Jeudi matin, le 13 janvier, Paul Bégin, ex-ministre de la Justice et de l'Environnement et député péquiste de 1994 à 2003, tenait une conférence de presse fort intéressante à Québec.
Son objectif: dix ans après la fameuse «Affaire Michaud», présenter une liste de 51 députés qui disent aujourd'hui regretter leur vote du 14 décembre 2000 sur une motion sans préavis et sans précédent qui disait ceci: «Que l'Assemblée nationale dénonce sans nuance, de façon claire et unanime, les propos inacceptables à l'égard des communautés ethniques, et en particulier, à l'égard de la communauté juive tenus par Yves Michaud à l'occasion des audiences des États généraux sur le français à Montréal le 13 décembre 2000.»
Cette motion avait été présentée conjointement par le député libéral Lawrence Bergman et le péquiste André Boulerice. Le premier ministre était Lucien Bouchard et le chef de l'opposition officielle, Jean Charest.
(*** Pour comprendre ce qui s'est vraiment, vraiment passé, il faut absolument lire «L'Affaire Michaud. Chronique d'une exécution parlementaire» de Gaston Deschênes, historien et ancien chef de la recherche à l'Assemblée nationale. Éditions Septentrion.)
Or, de ces 51 députés, aucun n'est libéral. Et ce, même si M. Bégin l'est a contactés par écrit dans un geste tout à fait non partisan.
Paul Bégin cherche aussi à convaincre les députés, toutes formations confondues, de modifier les règles de l'Assemblée nationale pour qu'un tel geste ne soit plus jamais posé par les parlementaires en de pareilles circonstances.
Car cette motion du 14 décembre 2000, elle fut votée à l'unanimité par 109 députés, à l'aveugle, en pleine session intensive, alors qu'aucun n'avait vu ces présumés propos inacceptables de M. Michaud.
Pis encore, dans les jours qui ont suivi, malgré les protestations fondées d'Yves Michaud, on en remettait allègrement sans savoir. Gaston Deschênes rapporte comment, entre autres, le député péquiste Sylvain Simard parlait d'un «vieux relent d'antisémitisme» et avait traité M. Michaud de «crackpot». Bernard Landry, quant à lui, l'accusait d'avoir commis «une erreur historique monstrueuse en banalisant l'Holocauste»… Ce que M. Michaud n'avait jamais fait…
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Ce qui fut dit
Dans l'ouvrage de Gaston Deschênes, vous trouverez les transcriptions de ce qu'Yves Michaud a dit à ces fameux États généraux, le 13 décembre 2000.
En voici l'extrait principal: «Mes propres concitoyens devraient suivre l'exemple de ce que le chanoine Groulx disait à propos du peuple juif. Le chanoine Groulx disait et nous invitait, et je le cite, «à posséder, comme les juifs, leur âpre volonté de survivance, leur invincible esprit de solidarité, leur impérissable armature morale». Et l'historien donnait alors l'exemple du peuple juif comme modèle à suivre pour que les Québécois affirment leur propre identité nationale et assument, et assument pleinement, l'héritage de leur histoire, ajoutant que l'antisémitisme était «une attitude antichrétienne et que les Chrétiens sont, en un sens, spirituellement des Sémites». (p. 54)
M. Michaud y avait aussi parlé de francisation. «Des immigrants, nous en voulons, oui, le plus possible», dit-il, en parlant aussi de leur «devoir» d'apprendre à comprendre et parler la langue de la société québécoise. Puis, il avance que si tel avait été le cas, les résultats du référendum de 1995 auraient été différents… Disant que chez les francophones, le vote est divisé 60/40, il donne comme exemple le comté de Côté St-Luc où, avance-t-il également, 100% des électeurs inscrits auraient voté «non». Puis y va de son explication: ce n'est ni de l'«hostilité» de leur part, ni de la «haine», mais une incompréhension de ce qu'est le Québec français. Quant aux Anglo-Québécois, il déclare «je monterai aux barricades leur droit à leur langue, leurs écoles, leurs institutions, leurs hôpitaux, parce qu'une qualité de la démocratie se définit comment? Par la qualité qu'une démocratie accorde à ses minorités.»
Ce sont certes là des opinions, et donc discutables par définition. Mais ces propos sont-ils de nature xénophobe? Non.
Quant aux autres propos présumément xénophobes qu'on lui allait lui prêter dans les jours suivants, vous trouverez aussi dans le livre de M. Deschênes, la transcription de l'entrevue que M. Michaud donnait à Paul Arcand le 5 décembre 2000 (pp. 70-…). On parle ici de cette fameuse entrevue où il racontait son échange anecdotique chez le coiffeur avec le sénateur libéral Leo Kolber.
Notons toutefois que la motion du 14 décembre 2000 portait bel et bien sur des propos qu'il avaient présumément tenus le 13 décembre aux États généraux de la langue.
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La proposition de Paul Bégin
Mais jugez par vous-mêmes de la démarche de Paul Bégin. Voici le texte qu'il envoyait ce 13 janvier:
«Au terme d'une démarche que j'ai entreprise il y a environ un mois, je puis aujourd'hui, avec beaucoup de satisfaction, faire le constat devant vous que 51 députés siégeant en décembre 2000 ont exprimé à monsieur Michaud, sous forme de regret, d'excuses ou autrement, que les choses auraient dû se passer autrement le 14 décembre 2000. Et, devant un tel témoignage, je crois qu'il est temps que l'on envisage sérieusement d'apporter des changements au règlement de l'Assemblée nationale.
