Se livrant à nouveau à un léger mea culpa pour les «maladresses» de l'industrie, Lucien Bouchard, le président de l'Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ), réagissait enfin cet après-midi au rapport du BAPE sur le gaz de schiste rendu public la semaine dernière.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/environnement/2011/03/14/001-gaz-schiste-bape-apgq.shtml
L'ex-premier ministre du Québec était d'ailleurs accompagné de Jim Fraser, de Talisman Energy – la compagnie albertaine qui l'a recruté et paye pour sa rémunération – de même que Jean-Yves Lavoie, président-cofondateur et chef de la direction de Junex.
Disant accueillir le rapport favorablement et se disant prêt à collaborer avec le BAPE pour la suite des choses, sa présentation se déclinait sur un certain nombre de messages et de mots-clés taillés sur mesure pour tenter de convaincre la population de ne plus se méfier de l'industrie controversée du gaz de schiste.
Des mots tels que «intérêt public», «démarche de réflexion et de prudence», «rassurer la collectivité québécoise», «développement responsable», donner du temps «à la tenue d'une étude rigoureuse et d'un débat éclairé sur les décisions collectives à prendre», «ouverture d'esprit», procéder à «un nombre limité d'activités de fractionnement, en conformité avec les encadrements dressés à cet égard par le rapport de la commission», «opérations-pilotes de fractionnement accomplies dans de strictes conditions de transparence, de monitoring scientifique et technique, d'inspection et de surveillance, et après consultation auprès des milieux concernés», etc…
Vos paupières sont lourdes… très lourdes…
Un «boulet» politique
Bref, dans ses grandes lignes, le «communicateur» a communiqué des «messages» passablement similaires à ceux, plus récents, du gouvernement Charest pour qui tout ce dossier est devenu un véritable boulet politique.
Et, de toute évidence, il compte beaucoup sur l'ancien premier ministre pour l'aider à s'en défaire…
Par ailleurs, pour ceux qui douteraient du prix politique payé par le gouvernement dans ce dossier controversé, notons que dans les deux derniers jours seulement, deux ministres, et non les moindres, ont signé des lettres ouvertes dans les grands journaux pour répoondre à ceux et celles, nombreux, persuadés que le gouvernement Charest «brade» les ressources naturelles du Québec.
Un signe d'inquiétude qui ne ment pas…
Ce samedi, c'était au ministre des Finances lui-même de répondre, Raymond Bachand: http://www.cyberpresse.ca/opinions/201103/11/01-4378395-mines-un-milliard-de-redevances.php
Puis, ce matin, c'était au tour de la vice-première ministre, Nathalie Normandeau, de le faire: http://www.ledevoir.com/politique/quebec/318677/replique-a-la-declaration-du-groupe-maitres-chez-nous-21e-siecle-nous-sommes-maitres-chez-nous
Combien ça vaut?
Lucien Bouchard a aussi souligné que «les travaux d'exploration (…), selon le rapport, pourraient continuer» dans le but d'apporter «une indispensable contribution à la connaissance économique de la ressource».
Notons le mot «économique»…
Traduction: le temps que nous donne le BAPE permettra de mieux savoir ce que ça vaudra cette ressource pour l'industrie et ce qu'elle pourrait représenter, ensuite, pour le gouvernement. Et ce, aux frais de la princesse…
Et pour quelqu'un qui avance ne rien savoir de cette valeur, il a pourtant parlé de la nécessité de «se pencher» sur la «création d'une industrie de services et même manufacturière, sans oublier le potentiel qu'ouvriraient la formation de personnels spécialisés et l'acquisition d'une expertise qui nous fait gravement défaut pour le moment»…
Appelant à autant d'initiatives, on comprend alors mieux pourquoi, contrairement à certains observateurs, Bouchard répondait ensuite à un journaliste que, dans les faits, le rapport ne dicte aucun moratoire. Même pas de facto…
Pour une industrie qui, présumément, ne saurait pas s'il y a, oui ou non, une fortune au fond de leurs puits, elle semble pas mal ambitieuse côté construction d'une industrie de services et même manufacturière…
C'est quoi ça, une «juste» part?
Sur la question cruciale des droits d'exploration et d'éventuelles redevances payées par l'industrie aux coffres publics, il reprenait aussi la même expression utilisée de manière répétée par Jean Charest et Pierre Arcand, son ministre de l'Environnement – soit que le gouvernement devrait recevoir sa «juste» part.
