Dans le cadre de sa contre-poursuite de 900 000$ contre Jean Charest, Me Marc Bellemare a présenté une série d'expertises sur le mensonge en politique.
Une de ces expertises provient de Norman Delisle, un ancien journaliste très respecté, aux connaissances quasi encyclopédiques de la politique québécoise et enfin, récipiendaire de la médaille de l'Assemblée nationale. (Rappelons que le premier ministre poursuit Me Bellemare pour 700 000$ en diffamation pour l'avoir traité de «menteur» après qu'il ait nié publiquement ses allégations à l'effet qu'il aurait cautionné l'influence de puissants collecteurs de fonds du PLQ dans la nomination de trois juges lorsqu'il était ministre de la Justice.) http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2011/01/11/003-charest-bellemare-bastarache.shtml
Dans son texte, M. Delisle fait état d'une utilisation en politique, de même que dans la sphère publique et médiatique, pour ainsi dire commune et normale – «je dirais presque quotidienne», écrit-il – de l'épithète «menteur» et de sa brochette de synonymes. Et ce, autant au gouvernement que dans les partis d'opposition et les médias. Et ce, à près de 60 reprises à l'Assemblée nationale seulement et en une seule session. (Il fait également référence au livre d'André Pratte, Le syndrome de Pinnochio.)
http://www.scribd.com/doc/46685179/Expertise-Norman-Delisle
Me Bellemare a aussi fait appel à l'expertise du professeur agrégé de l'Université d'Ottawa, Marc-François Bernier – un impressionnant texte d'analyse:
http://www.scribd.com/doc/46685328/Expertise-Marc-Francois-Bernier
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À cet égard, rappelons également que la Cour suprême du Canada – dont les jugements sont particulièrement respectés et suivis par le premier ministre -, en confirmant un jugement de la Cour d'appel, a déjà statué que même le mot «traître» constitue un «commentaire loyal» sur la scène publique et politique. Et donc, par conséquent, qui n'est pas de nature diffamatoire…
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/297788/quelques-traitres-mots
(*) Il y a quelques années, l'avocat Me François Gendron avait d'ailleurs publié un ouvrage fascinant sur toute cette cause: «L'affaire des «traîtres»».
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Eh bien, si l’on peut dire n’importe quoi pour la « très bonne » raison que de dire n’importe quoi se fait depuis longtemps, cela ne devrait pas être particulièrement étonnant que de moins en moins de personnes fassent à présent confiance aux politiciens…
J’aurais pourtant (bien naïvement, apparemment) pensé que de qualifier qui que ce soit de « menteur » ou de « traitre » n’était pas la chose la plus indiquée à faire. Et encore moins sans une preuve-béton pour solidement étayer l’accusation.
Mais, bon. Si se lancer du « menteur » et du « traitre » par la tête entre dans la catégorie correcte du « commentaire loyal » (sur la scène publique et politique), il faudra que j’essaie de me recycler un peu relativement à cette curieuse évolution touchant les règles de bienséance!
(N’empêche que je crains vraiment d’être totalement incapable de me recycler de la sorte. Je suis manifestement trop vieux jeu pour y parvenir, trop imprégné de convenances datant d’une autre époque… Non mais! Du « menteur » et du « traitre », pas de problème?)
Être un américain de droite et voter pour les Républains je serais le dernier a appuyer une femme aussi » tête de linotte » que Sarah Palin .
Et je crois que beaucoup de républicains de droite pensent comme moi !
Alors que dire des québécois francophones qui déchirent leur chemise quand d’autres québécois francophones osent s’en prendre aux extrémistes comme la madammmme qui aime beaucoup les guns …..!
Pincez-moi kékun !!!!!!
Coincidence, je reprendrais un extrait de mon texte dans Radicaux libres sur le politiquement correct, sa définition correcte et son dérapage.
