@ En des temps plus «conciliants»….
Stephen Harper a remis ça dès le lancement de la campagne électorale.
Comme à l'automne, 2008, mais parlant aujourd'hui d'une «coalition broche à foin», il désinforme carrément les Canadiens en diabolisant toute forme de coalition entre les partis politiques et en leur faisant croire que, eh bien, ce ne serait pas légitime. Et que donc, ça ne se fait tout simplement pas.
Ce faisant, non seulement il induit sciemment en erreur les électeurs à des fins partisanes, dans les faits, il exploite une méconnaissance généralisée, voire l'ignorance, de l'histoire et du modus operandi de notre système parlementaire de type britannique – une système où les coalitions sont parfaitement légitimes et s'inscrivent dans la logique même dudit système.
Ce que j'expliquais d'ailleurs à l'automne 2008 – ici et dans mes chroniques de The Gazette. Et que vous pouvez aussi lire dans Le Devoir de ce matin: http://www.ledevoir.com/politique/canada/319789/l-epreuve-des-faits-les-coalitions-sont-elles-legitimes
Pour le dire clairement, dans notre système, les électeurs ne votent pas pour le premier ministre ou pour un gouvernement. Chaque électeur vote pour un candidat dans son comté (siège), qu'il représente un parti ou se présente comme «indépendant». Le parti qui formera le gouvernement sera celui qui remportera le plus de sièges. Devient premier ministre celui ou celle qui dirige ce parti.
Si un parti remporte la majorité des sièges, il formera un gouvernement majoritaire. Ce faisant, il sera assuré de conserver la «confiance» de la Chambre – le mécanisme par lequel un gouvernement peut gouverner. Et ce sera, dans les faits, le premier ministre, qui choisira la date de la prochaine élection générale à l'intérieur d'un mandat d'une durée maximale de 5 ans.
Mais si ce parti remporte la minorité des sièges, il formera un gouvernement minoritaire. Et s'il vient à perdre la confiance de la Chambre, il peut y avoir élections. Ou encore, le gouverneur général peut se tourner vers le deuxième parti qui détient le plus de sièges. Si ce dernier peut fournir une preuve de stabilité – donc, s'il prouve qu'il aurait la confiance de la Chambre en s'alliant ou se coalisant avec un ou deux autres partis -, il pourrait prendre le pouvoir sans qu'il y ait d'élections.
C'est ce que Stéphane Dion, Gilles Duceppe et Jack Layton proposaient à l'automne 2008 lorsqu'il est devenu évident que le gouvernement Harper allait perdre son vote de confiance.
Et cela, ce ne sont que quelques unes des possibilités offertes par notre système parlementaire…
Donc, nul besoin de parler constamment du SPECTRE d'une coalition comme si cela tenait de la menace ou d'un quelconque détournement de notre système parlementaire.
Pourquoi induire la population en erreur?
Prétendre autre chose, c'est jouer sur l'ignorance de son fonctionnement… et c'est nourrir le ressentiment au Canada anglais envers les «séparatistes» du Bloc et les «socialistes» du NPD…
Bien sûr, M. Harper le fait pour galvaniser sa propre base. Il le fait aussi pour tenter de convaincre des Libéraux déçus d'Ignatieff et méfiants du Bloc & du NPD, de ne pas «risquer» la chose.
Mais surtout, il le fait pour justifier sa demande aux Canadiens de lui donner enfin une «majorité», cette fois-ci, présumément pour empêcher une prise éventuelle du pouvoir par une «coalition» PLC-NDP-Bloc. Et encore, pour déplacer le centre d'attention dès le début de la campagne vers cette fausse question de «coalition» dans le but de faire oublier que si le gouvernement Harper est tombé, c'était pour outrage au Parlement… une première dans l'histoire du Canada….
Or, si former une coalition est tout à fait légitime dans notre système, il reste que le chef libéral actuel, pour le meilleur et pour le pire, s'est engagé formellement à ne pas en créer une dans le cas où le Parti conservateur reprenait le pouvoir en demeurant minoritaire. Ou encore, si le PLC remportait lui-même une victoire minoritaire.
En d'autres termes, en continuant d'accuser malgré tout Michael Ignatieff de cacher ce qui serait supposément sa réelle intention de créer éventuellement une coalition, Stephen Harper traite ni plus, ni moins le chef libéral de menteur lorsqu'il jure ne pas en avoir la moindre intention…
Par contre, on n'a pas entendu Stephen Harper déclarer formellement que si les Libéraux venaient à remporter une victoire minoritaire, il ne tenterait pas lui-même de négocier une coalition pour le remplacer éventuellement sans aller en élections… Du moins, si on suit la «logique» du premier ministre sortant dans le département du prêt d'intentions…
Souvenirs de 2004…
En fin de semaine, c'est d'ailleurs, comme le rappelait les chefs bloquiste et néo-démocate, ce que M. Harper avait lui-même tenté de faire en 2004, alors que Paul Martin dirigeait un gouvernement minoritaire libéral.
Voici d'ailleurs le texte de la lettre qu'il avait co-signée avec messieurs Duceppe & Layton::
«September 9, 2004
Her Excellency the Right Honourable Adrienne Clarkson,
C.C., C.M.M., C.O.M., C.D.
Governor General
Rideau Hall
1 Sussex Drive
Ottawa, Ontario K1A 0A1
Excellency,
As leaders of the opposition parties, we are well aware that, given the Liberal minority government, you could be asked by the Prime Minister to dissolve the 38th Parliament at any time should the House of Commons fail to support some part of the government's program.
We respectfully point out that the opposition parties, who together constitute a majority in the House, have been in close consultation. We believe that, should a request for dissolution arise this should give you cause, as constitutional practice has determined, to consult the opposition leaders and consider all of your options before exercising your constitutional authority.
Your attention to this matter is appreciated.
Sincerely,
Hon. Stephen Harper, P.C., M.P.
Leader of the Opposition
Leader of the Conservative Party of Canada
Gilles Duceppe, M.P.
Leader of the Bloc Quebecois
Jack Layton, M.P.
