Cette fin de semaine, j'ai posté sur Twitter le lien menant à cet article paru dans The Gazette du 27 novembre: http://www.montrealgazette.com/health/Want+fast+care+Slip+some+cash/3892737/story.html
L'article fait état d'enveloppes d'argent comptant pouvant aller jusqu'à 10 000$ et offertes à des médecins par des patients plus fortunés et/ou inquiets.
Certains le font pour accélérer les soins dont ils besoin, d'autres pour s'«assurer» d'avoir le «bon» médecin lors d'un accouchement, etc…
Selon Gaétan Barrette, président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec: «donner une enveloppe d'argent, c'est un pot-de-vin, c'est inexcusable, c'est condamnable et c'est ce que l'on fait (…) Les gens incités à le faire doivent porter plainte au Collègue des médecins du Québec.»
Aujourd'hui, à la période de questions, le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a déclaré n'avoir jamais entendu parler d'une telle chose. Et ce, depuis qu'il est médecin. Il a demandé au Collège des médecins d'enquêter. Cela sera-t-il suffisant?
The Gazette mentionne deux hôpitaux du réseau McGill. Mais le problème s'arrête-t-il là?
D'autant plus que, comme on le note dans l'article, l'ouverture accélérée au «privé» pour les soins ne peut qu'alimenter une certaine marchandisation de la santé.
Et qui «enquêtera» d'autres pratiques chez certains médecins comme «orienter» leurs patients qui ont des assurances autres que la RAMQ vers des cliniques privées et très payantes pour des tests diagnostic de divers types? Ou de certains médecins de famille, devenus aussi rares que de la neige en été, qui, avant d'accepter de voir un patient pour la première fois, «chargent» plusieurs centaines de dollars en tests faits, évidemment, au privé?
Les gouvernements ferment déjà les yeux depuis plus de dix ans sur une médecine devenue à plusieurs vitesses et qui, on le sait, existe malheureusement déjà bien assez et qu'ils ont nourrie eux-mêmes à force de compressions aveugles suivies d'une ouverture croissante au privé.
Serait-on maintenant prêts à fermer les yeux sur l'échange allégué de pots-de-vin pour des soins couverts par le régime public?
Mêmes minoritaires, et ils le sont sûrement, ces cas sont néanmoins des cas de trop…
La corruption et la santé font un mariage dangereux.
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Sur une autre note, et pour savoir si les personnes «connues» ont un traitement différent dans les enquêtes policières sur lesquelles compte tant le gouvernement: http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2010/11/30/002-entrevue-sylvain-lepine-gravel.shtml
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Ma chronique de cette semaine, en ligne demain, portera sur les suites de la partielle de Kamouraska-Témiscouata…
De meilleurs onguents grâce à de petits pots-de-vin ? Excusez-là.
WOW !
Bolduc n’est pas au courant ???
Quelle surprise !!!!
En fait est-il au courant de quelque chose celui-là ?
Madame Legault « à force de compressions aveugles suivies d’une ouverture croissante au privé »
Je suis désolé si mon intervention est un peu longue, mais je crois qu’elle est très pertinente et ne relève pas de la fiction. On doit comprendre que les compressions budgétaires sont forcées, on doit avoir un regard large sur l’ensemble de l’économie. Cela dit, certes la pratique des bonus payés à même le portefeuille des patients est condamnable!
J’ouvre une parenthèse :
Je le répète, il ne s’agit pas de compressions aveugles, mais de compressions forcées et bien orchestrées, lesquelles se font sous la pression des lobbys privés, et aussi sous les pressions du chantage des maisons privées américaines de notation de crédit forçant les ajustements structurels en menaçant de décote les pays pointés du doigt en période de crise. Si je ne m’abuse, depuis la crise du pétrole remontant à 1973, le monde a traversé plus d’une centaine de crises cycliques. Lorsque le FMI consent des prêts, ceux-ci s’accompagnent toujours de conditions obligeant les rationalisations importantes dans les services publics. Les exemples actuels de la Grèce et de l’Irlande sont probants! Suivront fort probablement l’Espagne et d’autres pays de l’Europe de l’Est.