(…) Or, le politiquement correct à l’origine et dans sa définition crédible consiste à ne pas faire injure aux races, aux nations diverses, à l’orientation sexuelle des personnes, à la condition psychologique et mentale difficile de gens, aux handicaps vécus qui affligent nombre d’individus. (…)
(…) Ce qui ne signifie pas qu’il faut s’interdire de s’exprimer en autant que l’intention de ségrégation et de rejet haineux contre des catégories de personnes ne se manifeste pas. Le politiquement correct peut être légitimement contesté lorsqu’il dérape contre l’interdiction d’user de mots rudes pour s’attaquer aux détenteurs de pouvoir, aux gouvernements en place, grands médias et autres forces de pouvoir. Par exemple, la présidence de l’Assemblée nationale en train de bannir tous les mots les moindrement qualitatifs c’est ridicule! (…)
J.J.Charest ne souffre d’aucun complexe de minoritaire, il est premier ministre, manque de sens éthique, accomplit mal sa besogne et nous n’aurions pas le droit de le percevoir comme un probable menteur? Il faudrait faire comme dans les forums de Radio Canada sur le web, pratiquer l’auto censure afin d’éviter des poursuites contre de simples citoyens et faire honneur à la nétiquette charriée du réseau d’État! Les politiciens au pouvoir ne sont plus des Rois, ils doivent encaisser le jugement.
C’est Jean-François Lisée qui doit se tordre. Pensez! Il a écrit deux livres incendiaires sur Robert Bourassa, L’un des titre n’était-il pas < < le Menteur >>?
Nos politiciens et hommes publiques, au Québec, ont attrapé la manie des Français qui est de traîner devant les tribunaux tout adversaire politique qui les asticote. Bientôt, nous auront le droit de nous taire, tout simplement. Fini les débats et les échanges d’idées. Vive le silence appaisant pour les gens en place. De la vrai musique.
A l’époque de Voltaire il ne faisait pas bon dire la vérité. La bastonnade était vite appliquée, et ce, c’était la réponse réservée des individus offensés. Il y avait l’embastillage, une coche au-dessus, et finalement, l’assassinat, pur et simple. Toute vérité n’était pas bonne à dire sous la monarchie absolue. C’est ce vers quoi nous nous dirigeons à nouveau : le droit de se taire.
On en a fait du chemin… 🙁
Un mensonge est une tromperie. Voici que 51 députés du PQ viennent de déclarer avoir fait erreur « s’être trompé » en condamnant M. Yves Michaud le 14 décembre 2010 pour des propos qu’ils ne connaissaient même pas à ce moment là. Il reste encore quelques députés péquistes retardataires ou têtes dures « ceux qui ne se trompent jamais » qui refusent de se « diminuer » ainsi.
Après 10 ans, ce n’est pas trop tôt.
< < Un mensonge est une tromperie. Voici que 51 députés du PQ viennent de déclarer avoir fait erreur "s'être trompé" en condamnant M. Yves Michaud le 14 décembre 2010 pour des... >> M. Bousquet
Deo gratias. Il était temps. Il n’en reste que 10. Donnons du temps au temps. Cela dit, ces dix seraient-ils attardés mentalement? On peut être Péquiste et défectueux. Ce n’est incompatible.
M. Michaud doit respirer un peu mieux. Moi je le fais.
Attendons la suite.
Le polygraphe pourrait être la solution, à condition qu’il résiste aux plus grands experts de la profession.
http://blogues.canoe.ca/ygreck/general/polygraphe/
Tout cela c’est la faute de l’internet…avant on laissait les gens ignorants et ils apprenaient la vérité 6 mois plus tard. TROP TARD POUR RÉAGIR.
Le Robin des Banques is vindicted…trop tard malheureusement.
Je pense que le mensonge est fréquent en politique et dans la vie de tous les jours. Traiter quelqu’un de menteur, ce n’est pas si grave.
Mais le mot TRAÎTRE m’énerve au plus haut point. On ne peut trahir qu’une cause à laquelle on croit ou prétend croire. Ce qui me hérissait chez Pierre Falardeau, c’est que, très souvent, il percevait comme traîtres et félons ceux et celles qui ne pensaient pas comme lui.
JSB
Que dire des 74 députés fédéraux Libéraux. Ont-ils trahi la cause des intérêts fondamentaux du Québec, en suivant la ligne du Parti, ou bien ne l’ont-il pas trahie parce qu’ils n’y croyaient pas au départ?
Je crois que l’on peut nuancer cette question.
Les Québécois avaient placé leur confiance en ces 74 députés. Selon moi, ils ont trahi cette confiance.
Cordialement.