Au début de décembre 2010, j'ai soudainement pris conscience que tant et aussi longtemps que les parlementaires qui avaient voté la motion Bergman-Boulerice ne déclareraient pas qu'ils s'étaient trompés ce jour-là et qu'ils ne s'en excuseraient pas, toutes les tentatives de monsieur Michaud pour faire modifier le règlement de l'Assemblée nationale, afin que jamais plus aucun autre citoyen n'ait à vivre ce qui lui était arrivé, seraient vouées à l'échec.
J'ai alors décidé d'écrire au plus grand nombre possible de parlementaires ayant voté en faveur de cette motion, sans me préoccuper de leur appartenance politique et avec un texte sans partisanerie. Je voulais rejoindre les hommes et les femmes, non les partis politiques, et ce, sans égard aux idéologies. Le souci de la vérité et le sens de la justice étant, ou devant être, les mêmes pour tous.
Par ma démarche, je voulais également susciter la réflexion sur l'adoption de telles motions impliquant des citoyens et non pas les parlementaires eux-mêmes.
Je leur demandais donc de reconnaître dans un premier temps qu'ils s'étaient trompés en votant en faveur de la motion Bergman-Boulerice et qu'en conséquence, ils s'en excusaient auprès de monsieur Michaud, selon les termes suggérés dans mon document.
Au moment d'écrire à mes ex-collègues parlementaires, quelques-uns d'entre eux, à ma connaissance, avaient déjà, d'une manière ou d'une autre, fait connaître privément à monsieur Michaud ou publiquement qu'ils considéraient s'être trompés ou s'étaient excusés. Ils étaient dix à l'avoir fait (Louise Beaudoin, Yves Beaumier, Jean-Pierre Charbonneau, Solange Charest, Claude Cousineau, Joseph Facal, François Gendron, Claude Lachance, Bernard Landry et Pauline Marois).
Donc, au moment où je vous parle nous sommes 51 députés à avoir exprimé des excuses à Monsieur Michaud pour avoir voté la motion Bergman-Boulerice, dont les dix députés mentionnés plus tôt. Tous sont péquistes, ce qui représente 77% des députés péquistes de l'époque.
Seule ombre au tableau, aucun parlementaire libéral n'a signé mon document.
Je crois que si autant de députés qui ont voté la motion Bergman-Boulerice pensent qu'ils se sont trompés à l'époque, en bonne partie en raison des faiblesses du règlement de l'Assemblée nationale, les parlementaires actuels, de quelque parti qu'ils soient, devraient maintenant conclure que ce règlement doit être modifié.
Il ne devrait plus être possible d'adopter une telle motion sans un avis de 48 heures, sans que les propos reprochés n'aient été mis par écrit et remis aux parlementaires 24 heures avant l'étude et le vote de la motion, et surtout, sans que la personne à qui l'on reproche les propos n'ait été officiellement invitée à se rendre en commission parlementaire, avec droit de parole et de dépôt de documents et ce, dans un délai raisonnable.
J'invite donc les parlementaires actuels à entreprendre les démarches requises pour que le règlement de l'Assemblée nationale soit modifié dans le sens que j'ai indiqué plus haut. Au moins 7 d'entre eux, Pascal Bérubé, Amir Khadir, Lisette Lapointe, Pauline Marois, Sylvain Pagé, Carole Poirier et Denis Trottier, ont déjà exprimé leur intention de mettre leurs concitoyens à l'abri de tels dérapages en prônant une telle modification du règlement.
Pour la rédaction d'un texte d'amendement adéquat, pourquoi le président de l'Assemblée nationale ne formerait-il pas un petit groupe de travail composé d'anciens présidents/tes de l'Assemblée, provenant autant du Parti libéral que du Parti Québécois?»
FIN DU TEXTE DE M. BÉGIN.
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Lucien Bouchard démissionne
Mais pourquoi, direz-vous, Lucien Bouchard s'en est ainsi pris à Yves Michaud? Quelle mouche l'avait donc piqué?
Dans les jours précédant la fameuse motion, M. Michaud avait déclaré son intention de se présenter à l'investiture du comté de Mercier comme candidat du PQ. Ceci était une «intention» et donc, il n'avait pas encore son bulletin de candidature. (Le chef du PQ doit signer ces bulletins pour autoriser une candidature à une investiture).
Mais s'il venait à passer de l'intention à l'action, le jour viendrait où Lucien Bouchard allait devoir signer le bulletin de candidature de M. Michaud. Ce que le premier ministre, ne voulant pas d'Yves Michaud comme éventuel membre de son caucus, aurait probablement préféré ne pas faire. Du moins, c'est ce qu'on peut en déduire par la suite des événements.
Mais il savait aussi sûrement que s'il refusait de le signer, de nombreux militants lui en voudraient terriblement.
Et donc, par un concours de cirsconstances proprement surréaliste – voir encore une fois le livre de Gaston Deschênes -, incluant un communiqué de presse providentiel du B'Nai Brith implorant M. Bouchard d'empêcher ce «dinosaure nationaliste» de se présenter dans Mercier -, la motion de blâme du 14 décembre 2000 ferait parfaitement l'affaire…
Après tout, quoi de mieux que de faire passer un homme ou une femme pour xénophobe lorsqu'on veut s'assurer de ne pas l'avoir comme candidat?
Ce que la motion allait en effet réussir à faire.
Yves Michaud ne n'est jamais présenté dans Mercier…
Et là, Noël 2000 passe. Le jour de l'An 2001 passe…. Le premier ministre réfléchit à son avenir dans l'intimité de sa famille.
