Exclusif: la compagnie albertaine Talisman Energy Inc. s'occupera de la rémunération de Lucien Bouchard lorsqu'il prendra la tête de l'Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ) le 21 février prochain.
Talisman est une compagnie pétrolière et gazière dont le siège social est à Calgary.
En entrevue téléphonique cet après-midi, le directeur général de l'APGQ, monsieur Stéphane Gosselin, confirmait que le C.A. de l'APGQ ne paierait pas de salaire à M. Bouchard, me précisant toutefois que pour sa rémunération, ce dernier avait une «entente» avec Talisman Energy Inc., dont les détails ne seraient pas connus par les membres du C.A. de l'APGQ.
Rejoint ensuite par téléphone, un porte-parole de Talisman à Montréal, moinsieur Stéphane Perreault, confirmait l'existence de cette entente tout en ajoutant que Talisman avait également proposé la candidature de M. Bouchard au C.A de l'APGQ.
Il confirmait l'existence d'une entente entre Talisman et le cabinet d'avocats Davies Ward Phillips & Vineberg pour retenir les services de M. Bouchard. Le porte-parole de Talisman, dont la maison mère est à Calgary, ajoutait ne pas en connaître les détails précis.
Bref, d'aucuns seront tentés de penser qu'une pétrolière vient de s'offrir les services d'un ancien premier ministre comme principale voix de cette industrie au Québec.
Quant à ceux qui espéraient voir ce dernier prôner le dialogue ou, pour reprendre les termes mêmes de M. Bouchard – qu'il remplirait son mandat «dans la conciliation des préoccupations et des enjeux de toutes les parties intéressées, mais surtout avec la certitude de devoir travailler dans le meilleur intérêt de notre collectivité» -, peut-être verront-ils aussi que les intérêts défendus ici en premier lieu risquent d'être surtout ceux de l'industrie du gaz de schiste.
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Rappelons qu'à l'instar de M. Bouchard, le président sortant de l'APGQ, monsieur André Caillé, ne recevait aucune rémunération du C.A, mais qu'il avait une entente connue avec la companie Junex selon laquelle il obtenait des actions privilégiées.
Rappelons aussi que Le Devoir rapportait ce matin que Talisman, après avoir eu cet hiver une fuite importante dans son puits à Leclercville, que le «ministère de l'Environnement de la Pennsylvanie a invité hier la société Talisman à mettre fin à toute activité de fracturation hydraulique dans cet État jusqu'à ce qu'elle ait élucidé les causes de la fuite de gaz et de liquides de fracturation survenue à son puits de Tioga le 17 janvier.
Mais cette société d'exploration gazière pouvait se consoler hier après avoir été publiquement félicitée par le Regroupement pour la responsabilité sociale des entreprises (RRSE) et Bâtirente pour «l'inclusion de la notion de consentement libre, préalable et éclairé» dans sa nouvelle politique encadrant ses relations avec les communautés. Le RRSE regroupe plusieurs communautés religieuses qui investissent des sommes importantes. Bâtirente est le système de retraite de plusieurs dizaines de milliers de travailleurs syndiqués à la CSN. Aucun des deux organismes n'a voulu révéler l'importance de ses placements dans Talisman.»
Rappelons également que Daniel Gagnier, un ancien chef de cabinet du premier ministre Charest, fut aussi recruté par Talisman l'automne dernier, mais pas en tant que lobbyiste:
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2010/11/15/012-talisman-recrute-gagnier.shtml
Lucien Bouchard devra s’enregistrer comme lobbyiste avant, ne l’oublions pas. Ce qui ne devrait pas présenté de problèmes, Jean Charest ne nomme pas seulement des juges à la bonne place….
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/298474/jean-d-amour-promu-dans-la-controverse
Donc, Talisman Energy Inc. paiera Lucien Bouchard. On nous fera croire par la suite que M. Bouchard défendra tous les Québécois dans cette aventure de l’exploitation du gaz de schiste. Difficile à croire, n’est-ce pas.
Extraits du communiqué de L.Bouchard.
Ennuyeux à lire? oui! Néanmoins ce qu’il faut tirer de ce discours comme doutes.
” Je vois la découverte au Québec de volumes importants de gaz naturel comme un atout très important pour notre développement économique et le financement des missions de notre État.”
“En même temps, je suis tout à fait conscient de la nécessité de procéder à ce développement dans le plein respect d’exigences exemplaires du point de vue de l’environnement, de la sécurité publique, de la transparence et de l’acceptabilité sociale.”
“S’impose également la nécessité de faire de ce développement une contribution réelle à l’enrichissement public et non pas seulement privé.”