Un concept qui, on en conviendra, demeure pour le moment irrémédiablement flou et fort subjectif.
À la recherche des 5 milliards perdus?
Par contre, Lucien Bouchard s'est dit en parfait désaccord avec ce passage fracassant du rapport du BAPE selon lequel le gouvernement du Québec se serait privé d'au moins 5 milliards de dollars en laissant aller les permis d'exploitation au prix dérisoire de 10 cents l'hectare, Lucien Bouchard. (En passant, en milieu «marin», c'est même aussi bas que 5 cents l'hectare…).
Puis, un journaliste de TVA faisait état du rapport d'une firme australienne spécialisée dans le gaz et le pétrole selon qui, si elle décidait de revendre son permis au Québec à une autre compagnie, elle pourrait obtenir jusqu'à 575$ l'hectare (et non les 10 cents que ça coûte actuellement). (Le journaliste parlait de Molopo, une filiale canadienne de la firme australienne.)
À cela, Lucien Bouchard a répondu ceci: «vous avez, ces choses-là, c'est le marché qui décide!». Ajoutant que, selon lui, «personne» ne pouvait vendre ici à ce prix-là.
Pourtant, en Alberta et en Colombie-Britannique, entre autres, ce n'est pas le «marché» qui décide de cette chose-là, c'est le gouvernement. Et en Alberta, c'est à plus de 500$ l'hectare que les permis d'exploration sont vendus à l'enchère aux firmes les plus offrantes.
Alors, sur cette question à 5 milliards de dollars, qui dit vrai? Le BAPE ou le premier ministre Charest et le lobby de l'industrie?
Voici ce que Le Devoir rapportait ce samedi à l'effet que les calculs du BAPE seraient plutôt crédibles: http://www.ledevoir.com/politique/quebec/318613/la-question-a-5-milliards-de-dollars
Et sur ce fameux passage du rapport du BAPE sur les «5 milliards de dollars» perdus, voici ce que j'écrivais la semaine dernière sur mon blogue : http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2011/03/10/pour-un-plat-de-lentilles.aspx
À noter aussi: lorsqu'un journaliste lui a demandé si une évaluation stratégique environnementale devrait également être faite sur les ressources pétrolières, M. Bouchard a coupé court avec un «c'est déjà assez large comme ça!».
Son ancien parti lui répond
Tout juste après le point de presse de M. Bouchard, l'opposition officielle péquiste «saluait» la collaboration nouvelle de l'industrie, mais, en même temps, elle émettait aussi un communiqué de presse qui semblait répondre directement à son ancien chef.
Je vous laisse le lire:
«France et Québec : mêmes inquiétudes!
Montréal, le lundi 14 mars 2011 – La députée de Vachon et porte-parole du Parti Québécois en matière d'environnement, de développement durable, de parcs et d'eau, Martine Ouellet, et la députée de Rosemont et porte-parole en matière de relations internationales et de Francophonie, Louise Beaudoin, appuient la proposition de jumelage des villages québécois et français de l'eurodéputé José Bové.
« L'exploitation des gaz de schiste comporte les mêmes risques que l'on habite en France ou au Québec. La population a le droit de connaître les enjeux associés à cette industrie, d'où l'intérêt de créer des alliances pour échanger un maximum d'informations », a souligné Martine Ouellet.
Pour José Bové, l'expérience du Québec et des États-Unis est très révélatrice du peu de respect de l'industrie du gaz de schiste pour les populations. «L'industrie répète en France les mêmes discours de propagande, explore sans le consentement des citoyens, joue avec notre santé et notre environnement sans aucune gêne. Le jumelage de municipalités québécoises avec des communes françaises permettra de renforcer l'action citoyenne», a indiqué José Bové.
«La mondialisation, ce devrait être avant tout un outil pour l'amélioration des conditions de vie des citoyens et des peuples. Nous devons aussi occuper le terrain en tant que citoyens dans les relations internationales. Mieux nous serons informés collectivement, mieux nous saurons démasquer les beaux discours des multinationales », a affirmé de son côté Louise Beaudoin.