Leader of the New Democratic Party»
La «pratique» constitutionnelle
Bref, en 2004, Stephen Harper, sans parler d'une «coalition» formelle, demandait néanmoins à la GG de considérer fortement toutes les «options» selon ce qui est en effet la «pratique constitutionnelle».
Et une de ses options, bien évidemment, était, si le gouvernement Martin venait à perdre la confiance de la Chambre, de considérer la possibilité, sans aller en élections, de donner le pouvoir au Parti conservateur dans la mesure où le Bloc et le NPD lui assuraient de leur propre «confiance».
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Et la relecture de 2011…
Aujourd'hui, M. Harper, maintenant sur la défensive quant à cette question de «coalition», déclarait ceci à propos des événements de 2004 et quant à ce qu'il aurait voulu dire dans cette lettre à la GG: «j'aurais dit au Gouverneur général /sic/ que ma position est claire: ce n'est pas un vote de confiance. On veut remplacer le gouvernement et si M. Martin parle avec moi, je pense que nous pouvons trouver une solution. Et M. Martin, finalement, m'a téléphoné. C'est ce que nous avons fait. C'est clair! C'est tout à fait différent (…)». Bref, son «but», dit-il aujourd'hui, aurait simplement été de faire pression sur Paul Martin.
Pourtant, écrire à la Gouverneure générale, flanqué de surcroît par la signature des deux autres chefs d'opposition, n'était pas tout à fait un geste anodin…
D'autant plus, encore une fois, que Jack Layton est également venu renforcer les propos de Gilles Duceppe sur 2004. Selon M. Layton, il y aurait eu «un type d'arrangement dans lequel M. Harper va devenir premier ministre était sur la table. C'est la raison pour laquelle, finalement, j'ai quitté le groupe (…)».
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Une absence navrante de connaissance du système parlementaire:
Voici d'ailleurs ce que j'en écrivais, le 26 décembre 2008, dans The Gazette:
«I know this won't read like much of a holiday column. No references to It's a Wonderful Life, or anything like that. But there's something the political scientist in me needs to get off her chest about one thing that happened in this country this year.
I'm referring to something that was revealed when the federal opposition parties were talking about a coalition government: the abyssal ignorance, even in parts of the media, about how our own parliamentary system works.
When it became clear that Stephen Harper no longer had the confidence of Parliament – the pillar of responsible government – words like coup d'état, putsch and anti-democratic where thrown around at the possibility that the governor-general could ask the Liberal-NDP coalition to form a government, if it could command the confidence of a majority of MPs.
The political scientist in me almost fainted at the comments. It was one thing for the Conservatives to use these words in their partisan battle to sway public opinion, but it was another to read and hear commentators and columnists throughout Canada, in French and English, repeating those unfounded assertions.
Let's be clear: It would have been perfectly legal, democratic and legitimate in our British-style system for the G-G to hand power to a coalition capable of showing it could govern and have the confidence of the House.
But the distortions continued. One example among many: On a public affairs show in Quebec, when the host was told by a constitutional expert that we do not vote for a government or a prime minister, but for the Parliament from which the leader of the party that gets the most seats becomes prime minister, the host shouted back: "Well, if it's not we who elect the prime minister, who does?"
No question, the Conservatives had a great time seeing the public and the media's inability to understand even the most basic principles of our parliamentary system. When even some in the media don't seem to know such basic facts, who can be surprised that many voters never really understood what happened during this political crisis.
A Dominion Institute/Canadian Press poll was done a few days after the G-G agreed to Stephen Harper's request to prorogue Parliament until Jan. 26. Here's what it found: A full 75 per cent thought the prime minister or the governor-general is Canada's head of state. (It's actually the queen.) Twenty-five per cent thought our political system is a "co-operative assembly," while 17 per cent believed it's a "representative republic." And 51 per cent were sure Canadians elect their prime minister directly – with 70 per cent of Quebecers thinking that.
Marc Chalifoux, director of the institute, said Canadians were highly interested in the crisis in Ottawa, but they lacked the basic knowledge to have an informed opinion of it. No kidding.
Our schools seem to be failing to teach how our own democracy functions, so it's no surprise that such misinformed opinions remained after days of media reports on the subject.
That's no surprise because many commentators don't know how the system works, and Conservative spin doctors were everywhere attacking the idea of a coalition, saying it would be undemocratic and unCanadian. They kept repeating their false mantra: "Canadians elect their prime minister and their government." Therefore, they said, this coalition is a "coup attempt" intended to "overturn" the results of the election. The Dominion Institute poll shows just how well that claim worked.
In 2008, basic knowledge about our parliamentary system was damaged. This kind of damage produces even less informed, if not disinformed, citizens.Let us do better in 2009.»
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@ Photo: archives, The Globe and Mail
Il s’agit d’un faux débat, car Monsieur Ignatieff n’appuiera jamais une coalition avec le Bloc québécois. Monsieur Ignatieff montre du mépris face au Bloc et aussi face aux Québécois. Un véritable geste démocratique aurait été un gouvernement de coalition.
Monsieur Ignatieff, en refusant une coalition, est tout aussi nuisible à notre pays que l’est le gouvernement Harper.
Mme Legault, quoique que répréhensible je crois qu’en diabolisant la formation d’une coalition en mai prochain, sous entendant que le Bloc québécois serait d’une alliance pour former un gouvernement dirigé par les libéraux, Harper emploie une stratégie purement tribale mais gagnante dans le Rocanada Que d’entrevoir cette éventualité, une coalition Québéco-Rocanadian formant leur gouvernement féodal colonial, donne la nausée aux Néo Rodhesians majoritaires dans le ROC. Harper va nier la légitimité de cette pratique du système parlementaire britannique, tout comme Ignatieff va refuser d’accepter toute forme de coalition, d’ici au dévoilement des résultats du scrutin du 2 mai prochain pour ne pas s’aliéner le vote raciste majoritaire rocanadian.
http://www.youtube.com/watch?v=MkdXycwDUxA
Scénario intéressant pour cette élection :
Le Parti Conservateur prend le pouvoir minoritaire et une coalition PLQ, BLOC et NPD renverse son gouvernement Conservateur qu’elle remplace, avec la permission du Gouverneur général du Canada. L’Ouest enragé d’avoir perdu le pouvoir avec des vilains séparatistes québécois, décide, avec ses puits de pétrole qui la sécurise, de se séparer de la fédération canadienne, sous le nom de « Canada west ».