Les dettes ainsi créées rapportent plus de 300 milliards de dollars annuellement aux pays les plus riches, car les pays les plus pauvres paient leurs dettes, mais sans jamais pouvoir les acquitter, leur endettement augmente constamment, ainsi ils sont condamnés à perpétuité à dilapider les sources de revenus qui pourraient permettre le développement de saines infrastructures économiques en santé et en éducation par exemple. — Pour vous en convaincre, lisez l’Empire de la honte écrit par Jean Ziegler.
Depuis 2001, près de 50 pays de l’OTAN sont entrés dans une économie de guerre, laquelle engouffre des budgets faramineux, grevant certainement les finances publiques. Les gouvernements nous disent qu’ils n’ont plus d’argent, mais c’est tellement hypocrite. Ici, au Canada en 2008-2009 en plein cœur de la crise, le gouvernement Harper à prêté aux banques canadiennes tout près de 100 milliards de dollars, ces banques ont en partie acheté des bons du Trésor, ce qui est une dette publique en soit, et en plus elles retournent des prêts au gouvernement. Le peuple paye à la fois des intérêts sur les bons du Trésor et sur les prêts retournés en boucle. Cette procédure permet en partie de financer les guerres que nous connaissons actuellement, car ces guerres se financent à même les systèmes de crédit, et c’est au peuple qu’on retourne de manière tordue la belle facture!
Fin de la parenthèse!
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Alors, depuis plus de 30 ans, c’est un véritable système de rationnement de l’offre de service qui s’est installé dans le secteur de la santé. Ce rationnement force les gens à se diriger toujours un peu plus vers des services privés. Par exemple, faites le décompte des cliniques privées de résonnance magnétique qui se sont installées ces dernières années, ça indique la tendance. Dans un sens plus large, les nombreuses crises économiques que nous avons traversées depuis des décennies ont toujours permis aux maisons privées américaines de notation de crédit de forcer les ajustements structurels à la manière néolibérale : les politiques économiques, suivant les crises, s’inscrivent dans le courant de la droite néolibérale américaine, ce n’est rien d’autre qu’un vieux ramassis des idées des « Chicago Boys », l’école néolibérale de Friedman : privatisation, déréglementation et réduction des dépenses sociales. Alors, en situation de crise, des maisons de notation de crédit telles que Standard and Poor’s et Moody’s viennent nous dire d’assainir nos finances publiques si on ne veut pas subir une décote, ce dont les gouvernements semblent toujours avoir très peur. Les gouvernements obéissent au chantage chaque fois, en rationalisant toujours davantage. De cette manière on créé de toutes pièces une situation crève-faim, et les gens n’ont plus d’autres choix que de se diriger vers des services privés. — Sur la nécessité de mieux contrôler les institutions financières, je recommande la lecture du triomphe de la cupidité, par Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie.
On doit se rappeler que vers la fin des années 1990, l’ex-ministre de la Santé, Marc-Yvan Côté avait fait les premières pelletés de terre pour un projet pilote de clinique privée à Québec, et le même genre de clinique s’ouvrait sur la Rive-Sud de Montréal à Ste-Julie, dans ce dernier cas, il s’agissait d’ex-sous-ministres dans le cabinet Côté avec un groupe restreint de médecins. Dans le cas des deux projets de cliniques privées, les bailleurs de fonds étaient semble-t-il des sociétés américaines d’assurance privée. Qu’on en commun les maisons de notations et les sociétés d’assurance privées? Veulent-elles notre bien-être? Je ne suis pas assez naïf pour croie qu’on veut notre bien-être ou qu’il soit justement distribué à l’ensemble de la population, je pense qu’on s’intéresse bien davantage à notre portefeuille. Les maisons de notations jouent un rôle fondamental dans la privatisation des services publics partout à travers le monde, car après leurs verdicts ravageurs, le FMI s’empresse de prendre la relève, ce qui ouvre toute grande la porte aux services privés.
