En attendant le rapport du BAPE (*), la liste des voix réclamant un moratoire sur l'exploration du gaz de schiste ne cesse de s'allonger.
(*) Le gouvernement Charest a reçu le rapport le 28 février dernier, mais dispose d'un maximum de 60 jours pour le rendre public.
La plus récente initiative est celle du regroupement Maîtres chez nous au 21e siècle (MCN-21), mis sur pied par l'écologiste Daniel Breton.
Jeudi dernier, ce nouveau regroupement tenait une conférence de presse où, si je puis dire, il réclamait surtout que les Québécois cessent d'être traités en simples locataires de leurs propres ressources naturelles: http://www.ledevoir.com/politique/quebec/318046/70-personnalites-denoncent-la-strategie-energetique-du-gouvernement-charest
Parmi la liste des 70 signataires, à noter: le nom de Thomas Mulcair, le très populaire député du NPD (et son possible prochain chef, qui sait?), mais également, un ancien ministre de l'Environnement de Jean Charest, dont les désaccords avec ce dernier sur certains dossiers «chauds» auraient, comme par hasard, mené à l'époque à sa démission.
Soit dit en passant, sur le sujet du gaz de schiste, cette entrevue entendue à l'émission «Les années lumières» de la Première chaîne, est particulièrement éclairante quant à ses enjeux scientifiques… mais également, politiques. À écouter, vraiment…
Vous y entendrez:
Luc-Alain Giraldeau, vice-doyen à la recherche de la Faculté des sciences, UQAM; Emmanuel Raufflet, responsable du diplôme d'études supérieures spécialisées en gestion et développement durable de l'École des hautes études commerciales, U de M; Lucie Sauvé, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en éducation relative à l'environnement de l'Institut des sciences de l'environnement, UQAM |
*********************************************************
Un nouveau «front» politique
De toute évidence, la question de l'exploration et de l'exploitation des ressouces naturelles, données pour ainsi dire en «cadeau» à l'entreprise privée, qu'elle soit d'ici ou d'ailleurs, est en voie de devenir le nouveau «front» politique qui s'ouvre au Québec.
Un dossier, en effet, crucial.
Et, parlant de «front» politique, est-ce mon imagination ou pendant que le gouvernement Charest multiplie les annonces, les milliards en routes et les millions pour les aìnés, le «dossier» des 5 «C» – collusion, corruption, construction, collecte de fonds, copinage – semble prendre tout à coup moins de place dans l'actualité politique…
************************************************************
Addendum: Sauf, peut-être ici: «La Société Radio-Canada compte faire entendre plusieurs personnalités publiques au procès qui l'opposera à l'entrepreneur Tony Accurso. Parmi elles, le maire de Montréal, Gérald Tremblay, le président de la FTQ, Michel Arsenault, et l'ex-ministre canadien du Revenu, Jean-Pierre Blackburn. Au total, une quarantaine de personnes pourraient être interrogées au procès à la demande de Radio-Canada, selon la liste produite en cour.»
Si cela s'avérait, ce serait là presque une «mini» commission d'enquête en soi….
« Et, parlant de «front» politique, est-ce mon imagination ou pendant que le gouvernement Charest multiplie les annonces, les milliards en routes et les millions pour les aìnés, le «dossier» des 5 «C» – collusion, corruption, construction, collecte de fonds, copinage – semble prendre tout à coup moins de place dans l’actualité politique… » Mne Legault.
En effet, Jean Charest est pareil comme Yves Corbeil, le spécialiste de la margarine et de Loto-Québec à TVA. Opération charme avec notre argent bien entendu, la caisse bien pleine du parti libéral sert à quoi au juste, je vous le demande?
http://www.youtube.com/watch?v=D6Z1jUd6a_0
@ Sauf, peut-être ici: «La Société Radio-Canada compte faire entendre plusieurs personnalités publiques au procès qui l’opposera à l’entrepreneur Tony Accurso. Parmi elles, le maire de Montréal, Gérald Tremblay, le président de la FTQ, Michel Arsenault, et l’ex-ministre canadien du Revenu, Jean-Pierre Blackburn. Au total, une quarantaine de personnes pourraient être interrogées au procès à la demande de Radio-Canada, selon la liste produite en cour.»