Au revoir Ouest anglophone, so long, bon vent les pollueurs fondamentalistes guerriers primaires, fervents admirateurs de M. W. Bush, modèle de M. Harper.!
La campagne ne fait que commencer. Lorsque Harper a battu Martin en 2006, il n’était pas donné vainqueur au début de la campagne. Alors Harper devrait se garder une petite gêne et être moins arrogant avant d’affirmer que les partis pendants formeront une coalition, car il pourrait lui-même se retrouver dans cette situation et revivre 2004 et s’allier avec les méchants séparitissssses. Qui sait si nous n’obtiendrons pas un gouvernement libéral minoritaire. Il évoque la coalition car il est persuadé qu’il va gagner, pour lui ce n’est qu’une question d’être minoritaire ou majoritaire. Quelqu’un d’aussi arrogant déplaît grandement à la population canadienne.
@ Quitte à répéter un passage de mon billet:
Bref, en 2004, Stephen Harper, sans parler d’une «coalition» formelle, demandait néanmoins à la GG de considérer fortement toutes les «options» selon ce qui est en effet la «pratique constitutionnelle».
Et une de ses options, bien évidemment, était, si le gouvernement Martin venait à perdre la confiance de la Chambre, de considérer la possibilité, sans aller en élections, de donner le pouvoir au Parti conservateur dans la mesure où le Bloc et le NPD lui assuraient de leur propre «confiance».
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Tandis qu’en 2011, encore une fois, le chef libéral s’engage formellement à ne pas en créer une. Or, le premier ministre sortant s’entête à en faire un des thèmes dominants de sa campagne, sinon LE thème dominant.
Et même en 2008, la «coalition» proposée par Stéphane Dion et Jack Layton était celle du PLC et du NPD. Le Bloc, lui, ne s’engageait qu’à lui garantir une certaine période de survie, et donc de stabilité, en Chambre. Il n’était évidemment pas question qu’un parti «souverainiste» participe à la gouverne du Canada.
Mais dans tous ces cas de figure, une constante demeure: la possibilité tout à fait légitime, dans notre système parlementaire, que le GG, face à un gouvernement minoritaire qui perd la confiance de la Chambre, se tourne vers l’opposition pour qu’elle exerce le pouvoir, dans la mesure où elle aurait la confiance d’une majorité de députés.
Encore une fois, ce ne sont là que certaines des possibilités dans notre système parlementaire.
Imaginez la situation fictive suivante: Le PCC minoritaire récolte 150 sièges. Le Parti Libéral du Canada: 60 sièges. Le Bloc Québécois :62 sièges (sur 75 au Québec) e t le NPD : 36. Pour un total de 308. Le gouvernement minoritaire de Harper perd la confiance de la Chambre sur l’adoption du budget présenté avant l’élection et re-soumis à la Chambre. Quel parti pourrait être appelé à former le Gouvernement pour éviter de nouvelles élections ? Madame Legault nous dit que selon le système parlementaire britannique, ça doit être offert au chef du parti qui a fait élire le deuxième plus grand nombre de députés. Pour éviter de nouvelles élections, que ferait Gilles Duceppe ? Vous me direz « C’est de la fiction pure » mais au Canada, la fiction arrive à dépasser la réalité.
Mais Mme Legault vous conviendrez avec moi que même cette seule possibilité de voir le Bloc québécois servir de « caution » à une coalition LIB.-NPD lui assurant une certaine stabilité dans le temps horripile les Rocanadians pour des raisons qui ne relèvent pas, pour être gentil, de sentiments de l’affection pour le Québec.
Cordialement, J-P G
@ L’important ici, c’est de voir l’éventail de «possibilités» qu’offre le système parlementaire. Ainsi, quels que soient les scénarios possibles ou impossibles, il reste que même si le Bloc, comme en 1993, venait à former à nouveau l’opposition officielle mais, cette fois-ci, devant un gouv. minoritaire, aucun GG ne se tournerait vers lui et ce, pour des raisons évidentes, dans le cas où un gouv. minoritaire perdait la confiance de la Chambre dans les mois suivant une élection. Il pourrait se tourner vers la parti qui peut lui démontrer qu’il aurait et conserverait la confiance d’une maj. de députés.
En passant, le GG n’est pas «obligé», non plus, de donner le pouvoir à l’opposition dans ce genre de scénario. C’est une possibilité, seulement. Comme on l’a vu en 2008, il peut proroger le Parlement.
Mais si l’élection est toute récente, tout GG hésitera avant de créer une situation où une nouvelle élection devait être déclenchée…
On pourra se référer à ce blogue, après les élections et y voir si les options et scénarios seront réalisés.
Moi je retiens ce que disait Anne-Marie Dussault concernant la coalition de Harper après la lecture de Gilles Duceppe.
L’arroseur arrosé .
@ D’ailleurs, le Parti conservateur, lui aussi, a survécu à certains votes de confiance grâce à l’appui ponctuel, entre autres, du Bloc…
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/200909/18/01-903210-le-gouvernement-harper-survit-au-vote-de-confiance.php
En effet. Ou le piégeur piégé… quoiqu’il ne faudrait pas non plus sous-estimer l’efficacité hors Québec du discours du PM sortant sur la «coalition» auprès de certaines «clientèles électorales»…
Le meilleur scénario, le plus drôle, le plus original,est celui de M. Jacques Martin, qui n’est pas du tout impossible : Le Bloc, opposition officielle canadienne, qui se fait demander, par le Gouverneur général, de former un gouvernement. après la démission du parti Conservateur minoritaire, suite à l’élection du 2 mai prochain.
Le Bloc pourrait ainsi, voler au secours du Canada mal pris. Après avoir déjà été chef de l’opposition officielle, M. Duceppe deviendrait Premier-Ministre du Canada, pour un temps..
Ayoye ! Suite à ce qui précède, une vague de suicides ou de dépressions profondes suivrait probablement dans l’Ouest canadien.
