@ Charles Castonguay
Ceux et celles qui me lisent régulièrement, et depuis longtemps, connaissent mon intérêt marqué pour la question linguistique, l'état de la langue française et la dynamique politique dans lesquels ils s'insrivent… parfois pour le meilleur, mais de plus en souvent pour le pire.
Déjà dans les années 1990, mon mémoire de maîtrise en science politique proposait d'ailleurs une analyse du discours politique des leaders anglo-québécois depuis l'adoption de la Loi 101. Il fut ensuite publié aux Éditions du Boréal sous le titre de «L'invention d'une minorité. Les Anglo-Québécois».
Ce qui nous amène au dernier livre de Charles Castonguay, chercheur émérite et professeur de mathématique et surtout, LE spécialiste au Canada, entre autres choses, en questions d'assimilation et de transferts linguistiques.
Nous avons d'ailleurs toujours eu en commun la recherche de l'«heure juste» sur la question linguistique.
Mais une «heure juste» malheureusement rendue de plus en plus difficile à obtenir et à diffuser dans un contexte où la question linguistique est souvent prise aux piège par les nombreux jeux politiques auxquels se sont livrés, à son dépend, depuis quinze ans, les gouvernements du Québec. Toutes couleurs politiques confondues.
À ce chapitre, le dernier ouvrage de Charles Castonguay, dont j'ai eu l'honneur et le plaisir de signer la préface, fait office d'exception.
Son titre: «Le français dégringole. Relancer notre politique linguistique» – paru aux Éditions du Renouveau québécois – l'annonce déjà clairement.
Cet ouvrage offre une lecture éclairante des principaux enjeux.
Et il le fait, non pas en multipliant les «opinions» et les «anecdotes» – comme on l'entend et le lit trop souvent dès que ce sujet est abordé -, mais en se basant sur des recherches scientifiques solides et un esprit d'analyse tout simplement redoutable.
Bref, voilà un outil essentiel pour mieux comprendre la question linguistique sous toutes ses coutures.
Avertissement: cet ouvrage ne contient aucune trace de langue de bois ou de désinformation.
Le lire, c'est plonger dans des analyses et des données qui sauront alimenter la réflexion et la discussion sur des sujets malheureusement de plus en plus balayés sous le tapis au Québec.
***************************************************
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/315445/charles-castonguay-passe-a-l-attaque
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2011/01/20110125-190706.html
http://www.ssjb.com/contenu/charles-castonguay-relance-le-debat-de-la-langue
Pour écouter l'entrevue de M. Castonguay à l'émission Desautels: http://www.youtube.com/watch?v=VjYgOFBWT5A
***************************************************
@ Photo: Université d'Ottawa
Pourquoi est-ce que notre gouvernement très provincial John James, alias Jean Charest-PLQ, full-fédéraliste, s’énerverait, quand sa clientèle naturelle captive anglophone, augmente avec l’immigration qu’il favorise ?
20 000 personnes quittent l’île de Montréal à chaque année pour s’installer en banlieue, grâce à l’étalement urbain, la plupart des jeunes familles francophones. C’est LA principale cause du déclin des français langue maternelle sur l’île.
Que propose le PQ, grand défenseur du français et de l’identité québécoise pour réduire et enrayer l’étalement urbain ? Rien.
Elle aime mieux forcer la francisation des CEGEPS, forcer la francisation des PMEs. Quand les 500 000 PMEs du Québec auront toutes remplies questionnaires et formulaires, auront toutes été visitées par les inspecteurs , et ça va prendre une vraie armée d’inspecteurs vu le nombre, ça peut prendre 10-15 ans et l’île aura encore perdue de 200 000 à 300 000 habitants au profit de la banlieue et le nombre de français langue maternelle aura encore chuté.
Tant que ce mouvement de fond démographique ne sera pas adressé, toutes les lois linguistiques possibles et imaginables n’auront qu’un effet marginal, coûteront cher à mettre en vigueur et seront invariablement contesté comme tatillonnes et inutiles. Mais ça donne bonne conscience aux nationalistes.