À mon sens, nos gouvernements se font flouer tout le temps. Et lorsque nos ex-ministres jouent « la game », alors c’est toute la population qui se retrouve coincée. On dirait que dans un maché global de la santé évaluée à environ 80 milliards de dollars annuellement au Canada, qu’on retrouve une bonne part d’opportunistes qui n’ont pas grand-chose à voir avec l’équité et la justice sociale. Comme ils le disent en anglais « connecting the dots », le sens des événements change complètement lorsqu’on commence à relier les faits. Suivez l’argent et vous comprendrez.
Maintenant, avec la crise 2008-2009, nous avons eu les lucides du Québec qui sortent un thème et variation pas très subtile sur la nécessité de rationaliser. Le dernier budget Charest suit tout à fait cette logique. Encore une fois on nous menaçait de décote. Est-ce que les maisons de notation privées américaines sont neutres? La réponse est non : on ne peut pas faire confiance aux sociétés privées américaines de notation de crédit telles que Standard and Poor’s et Moody’s et une autre dont le nom m’échappe, car elles avaient comme Greenspan favorisé les stratégies mafieuses des grandes banques en toute connaissance de cause. Ces stratégies en partie orchestrées par des initiés de la grande Banque Goldmand Sachs sont au cœur même de l’une des plus grandes crises économiques de tous les temps, et les effets négatifs ne sont pas prêts de se résorber.
L’offre de service en santé dites-vous? De manière systémique, il y a un problème encore bien plus grave : le fait qu’on n’arrive plus adéquatement à réguler les marchés financiers et les grandes banques privées, lesquelles peuvent faire sombrer des économies entières telles que la Grèce, l’Espagne, etc. La population la plus démunie est laissée de plus en plus à elle-même sans filet social.
Par ailleurs, où va-t-on lors que le ministre des Finances du Québec Bachand dit en le paraphrasant : il est normal qu’en temps de crise économique, que lorsque qu’un père ou une mère perd son emploi, qu’on doive emprunter pour nourrir sa famille, et lorsqu’on retrouvera un emploi, alors on remboursera. Des propos tels que ceux-ci devraient faire sursauter une majorité de gens, car c’est reléguer la sécurité sociale aux institutions de crédit. Je dirais avec sarcasme : bien sûr suivons l’exemple des États-Unis, ainsi nous serons certains d’appauvrir notre population laquelle finira par demander aussi des bons alimentaires, tout comme plus de 30 millions d’Américains demandant ces bons chaque mois. En fin, il y a des solutions, Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, dans son livre « Le triomphe de la cupidité », nous donne les conseils à suivre pour avoir une économie saine et éviter que les populations s’appauvrissent. Entre autres, le crédit et l’endettement sont parmi les facteurs négatifs. Cela dit, si on continue à donner carte blanche au gouvernement Charet, nous devrons éventuellement emprunter pour payer nos services de santé, et ce n’est pas de la fiction. Santé, politique, économie, lobbys privés : tout est relié! Ce n’est pas très réjouissant tout ça! Il faut comprendre dans quoi on est tous embarqués avec le gouvernement Charest à Québec et le gouvernement Harper à Ottawa. De toute ma vie, je ne me rappelle pas avoir été aussi dégouté des politiques de droites actuelles.
Le fait d’offrir un cachet supplémentaire à un médecin pour obtenir des soins en dit long sur le désespoir et la désillusion de certaines personnes. Les médecins qui acceptent ces sommes sont à blâmer sévèrement. C’est une partie de la population, désespérée, qui est prise en otage depuis plus de 30 ans maintenant, avec des effets plus pervers depuis une quinzaine d’années.
Il faut ajouter que la majorité des travailleurs dans notre système de santé sont à applaudir, car ils ont porté à bout de bras un système de santé toujours plus compressé par un système de rationnement échappant en partie à nos institutions politiques locales. Le problème est d’ordre systémique à l’échelle de la planète. Ceux qui sont à blâmer ne sont pas toujours là où on le pense. Dans une économie globale où c’est un petite élite qui dicte les règles du jeu, les populations sont laissées à elles-mêmes, et on ne doit plus se surprendre de voir un réflexe du plus fort la poche l’emporter.