Si Harper arrive à berner les Canadians là-dessus, c’est assurément révoltant. Mais ces derniers sont coupables de ne pas s’informer de ce qui se passe dans le monde, notamment dans leur mère-patrie, la Grande-Bretagne, qui a recouru à la formule de la coalition pour former le gouvernement, lors des dernières élections:
http://www.la-croix.com/La-Grande-Bretagne-decouvre-le-gouvernement-de-coalition/article/2425681/4077
Que voilà une belle occasion d’éduquer nos voisins du Canada à la chose politique!
Bonjour
Je veux pas gâcher votre fun mais franchement, le taux de participation à cette élection risque d’être peu élevé si rien de concret n’entre en jeu.
Pour le simple des mortels, la coalition ça les touche pas et maintenant Harper fait une promesse pour des crédits d’impôt aux familles pauvres en 2015…
Je maintiens que la population est tenue loin des véritables enjeux véritables comme la politique étrangère béliqueuse canadienne, les dépenses militaires frôlant les 100 milliards ou les contrats d’entretien et de construction de frégates en-dehors du Québec.
Exemple d’enjeu véritable.
La cise de la conscription (1945)
La perception d’une culture militaire anti-française fait renaître les souvenirs du mauvais traitement réservé aux soldats canadiens-français pendant la guerre de 1914-1918. Dans l’infanterie du moins, on acceptait depuis le début de la Seconde Guerre mondiale des unités entièrement francophones. Ceci constitue une différence majeure avec la guerre précédente, quand la création du 22e bataillon d’infanterie (canadien-français) a nécessité de grandes manifestations de la part des Canadiens-Français, ainsi qu’une énorme pression politique, afin de venir à bout de la haine que vouait le ministre de la Défense Sam Hughes à cette idée. Cette plus grande acceptation des unités canadiennes-française sous leurs propres chefs, ainsi que l’acceptation de l’usage informel de la langue, a sans doute grandement contribué à diminuer la résistance du Québec envers l’effort de guerre
Mario Goyette.
Coupable .
Le party vient de prendre une descente ou encore, ne vous en déplaise ,les blogueurs feront leur propre coalition contre vous.
Claire Thibodeau
Ce n’est pas contre le sujet du blogue que je m’en prend ou à ces participants mais au peu de cas qu’il est fait des choses qui se calculent en dollars sur la table. C’est vrai qu’Harper tente de se faire du capital politique en faisant peur aux ROC avec le bloc au pouvoir advenant une coalition, Mne Legault fait bien de remettre les pendules à l’heure.
Tout le monde sait que ce sont de puissants lobbys qui gravitent à Ottawa autour des ministres conservateurs ou libéraux et que notre politique étrangère est calquée sur celle d’Israël (Zut, je m’étais promis de ne pas le prononcer ce mot-là) mais on joue à l’autruche, semble t’il.
Mr Goyette.
Nous avons été et sommes toujours de bons larrons vous et moi.
Et si non blogue était une mauvaise blague.
Je respire votre air de jadis.Jamais je ne serai contre un allié comme vous ,très vénérable estrien
Mme Legault,
Si vos «addendums»(excusez mon latin, je n’ai pas fait le classique …) représentent une position plausible de la GG, nous devons reconnaître que notre système n’est pas si démocratique qu’on veuille bien le croire. Tout est pour le mieux tant et aussi longtemps que ça va dans le sens du système. Si une solution est bonne pour un ou plusieurs partis pourquoi les règles changeraient lorsqu’il est question du Bloc. Les citoyens ayant voté pour le Bloc font encore parti du Canada et y paient leurs taxes comme le reste des «canadians» me semble-t-il. «No taxation without representation» disaient-ils.
Et tant qu’à faire de la politique-fiction, qu’arriverait-il si tous les candidats du Bloc se désistaient en bloc et si tous leurs partisans annuleraient leur vote ou carrément n’allaient pas voter, boycotteraient ces élections? La politique de «la chaise vide» quoi ! «Fascinant !»
«Contentons-nous de dire que le théâtre, comme la Vie, est un songe, sans trop nous soucier du mensonge.» [Jean-Louis Barrault
@ Maintenant… si vous me demandez si de laisser autant de pouvoir arbitraire entre les mains du représentant non élu de la Reine est quelque chose, disons, de «sain» pour une démocratie, je vous répondrais bien humblement que de poser la question, c’est aussi un peu y répondre…
L’exemple de 2008 parle aussi de lui-même alors que, comme venue d’un autre âge, la GG du moment a pu décidé si, oui ou non, M. Harper allait obtenir la prorogation qu’il demandait plutôt que de voir son gouvernement tomber lors d’un vote de confiance.
Mais tel est le système parlementaire de type britannique, dans sa version non réformée….
Bien d’accord avec vous Mme Legault. Si en plus, comme le disait Duplessis, Le Noblet, la cour suprême penche toujours du même bord, on est bien pris.
Mais réformer le parlementarisme Canadien très british ce serait ouvrir une boîte de Pandore n’est-ce pas. Alors autant ne pas compter la-dessus.
Alors comment rester Zen tout en œuvrant à notre destinée ? Ne sont-ce pas là les vertus de la souveraineté ?
«Soyez votre propre lampe, votre île, votre refuge. Ne voyez pas de refuge hors de vous-même.»
[Bouddha]
😉
Départ d’Ignatieff,
En refusant énergiquement d’adhérer à cette idée de coalition alors que les membres de son propre parti y souscrivent, le chef du PLC n’aura d’autres choix que de démissionner à la fin de la campagne électorale. Surveillez bien le petit Justin Trudeau qui tombera alors dans la mire des Canadians. Sans expérience, il devra néanmoins céder la place de premier ministre à Jack Layton.
On dit souvent que le crime ne paye pas… Mais ça arrive souvent que le crime paye (une infraction est considérée être un crime si elle porte atteinte au bien-être collectif de la société)…
Je ne crois pas qu’un gouvernement a le droit de faire n’importe quoi, alors je me permet d’utiliser le mot crime!!!