“J’entends donc remplir mon mandat dans la conciliation des préoccupations et des enjeux de toutes les parties intéressées, mais surtout avec la certitude de devoir travailler dans le meilleur intérêt de notre collectivité.”
Voilà un président de lobby gazier qui joue au premier ministre et qui dans son communiqué use d’un NOUS de contrefaçon, étant donné qu’il représente un lobby privé non le bien public.
Si les Québécois sont lucides socialement et non comme Lucien, ils diront NON, NON et NON davantage au gaz de schiste parce que la manipulation politique c’est non assimilable.
Un moratoire par le gouvernement du Quebec liberal Party? Seulement si les Québécois sortent par milliers dans la rue. Lucien lucide le dollar n’est pas là pour rien.
http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=22667
Manifestement Monsieur le Lucide Bouchard
s’est peu informé et a peu lu les conséquences
de l’exploitation énergétique fossile effrénée
sur la vie quotidienne de citoyens ayant vu
leur santé se détériorer par leur eau contaminée,
leur propriété dévaluée et leurs recours en justice
quasi inexistants.
Ligne suggérée à M. Bouchard aux Québécois sceptiques qui seront aisni…confondus : « Comme en Alberta, un p’tit peu plus de pollution pour payer beaucoup moins d’impôt, le schiste, voilà LA solution à nos maux ! »
L’ancien messie, jadis appelé par les péquistes pour remettre le parti sur les rails, ne fait même pas la différence entre les intérêts privés et le bien commun, entre la logique du profit et la logique du service public, la logique de l’intérêt «sociétal». C’est désolant!
Mais enfin qui donc va m’expliquer pourquoi les péquistes et les libéraux du Québec ont, à une certaine époque, fait appel à des conservateurs «ottawins» et «fédéraleux» pour leur apporter la rédemption, pour les rédimer? Cela est d’autant plus désolant que le chef du troisième parti était alors un conservateur, Mario-le-gamin-indécrottable, le pitoyable petit «gavroche».
Les propos de Lucien (le frère de l’autre Bouchard Brother) me font penser à cette réflexion d’Albert Brie:
***«Tant qu’on ne maîtrise pas l’art de répondre à côté de la question, on doit se garder de faire de la politique».***
Ne nous trompons pas: comme d’autres l’ont déjà affirmé (je pense à Pierre Bouchard), Lucien le narcissique fait plus que jamais de la politique, de manière chafouine et sournoise. Le voici redevenu putativement premier ministre du Québec, avec l’appui de Jean Charest.
Nos politiciens, avoués ou clandestins comme Lucien, vont donner raison à Albert Camus qui affirmait:
***«La société politique contemporaine: une machine à désespérer les hommes».***
À qui pouvons-nous donc faire confiance? Grosse question!
JSB
Où sont donc ceux qui affirmaient que l’industrie du gaz de schiste était 100 % québécoise. Que toutes les compagnies exploratrices étaient propriétés de Québécois et demeureraient ad vitam aeternam québécoises.
On apprend aujourd’hui que les grands patrons sont à Calgary. On nous aurait menti encore une fois? Ah! ben. Ça alors.
Lobby Lucide Bouchard retournerait-il l’ascenseur à JJ Charest pour le remercier de de ne pas avoir plié à la demande unanime des Québécois d’une enquête publique sur l’industrie de la corruption ? Lucidement la question se pose.
Je n’ai jamais cru que l’avocat des hôpitaux saguenéens, qui contribuait à ruiner les familles des malades, travaillerait bénévolement pour brader une autre richesse du peuple québécois (rappelons-nous son désir de privatiser Hydro-Québec)… Qu’il le fasse au profit d’une compagnie albertaine ne me surprend nullement.
Lorsque Lucien Bouchard a un mandat il le mène avec rigueur et ténacité.
Talisman Energy a choisi Lucien Bouchard et nous devrons vivre avec ses opinions .
On apelle ça de la dictature et de la manipulation à mon avis.
Je n’en reviens pas de voir un ex-premier ministre du Québec s’enrôler pour défendre une compagnie albertaine contre les méchants citoyens québécois! Ceux, de nos anciens premiers ministres, qui sont enterrés, doivent se retourner dans leur tombe!
Quel manque de jugement!
Pour mieux comprendre les liens entre Lucien Bouchard et l’industrie du Gaz au Québec.
SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE D’INITIATIVE PÉTROLIÈRE (SOQUIP)
Triste histoire d’une société d’État dissoute dans l’idéologie corrosive du néolibéralisme
30 novembre 2010
par Jacques B. Gélinas
Où est passée la SOQUIP, cette société d’État, créée dans la foulée du Maîtres chez nous ? SOQUIPavait reçu le mandat de prendre le leadership de l’exploration des hydrocarbures cachés dans le sous-sol québécois. Ne devrait-elle pas, aujourd’hui, jouer un rôle déterminant dans les graves décisions concernant l’exploitation de ces ressources, notamment les gaz de schiste ?
Ne la cherchez pas, elle a disparu. Voici, à grands traits, la triste histoire de cette société aujourd’hui dissoute dans l’idéologie corrosive du néolibéralisme.
SOQUIP a été mise en place, le 29 novembre 1969, sous les règnes de Daniel Johnson père et de Jean-Jacques Bertrand, son éphémère successeur. Ces deux premiers ministres avaient pris le relais de ce formidable mouvement de réappropriation enclenché par René Lévesque et Jean Lesage avec la nationalisation de l’hydroélectricité, en 1963, puis la création de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), en 1965.
On croyait alors que si notre sous-sol recelait des hydrocarbures, une telle ressource énergétique devait servir, tout comme l’hydroélectricité, au développement de toute la nation, plutôt qu’à l’enrichissement des compagnies privées. C’est ainsi que peu, de temps après sa création SOQUIP, rachète les droits d’exploration que détient la multinationale Shell dans les basses terres du Saint-Laurent et le contrefort des Appalaches. Les permis d’exploration que possédait déjà Hydro-Québec sont aussi transférés à SOQUIP.
Dans la première décennie de son existence, SOQUIP réalise des études géophysiques, accumule d’importantes données et de l’expertise. En 1980, les découvertes s’avérant peu prometteuses, le premier gouvernement du Parti québécois élargit sa mission initiale pour lui permettre d’investir, non seulement dans l’exploration et la prospection, mais aussi dans la production, la distribution et la commercialisation d’hydrocarbures. En 1981,SOQUIP et la CDPQ acquièrent une partie importante des actions des deux principales distributrices de gaz naturel au Québec : Gaz métropolitain, alors filiale d’une compagnie ontarienne, la Northern and Central Gaz Company et Gaz Inter-Cité. SOQUIP regroupe ces deux compagnies pour faire de Gaz métropolitain une entreprise gazière d’envergure nationale. En 1984, elle achète Sundance Oil Company qui devient sa filiale à part entière aux États-Unis.
En 1986, SOQUIP participe à des projet importants sur la scène canadienne, par le truchement de Soligaz, un consortium, dont elle possède 50% des actions, composé de Gaz métropolitain, Alberta Natural Gaz et du groupe SNC. La même année, elle crée, en partenariat avec la CDPQ, la société Noverco dans le but de réaliser l’acquisition complète de Gaz Métropolitain. André Caillé est nommé président de Noverco. SOQUIP devient ainsi, dans les années 1990, une entreprise qui contrôle la distribution et la commercialisation du gaz naturel au Québec.
Mais voici qu’à partir de 1996, tout va changer. Cette année-là, André Caillé passe de pdg de Noverco à pdg d’Hydro-Québec. Et Lucien Bouchard, ci-devant ministre conservateur à Ottawa, devient premier ministre du Québec. Selon une nouvelle stratégie concoctée par Caillé et endossée par Bouchard, l’avenir énergétique du Québec passe désormais par le gaz naturel plutôt que par l’hydroélectricité et l’éolien. Hydro-Québec doit donc se lancer dans l’exploration et la distribution du gaz naturel. Cela se fera aux dépens de SOQUIP qui se voit forcée de vendre à Hydro-Québec une partie importante de sa participation dans Noverco, et donc dans Gaz métropolitain.
En 1997, Hydro-Québec s’allie à IPL Energy Alberta pour prendre le contrôle complet de Noverco, société mère de Gaz Métropolitain. C’est le début de la fin pour SOQUIP. Pour la remplacer complètement, Hydro-Québec crée la division « HQ Pétrole et Gaz ».
De son côté, le gouvernement Bouchard décide, en 1998, de neutraliser définitivement SOQUIP, en la plaçant sous la tutelle de la Société générale de financement (SGF), dont elle devient une des 12 filiales. SOQUIPconservera son Conseil d’administration, mais perdra son identité et ses moyens d’action. Ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’elle ne disparaisse complètement de l’organigramme de la SGF.