La prédation économique n’est pas de la fiction! Les prédateurs ont longtemps martelé que les marchés économiques s’autorégulent, ce qui est faux. Ils prétendent que dans l’ensemble de la planète, les marchés déréglementés globaux ont créé de la richesse. Pourtant, lors d’un bulletin de nouvelles récentes sur les ondes de la radio de Radio-Canada, on rapportait que des dizaines de pays les plus pauvres se trouvaient encore plus démunis en 2010 qu’ils ne l’étaient il y a 20 ou trente ans, c’est tout dire.
Je terminerai simplement en mentionnant que par la dette et la faim, tout comme le décrit très bien le sociologue Jean Ziegler dans son livre intitulé l’empire de la honte, on arrive à mettre les peuples à genoux. Et malheureusement, je pense que si on suit aveuglément le gouvernement Charest, nous devrons non seulement nous serrer la ceinture, mais devons emprunter pour payer nos opérations aux blocs opératoires.
Nous devons nous indigner, car les politiciens qui devraient faire un travail pour l’équité et s’assurer de l’efficacité de l’économie ne semblent plus être en mesure de contrer les forces externes dont on ne parle pas assez souvent. Tout est relié!
Je suis du même avis que M.Bellefeuille. En effet depuis plusieurs années, l’idéologie néolibérale fait des pressions constantes pour donner toujours plus de place à l’entreprise privée dans tous les secteurs d’activités. Les agences de notations, qui tirent leur revenus de leurs liens avec les grandes entreprises, participent à cette démarche en obligeant les gouvernements, sous prétexte de réduire leurs dettes, à réduire leur taille et du fait même leurs activités. Si les gouvernement n’obtempèrent pas il y aura décote, accroissement des taux d’intérêt, etc., etc. Le cercle vicieux s’installe. L’État, à cause des taux élevés, est de moins en moins capable d’ offrir les services et se voit obligé de recourir au privé pour ce qu’il faisait ou ce qu’il pourrait faire. Par conséquence le privé voit apparaître des opportunités dont il profite allègrement. Le tout a donc des allures de complot visant l’enrichissement des plus grands au détriment du citoyen. C’est le néolibéralisme et nous en faisons les frais. La preuve en est que les plus riches deviennent de plus en plus riches, les pauvres de plus en plus pauvres et la classe moyenne rétrécit comme peau de chagrin.
Dans ce contexte il est donc normal de voir apparaître des enveloppes ( comme avec Charest et le PLQ) partout où le secteur public offre des services aux citoyens. Il arrive exactement ce que veut l’idéologie néolibérale qui carbure essentiellement à la cupidité.
Les médecins ne font pas exception et on verra de plus en plus de pots de vin dans le domaine de la santé. Un gouvernement néolibéral comme celui de Charest est définitivement en porte-à-faux quand il veut faire la lutte à la corruption qui est une conséquence directe de son idéologie de la cupidité.
La société américaine ( Étatsunienne ;-0 ) est en décrépitude. Ses valeurs deviennent de plus en plus superficielles comme le démontre le mouvement teaparty avec l’émergence d’une personne comme Sarah Palin et tous ces preachers fanatiques.
«Aujourd’hui, on peut dire “bite” et “enculé” même au cours d’un dîner mondain, mais on ne peut plus dire “prolétaire” ou “lutte des classes”.»
[ Jean-François Kahn ]
Et ce secteur anglophone reçoit deux à dix fois sa part avec la complicité des fédéralistes qui font ainsi payer les francophones du Québec pour angliciser les immigrants dans une multiplication d’institutions anglophones .
Donc pas surprenant car ces abus existent aussi dans tous les autres secteurs vitaux ( éducation , médias, spectacles, import -export, etc…)
Joseph Stiglitz fait aussi ressortir que les banques pouvant jouer un rôle fondamental dans le développement d’une économie saine sont devenues tellement grandes et puissantes, concentrant des sommes tellement grandes qu’en fin de compte, en l’absence d’une régulation suffisante, elles produisent l’effet contraire de ce qu’on espèrerait. Les effets sont pervers sur l’ensemble des secteurs économiques, elles produisent plus de déstabilisation économique qu’on pourrait le penser.
L’École de Chicago : école du crime économique.