Les Conservateurs sont en avance dans les sondages et formeront bientôt un gouvernement majoritaire, à moins d’un miracle auquel je ne crois pas!!! Je rêve de voir le NPD gagner cette élection, mais ça n’arrivera pas…
Le gouvernement Conservateur a été reconnu coupable d’outrage au Parlement, rien de moins!!! Du jamais vu dans l’histoire parlementaire canadienne… Mais le monde va voter de manière à permettre aux Conservateurs de faire pire encore pendant 4 ans… Je suis déçu et fâché!!!
Le crime ne paye pas??? Vous êtes sûrs???
Supposons, comme c’est possible, qu’au soir du 2 mai le PCC et le PLC se retrouvent par hasard avec le même nombre de députés élus, c’est qui selon vous, qui va offrir le plus au Bloc québécois (qui aura fait élire plus de députés que le NPD) pour former une coalition avec lui.
Qui nous offrira des millions pour le nouvel amphithéâtre de Québec, pour le Pont Champlain, pour la compensation pour l’harmonisation de la taxe de vente, pour le verglas et autres? Qui va nous offrir le plus de milliards et le plus de pouvoirs en reconnaissance de la nation distincte que nous formons? Stephen ou Michael?
Jolie question, n’est-ce pas?
Avec le nombre de partis présents sur la scène fédérale un tel scénario finira bien par se produire un jour. Déjà dans la situation actuelle le Bloc Québécois pourrait bien former l’opposition officielle. Même qu’avec les 5 principaux partis actuels, si le Bloc obtenait 64 députés et que les quatre autres partis en obtenaient 61 chacun, le Bloc Québécois formerait le gouvernement.
Il est complètement ridicule de rejeter l’idée d’une coalition éventuelle. Dans notre régime démocratique la chose finira bientôt par arriver.
Pierre Bellefeuille énonce une vérité fondamentale lorsqu’il écrit:
*****«Monsieur Ignatieff, en refusant une coalition, est tout aussi nuisible à notre pays que l’est le gouvernement Harper.»*****
Y a-t-il, au sein du GOLP (Great Old Liberal Party) des forces vives, «lucides», clairvoyantes et conscientes des enjeux majeurs et stratégiques de cette élections 2011? Ces clairvoyants pourraient-ils intervenir pour que l’aristocrate ridicule et dérisoire qui dirige le GOLP soit contraint de changer d’idée (et surtout de stragégie). En tout cas ne comptons pas sur le ridiculissime (et pas très «bright») Justin Trudeau!
Ignatieff, qui ne cesse de jouer au tsar progressiste, ne semble pas comprendre qu’il existe des moments historiques et «cruciaux» qui doivent amener les forces démocratiques (en France on dirait «les forces républicaines») à s’unir contre les menaces de LA BÊTE IMMONDE. Cet homme manque de culture et de pif.
Car il ne faut pas se leurrer. Un gouvernement Harper pendant encore quatre ou cinq ans, c’est comme si Sarah Palin ou Marine Le Pen (ou plein d’autres «bornés») prenaient le pouvoir. En Italie ils sont «pris» avec le plus grand libérateur sexuel et érotique de tous les temps: l’ineffable Berlusconi.
Au risque de me répéter, je dirai que cette élection fait en sorte que nous sommes à LA CROISÉE DES CHEMINS. Harper et ses sbires sont des destructeurs «patentés»! Avec eux et après eux plus rien ne sera pareil!
JSB
Le discours de fin de campagne diffère normalement du discours du début. Cela s’est vu et entendu.
Pour le moment, on parle de coalition. Je ne suis pas convaincu que cela soit le cas le 30 avril. J’espère qu’on parlera de mépris du parlement et de ses institutions, de fiscalité antisociale. Ça c’est grave. Plus grave.
Lessage déplorait le fait que des < < non instruits >> aient voie au chapitre. C’est en effet bien irritant. Mais le fait demeure. Les ignorants ont droit de vote.
En Angleterre, c’est pendant la campagne électorale que la coalition existait, pas après. Ici, on craint une coalition après l’élection. On peut comprendre le ressentiment des Conservateurs. Se faire enlever la victoire par des hypocrites qui sont allés jusqu’à nier la possibilité de se coaliser. Pouah! A hypocrite, hypocrite et demi. 🙂
Si jamais le Bloc devenait l’Opposition officielle, rien n’empêche le GG d’offrir le poste au chef du parti qui a le plus grand nombre de votes après le refus du Bloc.
@ Bonjour! Ce texte paru dans La Presse de ce matin illustre bien l’analyse avancée hier dans mon billet ci-haut:
http://www.cyberpresse.ca/actualites/elections-federales/201103/29/01-4384122-harper-aurait-pu-prendre-le-pouvoir-sans-elections-en-2004.php
@ David Bellemare
Si le Bloc faisait élire 58 députés le 2 mai prochain devant, supposons, un parti conservateur majoritaire qui va foutre le bordel durant les 4 prochaines années et faire la démonstration de la nécessaire souveraineté du Québec. Croyez-vous qu’au Québec les caribous sans boussole vont un jour trouver le seul chemin menant à une pleine émancipation politique, économique et sociale de la nation ? Moi je crois que oui. Ceux et celles acceptant, délibérément ou non, la sujétion du Québec aux diktats du ROC sans que cela ne puisse entraîner de turbulences politiques, économiques et sociales au Québec sont de fieffés menteurs qui se mentent à eux-mêmes.
M. Gascon pourrait avoir raison, ça prendrait un gros bordel pour sortir les Québécois francophones de la grosse « canadian » maison. Nous pouvons compter sur M. Harper pour nous en servir un s’il entre majoritaire tout à l’heure.
@ Très intéressant. L’ancien proche conseiller de M. Harper, le politologue et stratège Tom Flanagan, ajoute aussi qu’en 2004, les Conservateurs voyaient en effet dans sa lettre à la GG, la possibilité de prendre le pouvoir sans élections et avec l’appui du NPD & du Bloc…
En effet. Comme je l’écris depuis 2008.. c’est en effet de la science po 101 et du parlementarisme de type britannique 101…
http://news.nationalpost.com/2011/03/28/ex-adviser-says-harper-had-coalition-plan-in-2004/
Harper nous a enfermé dans une boucle sémantique du genre « vous êtes avec nous ou contre nous », s’opérant aussi sur la base d’un sophisme où on affirme qu’une coalition serait «broche à foin», rejetant ainsi du revers de la main toute alternative, la seule option viable serait un gouvernement Harper majoritaire! Rien n’est plus faux!
