est libéral depuis vingt-cinq ans, ce n’est pas rien. Cela crée des habitudes. Comme si cela n’était pas suffisant pour les libéraux, ils misent aussi sur la bonne vielle carte de la victimisation. Leur chef n’a-t-il pas déjà commencé à jouer lui-même cette carte en posant à la victime sacrificielle dans le climat d’allégations de corruption, dans l’espoir de tourner à son avantage les coups que lui portent ses adversaires. C’est un réflexe bien connu dans la culture québécoise que celui de vouloir consoler ceux qui se disent malheureux ou que le sort frappe injustement. Cela a d’ailleurs déjà joué un rôle dans l’élection d’un certain chef du PQ, devenu du coup extralucide, ou même translucide, comme le disent les mauvaises langues à qui on ne fait plus le coup de la victime. Qui plus est, le clan des victimes joue dans un décor funèbre de la victime parfaite, celui de celle que la mort emporta injustement.
Si on ajoute le contrat accordé sans appel d’offre d’offres à Bombardier, lequel va nous coûter la peau des fesses, cette élection est tout ce qu’il y a de plus partiel et de plus partial.