Puis, c'est le coup de tonnerre! Le 10 janvier au soir, la rumeur de la démission de Lucien Bouchard se confirme.
C'est l'onde de choc. Le leader charismatique, le grand sauveur a décidé de se sauver.
Le lendemain, 11 janvier 2001, par hasard le jour de la fête de Jean Chrétien, devant ses députés et ministres, dont certains sont en larmes, M. Bouchard lit son discours de démission. L'atmosphère est lourde. Le drame se joue en direct devant les téléspectateurs.
Disant retourner auprès de sa jeune famille, il fait état de ses cinq années au pouvoir qui ont suivi un référendum perdu par un vote serré et la démission de Jacques Parizeau.
Il parle des espoirs «déçus» sur le front de la souveraineté et dit assumer «toute la part de responsabilité qui m'échoit pour n'avoir pas réussi à raviver la flamme et à sensibiliser nos concitoyens à la gravité de la situation».
Puis, disant tout à coup souhaiter un «débat de fond» au PQ sur les questions d'«ouverture à tous et toutes, sans égard à leur origine ethnique et culturelle», ce sera presque le tiers de son discours qu'il consacrera à cette Affaire Michaud «sans qu'il s'agisse», précise-t-il, «d'une cause de mon départ». Et ce, sans jamais nommer directement Yves Michaud. Il l'appelle simplement l'initiateur de la controverse…
Et voilà ce qu'il en dit dans son discours de démission:
«On me permettra d'ajouter, sans qu'il s'agisse d'une cause de mon départ, que je n'ai pas le goût de poursuivre quelque discussion que ce soit sur l'Holocauste et sur le vote des communautés ethniques et culturelles. Je ne parviens toujours pas à comprendre comment le débat linguistique en est venu à dévier vers la quantification comparée des souffrances du peuple juif et l'intolérance que manifesteraient des citoyens québécois en ne votant pas pour la souveraineté.
Comme il fallait s'y attendre, les déclarations en ce sens ont fait du tort à la réputation du Québec à l'étranger. Ici même, elles n'auront certes pas amélioré la capacité des souverainistes de convaincre ceux et celles qui sont visés. On peut aussi penser qu'elles outragent des membres des communautés concernées qui ont déjà manifesté de l'ouverture, voire une adhésion à la réussite du projet souverainiste, et j'ai la conviction que, sans l'intervention de l'Assemblée nationale, le dommage eut été beaucoup plus lourd.
C'est pourquoi j'ai été surpris par les protestations qu'a suscité l'adoption de la résolution unanime de cette Assemblée sur le caractère inacceptable des propos qui ont lancé cet étrange et dangereux débat. Plusieurs dizaines de personnalités ont signé une comdamnation publique de la résolution à l'Assemblée nationale, d'autres ont endossé leur intervention. Certains parlent de négociation. Nous sommes ici bien au-delà de la gestion de ces difficultés épisodiques qu'un chef de parti doit savoir résoudre par la flexibilité et la recherche du moyen terme. Dès lors que les enjeux campent sur le champ des principes, il n'y a pas de place pour la négociation. Nous voici sans conteste au coeur de l'essentiel.
J'affirme, premièrement, que les citoyens québécois, sans distinction quelconque, peuvent exercer leur droit de vote comme ils l'entendent sans encourir de reproches d'intolérance; et deuxièmement, que l'Holocauste est le crime suprême, l'entreprise systématique de l'élimination d'un peuple, une négation de la conscience et de la dignité humaine. On ne peut reprocher aux Juifs d'en être traumatisés. Cette tragédie innommable ne peut souffrir de comparaison. On pardonnera peut-être à un acteur politique essentiellement endurci de s'être laissé atteindre personnellement en entendant qualifier de duplessistes et de mesquins les motifs qui ont inspiré son appui à la résolution de l'Assemblée nationale.
Au-delà de l'émotion, je persiste à penser que les membres de l'Assemblée nationale, forum démocratique par excellence, n'ont fait qu'exercer leur droit de libre expression le plus élémentaire en se dissociant des propos concernés et en les déclarant inacceptables. C'est bien à tort qu'on y a vu un acte de censure. Les parlementaires ont agi dans la plus stricte légitimité en prenant leur distance par rapport à des propos qui, de façon irresponsable, mettent en cause des valeurs fondamentales en démocratie, et la députation ministérielle devait d'autant plus prendre position que c'est à elle que cherche à se joindre l'initiateur de la controverse.
Je comprends mal que certains puissent reconnaître le caractère inacceptable de tels propos pour un candidat déclaré du Parti québécois et du même souffle déplorer la résolution de l'Assemblée nationale. Si les déclarations concernées ne sont pas acceptables pour les membres du Parti québécois, elles ne pouvaient pas l'être davantage pour les parlementaires de l'Assemblée nationale. Je ne doute pas que, si leur auteur devait donner suite à ses intentions, les militantes et les militants du Parti québécois fermeront la porte à sa candidature dans Mercier.»
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Des propos déformés
Bref, lorsqu'on connaît la véritable teneur des propos reprochés à Yves Michaud, on mesure à quel point M. Bouchard les aura dénaturés et déformés. Que ce soit volontairement ou non.
À tel point d'ailleurs que dans le VOIR du 1er mars 2001, l'ex-chef du Parti égalité, Robert Libman, déclarait ceci: «Depuis le déclenchement des événements, la parole de monsieur Michaud a été déformée de façon incroyable. Les gens l'accusent de minimiser l'Holocauste, alors qu'il n'a jamais fait ça. On l'accuse aussi d'être antisémite. Moi, je pense qu'il ne l'est pas.»