Pendant que le sablier écoule le temps à l’intérieur de cette boucle, nous serions en droit de demander, Messieurs quel est votre programme électoral?
Je crois que nous avons besoin d’un nouveau contrat social au Canada. C’est aussi vrai au Québec, mais ce sera plus tard.
Moins pour les banques, moins pour le complexe militaro-industriel, plus pour la culture, plus pour un virage vert, une baisse du taux d’intérêt sur les cartes de crédit tel que le mentionne Monsieur Layton, plus pour le développement des réseaux à base de fibre optique (le Canada n’est qu’au 24e rang mondial). Plus pour l’éducation, la santé, la recherche, le développement de nouvelles technologies, la création d’emplois, ce sont les bases mêmes d’une économie saine. Si certains n’en sont pas convaincus, je les invite à lire «Le triomphe de la cupidité» écrit par Joseph Stiglitz. Monsieur Stiglitz me semble très équilibré dans ses positions, loin de rejeter le privé, il est cependant très critique et propose des solutions un peu plus à gauche, afin de mieux maîtriser les économies en déroute, où les institutions financières sont entièrement dérégulées.
Nous avons besoin d’un programme novateur énergique basé sur des valeurs de notre époque.
Jean-Serge Baribeau dit : «Harper et ses sbires sont des destructeurs «patentés»! Avec eux et après eux plus rien ne sera pareil!» On doit souligner plusieurs fois ici le mot «patentés».
Oui, ils sont destructeurs, tout comme l’a été l’ancienne administration Bush aux États-Unis, ils réduisent l’État à sa plus simple expression, laissant la place aux intérêts des grands lobbys privés, lesquels ne peuvent pas se conformer aux exigences de base d’un gouvernement selon ce que définit Stiglitz : s’assurer que les plus pauvres aient l’essentiel pour survivre et s’assurer de l’efficacité de l’économie dans son ensemble et non pas au bénéfice de quelques élites. Cette attaque contre la gouvernance est la résultante du capitalisme sauvage, lequel a rendu des dizaines de pays plus pauvres qu’ils ne l’étaient il y a à peine 20 ou 30 ans.
L’héritage des Bush est très lourd pour les États-Unis, nous risquons un héritage similaire ici au Canada, si nous ne faisons pas attention et que nous autorisons un gouvernement Harper majoritaire. Étant minoritaires, nous avons vu à de multiples reprises toute la mauvaise foi du gouvernement Harper, et je n’ai aucune difficulté à imaginer que la situation pourrait être bien pire s’ils étaient majoritaires! Horreur à l’horizon!
Les conservateurs sont très destructeurs, car ils nous ont endettés grandement avec des budgets militaires très questionnables et des prêts consentis aux banques tout aussi questionnables! Les guerres sont aussi très questionnables! Ce sont des décisions servant un agenda très précis : dégraissage de l’état et mesures d’austérités en éducation et en santé. L’effet direct : une plus grande ouverture au privé. Induire la population en erreur, ça ne pourrait pas être plus vrai ici!
En fin, si je ne m’abuse, on a fait ressortir que des gens d’une droite orthodoxe religieuse, un peu créationniste sur les bords, avaient une influence sur les politiques du gourvenement Harper. Oui, oui, des gens croyant que le monde s’est créé il y a quatre mille ans. Ouf! Ça ne vole pas haut! Qui l’aurait cru en 2011?! Le pire dans tout ça, c’est que la tendance semble indiquer un gouvernement Harper majoritaire aux prochaines élections. Cognez-moi la tête s’il vous plaît, je rêve, je suis au milieu d’un cauchemar! On dirait le retour de la grande noirceur du Moyen-Âge! Un retour de plus de mille ans en arrière, il faut le faire! Plus rétrograde que ça, tu meurs!
Bonsoir madame Legault,
Je dois vous avouer que j,ai une certaine gêne que le BQ appuie une coalition qui serait dirigé par une parti aussi méprisant, centralisateur, mesquin, ignoble, menteur et manipulateur qu’est le Parti libéral du Canada.
D’ailleurs, les sondages démontrent bien que malgré ses valeurs centristes qui devraient pourtant rejoindre une bonne partie de l’électorat canadien, le PLC est incapable de capitaliser sur les mesquineries, mensonges et maipulations du Parti conservateur.
M. Ignatieff a décidé de se suivider politiquement. Au Québec, les libéraux sont presque mort hormis dans la région de Montréal et ils sont en chute libre en Ontario. et il refuse d’envisager une coalition pensant qu’il va prendre le pouvoir tout seul ou continuer de diriger l’opposition officielle.
Pour peu que les conservateurs rentrent majoritaires et que le PLC perdent encore des sièges, j’en suis à me demander si le BQ ne pourrait pas de nouveau devenir l’opposition officielle à Ottawa.
@Jean-Pierre Gascon
Je sais fort bien que c’est le pari que fait le Bloc Québecois et plusieurs citoyens indépendantistes, mais moi je crois humblement que c’est une erreur stratégique.
Si le Bloc fait élire 58 députés le 2 mai prochain, le Bloc pourra dire qu’il a encore l’appui d’une majorité de citoyens au Québec… Et je ne doute pas trente secondes que ce soit la cas!!!
Tout ce que moi je dis, c’est que le NPD peut faire mieux que les Conservateurs qui ne méritent pas la confiance des citoyens canadiens… Mieux que les Libéraux qui ne méritent pas la confiance des citoyens (encore moins depuis qu’ils ont saboté le vidéo de Stéphane Dion, dans le but évident de saboter la coalition qui était sur le point de renverser le gouvernement de Harper)…
P.S. L’indépendance du Québec va se décider à Québec, pas à Ottawa… Depuis que le PQ remet à « la semaine des 4 jeudis » la future (et hypothétique) indépendance du Québec, je rêve de voir le PQ disparaître… Je rêve de voir le BLOC, toutes ses ressources financières, ses ressources humaines et surtout son chef, revenir au Québec pour faire avancer la cause de l’indépendance du Québec…
Peu importe mon rêve (un Québec indépendant), les Conservateurs risquent fort d’être majoritaires pour les 12 prochaines années… et il faudra se souvenir qu’un jour, on a manqué la chance de leur montrer la porte de sortie… Qui aurait cru que Jean Charest serait Premier Ministre du Québec aussi longtemps???