« Dans ce dossier, nous avons plusieurs points en commun avec la France. Comme au Québec, l'industrie française procède en catimini et place la population devant le fait accompli. Pis encore, elle tente de convaincre avec l'argument que cette exploitation est sécuritaire. Or, l'expérience nous démontre que, tant au Québec qu'aux États-Unis, l'industrie des gaz de schiste n'a jamais eu le contrôle de la situation et que la qualité de l'eau est particulièrement à risque », a fait savoir la députée de Vachon.
« Cette proposition de jumelage de M. Bové est une initiative que nous souhaitons encourager et qui permettra, je l'espère, de mieux s'organiser devant un gouvernement complice de l'industrie », a conclu Martine Ouellet.»
Et, en conclusion, le communiqué invite également les «municipalités intéressées par un jumelage» à contacter directement le bureau de la députée Martine Ouellet, laquelle fera même «le lien avec le bureau de M. Bové»…
Les mots, on en conviendra aussi, dégagent un certain parfum de désaveu face au nouveau «rôle» joué par M. Bouchard à la tête de l'APGQ…
La question qui n'a pas de prix…
Et, pendant ce temps, ni le gouvernement, ni l'industrie, bien évidemment, ne pose une question pourtant fondamentale: a-t-on, oui ou non, vraiment besoin de cette ressource?
Le Far West du «free mining»
En complément: cette entrevue accordée ce samedi par le sociologue Jacques B. Gélinas à l'émission «La semaine verte» de la Première chaîne explique les origines du régime proprement colonial dans lequel fonctionne le Québec quant à plusieurs de ses propres ressources naturelles.
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Bonjour Mne Legault
Le journaliste de TVA en question, était-ce Pierre Bruneau qui entre l’annonce printannière de la multiplication des nids de poule dans les rues de Montréal et le nouveau spectacle de Céline à Las Vegas y est allé d’une savoureuse rencontre avec Lucien Bouchard à l’heure du souper? La dernière fois, c’était Jean Charest qui passait sous ses pattes dégriffées et la prochaine, ce sera Raymond Bachand le lendemain du budget. C’est devenu un incontournable, celui-là (Pierre Bruneau) quand les libéraux veulent nous vendre de la salade de Tchernobyl enrobé dans un embalage orné d’un ruban rouge servie avec une vinaigrette à base de vinaigre de vin de schiste de la Montérégie .
@ Eh non…. )))
Pour mieux saisir la relation entre les gaz de schiste et la production des sables bitumineux de l’Alberta!
http://objection_votre_honneur.monblogue.branchez-vous.com/2011/03/07
http://www.greenpeace.org/france/campagnes/energie-et-climat/fiches-thematiques/sables-bitumineux
M. Bouchard, au nom de l’industrie du gaz, dit : Ça ne vaut que 10 sous l’hectare parce qu’on ne sait pas, avant de creuser, si ce gaz du Québec va être profitable à exploiter tandis qu’en Colombie, les compagnies gazières savent, avant de creuser, que ça va être profitable, parce qu’ils sont plus devins dans l’Ouest qu’elles le sont au Québec, province plus mystérieuse et insondable à l’avance…genre. Talam !
Autre question ?
Sortie de Bouchard:
(…)
Questionné sur le rapport de la firme Macquarie qui avait affirmé que la gazière Molopo pourrait vendre ses permis pour 575 $ l’hectare, M. Bouchard s’est encore là montré ferme.
«C’est le marché qui décide. Si quelqu’un est prêt à acheter les permis à ce prix-là, je l’invite à contacter les membres de l’Association, il y en a beaucoup qui vont se vendre et vite à part de cela ! Y’a personne qui veut acheter au Québec», a-t-il affirmé.
(Daniel Breton (MCN21) répond à Bouchard)
Questionné sur cette réponse de l’industrie face au rapport du BAPE, le président de Maîtres chez nous 21e siècle Daniel Breton s’est montré impitoyable envers l’ex-premier ministre.
«Ça fait un peu discours de vendeur d’automobile. Il faut se rappeler que M. Bouchard ne travaille pas pour le Québec, il est payé par des Albertains», a-t-il affirmé.
Ce dernier affirme trouver bizarre que l’industrie s’interroge sur la valeur des gisements tout en souhaitant continuer de rester ici.