Cherchez l'erreur…
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La suite des choses
En avril 2001, le nouveau premier ministre m'invitait à se joindre à son bureau comme conseillère spéciale. Un de mes premiers dossiers fut l'Affaire Michaud. Je le dis par souci de transparence et parce que ce fut un dossier majeur et d'intérêt public. Ce qu'il demeure aujourd'hui.
Par contre, depuis mon retour définitif au journalisme dès janvier 2003, j'ai observé un devoir de réserve sur la teneur précise de mes dossiers. C'est un choix que j'ai fait par respect pour l'institution. De surcroît, à l'instar de la plupart de mes collègues chroniqueurs politiques qui ont déjà travaillé dans des cabinets politiques, à Québec ou à Ottawa, je n'ai ni intention, ni ambition de refaire un jour une quelconque activité politique.
Et ce devoir de réserve, j'entends continuer à le respecter.
Par conséquent, je me contenterai seulement d'ajouter ces quelques morceaux au casse-tête qu'est devenue cette Affaire Michaud parce qu'ils aident à mieux la comprendre, qu'ils jettent un éclairage plus complet sur les événements actuels et que ces observations, dans les faits, participent aussi de mon travail d'analyste.
Donc, à l'époque, plus tard en 2001, plusieurs approches furent tentées, de manière intensive, pour «résoudre» l'Affaire Michaud de manière à ce que ce dernier ait droit à une justice élémentaire.
L'objectif était également de trouver une façon constructive, utile pour l'avenir et la suite des choses, comme le fait d'ailleurs maintenant Paul Bégin, d'amender les règlements de l'Assemblée nationale de manière à ce qu'aucun autre citoyen à l'avenir n'ait à subir un pareil sort sur un vote aveugle et sourd d'un parlement.
Or, sans nommer qui que ce soit ou révéler la teneur des échanges, disons seulement que les blocages furent nombreux et tenaces des deux côtés de la Chambre. Au gouvernement, certains, peu nombreux mais déterminés, confondaient leur opinion personnelle défavorable à Yves Michaud avec la teneur réelle de ses propos et les principes en cause. D'autres craignaient que tout geste de réparation soit vu comme un désaveu de M. Bouchard.
Du côté de l'opposition officielle, la logique de la politique partisane s'appliquait de manière prévisible. Par conséquent, on refusait d'aider le gouvernement à résoudre une crise dont elle profitait politiquement en faisant perdurer l'image d'un mouvement souverainiste où il existerait des relents de nationalisme ethnique ou de xénophobie au point de provoquer la réprobation du parlement.
(En décembre 2010 Amir Khadir présentait une motion pour «débattre» celle du 14 décembre 2000. Le leader du gouvernement disant alors vouloir en profiter pour parler de «nationalisme ethnique», il semble bien aussi qu'il n'y ait eu aucun mouvement quant à la stratégie libérale de l'époque.)
En 2001, certains se refusaient aussi à modifier cet aspect du règlement de l'Assemblée nationale sans l'appui des Libéraux. La coutume voulant en effet que les réglements du parlement soit modifiés avec le consentement de toute la Chambre. Certains craignaient donc de ne pas respecter cette coutume et de créer un précédent aux conséquences imprévisibles.
Mais aujourd'hui, dix ans plus tard, maintenant que la teneur réelle des propos reprochés à M. Michaud sont amplement connus et même reproduits dans le livre récent de Gaston Deschênes, Paul Bégin argue ceci: la nécessité d'un vote unanime de la Chambre pour changer cette règle, et cette règle seulement, ne tient plus vraiment la route.
Car si en 2001, plusieurs députés craignaient aussi qu'un tel changement limite LEUR liberté d'expression et LEURS prérogatives d'élus, aujourd'hui, dix ans plus tard, monsieur Bégin soulève un argument majeur: «ce sont les droits des citoyens qui doivent être protégés contre l'arbitraire du parlement», et non pas ceux des parlementaires entre eux.
M. Bégin a donc raison d'avancer que dans des circonstances devenues aussi claires et touchant un principe aussi fondamental que la protection des citoyens et de leur liberté d'expression contre l'arbitraire du parlement, un vote majoritaire de l'Assemblée devrait suffire dorénavant pour en assurer le respect et modifier cette règle de la procédure parlementaire.
En d'autres termes, considérant le blocage du PLQ dans ce dossier pour ses propres raisons, il reviendrait alors au Parti québécois, le jour où il reprendrait le pouvoir, de corriger cette erreur du 14 décembre 2000 en empêchant qu'elle se reproduise à l'avenir et ce, en y appliquant cette fois-ci un vote majoritaire de la Chambre, et non plus nécessairement unanime.
Évidemment, si, d'ici là, les élus libéraux en viennent aussi à voir l'importance de le faire au nom de la démocratie et de son exercice sage et avisé, ce serait encore mieux. Nettement mieux, voire souhaitable. Le message à la population n'en serait que plus puissant encore. Comme le dit Paul Bégin, «le sens de la justice devrait être le même pour tous».
Mais entre temps, Paul Bégin avance que «les députés qui ont voté cette motion ont la clé de la boîte de sardine!». En effet.
Toutefois, dans les faits, un parlement ne devrait pas avoir le pouvoir de sanctionner, par une motion votée en Chambre, les paroles ou les écrits d'un citoyen. Les élus ont toutes les tribunes souhaitées pour exprimer leurs désaccords avec qui que ce soit ou quoi que ce soit.