Il est plutôt cocasse que le parti réactionnaire conservateur ait décidé de faire porter le débat, d’entrée de jeu, sur la question de la coalition entre partis, après que le parti conservateur libéral a lui-même tenté de le faire avec son chef apocryphe, Stéphane. Cela ne peut que ranimer des souvenirs et ils furent nombreux à surgir pour exploser au visage de cet abruti qui les a fait sortir de leur boîte de pandore où ils étaient presque oubliés. Car les accusés de lèse coalition de maintenant se sont souvenus que l’accusateur, Stephen, faisait lui-même jadis partie d’une conspiration du même type il n’y a pas si longtemps. Mais ces souvenirs ne sont pas les seuls à remonter du fond de leur boîte. Ceux où la figure fantomatique de Stéphane le font aussi.
N’est-ce pas plutôt paradoxal que Stephen fasse ressortir la figure de Stéphane, comme si nous étions dans un pays bilingue d’une mer à l’autre et que ce soit Stephen qui trucide Stéphane. Pourtant, ce piège à cons imaginé par Stéphane aurait pu tourner à l’avantage des fédéralistes s’il avait fonctionné… Le Bloc se serait retrouvé dans la position d’un parti canadien et de son parlement. Pour ne pas se renier complètement, il lui aurait bien fallu s’en retirer à la première occasion et elle serait venue tôt, où la politique aurait fait en sorte que les intérêts de l’Ontario, ou même ceux de l’Ouest, auraient passé au premier plan devant ceux du Québec en termes de retombées économiques. Mais les fédéralistes de droite sont trop cons pour comprendre la finesse perverse de ces manigances. Alors, ils nous libèrent eux-mêmes des pièges tendus par les plus intelligents des leurs. Grand bien leur fasse.
Merci Madame Legault!
En tant que diplômé de science politique, j’ai moi aussi envie de hurler quand j’entends les faux arguments avancés par les conservateurs au sujet d’une éventuelle coalition, et encore plus lorsque je constate l’absence d’une réfutation en bonne et due forme qui aurait au moins autant de résonance dans la population que la campagne de peur orchestrée par les troupes de Stephen Harper .
Vous êtes la première personnalité publique/médiatique (à ma connaissance) à expliquer les principes de base de notre système politique en utilisant des arguments constitutionnels. Merci d’éclairer vos lecteurs sur les principes fondateurs de notre système parlementaire :
– La convention constitutionnelle de base, qui permet à un gouvernement de gouverner, est l’obligation pour un gouvernement de bénéficier de la confiance de la chambre.
– Nous ne votons pas pour un premier ministre, un gouvernement, voire même un parti ; nous votons pour un candidat. La population n’a, dans les faits, aucune voix au chapitre lorsqu’il est question de la désignation du premier ministre. L’exception consiste en un gouvernement majoritaire, auquel cas le chef de parti le mieux en mesure de s’assurer de la confiance de la chambre est également, obligatoirement, le chef du parti qui compte le plus de sièges. Autrement, un nombre de sièges ne donne absolument aucun droit à gouverner.
– Un premier ministre sortant, réélu avec moins de sièges que son principal rival mais sans que ce dernier ne commande une majorité de sièges à la chambre basse, aurait néanmoins le privilège de se faire accorder le droit de former un gouvernement en premier, s’il peut prouver qu’il est davantage en mesure que son rival de bénéficier de la confiance de la chambre. La priorité va au gouvernement sortant.
Malheureusement, et c’est peut-être le plus grand drame du parlementarisme canadien, le gouverneur général ne possède aucune légitimité. En cas de gouvernement minoritaire, les affrontements entre le gouvernement et son contre-poids, le parlement, sont inévitables. Or la seule personne constitutionnellement autorisée à trancher un tel différend est le gouverneur général, un fonctionnaire non élu dont la pratique constitutionnelle canadienne a, au fil des ans, fait en sorte que sa marge de manoeuvre n’ait plus aujourd’hui d’égal que son manque de légitimité. Pas étonnant que Stephen Harper ait pu menacer de destituer Michaëlle Jean en 2008 en se rendant directement à Westminster!
On entend souvent dire que la démocratie canadienne est «brisée», mais tous ces quiproquos, toutes ces joutes politico-constitutionnelles n’ont strictement rien à voir avec le principe démocratique. C’est la constitution qui pose problème. Le Canada est doté d’une constitution poussiéreuse, archaïque, directement liée à l’évolution du droit constitutionnel britannique, un droit dont l’évolution a connu son apogée au XVIIIe siècle. À titre d’exemple, le terme «premier ministre» ne figure même pas dans la Loi constitutionnelle de 1867, pas plus que le principe de la responsabilité ministérielle, qui sont pourtant les piliers fondateurs de notre système politique!
Il n’est pas étonnant, dès lors, que nous assistions à une aussi grossière campagne de désinformation de la part du parti conservateur et ce, depuis les tous premiers jours de décembre 2008. La pratique constitutionnelle canadienne tend depuis des années à marginaliser le pouvoir discrétionnaire du gouverneur général et à concentrer les «prérogatives royales» dans les mains du premier ministre. Que Harper agisse de la sorte n’est en soi pas étonnant : il ne fait que combler à son avantage un vide juridique causé par l’ambiguïté des conventions constitutionnelles et le mutisme de la constitution écrite du Canada.
Ce flou constitutionnel dans lequel nous baignons fait en sorte que chaque fois qu’une question d’ordre constitutionnel survient, un groupe de constitutionnalistes prétend une chose, un autre groupe défend l’idée contraire, et au final, personne ne sait de quoi il en retourne exactement, laissant toute la place à l’une ou l’autre des parties en conflit de modeler la question à son avantage et de désinformer la population pour ses plus purs intérêts partisans. Harper n’a rien inventé : rappelez-vous l’affaire King-Byng!