«Si ces gens-là ne veulent pas exploiter cette ressource ou s’ils ne veulent pas aller de l’avant, on peut leur acheter les permis à 11 cents l’hectare. Ils pourront faire un petit profit et nous allons reprendre le contrôle de nos ressources», a-t-il dit avec une pointe d’ironie.
http://argent.canoe.ca/lca/affaires/quebec/archives/2011/03/20110314-183956.html
….
À quand un véritable débat publique entre celui qui défend le pillage de notre État et celui qui défend le bien publique. Gageons que Bouchard ne relèvera jamais le fédi.
Gérald Larose assume sa signature de la déclaration publique du 3 mars réclamant la reprise du contôle de la propriété collective de nos ressources:
Une enquête publique, ça presse. Sinon,décrisse !
http://www.branchez-vous.com/info/opinions/gerald-larose/2011/03/une-enquete-publique.html
«Avec l’ensemble des Québécois, ils considèrent en effet que le développement des ressources gazières ne se réalisera qu’à la condition de passer le test de l’intérêt public», a convenu l’ancien premier ministre du Québec, au nom des membres de l’association.
..
La réponse de M Richard Le Hir; L’Oracle a parlé:
http://www.vigile.net/L-oracle-a-parle
Au Québec, il y a véritablement péril en la demeure, sur le plan de la culture, de la langue de l’économie, de l’environnement et des ressources naturelles. Dans l’article de Gérald Larose mentionné plus haut, Monsieur Larose a totalement raison lorsqu’il dit : « Toutes les limites sont dépassées. Nous sommes victimes d’une arnaque indicible. Vraisemblablement justifiée par un projet politique qui vise à mettre à genoux le Québec pour les cinquante prochaines années. Une enquête publique! Ça presse. Sinon, décrisse! »
Qui a le pouvoir de renverser tout ce gâchis, là, maintenant? Les forces vives s’opposent, mais sans un support continu du peuple, nous sommes cuits à l’os.
Je pense que nous serions mûrs pour une grande grève générale illimitée, car les enjeux sont trop importants! Il nous faudra en même temps réclamer le départ de Jean Charest et relancer des élections, sur la base d’un nouveau contrat social.
Il faudrait que toutes les têtes grises, la première génération des baby-boomers se lève, persuade leurs propres enfants déjà adultes, et les autres de joindre le mouvement. On doit passer à l’action. Ça nous interpelle tous il me semble.
Les jeux sont faits. La mauvaise foi est tellement évidente!
Je le redis: plus le temps passera plus nos ressources gazières, si tant est qu’elles existent, prendront de la valeur. Avec leur valorisation suivra une plus grande capacité pour l’industrie 1) de payer plus pour y avoir accès et 2) de développer et expérimenter, ailleurs s’il le faut, des méthodes acceptables d’exploration et d’exploitation.
Les ressources gazières et pétrolières internationales en viendront à se tarir d’ici quelques générations. Le temps joue en notre faveur, nous qui pouvons compter sur l’électricité pour satisfaire nos besoins en énergie. Nous ne sommes pas pressés.
«La vérité attend. Seul le mensonge est pressé.»
[Alexandru Vlahuta]
Il y a un mot clé trop souvent galvaudés et que Josée oublie, c’est «acceptabilité sociale».
C’est en ces termes l’on se réfère à la population du Québec, comme à un regroupement d’individus à qui l’on apporterait un peu de bien être. Du «bien être social» en quelque sorte. Ce qui expliquerait pourquoi au Québec cette «acceptabilité sociale» fut longtemps considérée comme déjà acquise.
En fait, ce sont là des propos très surprenants de la part d’un ancien ambassadeur du Canada en France. Parle-t-il vraiment le Français ou bien se moque-t-il du «pauvre» monde?
(Si «Je me souviens», aurait-il vraiment oublié quelque chose, ou n’aurait-il jamais rien appris?)
Si l’on se référait à la population du Québec en tant que nation ou peuple avec le droit de se gouverner, l’on aurait utilisé le terme «acceptabilité sociétale».
(Sociétale : Qui se rapporte aux divers aspects de la vie sociale des individus, en ce qu’ils constituent une société organisée.)
Des villages français veulent s’allier avec des villages Québécois contre les gaz de schiste.
http://www.cyberpresse.ca/environnement/dossiers/gaz-de-schiste/201103/14/01-4379206-des-villages-quebecois-et-francais-sallient-contre-les-gaz-de-schiste.php
Le Québec sera-t-il une société qui voudra grandir ou qui simplement socialise?