Mais curieuse coïncidence, les contés de banlieue sont devenus des châteaux forts péquistes et bloquistes, alors pas question de freiner leur croissance avec des mesures anti-étalement urbain
M. Nismou, au nom évocateur, qui écrit : « Tant que ce mouvement de fond démographique ne sera pas adressé »
Cette tournure de phrase indique clairement votre fort culture anglophone.
Vous, M. Nismou, comment est-ce que vous vous « adresseriez » à ce problème du déclin du français à Montréal ?
M. Bousquet, ce n’est pas parce qu’on est pas aussi alarmiste que votre gang qu’on est nécessairement imprégné de culture anglophone…
Vous dites « Cette tournure de phrase indique clairement votre fort[sic] culture anglophone ».
Ca veut dire quoi ca? Est-ce que vous lui reprochez d’avoir une forte culture anglophone? Est-ce que vous lui reprochez d’être anglophile?
Est-ce que vous êtes en train de suggérer qu’en bon Québécois on devrait être anglophobe?
——————————–
Cette chronique du Voir sent le réchauffé… On l’a deja abordé, ce sujet-là. Il va y avoir de la bagarre.
C’est une guerre sainte, tout ça…
Je commence à trouver que ça ressemble trop à une démonisation systématique de tout ce qui est à droite, et à une béatification de tout ce qui est gauche souverainiste…
Ca commence à être platte un peu… Toutes ces photos de Charest et de Bouchard grimacant, et celle de nobles souverainistes de gauche, calmes et sereins devant leurs livres, où la main sur le coeur à côté du drapeau. Je ne suis pas naif.
Je trouve que ce n’est plus vraiment du journalisme. Ca commence drôlement à ressembler à de la manipulation… Je trouve que cette chronique commence à sombrer dans une certaine complaisance, une certaine facilité…
Fini pour aujourd’hui.
Le français est en danger au Québec. On assiste à un ethnocide ou génocide culturel en gestation, gracieuseté du gouvdernement libéral.
Il est grand temps que les francophones du Québec se concertent pour chasser M. Charest du pouvoir. Ce dernier n’a été élu que grâce à l’appui quasi unanime des anglophones et allophones anglicisés combiné à la division des francophones. M. Charest ne représente pas la majorité des Québécois.
Il est suicidaire pour les francophones et pour les souverainistes de diviser leurs votes. Sinon la division des francophones mènera inéluctablement à leur minorisation, comme on l’a vu aux dernières élections générales, où même JOHN JAMES CHAREST AURAIT ÉTÉ DÉFAIT DANS SON COMTÉ n’eussent été les votes que Québec solidaire a détournés du Parti québécois.
Aux prochaines élections, il suffira d’un peu de cohésion chez les francophones pour envoyer M. Charest aux oubliettes. Il a assez nui au français.
M. Bertrand, je voulais mettre à l’épreuve M. Nismou, un anonyme, pour voir s’il comprenant la différence entre le masculin et le féminin. Un comique, par son nom fabriqué, quand on le prononce rapidement. Si nous voulons faire des corrections, le c de grimaçant prend une cédille.
Avant de placer un individu dans un gang, faut faire attention. Il y a du bon et du moins bon de tous les côtés. Nous ne sommes pas des ennemis mais de simples adversaires qui possèdent la double nationalité québécoise et canadienne depuis le 27 novembre 2006, la Chambre des communes du Parlement du Canada a voté pour:
«Que cette Chambre reconnaisse que les Québécois forment une nation au sein d’un Canada uni. » En anglais: «[…] That the Québécois form a nation within a united Canada. Ça nous accordait automatiquement une double nationalité : québécoise et canadienne.
Cette discussion, pour avoir de la crédibilité, doit pouvoir emprunter les concepts et la problématique de cet auteur, Charles Castonguay, dont la réputation n’est plus à faire. Pour ma part, j’ai lu deux de ses ouvrages donnés en référence, de même que celui de notre chroniqueuse qu’elle mentionne.
Les constats qui s’en dégagent vont bien au-delà de la myopie intéressée d’un banlieusard d’une quelconque cité. Ils concernent l’ensemble des transferts linguistiques entre le français et l’anglais, qui ne sont évidemment pas à sens unique, mais dont le solde net, à l’exclusion du solde migratoire, montre les avantages indubitables de l’anglais sur le français, au Canada comme maintenant au Québec.