Extrait de: http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/201103/04/01-4376361-tony-accurso-contre-radio-canada-un-defile-de-personnalites-a-la-barre.php
Si cela s’avérait, ce serait presque une «mini» commission d’enquête en soi….
Ce procès sera un important test de notre démocratie. Si tous les appelés à témoigner se présentent et n’ont pas de trous de mémoires, plusieurs chats auront la chance de sortir du sac et nous verrons enfin plus clair dans toutes ces embrouilles.
Pour le Maire Tremblay, le témoignage sera rapide et insignifiant : j’ai rien vu, je n’ai rien su, on ne m’a rien dit.
Pour les autres, tous les espoirs sont permis, si on a encore une bonne dose de naïveté.
Je demeure septique mais néanmoins optimiste. Je ne suis pas totalement désabusé, mais pas loin.
Si M. Charest pense nous endormir en cachant le Rapport du BAPE pendant deux mois, il se trompe. Son réveil sera brutal.
On en a marre du bradage de nos ressources naturelles: éolien, gaz et pétrole, et même hydrauliques …
… un détournement médiatique hypocrite et scandaleux !
Recycler de vieilles promesses bonifiées. Présenter les par une ministre* , toute en sourire, auprès d’une clientèle qu’il l’aime. Et ce, le jour même de l’annonce du plus grand regroupement de forces vives issue tant de la communauté scientifique que de citoyens réunis afin de dénoncer les risques reliés à la lapidation de nos ressources naturelles.
Petit calcul, qui vote ? Les plus concernées, les plus sensibles et les plus fragiles… évidemment les « Z’ainés », leurs proches ou « boomers » aidants naturels qui constituent l’autre gros potentiel émergent. Qui retiendra les milliards de promesses étalées sur bien des années; au-delà des deux années de l’actuel régime Charest? Qui va regarder l’engagement réel sur une base annuelle et en prenant en compte les coupures récentes ? Qui va se donner la peine de dégonfler la « ballounne »?
Souhaitons nous que quelques uns seront du nombre des personnes qui étaient, comme moi, lancement de l’ultimatum des gens rassemblées autour du mouvement de Daniel Breton ou au moins ceux qui suivent ou travaillent ces dossiers plus efficacement que n’importe laquelle de ces agences d’efficacité énergétique.
Clownesque…!
*En référence ici aux résultats d’un sondage publié dans les grands journaux où l’on classe les ministres, ainsi que leurs portefeuilles, par rapport aux plus reconnus parmi la population en général. Oh surprise, il sont issues principalement de la colonie artistique ou parmi les plus médiatisées, par exemple, Pierre Curzi et Marguerite Blais ou même la ministre Normandeau.
En attendant le rapport du BAPE, le collectif de scientifiques constituera une vigile. C’est une bien bonne nouvelle pour nous, et une mauvaise pour le tandem Charest/Bouchard.
Concernant mon dernier commentaire, il s’agit bien plutôt de dilapidation et non de lapidation de nos ressources naturelles. Bien sur, la lapidation est destinée au monteur du texte i.e. son auteur, lorsqu’il y a faute…
Désolé
@ Ce matin, 8 mars, on apprend que le gouvernement rendra le rapport public aujourd’hui, à 16h00…
Ouf! Le bon sens a prévalu. On respire.
Tout espoir n’est pas perdu. Nous avons eu raison de gueuler.
Vivre nous autres! 🙂
Le rapport du BAPE, nous le connaissons déjà.