Ces compagnies de l’Ouest canadien, qui ont payé 10 sous l’hectare pour creuser et trouver du gaz, qu’ils savaint déjà être là, risquent maintenant de nous demander des compensations en millions, peut-être en milliards. Sky is the limit, en plus des nombreuses subventions que nous leur versons. C’est qui les tatas finis ?
« J’ai décidé de mettre fin à ma participation aux affaires publiques et de démissionner de mon rôle en tant que premier ministre du Québec. »
Lucien Bouchard.
http://blogues.canoe.ca/ygreck/general/lucien/#comments
Bon, oké d’abord,
On reste les bras croisés, on rachète les hectares vendus… Le gaz reste dans le sol et les coffres restent vides et on continue à se plaindre que le fédéral nous vole. On fait ensuite la souveraineté, là, on crève de faim encore plus, mais on se dit maintenant, ‘eille, on a du gaz!’. Plein gaz! Ceux qui s’opposent maintenant deviennent ennemis de la nation…
Ça va coûter combien pour créer l’infrastructure nécessaire et receuillir les connaissances pour que ça soit rentable tout ça? Pas mal cher… Votre puit de gaz risque fort de devenir un éléphant blanc…
Un avantage qu’on avait de voir le privé la-dedans, étaient qu’ils les avaient déjà ces infrastructure, le matériel, les connaissances… Mais il faut le privé éliminer de tout, quitte à se ruiner on dirait… C’est une religion. Il faut réinventer la roue, des usines en Gaspésie!
Une des raisons pour la revente plus cher est que les compagnies auront fait des recherches et auront une meilleure idée du risque relié à la rentabilité…
Mais vous vous en foutez, vous voulez que tout soit gratuit, et payé par les autres, et surtout, que personne ne fasse une piasse de plus que vous, un péché mortel au Quibec!
Vous avez le droit de vous soucier de l’environnement, de jouer aux Saints, aux écorchés vifs, mais si vous ne prenez pas de risques, n’allez pas vous plaindre que les coffres sont vides…
Ras-le-bol.
L’argument massu de M. Bouchard pour justifier le prix dérisoire payé par l’industrie du gaze pour ces hectares mystérieux est que ces messieurs ont acheté chat en poche, (sans savoir ce qu’ils achetaient).
Dans l’ouest, des études avaient déjà été faites et la présence de gaze était confirmée. Les compagnies gazifères ont acheté des droits d’exploitation. L’exploration était terminée.
Au Québec, tout reste à faire : exploration et exploitation s’il y a lieu. Sauf que si exploitation a lieu, pendant cinq ans les compagnies exploitantes ne donneront rien, absolument rien aux Québécois comme redevances. Après cinq ans, les puits auront été écrémés et les redevances, si redevances il y a, seront risibles.
Nous sommes bons.
Je ne crains pas les poursuites. S’il n’y a pas de gaze, de quoi se plaindrait-on? S’il y a du gaze, on aura l’argent pour payer les avocats étant donné que tous les profits tomberont dans les coffres de l’Etat.
M. Bouchard défend très bien les intérêts de ses patrons. Le bien commun? Ouan! Ouan! On verra bien.
En parlant d’acceptabilité sociale, l’on considère les Québécois comme des assistés sociaux. Allez-y donc forer des puits et fendre de la roche avec une technologie qui n’existe pas. Une technologie qui n’existe pas encore, si l’on tient à exploiter des ressources et non les piller et ne laisser qu’un pays dévasté.
L’industrie s’impatience, prétend qu’on la vole, qu’on lui fait perdre son temps, son argent, et puis quoi encore?
D’une part, en Amérique du Nord, l’hydro-fracturation s’est avérée une technique dangereuse pour l’environnement et destructrice pour la nappe phréatique, les rivières et milieux aquifères (de par l’utilisation de produits chimiques, de par l’accumulation de déchets radioactifs et par les rejets d’eaux usées partiellement décontaminées).
D’autre part, pourquoi vouloir stimuler la régression de ressources non renouvelable aux moments ou c’est encore le moins nécessaire? De l’énergie à bon marché il n’y en a jamais eu autant de disponible.