De plus, comme le soulignait également Paul Bégin, si des propos véritablement haineux sont prononcés quelque part, il existe ici des lois et des tribunaux pour s'en occuper.
Quant aux parlements, ils ne sont pas des tribunaux de la pensée des citoyens.
Leur rôle est d'être leur voix, et non pas l'outil de leur silence.
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@ Ma chronique sur le sujet parue aujourd'hui dans The Gazette:
http://www.montrealgazette.com/opinion/Michaud+affair+still+haunts+MNAs/4106354/story.html
Que les personnes de bonne volonté s’identifient. Ainsi, nous connaîtrons les vrais démocrates, tout parti confondu.
Pour ce qui est de froisser l’égo de M. Bouchard… Franchement, soyons sérieux. On est pas au japon où il devrait se faire hara kiri. Avaler une couleuvre n’a jamais tué personne, enfin, pas au Canada. Surtout qu’il y en a beaucoup de petites, très mignones.
Les paris sont ouverts. Je mise sur la bêtise congénitale et les moutons de Panurge.
Je suis heureux de voir le nom de Pauline Marois parmi les humbles qui ont dit mea culpa.
Outre les blessures impardonnables subies par celui qui fut l’objet de cette méprise, ce qu’il faut aussi comprendre de cette affaire, au regard du fait que pas un seul député libéral n’a accepté de se joindre à ceux qui ont fait amende honorable, est que cette motion était un piège tendu par des libéraux pour tenter de diviser l’opposition. Au final, est bien pris qui croyait prendre, et les plus tordus de cette histoire ne sont plus ceux que l’on ciblait d’abord de la sorte, mais ces libéraux retords.
Bravo à Paul Bégin et chapeau à tous les députés qui ont reconnu leur erreur du 14 décembre 2000.J’ai toujours douté de l’honnêteté intellectuelle de Lucien Bouchard et du courage qu’on lui attribuait comme politicien, de la fondation du Bloc québécois à Ottawa jusqu’à sa démission comme Premier ministre du Québec. Après avoir « lâché » son combat pour la souveraineté du Québec suite au référendum du 31 octobre 1995 et procédé sans procès à « l’exécution » du citoyen Claude Michaud à l’Assemblée nationale cinq ans plus tard, je n’avais plus de doute. Je n’ai jamais cru qu’il avait les qualités personnelles et attributs qui font d’un individu un bon chef d’état. Comme souverainiste je dois avouer qu’il est heureux que la souveraineté du Québec ne se soit pas réalisée sous sa gouverne.
Comment des personnes qui détiennent autant de pouvoir peuvent-elles s’entêter à nier la réalité. C’est le cas de Lucien Bouchard qu’avec le temps on a appris à connaître, mais pas pour le mieux.
Du côté des Libéraux, il faut se rendre compte qu’ils vont tout faire pour embêter leurs adversaires. Eux qui ont un sens des valeurs plutôt élastiques, n’hésiteront pas à utiliser tous les moyens, même les plus méprisables, pour ralentir leur chute dans l’opinion publique. L’affaire Michaud leur semble un de ces moyens.
N’est-ce pas M. Michaud qui réclame à corps et à cri à Power Corporation de divulguer ses états financiers. Et depuis quand? Cela pourrait il dater de la même époque? Ce commentaire se veut plus une question à se poser.
*****Le parlement ne doit jamais «juger» ou «condamner» un citoyen!*****
Je me réjouis du geste posé par Paul Bégin et de nombreux députés. Il était temps, plus que temps.
J’ai obstinément dit et répété que le blâme porté contre Yves Michaud a été l’une des pires limitations à la liberté d’expression, au cours des cinquante dernières années.
Je trouve troublant de voir tous ces libéraux qui refusent de présenter des excuses. Et pourtant il est censé y avoir une certaine parenté entre le libéralisme (du Parti libéral) et la liberté sous toutes ses formes.
Cela étant dit je ne vois pas pourquoi on établirait de nouvelles règles plus «équitables» pour juger ou blâmer un citoyen. Les parlements dits démocratiques n’ont pas à juger ou à blâmer un citoyen qui aurait dit des bêtises, réelles, présumées ou apparentes.
Il existe l’opinion publique et les médias. Il existe un système judiciaire dont le rôle est de juger les «délits» en se fondant sur la présomption d’innocence.
Je me réjouis de voir que l’indispensable Yves Michaud se réjouit.
Mais je ne me réjouis pas du tout des propositions avancées pour peaufiner le processus parlementaire mis en place pour «juger» un quelconque citoyen.
Ne soyons pas bornés comme les parlementaires français qui, eux, s’arrogent le droit de blâmer les citoyens et de rendre criminelles certaines opinions (comme celles concernant l’Holocauste, pour ne prendre que cet exemple).
Je veux vivre libre dans un univers démocratique. Et je trouve que le parlement ne doit jamais déterminer la vérité. Quant aux tribunaux j’accepte que dans des cas extrêmes et «flagrants» ils puissent être appelés à intervenir.
En somme je défendrai toujours la liberté de parole et d’expression tout en sachant que cette liberté, comme toute liberté, a forcément des limites et ne peut pas être un absolu.