John Kenneth Galbraith a aussi écrit dans le même sens que M. Sziegler, et bien avant lui.
Mais qui écoutait Cassandre?
Les banques, les financiers de tout accabit et les politiciens de peu d’envergure sont responsables de nos présents malheurs.
Pour couronner le tout, on suggère d’assassiner le propriétaire de Wikileaks. Cet individu ose déshabiller les hypocrites à la tête de nos nations et on lui cherche noise. En effet, il est dangereux car il dévoile la corruption à l’échelle internationale.
De nos médecins acceptent la corruption, francophones, anglophones, juifs. Comme les animaux malades de la peste de la fable. Tous en sont atteints? Je ne le crois pas. Mais qu’au Québec… Si Maclean avait eu vent de l’affaire avant de publier son article… Aurait-il été possible de trouver un titre encore plus dévastateur et approprié?
Je ne sais pas si on remporte la palme, mais on est pas loin du podium.
Il est malheureux que les médecins soient si rares. Si il y en avait des tonnes, on pourrait se débarasser de ces pommes pourri(t)es 🙂 (S’il y avait d’avantage de médcecins il n’y aurait pas cette corruption. Je sais.)
Vivement une météorite de 15 Km pour mettre fin à cette engeance.
Chienne de vie! ?
«Aujourd’hui, on peut dire “bite” et “enculé” même au cours d’un dîner mondain, mais on ne peut plus dire “prolétaire” ou “lutte des classes”.»
[ Jean-François Kahn ]
Merci M. Drouin.
N’est-ce pas sympthomatique de notre société malade. Craindre d’avantage les idées que les mots vulgaires.
Il y aura des révoltes, c’est certain. Quand on pousse un animal dans ses derniers retranchements, il fonce comme un enragé en se souciant peu des conséquences pour sa personne. Il n’a plus rien à perdre. C’est ce que prépare ces individus méprisants des obscures, des sans grades.
Demain, il y aura du sang, comme le dit la chanson des partisants. Je paraphrase.
Le mépris n’aura qu’un temps! Je veux bien, mais quand?
Merci M. Reagan, Mme Thatcher, W. Bush, Bill Clinton, Barak Obama et le grand Manitou : Milton Friedman. Tous petits dans l’âme, et grands criminels sociopathes. On leur doit beaucoup. 🙁
Un lien vers un texte d’un spécialiste en économie, CNRS, en Europe, c’est long et nuancé, un bon exercice de culture, et il ne tombe pas dans la facilité du « Bank Run » :
http://blog.mondediplo.net/2010-12-02-Ne-pas-detruire-les-banques-les-saisir
Il y a des recoupages importants à faire avec ce qui a été dit jusqu’ici.
Serge,
Concernant Wikileaks, on doit poser des questions et ne pas se contenter des versions officielles. Einstein disait quelques choses du genre : ce n’est pas tant les réponses qui sont importantes, mais les questions. On doit toujours poser des questions :
http://lesnouvellesinternationales.blogspot.com/2010/11/wikileaks-la-fraude-et-pseudo-delateur.html
En effet, il semblerait qu’un proche des conservateurs ait suggéré l’assassinat de Monsieur Assange!
J’ai oublié de mentionner qu’on doit descendre un peu dans la page du lien internet suggéré précédemment pour trouver des questions intéressantes concernant Wikileaks.
Mes deux cennes: la corruption est un sous-produit inévitable du capitalisme-de-crosseurs-pressés qui, je le rappelle, fleurit grassement depuis 40 ans (approx). À mon humble avis, vous pouvez pas avoir de capitalisme (pas celui, officiel, d’Adam Smith, celui en vigueur, celui des cowboys), avec les promesses implicites de richesse pourrie au bout du tortueux tunnel, sans la gangrène dont on commence à percevoir de plus en plus les conséquences globales.
Permettez-moi d’élaborer via quelques illustrations: si je remets une enveloppe de $500 ‘piasses’ comptant au mécanicien du coin pour qu’il répare mon char avant les autres, croyez-vous qu’il va refuser? S’il accepte, devient-il un « croche »? Je me vois forcé de reconnaître qu’après tout, ben, non, il ne se comporte qu’en petit entrepreneur capitaliste occidental, qui a des factures à payer, lui itou.