C’est aussi exposer les plus belles terres agricoles du Québec à une contamination irréversible. Certains produits chimiques sont très toxiques, d’autres cancérigènes. Tous ces contaminants vont remonter vers la surface: 20% à 50% durant l’exploitation, le restant ne restera pas dans la roche, mais remontera plus tard, en fonction des mouvements ou défauts géologiques, voir des impacts séismiques.
Cette une histoire qui ressemble à bien des autres. Gros-Jean avait espéré devenir riche, célèbre, respecté et se retrouve Gros-Jean comme devant, plus pauvre, plus démuni plus simple qu’auparavant.
En fait, les problèmes d’ingénieries n’ont pas forcément de solution idéale, voir immédiate. Nous avons l’obligation de savoir constamment ce que nous faisons, d’évaluer les risques et de rapporter les problèmes. Les géologues itou.
En France, une ingénieure (Nathalie Kosciusko-Morizet) l’a réaffirmé à l’Assemblée Nationale «s’il n’y a pas d’autres technologies que celles utilisée en Amérique du Nord aucun gisement ne sera mis en exploitation.”
http://www.youtube.com/watch?v=bqb7teW9vyQ
http://www.youtube.com/watch?v=Mn8t19FGqds
Un tsunami, voir même un tremblement de terre n’est pas absolument nécessaire pour détruire notre environnement.
Il ne suffit que d’avoir conçu un system ou une architecture dans une perspective trop étroite, et d’en avoir construit une belle infrastructure certes, mais la mauvaise infrastructure pour les problèmes à résoudre.
La leçon que l’on ne retiendra pas après le Japon: il faut avoir suffisamment de ressources pour bien (re)construire.
En coordonnées sphériques:
Construire = habitat + ressources
Ressources = humains + énergies + matériaux + technologie
Habitat = environnement + climat + atmosphère
Alors on est cuits, je crois…
Les barrages Hydro, mêmes si ils sont décrits comme étant une enégie verte, – ce qui est, soit dit en passant, la perception que les québécois ont de ce mode production – possèdent leurs lots de problémes: Contamination des eaux du bassin de rétention avec le mercure par exemple…
Il n’a pas de méthode parfaite pour générer de l’energie. Un Québec sans pétrole, ou tous ont des voitures éléctriques, ça veut dire d’autres barrages, d’autres sit-ins avec un Roy Dupuis qui dit ‘wo’…
Seul espoir, la fusion! Mais encore quelques décennies avant que ça soit au point…
Investir dans des technologies vertes? Oui, bravo, allez-y… Mais vous allez geler dans le noir avant avant qu’elles ne deviennent pratique.
Et en plus vouloir la souveraineté? Aie! Il ya quelque chose qui ne balance pas.
Le secret pour le futur, maintenant que nous avons vendu nos droits pour une bouchée de pain ? Acheter des actions de ces chanceuses compagnies qui viennent juste de prendre une débarque à la bourse, afin d’aller chercher les profits éventuels de l’exploitation. If you can’t fight them, join them.
Voici une information supplémentaire à mon commentaire précédent :
Pour bénéficier de leurs faveurs, nous pouvons achetons leurs actions de moins 20 %, maintenant qu’elles sont basses.
Le Rapport du BAPE, recommandant un encadrement plus strict de ce secteur sur les gaz de schiste, au début de mars 2011, a fait chuter les titres des compagnies actives dans les gaz de schiste, cotées à la Bourse de Toronto, d’environ 20 %.
Voir la page Internet de TVA nouvelles suivante :
http://tvanouvelles.ca/lcn/economie/archives/2011/03/20110309-174924.html
À mon commentaire précédent, faudrait lire : nous pouvons acheter à la place de nous pouvons achetons ou nous pouvons, achetons…c’est selon.
À mesure que les manœuvres de diversion laissent échapper un peu de leur radioactivité, il se dessine mieux le profil des intérêts des uns et des autres. Par ailleurs, le coup monté par les industriels de l’exploitation gazière se profile beaucoup mieux derrière l’écran qu’ils se sont donné pour y projeter leurs espoirs de profits : il a la forme d’une médiation bidon destinée à tenter de nous faire accepter ce qui ne l’est pas. Car, malgré le peu d’informations qui circulent à ce propos dans les médias, il appert que la technique de l’exploitation par fracturation ne peut pas ne pas laisser de séquelles dans l’environnement.