En l’état de son mandat, ce rapport ne pouvait que refléter les limites des possibilités de la contribution des ingénieurs et géologues: (principalement, en termes de ne pas exposer la société au-delà des risques qu’elle a accepté d’assumer).
Dire que la transparence ce n’est pas qu’une obligation morale, mais l’une des normes à respecter pour la compréhension des processus et la maîtrise de leur mise en œuvre, cela tout le monde le savait déjà.
Dire que tout les actes devront être entrepris avec une éthique rigoureuse, dans le cadre des lois et des réglementations actuellement en vigueur, c’est peut-être cela rêver à avoir un pays.
(En fait, il y a beaucoup de ces actes là, que lois et réglementations peuvent permettre, mais que le code de déontologie des ingénieurs et/ou des géologues interdit – en BC c’est le même code, APEG oblige).
Dire qu’il faudra améliorer ces lois et pouvoir appliquer les réglementations établies en conséquence, c’est aussi admettre que les besoins de la société ont pris un peu d’avance sur les capacités de la technologie à pouvoir les satisfaire.
Dire qu’il s’agit de soutenir le développement durable, en stimulant la régression de ressource non renouvelable aux moments ou c’est encore le moins nécessaire, c’est gérer dans une perspective étroite, où absence de défaillances est confondue avec absence de risques, et irresponsabilité devient presque vertu.
Elle semble passée de mode la protection du public.
Au États-Unis, les représentants de l’industrie s’opposent catégoriquement à ne pas exempter l’impact de leurs méthodes d’exploitation à la loi sur la préservation de l’air et de l’eau, (tel que pré-requis aussi par Diana DeGette, qui représente le district de Denver à la Chambre des représentants des États-Unis).
Elle est où la logique, je ne la vois pas nulle part, serait-elle restée dans un lointain pays?
Finalement le BAPE admet qu’il ne sait pas de quoi il parle.
Shale ce n’est pas ce terme savant, à l’usage des scientifiques et des experts! Shale c’est le terme en anglais.
En fait, il s’agit d’un schiste composé principalement d’argile et qui contiens certains éléments radioactifs tels le radium ou le thorium.
«Pour l’instant il est impossible de préciser la probabilité qu’une fuite se produise (éventuellement une fuite des substances radioactives contenues dans le schiste, tel le radium ou le thorium)». «Il n’y a pas de données scientifiques suffisantes sur lesquelles les experts pourraient se baser pour affirmer qu’il n’y aura pas de problèmes» – Michel Boufadel, PhD, Professional Engineer, spécialiste de l’hydrogéologie à l’université Temple de Philadelphie.
Même si les ingénieurs ont obtenu l’évaluation environnementale stratégique telle que l’OIQ l’avait demandé, cela ne garanti pas la faisabilité du projet d’exploitation.
Les problèmes d’ingénieries n’ont pas forcément de solution idéale.
Nous avons l’obligation de savoir constamment ce que nous faisons, d’évaluer les risques et de rapporter les problèmes.
”En Amérique du nord, les techniques utilisées se sont avérées dangereuses pour l’environnement et destructrices (pour la nappe phréatique de par l’utilisation de produits chimiques) et si il n’y a pas d’autres technologies que celles là aucun gisement ne sera mis en exploitation.” (Réponse de Nathalie Kosciusko-Morizet (ingénieure) aux députés de l’Assemblée Nationale – France).
La ministre de l’environnement et du développement durable a donc demandé aux Conseil général de l’industrie et du développement durable, donc à des ingénieurs généraux, de faire une évaluation technique afin de déterminer s’il existe une technologie pour ce type particulier d’exploitation. (La réponse est attendue en Juin).
En France, il n’y a donc pas besoin de moratoire, mais il faudra prouver la fiabilité d’une technologie alternative (s’il y en a une qui existe). Le problème pour les compagnies d’exploration c’est que la ministre de l’écologie et du développement durable, elle, elle est ingénieure.