Jean-Serge Baribeau, sociologue des médias
Cette affaire Michaud me fait penser à l’histoire de la genèse : Les 10 justes de Sodome
Yahvé dit : « Si je trouve à Sodome cinquante justes dans la ville, je pardonnerai à toute la cité de Sodome à cause d’eux. » Abraham dit : « Que mon Seigneur ne s’irrite pas et je parlerai une dernière fois : peut-être s’en trouvera-t-il dix », et Yahvé répondit : « Je ne détruirai pas, à cause des dix. »
Remplacer Sodome par le parti Libéral et 10 justes parmi 10 députés du parti Libéral. Souhaitons que comme Sodome, ce parti soit consumé à la prochaine élection, vu qu’il n’y a pas 10 justes, capables de reconnaître leurs torts, dans ses rangs.
Yahvé, dans sa grande bonté légendaire, envoya son fils chéri, le seul et unique qu’on lui connaisse, se faire assasiner pour sauver l’Homme en lui remettant tous ses péchés, passés, présents et à venir, jusqu’à la fin des temps. Yé ben fin!
Qui, au Parti Libéral, jouera au mouton sacrificiel? Un seul siffira-t-il, ou bien en faut-il 50 ou dix pour laver l’honneur de ce parti scandalisatoire?
Combien de moutons Panurge a-t-il retrouvé vivants? Ne sont-ils pas tous morts au combat de la bêtise? Je le crains. Il en sera ainsi du Parti Libéral. On suivra le Chef jusqu’à la perte de tout le troupeau.
Bèèèèh!
Vous avez raison M. Gingras, Yahvé était pas mal tough en ces temps-là en brûlant ce qui ne lui convenait pas à cause de leurs péchés, même ses propres créatures humaines, en plus de laisser son fils se faire clouer sur la croix. Ayoye les mains et les pieds et la tête aussi avec la couronne d’épines…..alouette.
Yahvé était alors infaillible comme le sont aujourd’hui, M. Charest et ses députés innocents. Sont-tu assez innocents dans leur culpabilité !
Pendant ce temps-là, Bouchard, valeureux protecteurs des ethnies avec son frère Gérard, s’est retiré sur sa colline afin de mieux ignorer ces viles controverses du petit peuple québécois francophones, qui ne l’atteignent pas une petite miette.
@ Jean-Serge Baribeau
Je suis d’accord avec vous sauf qu’il ne faudrait pas enlever à l’Assemblée nationale toute responsabilité de défense des principes et valeurs garantissant un minimum d’harmonie et de cohérence sociale dans notre collectivité. Dans l’Affaire Michaud les règlements proposés par Paul Bégin auraient empêcher Lucien Bouchard et JJ Charest de manipuler les députés de l’Assemblée nationale et leur faire commettre un acte digne d’un régime totalitaire.
P.S.
Mes excuses pour l’erreur glissée dans mon premier commentaire dans le prénom de M. Michaud, Yves bien entendu et non Claude (Feu Claude Michaud était un comédien remarquable).
Voila bien un des problèmes que nous avons ici. Arrêtons de vivre dans le passé et allons vers
l avenir si pas pour nous au moins pour nos enfants.. M. Michaud a été traité d antisémite,c’est malheureux mais devons nous perdre 11 ans sur ce sujet?
Est-il le premier québécois ‘a etre accuser faussement, en faire tout un cinéma ne fait rien pour aider la cause..au contraire, on remâche toujours les vieilles affaires. J en ai marre !!
Un autre qui a mis son haut niveau d’éducation, son savoir, ses compétences et son capital de charisme au service d’un stratagème ou plutôt d’une machination pour éliminer à la source un citoyen qui voulait s’engager concrètement à la cause souverainiste. Un citoyen aussi qui questionnait le cœur des complexes structures des fonds d’investissements et des entreprises à actions, pour protéger les épargnants, les travailleurs et en bout de ligne la société.
Tout cela en mésinterprétant délibérément les paroles de M. Michaud et laisser insinuer au PQ que si vous prenez cet individu dans vos rangs, vous allez fortifier votre réputation d’un parti fondamentalement raciste, xénophobe, faschiste, etc…
C’est bas. Très très bas.
D’un autre côté, les députés sont-ils tant assujettis au «tout va tellement vite», pour ne pas avoir le temps de prendre connaissance du contenu de ce sur quoi ils vont voter et devoir alors s’en remettre aveuglément à l’auguste parole de leur chef?
Et pour ceux qui leur restent une autonomie de penser, auraient-ils pu s’abstenir de voter? Si tous les députés s’étaient abstenus de voter, du moins ceux du PQ, il me semble qu’il y aurait eu un time out pour prendre connaissance des détails de la motion et M. Bouchard aurait alors été remis à sa place.
Bien sûr on ne refait pas le passé. Il semble que l’on puisse le réparer….tant mieux. Le PLQ devrait en profiter pour faire bonne figure.
@ F. Langlois
Les erreurs doivent être corrigées et l’injustice, délibérément commise contre un citoyen, réparée !
Croyez-vous que votre candeur vous protège contre toute injustice ? Que certaines personnes se soucient d’améliorer notre démocratie devrait vous intéresser un peu, non ? Ou êtes-vous d’un naturel despotique pour prendre ainsi de votre temps précieux et nous demander d’arrêter d’émettre nos opinions ?
Je ne suis pas contre les opinions, sinon je ne viendrais pas ici, je suis contre le rebrassage continuel. Et rien ne laisse croire que cette fausseté a été faite délibérement, nous sommes tous bombardés de tous les cotés avec les nouvelles 24 sur 24, oui il y a eu erreur, mais bordel sortons de cette cage qui emprisonne les vrais débats.
On en sortira jamais.