Or dans la mesure où cet environnement est immédiatement vital pour des citoyens dans les sites d’exploration au Québec, puisqu’il est à proximité de zones habitées, la conclusion serait sans doute d’attendre la mise au point d’autres techniques d’extraction si tant est qu’il y en ait d’autres, avant de permettre une quelconque fracturation supplémentaire. Ce n’est pas du tout ce que ce gouvernement propose, sous couvert scientifique, comme si l’industrie avait ici pour mission de faire avancer la science. Nous n’y croyons pas.
Ce n’est que dans la mesure où sera levée cette hypothèque des retombées des méthodes d’exploitation, connues à ce jour, sur l’environnement vital des citoyens, que les questions des types d’exploitation et de la part des bénéfices pour l’ensemble des citoyens, au travers des redevances ou de la participation de l’État en tant que partenaire, pourront se poser concrètement. En attendant, c’est d’un moratoire dont nous avons besoin.
Le Québec s’émerveille du savoir faire technologique de l’Alberta!
Avec un déficit sans précédent, c’est tout un model économique l’Alberta.
Pourtant il y a beaucoup plus de 20 ans, tous les espoirs leur était permis.
Mais, pour faire plus simple, l’Alberta voulu convaincre Ottawa de ne pas trop en rajouter coté contraintes environnementales. Mais pour vraiment les éluder ces contraintes environnementales, il a fallu que l’Alberta y aillent à Ottawa (Preston Manning, Harper…).
Le résultat : l’Alberta, c’est une catastrophe écologique en marche et une économie en déroute. Les solutions, il y en a de moins en moins. Les déchets s’accumulent, et de l’énergie pour leur développement économique : l’Alberta en a de moins en moins. Et cela en prend beaucoup d’énergie pour extraire le pétrole du sable. En fait ce pétrole n’est qu’une énergie de substitution. Cela prend du gaz ou du nucléaire pour en produire. Le gaz il n’y en aura pas assez, et le nucléaire ou prix qu’il a l’air de couter, il ne suscite plus vraiment beaucoup d’enthousiasme.
En fait, les décisions économiques de l’Alberta furent trop souvent invalidées par les aléas des marchés. Avec une économie coincée entre des coûts de productions trop élevés et un prix du pétrole trop bas, l’Alberta n’a jamais été trop regardant sur les risques qu’il prenait. Certes cela a permis d’améliorer ses méthodes d’exploitation du gaz, mais pas au point de les rendre acceptable par une autre province.
Chez nous, en Colombie-Britannique ce gaz est dans les territoires autochtones. L’acceptation sociétale est confortée de par les privilèges et autres généreuses redevances octroyés à la bonne société, et de par les droits et obligations de se taire octroyés aux premières nations qui résident dans les zones d’exploration et d’exploitation.
Mais, le chef Roland Willson du village autochtone de West-Moberly se demande de plus en plus si les risques d’exploitation du gaz de schiste concernent aussi son lointain Nord-Est très au loin de Vancouver. Et Steve Thomson, notre ministre of “Natural Resource Operations and Energy” a dû commencer à le lire ce fameux rapport du BAPE.
Au Québec, ce n’est déjà plus le bon exemple: non seulement n’y avait-il qu’une seule nation là où il y a du gaz et peu d’intérêt à le prendre; mais la science de l’industrie s’en est prise malencontreusement aux vaches, et à voulu dépasser tous les quotas de laid.
C’est une chance pour l’Alberta, qu’il y ait eu Jean Charest. Il semblerait qu’au Québec les élus se sentent davantage redevable envers leurs organisateurs d’élections et autres contributeurs financiers.
C’est plus Gros-Jean, c’est Gribouille qui se jette dans une flaque d’eau pour ne pas être mouillé par la pluie (Gribouille: Naïf qui se précipite dans les ennuis plus graves que ceux qu’il veut éviter).
4.3-magnitude earthquake rattles western Quebec.
« It appeared the one casualty was the federal website intended to keep Canadians informed about earthquakes. »
http://www.ctv.ca/CTVNews/Canada/20110316/earthquake-felt-ontario-quebec-110316/
Effectivement, il est bien préparé le Canada!
Il n’y a pas de méthode parfaite pour savoir bien gérer un pays!
Il va peut-être falloir la faire cette évaluation de l’incapacité technologique de l’hydro-fracturation.
Next time it could happen in Vancouver, about rejecting the hydro-fracking, I meant!