Il reste, à mes yeux, beaucoup plus honorable, entéka, que les grandes banques qui font des milliards assises sur leur gros cul, à ne rien foutre que de tenir notre fric à l’abri du vent.
Et si je rencontre Mme Legault, (que je présume tout-à-fait respectable et droite par ailleurs), dans un resto, mettons, et que je lui remette une enveloppe avec $1000 en lui demandant gentiment de faire sa chronique de la semaine sur tel sujet (d’actualité) plutôt que tel autre, croyez-vous qu’elle va refuser (mettons que je suis un charmant monsieur, souriant, sympathique…)?
Je soumets ici que si elle refuse (par souci d’intégrité journalistique, admettons), ses propres amis et collègues, lorsqu’informés, riraient d’elle « tout le long du chemin qui mène à la banque ».
Je ne vois pas ce qu’il y aurait de différent avec les médecins. Ils traitent des humains, dites-vous? La santé, c’est sacré, dites-vous? Je regrette, regardez autour de vous, la santé, c’est un produit mettable-en-marché, les malades, ce sont des clients. Point à la ligne.
Et les médecins sont des humains comme vous et moi, qui ont hâte en barnac d’aller se blottir dans leur retraite dorée. Plus elle sera dorée, mieux ils auront réussi, non?
Si t’as plus de fric, tu te paies des plus grandes télés, des maisons plus cossues et des meilleurs soins de santé.
D’accepter de vivre dans un système qui est par définition pourri, qui favorise (de plus en plus) les inégalités, en espérant que la pourriture épargne tel ou tel champs d’activité qui nous apparaîtrait éthiquement « à part », « au dessus du reste », c’est au mieux de l’angèlisme médicamenté, au pire de la mauvaise foi intéressée.
Pour votre divertissement, quelques autres banalités qui m’apparaissent révélatrices du taux de pénétration de la cupidité, et donc de l’état du terreau en ce qui concerne le potentiel de développement de la corruption:
– Venez achetez votre grosse gogosse neuve chez ChoseBinette, pis on vous ‘donne’ $1000 piasses de rabais.
– Écoutez CÉQQ-FM, et courrez la chance de gagner la chance de participer au concours pour un voyage dans le sud.
– Donnez-nous la permission de tracer le moindre de vos mouvements consommateurs (AirMiles et compagnie), pour qu’on puisse ensuite vous innonder d’offres alléchantes et personnalisées, toutes et chacunes des occasions de vous gâter un ti-peu, pis on vous donnera itou des rabais sur d’autres nanannes tout aussi réconfortants.
– Venez vivre vos nounounneries et bitcheries bovines sous l’oeil de nos caméras mur-à-mur, 24h sur 24, on vous donne une chance de gagner la chance d’obtenir une maison gratiche, avec ‘en bonus’ le privilège princier de voir vos têtes de mulets plastifiés à la une de revues pipelettes.
Vous voyez? La corruption est intégrée dans le grain du bois.
Je parie qu’une vaste majorité d’honnêtes citoyens, posés devant les instantanés ci-hauts décrits, n’y verraient que des hoquets mineurs, sans conséquences, d’un système qui, par ailleurs, est sans contredit le « plusse mailleur du monde ».
Les capitaux, la gouvernance et la presse libre s’affrontent ouvertement.
Toujours concernant Wikleaks, voici un excellent reportage sur Arte :
http://www.arte.tv/fr/3504250.html
Je suis heureux de constater que la presse libre fait toujours son travail, ici comme ailleurs dans le monde. Les stratégies sont nombreuses pour tenter de désarticuler cette presse libre. Dans certains cas, on déboulonne la logique de guerre, ici on déboulonne la logique des enveloppes brunes et la culture de la cupidité. C’est une lutte perpétuelle entre l’intérêt privé et le bien public.
Un article permettant de tout comprendre la grande fraude des banques :
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=21807
Dans ce cas-ci, on aurait probablement pas assez d’une piscine olympique tellement il y aurait d’enveloppes brunes.
En fin, on dévie un peu du sujet d’origine!