On accepte les excuses et on passe a autre chose.
@ Bon samedi!
Voici le lien pour l’entrevue que donnait Paul Bégin ce matin à Joël Le Bigot:
http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2011/CBF/SamediEtRienDautrePourquoiPasDimanche201101151008.asx
Du moins, quelque part dans cette section.
@Jean-Pierre Gascon
Merci de votre commentaire. Le problème tel que je le vois et entrevois, c’est que l’affaire Michaud a été une gigantesque anomalie et une erreur majeure. Si les règles proposées par Bégin avaient existé, le tout aurait sûrement pris une tournure différente. Mais de telles règles n’existaient pas parce que juger et blâmer un citoyen ne fait pas partie des traditions parlementaires occidentales. Si Yves Michaud dit vrai, il serait le seul, en Occident, à avoir été la victime d’un tel traitement.
Vous avez raison en partie: mieux vaut des règles claires et équitables que rien du tout. Mais je maintiens, quant à moi, qu’il serait anormal et malvenu de voir le parlement se lancer encore une fois dans une chasse politiquement correcte contre un citoyen. Cela, je ne peux pas le concevoir ou l’accepter! Quoi de plus dégueulasse que de voir partout de l’antisémitisme!
Et c’est encore pire si l’on ne connaît même pas les propos vraiment tenus par Michaud. Dans notre société il y a une tendance à voir partout de l’homophobie, du racisme, de la xénophobie, du sexisme, de la phallocratie et toute une brochette de «péchés» capitaux contemporains.
Quant à ceux et celles qui prétendent qu’il faudrait arrêter de «radoter» à propos de l’affaire Michaud, je respecte leur point de vue et leur exaspération.
Mais en ce qui me concerne je ne vais pas cesser d’évoquer et de commenter ce triste épisode de notre vie collective. Pour moi (j’exagère peut-être, mais je ne le crois pas) l’affaire Michaud est tellement importante qu’il faut s’en servir comme leçon historique et comme pédagogie socio-politique pour éviter que de telles injustices se répètent.
À mes yeux, peut-être revanchards, il faudrait que Lucien Bouchard, Jean Charest et leurs sbires de tout acabit présentent des excuses claires, non ambiguës et nettement officielles. Il faudrait que le parlement, en tant qu’institution, revienne sur ce blâme horrible et intolérable.
Au risque de passer pour ronflant et extrémiste, je défends la théorie selon laquelle (je me répète) l’affaire Michaud a été la pire entorse «québécoise» faite à la démocratie et à la liberté. d’expression.
Donc, je vais continuer à parler de cette affaire et à hurler ma rage et mon mécontentement. Ceux que cela irrite, veuillez oublier de me lire!
JSB
Que je note tout d’abord que, à l’instar de Monsieur Baribeau ci-dessus, je considère que de blâmer un citoyen ne devrait en aucun cas être l’affaire de l’Assemblée nationale – et même s’il y avait des tas de grosses et bonnes raisons de blâmer quelqu’un. D’autres avenues plus appropriées existent.
Également, je partage la fatigue exprimée par Monsieur Langlois. Après tout, on pourra bien mener le cheval jusqu’à l’abreuvoir, lui siffler des airs western à n’en plus finir pour l’encourager à boire, si la bête ne veut pas coopérer… il n’y aura rien que nous puissions faire de plus. Le jour où l’animal finira par avoir soif, alors seulement boira-t-il. Donc, passons pour notre part à autre chose.
Néanmoins…
Compte tenu d’un certain « acharnement », d’une incitation soutenue depuis un moment, laquelle est allée en s’intensifiant récemment d’ailleurs, demandant la rétractation publique des députés ayant participer au blâme historique – hystérique? – de l’Assemblée nationale, pourquoi plusieurs résistent-ils encore à faire amende honorable? Que pourrait-il y avoir derrière une telle réticence?
Une hypothèse m’est venue à l’esprit. Un peu boiteuse possiblement, mais qui présente toutefois une lueur d’explication. Une hypothèse que je soumets (bien humblement) sous forme d’analogie, et en lien avec la petite coloration western précédente de cet équidé sans soif.
Assimilons donc, pour les besoins de l’explication, les députés à des voyageurs. À des voyageurs qui auraient attendu sur le quai d’une halte de diligences de monter à bord de leur voiture réservée. En vue d’un trajet en territoire parfois inconnu, par des chemins et détours encore indéterminés. Les rennes étant entre les mains du cocher.
Et puis voilà que, des années plus tard, des reproches commencent à fuser par-ci par-là relativement au passage par un certain territoire qu’aura emprunté, à un moment du trajet, la diligence à bord de laquelle ces députés prenaient place.
« Mais nous ne tenions pas les rennes! », protestent peut-être intérieurement aujourd’hui les députés-passagers…
En somme, ces députés ne ressentent possiblement aucune culpabilité et, conséquemment, aucun motif justifiant des excuses de leur part. Lors du trajet de leur diligence, leur seule option autre que de rester calé dans leurs sièges auraient été de sortir de voiture et de rester planté là au milieu de nulle part. Et pourquoi donc? D’autant plus que sur le coup, aucune raison, bonne ou mauvaise, ne suggérait qu’il aurait fallu songer à réagir autrement.
Non, ces députés ne se sentent tout simplement pas concernés. Apparemment, du moins.
Voilà.
Une explication boiteuse que je vous disais. Mais sinon, quoi?