D’ailleurs, compte tenu de l’Histoire du Québec, de son statut de minoritaire au sein d’un ensemble dont les principaux leviers de l’État sont aux mains d’une majorité se définissant comme anglophone, comment s’en étonner. Le nieront avec d’autant plus de vigueur ceux à qui cette tendance profite, ceux à qui elle indiffère parce que déjà installés dans la partie gagnante de ces transferts, ou encore ceux qui feront profession intéressée de la nier pour camoufler ces résultats, négatifs pour elle, à la population francophone majoritaire.
Par ailleurs, les études de Castonguay montrent que la relative stabilité de la proportion du français au Québec lui vient en fait du solde migratoire du Québec qui puise une bonne part de ses immigrants dans les bassins francophones du monde. Sans cela, l’attraction de l’anglais étant mise à nu, lequel d’ailleurs finira par attaquer lui aussi ce bassin de francophones récemment débarqués, le français apparaît comme mis à mal et en régression constante.
Qui plus est, ces constats de béton ne sont pas l’œuvre de quelqu’un ayant inventé ses données dans les arcanes d’un pouvoir biaisé en faveur du français. Elles le sont de cet honorable service de statistiques qu’est Statistique Canada, du questionnaire long de cet organisme. On comprend vite alors pourquoi ce gouvernement, qui se prétend si près des Québécois, en a récemment fait disparaître la version longue.
Mais comme si ces constats n’étaient pas déjà suffisamment lourd de conséquences pour les Québécois, Castonguay critique, avec raison d’ailleurs, la formulation des questions du questionnaire long concernant la langue maternelle, laquelle la définit comme étant la première langue parlée et encore comprise. Il remarque que cette formulation cache le phénomène, pourtant courant au Canada, de francophones qui ont perdu leur langue au fil du temps et qui se définissent maintenant comme des anglophones. Combien avons-nous d’exemples de ces patronymes bien français et dont les locuteurs ne parlent plus un seul mot de français.
Si ce biais du questionnaire n’existait pas, les transferts linguistiques vers l’anglais montreraient un solde net encore plus néfaste pour le français.
Merci de répondre pour moi M. Bertrand car je ne savais pas trop quoi dire à M. Bousquet.
Si j’ai commis une bévue avec une mauvaise tournure de phrase, suis-je coupable d’une faute grave, suis-je passible d’ une sanction, est-ce que mes opinions ne valent rien ? Devrions-nous rayer des blogues tous les commentaires contenant des fautes, si oui , il n’en restera pas beaucoup.
Je parle et écris couramment trois langues, de temps en temps en écrivant trop vite, je fais des erreurs.
Moi aussi j’en ai vraiment assez de cette complaisance et surtout de la fâcheuse habitude qu’ont de nombreux nationalistes de gauche qui consiste à diaboliser l’adversaire toujours sur un ton quelque peu condescendant imbu d’une supériorité morale.
Remarquez que M. Bousquet ne commente aucunement mes arguments sur l’étalement urbain mais trouve qu’une tournure de phrase pourrait, si elle venait d’un anglophone ou même d’un anglophile, rendre le commentaire irrecevable.
Le dialogue est impossible avec ce genre d’attitude, ils n’auront qu’à débattre entre eux en se faisant croire que le Grand Soir s’en vient.
Je suppose que c’est correct comme ça, tout le monde a droit à son opinion, mais c’est la goutte qui a fait déborder le vase.
Adios amigos
La Cour suprême du ROC répond à M Castonguay: CAUSE TOUJOURS MON LAPIN ! Seule la souveraineté pourra rendre les règles claires et obligatoires relativement à la langue commune d’usage au Québec; le français, dans les villes, banlieues, campagnes, villages, au travail, sur l’eau et sous l’eau, sur terre et sous terre, dans les airs…est-ce assez clair ?
M. Nismou, écrire que vous avez un penchant anglophone n’est pas vous diaboliser à moins que vous le pensiez vraiment.
Vous faites mention de l’étalement urbain mais, comme solution, vous ne suggérez rien.