Nous n’avons pas besoin d’un nouveau parti politique au Canada, ni d’une plus grande démocratisation du régime (quoique cela ne ferait sans doute pas de tort). Le seul remède dont la société canadienne ait besoin aujourd’hui, c’est une constitution. Une loi constitutionnelle actualisée, adaptée au contexte de notre époque, où figureraient clairement les principes de base de notre système parlementaire, et où un chef d’État possédant toute l’autorité légale et la légitimité politique nécessaires à l’exercice de ses fonctions pourrait arbitrer les conflits entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.
Si en cette ère de gouvernements minoritaires répétitifs il s’agit là d’un besoin pressant, force est de constater que devant une telle campagne de peur de la part des conservateurs qui dure depuis plus de deux ans et l’absence de réplique du côté adverse, nous parlons plutôt ici d’un besoin non pas pressant mais bien urgent. Il en va non seulement de la santé de notre régime politique, mais aussi et surtout de l’intelligence de la population.
@ M. Gagnon. En effet. Le même problème de «désinformation» s’est d’ailleurs produit à l’automne 2008 lors de la tentative de coalition PLC-NPD. Étant politologue moi-même de formation, ce sont des «frustrations» que je partage….
Mais cela, c’est une autre chose. Le plus troublant dans toute cette histoire est que c’est un premier ministre fédéral qui, sciemment, pour des raisons partisans, désinforme la population quant au fonctionnement même du système parlementaire du pays. Peut-on seulement imaginer un président des États-Unis, ou de la France, qui oseraient faire la même chose quant à leurs systèmes présidentiels respectifs?…
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@ Correction: «pour des raisons partisanes»
@ David Bellemare
Je comprends votre bilan des horreurs si jamais Harper avait son gouvernement majoritaire et je respecte entièrement votre droit à une stratégie de vote qui est vôtre.
À mon humble avis des turbulences lors de changements politiques signifiants sont inévitables et parfois souhaitables; il est souhaitable que des évènements se produisent faisant une démonstration irréfutable de la nécessaire souveraineté pour le Québec. Crevant les yeux, même ceux d’aveugles volontaires, l’avènement d’un gouvernement majoritaire conservateur va foutre le bordel dans tout le Rocanada (est vs ouest) et au Québec, un bordel tel qu’aucune porte alors ne pourra être ouverte à quel qu’échappatoire évitant ou reportant aux calendes grecques la solution de problèmes, puissent-ils être d’ordre constitutionnel ou autres.
@ Voici un excellent résumé des circonstances entourant la coalition de 2008 – lesquelles ne sont absolument pas telles que les présente Stephen Harper à la population canadienne…. (Le texte est en anglais).
http://www.cbc.ca/news/politics/canadavotes2011/realitycheck/2011/03/harpers-coalition-assertion-they-tried-it-before.html
Nous n’avons pas besoin d’un nouveau parti politique au Canada???
La vérité, c’est que rien ne change parce que les citoyens votent toujours pour les mêmes partis!!! Jamais dans l’histoire du Canada n’y a-t-il eu un Premier ministre qui ne soit pas Libéral ou Conservateur (ou les deux à la fois)…
J’ai visité le site internet suivant pour vérifier :
http://www2.parl.gc.ca/Parlinfo/Compilations/FederalGovernment/PrimeMinisters/Biographical.aspx?Language=F
Peut-être que les gens parlent de changements, mais n’en veulent pas au quotidien??? Peut-être que les gens préfèrent la relative sécurité qu’apporte le non changement??? Ça serait ironique!!! Tout le monde « chiale » contre les politiciens et contre les partis politiques, d’une façon ou d’une autre, pour différentes raisons, mais personne ne veut changer quoi que ce soit!!! Tout le monde dit que de voter pour un parti ou pour un autre c’est du pareil au même, mais personne (j’exagère un peu pour illustrer mon point) vote pour le NPD (pour le parti Vert à la limite) ou un candidat indépendant!!!
Et je ne vous parle même pas de voter pour le Parti communiste du Canada ou pour le Parti Libertarien du Canada!!!
N.B. Je ne crois pas que le NPD pourra former un gouvernement majoritaire dans un mois, mais je vais voter NPD quand même… Et j’espère sincèrement que Jack Layton pourra être en bonne santé encore longtemps. Le NPD n’est pas le moins pire des partis, il est jusqu’à preuve du contraire le meilleur des partis sur la « scène fédérale »!!!
Je me permets de proposer que tous les systèmes politiques démocratiques reposent sur deux éléments essentiels. La confiance et le respect.
La confiance dans nos dirigeants et le respect des institutions. Et si ces conditions existent, il devrait s’établir un consensus permettant au système de fonctionner.
C’est pourquoi, les prérogatives d’un Gouverneur général, d’un Roi ou d’un Président non-élu, reposent bien sûr sur des traditions, mais en grande partie également sur l’assentiment de la population, et le respect qu’il inspire. Ainsi, ils sont encore très nombreux les régimes démocratiques ayant à leur tête des chefs d’État non-élus. Ils inspirent tous, à mon sens, le respect de leurs concitoyens. Et il semble que ce soit dans la plupart des cas, dans ces régimes que l’on retrouve occasionnellement des gouvernements de coalition. On pourrait en nommer rapidement quelques-uns. La Grande-Bretagne, bien sûr, mais aussi la Suède, la Norvège, les Pays-Bas, le Danemark, l’Espagne, la Belgique, l’Italie, la Thaïlande, l’australie, le Japon, Israël…et j’en passe plusieurs autres.
Il semble par ailleurs que les régimes présidentiels premettent souvent d’offrir des postes de ministres ou de dirigeants d’Institutions importantes à des rivaux politiques, comme en France ou aux États-Unis, mais on n’y voit pas de gouvernement de coalition.
Tout celà pour dire que je suis d’accord avec Mme Legault et plusieurs commentateurs que Stephen Harper fait preuve d’une très mauvaise foi. À moins que ce soit vrai qu’il n’a jamais beaucoup lu, et surtout rien sur les institutions politiques à travers le monde.