M. Perrier, avouer que nous nous sommes trompés n’est pas une chose facile, principalement pour ceux qui se croient infaillible. En plus, les députés Libéraux coupables et M. Mario Dumont aussi coupable, se disent : Si les Péquistes ont condamné ainsi un des leurs, qui a été un des meilleurs amis de M. Lévesque, notre adversaire, nous avons fait là une bonne chose partisane, même si elle était vilaine au point de vue éthique.
Même si la vilaine chose était évidente tout ce temps, il a fallu, quand même, 10 ans avant le paquet d’excuses arrive. Les députés coupables, qui ne se sont pas encore excusés, principalement les 2 grands responsables de ce lynchage : Messieurs Bouchard et Charest, sont ceux dont l’égo dépasse l’éthique.
Tel que je le suggère un peu plus haut, Monsieur Bousquet, peut-être que les « députés-passagers » ne se sentent justement pas coupables…
Ce qui pourra dès lors expliquer leur silence actuel.
Par contre, pour ce qui est des « cochers », que ceux-là aient consciemment su (ou pas) qu’ils posaient et incitaient à une action incorrecte lors du blâme à l’Assemblée nationale, ceux-là devraient à tout le moins nous en dire quelque chose aujourd’hui .
Que ce soit pour se justifier ou se retracter.
Puis, passons à autre chose.
Mais, M. Perrier, ils doivent bien se sentire coupables puisqu’il y en a 51 qui se sont déjà excusés. Il est rare que des députés s’excusent pour une chose dont ils se sentent innocents.
Ces députés coupables peuvent excuser partiellement leur geste en disant que c’était pour suivre la ligne de parti et qu’ils ne voulaient pas déplaire à leur chef, mais, est-ce qu’ils iraient jusqu’au meurtre pour la suivre cette ligne là ? NON, j’espère.
Faut justement pas passer à autre chose à la place de régler cette vilaine chose qui a éclaboussé M. Michaud mais la boue se retourne sur Messieurs Bouchard et Charest et sur tous les députés qui refusent encore de s’excuser.
Nous pouvons bien entreprendre plusieurs choses à la fois.
Pour résumer, dans cette affaire se présentaient à mon sens deux logiques, deux stratégies et chose curieuse, les rennes étaient dans les mains du même cocher, comme s’il avait eu ses deux mains sur le cheval… Il y avait d’une part la logique de ceux qui, dans l’opposition, voulaient faire resurgir le vieux spectre de l’antisémitisme, lequel selon eux logeait au sein même du pouvoir de leurs adversaires. Cette motion semblait d’autant plus payante à leurs yeux qu’elle leur ouvrait du même coup toute grande les portes du financement pour une bonne cause, de la lutte à l’antisémitisme appréhendé, même sans preuves, et celle de leur intention de diviser le pouvoir sur cette question.
D’autre part, il y avait un pouvoir apeuré devant le spectre de ce qui le ferait passer pour antisémite s’il ne cautionnait pas cette motion, pourtant dirigée essentiellement contre lui. Au fond, il n’était pas maître du jeu. La mauvaise foi venait de gagner un cran de plus en devenant institutionnalisée, fautes de règles et de statuts permettant de la laisser à la porte de cette institution se voulant pourtant le siège de la démocratie, et ayant pour principe de base l’égalité devant la loi de chacun de ses citoyens, dont celui essentiel de pouvoir se faire entendre et de se défendre lorsque celui-ci est attaqué et accusé d’avoir commis un crime, un crime d’opinion dans ce cas.
Que tous ceux alors présents à cette mauvaise représentation de la démocratie ne se sentent pas concernés maintenant, voilà une attitude qui relève de la mauvaise foi, celle qui justement était au cœur des initiateurs de cette motion, soit pour des motifs bassement partisans, ceux des partisans de Jean Charest, Momie rusée, soit pour des raisons de règlement de compte entre adversaires, celles de Lucien Bouchard, Robin préféré des banques, et de ses suivants. Au fond, cela sert de révélateur de leurs véritables intentions d’alors. Le principal accusé devrait s’en sentir d’autant plus soulagé puisqu’il a été au fond l’objet d’une de ces manœuvres dont l’histoire politique fait tant de victimes. A contrario, cela ne fait que donner encore plus de lustre et de crédibilité aux luttes qu’il a menées et qu’il mène encore pour faire entendre des droits des citoyens face aux forces occultes qui voudraient bien les ignorer. Il en a lui-même été la victime.
Bonsoir,
Ben oui, passons à autres choses !
Il me semble que c’est du déjà entendu…du PLQ ; et cela dans tous les dossiers ou presque. Faisons oublier le précédent !
Pauvres québécois d’être dirigés par de semblables canadiens-francais (lire canadiens en premier) — qui ne demandent même plus rien (ça fait 8 ans que l’arbre ne produit plus…aucun fruit) — qui déconstruisent planche par planche notre Nation.
Je n’en ferai pas la liste puisque trop honteux.
Qu’en restera-t-il en 2013-14 ?
Pour en reveinir à ces « gens qui sont montés dans le train sans savoir qu’il déraillerait » : donc, ils avaient tous une confiance aveugle dans les deux chefs de la locomotive, non?
Dernièrement, certains passagers sont même redevenus des cochers : le nom de Fournier ne vous dit pas quelques choses ?
Quand il en a remis dernièrement a`L’AN, avez vous remarqué le nombre de plantes qui hochaient de la tête autour de lui : pourtant ils avaient sûrement lu le livre de Gaston Deschêsnes, non ? À moins du contraire, et là ce serait excusable! Eh ben !
JRD
Sainte-Adèle