J’espère ne pas être la cause de votre : adios amigos, vu que je vous apprécie avec votre penchant.
Excellents commentaires de M. Marc Audet, félicitations pour la clarté de votre exposé ! Les francophones ont pris, depuis les efforts du PQ, beaucoup plus de place dans l’économie du Québec mais c’est encore minoritaire, ce qui favorise encore l’anglais même avec le français, langue de travail pour les entreprises québécoises de 50 employés et plus.
M. Gascon a raison pour le français qui ne sera pas en sécurité au Québec avec les jugements penchants de notre Cour suprême, elle aussi, à moins d’échanger notre signature sur la Constitution canadienne avec notre droit exclusif sur la langue et notre culture…genre.
À la fin de mon commentaire précédent, il aurait été préférable d’écrire : contre notre droit à la place de : avec notre droit…je crois.
< < Mais une «heure juste» malheureusement rendue de plus en plus difficile à obtenir et à diffuser dans un contexte où la question linguistique est souvent prise aux piège par les nombreux jeux politiques auxquels se sont livrés, à son dépend, depuis quinze ans, les gouvernements du Québec. Toutes couleurs politiques confondues. >>
N’oubliez pas d’ajouter Statistique Canada qui a fait des efforts constants pour noyer le poisson en changeant le formulaire, recensement après recensement, afin de rendre plus difficile les études de M. Castonguay, bête noire du gouverment fédéral, tout parti au pouvoir confondu.
Pour ce qui est de la fuite hors Montréal, il y a une solution que la Nouvelle-Ecosse pratique depuis un certain temps. Il s’agit de la taxe municipale. En Nouvelle-Ecosse, les taxes municipales ne sont pas basées sur la valeur de la maison. A l’émission La Facture, il y a un an ou deux, on avait abordé la question et on avait donné le modèle de la Nouvelle-Ecosse comme solution équitable. Peu importent les fluctuations du marché, les propriétaires ne se voyaient pas contraints de vendre leur maison car la taxe municipale était basé sur quelque chose d’immuable ou qui fluctuait peu au cours du temps. Si on adoptait cette solution humaine, non mercantile, il y aurait moins de désertion de l’île.
Evidemment, le marché immobilier rend l’achat d’une maison hors de portée des petits épargants, des gagnent petits. Il faudrait < < adresser >> 🙂 ce problème. Faut bien rire un peu.
Cordialement
Merci M. Bousquet pour votre appréciation. Je suggère à tous nos lecteurs sur le Voir de prendre un peu de leur temps pour lire les ouvrages dont notre chroniqueuse donne la liste, se faisant ainsi la porte parole d’un journalisme qui refuse d’emprunter les biais systémiques que la grande presse, dominée par des intérêts qui s’accommodent fort mal des constats révélés par ces études, passe tout simplement sous silence, quand elle ne se fait pas la porte parole des intérêts que ces constats dérangent.
C.Castonguay pose la question, doit t’on s’excuser d’être francophone?
D’être Québécois, non!
Le Québec c’est la Nouvelle France, cela devrait être clair.
Le commentaire de Marc Audet tout comme les observations minimes de M.Castonguay connu par les liens qui disent peu sur son livre permettent de comprendre que le français comme langue d’usage courant se maintient à peine au Québec par la masse historique de francophones de souche, par une moitié incertaine de jeunes allophones assimilés au français et par l’apport d’immigrants francophones et de leurs enfants. Ayant lu des articles de M.Castonguay dans le passé, celui ci semble regarder tous les aspects dont la fréquentation des cégeps anglais par les non anglophones, la faiblesse à Montréal du français comme langue de travail. La bilinguisation des services téléphoniques partout au Québec prouvant que le français n’est pas langue commune au Québec.
Le refus des élites francophones fédéralistes de reconnaître que le Canada précarise le français au Québec même les rendra complices d’un futur ethnocide devant l’histoire.
Quant au PQ d’aujourd’hui, il devra prouver qu’il a rompu avec la -mauvaise conscience- à la Lucien Bouchard qui l’a dénationalisé de Bouchard à Boisclair. Pauline Marois, on espère que…