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Une diversion de $6 millions… et plus?

 

 

Bon, bon, bon….

On rapporte donc que Me Michel Bastarache n'adresserait aucun «blâme» direct, ni au premier ministre Charest, ni à son ancien ministre de la Justice, Me Marc Bellemarre.

Si cela s'avérait vrai – attendons tout de même le rapport dû d'ici la fin janvier -, on se retrouverait avec un exercice qui, à quelques révélations près, aurait été plus ou moins inutile. Et ce, au coût estimé de 6 millions de dollars et plus…

Si cela s'avérait vrai, d'aucuns penseront que l'ancien juge de la Cour suprême, Me Bastarache se serait plus ou moins vu incapable politiquement de blâmer un premier ministre (ce qui, on en conviendra, risquerait fort de créér une crise politique majeure au gouvernement).

Quant à blâmer directement Me Bellemarre, cela pourrait aussi lui valoir des accusations de trop grande proximité avec le premier ministre et tout au moins, le PLC. Bref, que son jupon politique aurait trop dépassé de sa toge d'ancien juge…

Mais tout cela, encore une fois, reste à voir à la lecture du rapport final…

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2011/01/11/003-charest-bellemare-bastarache.shtml

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Surtout, si cela s'avérait vrai, la réaction des partis d'opposition – et d'une bonne partie de la population -risquerait fort d'être la suivante:

Maintenant que plusieurs millions de dollars en fonds publics sont allés à une commission qui, en bout de piste, n'aura produit que quelques recommandations sur le processus général de nomination des juges – ce qu'un comité d'experts auraient pu produire de loin à moindre coût -, pourrait-on enfin obtenir du gouvernement LA vraie commission d'enquête exigée depuis presque deux ans par la population et moult groupes et leaders d'opinion. Soit une commission élargie sur la corruption, la collusion, l'industrie de la construction, le financement des partis politiques et le copinage?

Mais parions que la réponse du gouvernement demeurerait la même: «non».

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Les cordonniers mal chaussés

Le Devoir de ce matin rapporte aussi un cas de «proximité non évoquée entre Bastarache et un des procureurs du gouvernement».

Ainsi, «Un des deux procureurs qui représentaient le gouvernement à la Commission d'enquête sur la nomination des juges (Me Patrick Girard) a travaillé étroitement pendant deux ans avec le commissaire Michel Bastarache lorsque celui-ci était juge à la Cour suprême.»

Les autres procureurs auraient été informés de cette proximité, mais pas les témoins qui ont obtenu le statut de particpant. Ni, bien évidemment, leurs propres avocats.

Réaction de Me Rénald Beaudry, un des deux avocats de Me Bellemarre: «Ça n'a pas de bon sens. Excusez-moi si je ris, mais je ris de dégoût

Pourtant, pour le porte-parole de la Commission, Guy Versailles: «C'était il y a 12 ans de cela. Il n'y a personne qui voyait de la difficulté avec ça.»

Et voilà bien là où le bât blesse: «Il n'y a personne qui voyait de la difficulté avec ça.»….

http://www.ledevoir.com/politique/quebec/314514/proximite-non-evoquee-entre-bastarache-et-un-des-procureurs-du-gouvernement-patrick-girard-a-travaille-etroitement-avec-michel-bastarache-a-la-cour-supreme

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@ Caricature: Garnotte, Le Devoir, 16 juin 2010.