« Il ne reste plus rien de SOQUIP »
SOQUIP a été désactivée en douce depuis au moins six ans. Dans le journal des débats du 9 novembre 2010, on apprend de la bouche de Pierre Shedleur, pdg de la SGF, que SOQUIP a été dissoute. C’était à la Commission des Finances publique sur la Loi 123 portant sur la fusion de la SGF et Investissement Québec. Le député de Rousseau, Nicolas Marceau, demande à M. Shedleur si la SGF, par le biais de SOQUIP, aurait fait de l’exploration dans le Golfe Saint-Laurent. À cette question, M. Shedleur répond : « Il ne reste plus rien de SOQUIP à la SGF actuellement. Quand je suis arrivé [en décembre 2004], ça n’existait plus. […] C’est une coquille juridique. On a la coquille juridique, mais SOQUIP, qui avait des fonctions particulières à une certaine époque, moi, quand je suis arrivé ça n’existait plus. »
La coquille juridique subsiste. Comme si le gouvernement Charest n’avait pas le courage de démanteler officiellement, par une loi, cette institution de la Révolution tranquille. La riche banque de données de SOQUIP a été transférée au ministère des Ressources naturelles et de la Faune qui s’est empressé de mettre ces précieux renseignements à la disposition de l’entreprise privée. Une expertise dans laquelle l’État québécois et nos universités ont investi des sommes considérables. Tout ce bouleversement s’est fait en catimini, à l’insu du grand public et des médias.
Autre virage à 180° d’Hydro-Québec
En 2007, André Caillé quitte Hydro-Québec laquelle procède aussitôt, avec la complicité de son nouveau pdg, Thierry Vandal, à un virage à 180° en sens inverse. Paradoxalement, Hydro-Québec ne veut plus rien savoir de gaz naturel. Elle se départit des parts que « HQ Pétrole et Gaz » détient dans Gaz Métropolitain devenu Gaz Métro. Elle cède gratuitement, dit-on, ou en tout cas dans des circonstances et des conditions nébuleuses, tous ses droits d’exploration et d’exploitation à trois sociétés privées : Petrolia, Gastem et Junex. Des entreprises apparemment québécoises, mais totalement sous contrôle étranger.
La clé de ce paradoxe, la voici. En quittant son poste à la société d’État, l’ex-pdg d’Hydro-Québec et de Noverco s’est lancé dans la business du gaz naturel. André Caillé est maintenant conseiller senior en stratégie chez Junex et membre de son conseil d’administration. Le premier président de l’Association pétrolière et gazière du Québec, fondée en avril 2009, c’est lui. Il semble que son but soit désormais de livrer tout entier à l’entreprise privée ce bien collectif.
Reviens, René, ils veulent nous déposséder !
On pourrait croire qu’un appel à un nouveau « Maîtres chez nous » est une nostalgie d’une époque révolue, l’époque de René Lévesque et de Jean Lesage. Ce n’est pas ce que pense l’éditorialiste en chef de La Presse, dans son texte de samedi dernier, le 27 novembre, intitulé : « Le Lévesque de Terre-Neuve ». Selon André Pratte, celui qui a repris le flambeau de René Lévesque, c’est Danny Williams, le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador. « Le slogan de M. Lévesque était « Maîtres chez nous ». Celui de M. Williams : « Maîtres de notre destinée ».
Danny Williams s’est battu contre les compagnies pétrolières en achetant, contre leur gré, 51% de leurs parts dans l’exploitation des hydrocarbures en mer. Il s’est battu contre le gouvernement fédéral en exigeant sa juste part des ressources énergétiques offshore. Quand la papetière AbitibiBowater a voulu fermer ses portes, en mettant cavalièrement à la rue ses travailleurs, après s’être copieusement servi dans les forêts de Terre-Neuve, Danny Williams, défiant l’ALÉNA et l’OMC, a exproprié la multinationale.
Pratte écrit : « Danny Williams a été pour les Terre-Neuviens ce que René Lévesque a été pour nous ». Ces deux chefs d’État ont redonné à leur peuple, non seulement un bien collectif, mais « une confiance et une fierté nouvelles ». L’éditorialiste termine en citant la belle phrase du premier ministre terre-neuvien : « Nous pouvons maintenant faire nos choix selon nos propres intérêts ». Et Pratte de conclure : « À quand le jour où un premier ministre du Québec pourra dire la même chose ? »
Jacques B. Gélinas Le 29 novembre 2010
Si le monde arabe est capable de se soulever pour se débarrasser des parasites qui l’exploitent depuis trop longtemps, pourquoi ne pouvons-nous pas nous lever nous aussi pour régler leur cas à ces prédateurs qui nous affligent ?
Serge Grenier