Vous l'aurez sûrement remarqué. Depuis quelques jours, alors qu'il dirige la campagne électorale de son parti, le chef du NPD, Jack Layton, a dû subir de nombreuses questions sur son «état de santé».
Est-ce même pertinent dans la mesure où M. Layton avait déjà expliqué, en long et en large, qu'il avait un cancer de la prostate et que, dernièrement, il s'était cassé une hanche?
Le sujet est loin d'être anodin.
Il soulève non seulement la question précédente, mais il nous amène aussi à se questionner sur les «perceptions» que l'ont peut avoir, ou non, des personnes atteintes du cancer… Qu'elles soient ou non des «personnalités publiques».
Voici d'ailleurs la discussion à laquelle je participais ce matin à l'émission de Christiane Charette sur les ondes de la Première chaîne.
Une discussion très franche, d'ailleurs, et en la très agréable compagnie de l'animatrice Geneviève Borne et de la recherchiste Andrée Bourassa.
http://www.radio-canada.ca/emissions/christiane_charette/2010-2011/chronique.asp?idChronique=143989
Est-il normal que le citoyen veule savoir si un chef de parti jouisse d’un état de santé qui lui permettra de remplir ses fonctions politiques très exigeantes ?
Doit-on s’attendre à ce qu’un chef de parti donne aux citoyens l’heure juste sur son état de santé ?
Personnellement je répondrais OUI à ces deux questions. Donc, à priori, je crois Jack Layton quand il nous assure que son état de santé lui permettra de remplir ses fonctions. En corollaire, il y a sans doute un abus journalistique en revenant continuellement sur le sujet.
Mais une personnalité publique, surtout dans le monde politique, doit s’attendre à des dérives.
Toutefois, les personnes atteintes de cancer, à un moment ou l’autre de leur vie, sont-elles stigmatisées? En réalité la question devrait être : le cancer pousse-t-il plus que d’autres maladies graves à la stigmatisation des personnes atteintes ? Je ne saurais répondre.
Je ne saurais non plus répondre à la question suivante : les personnes atteintes d’un cancer développent-elles une perceptions différentes d’elles-mêmes et de leur environnement et entourage? Jean-Charles Crombez, dans son œuvre La guérison en ECHO, explore bien cette dimension de la maladie.
Le moins que l’on puisse dire c’est que la question est très complexe, vue d’un côté ou de l’autre.
«Quand on a la santé, c’est pas grave d’être malade.»
[Francis Blanche]
N’oublions jamais que le docteur Knock (inventé par Jules Romains) disait à qui voulait l’entendre:
*****«Les gens bien portants sont des malades qui s’ignorent,»*****
Merci pour le témoignage à Christianne Charest
Je vous lis tout le temps, vous êtes un modèle de femme pour moi.
J’ai 37 ans, trois enfants et un cancer du sein qui vient de poindre..
à l’écoute de votre témoignage cela m’a fait du bien
me donne le goût de rester active dans la mesure de mes capacités et de garder moi aussi les aspects positifs dans ma vie pour combattre !
Et mon travail de défenses de droits fait partie de cela !
Et vous avez raison: Laissons Jack décider de poursuivre sa carrière car elle peut faire partie de sa guérison et il faut lui parler politique car en ce moment avec les enjeux de cette campagne c’est d’autant plus important qu’il puisse s’exprimer !
Merci à Marie-Claude Gagnon et à vous Madame legault de cette entrevue avec Christiane Charest.
Jack Layton répond à des questions de santé chaque jour.Il a parlé de son état de santé aux journalistes.Qu’on le laisse tranquille.Et si le cancer arrivait aux journalistes que répondraient ces derniers après avoir combattu?
Vous en savez beaucoup à ce sujet !
Émouvant est le témoignage de Marie-Claude Gagnon et je remercie Claire Thibaudeau de ses remarques pertinentes et marquées au sceau de la plus grande sensibilité.
Voici un petit témoignage qui, je l’espère, ne semblera pas superflu ou trop égocentrique. J’ai (j’avais) deux grands amis qui, il y a 31 ans, avaient acheté ensemble une maison. C’étaient des voisins épatants et pas du tout querelleurs.
Il y a un an, mon grand ami Bernard (67 ans), l’un des deux voisins, est décécé, poignardé à mort par son fils, un schizophrène qui aurait dû être gardé en institution. La mère vit actuellement une grande désespérance. Son mari est mort (ils ont vécu ensemble pendant 40 ans) et elle doit défendre son fils, lequel a été sérieusement «tabassé» en prison (perforation de l’estomac) par des ordures qui se prennent pour le bras justicier, vindicatif et revanchard de la justice.
J’arrive au fait. Le voisin de Bernard, Jean-Marc, un homme drôle, un bon vivant, a été anéanti par ce décès et il a tout fait pour soutenir l’épouse de Bernard, une Californienne d’origine suédoise, laquelle est désemparée.
Mais voilà-t-il pas que ne se sentant pas très bien dans le sillage de ces tragiques événements, Jean-Marc a dû consulter divers médecins qui, tous, lui ont dit qu’il est en phase terminale. Il a en effet un cancer du poumon, incurable. Nous sommes quelques amis qui doivent l’accompagner dans le périple ultime de cet être, de ce «bon vivant» (comme je le disais plus haut).
Jean-Marc a 80 ans et il a fumé pendant de nombreuses années. Il nous a dit, à nous ses amis, qu’il avait aimé fumer. Il a ajouté que chaque cigarette, il l’a dégusté avec un plaisir jouissif et indéniable. Évidemment cela consacre une rupture avec le purisme de la «correctitude politique et morale».
Tout cela pour dire que j’admire profondément Jack Layton. Cet homme est d’une force morale presquement inébranlable. Et c’est avec un grand plaisir que je vais voter pour Thomas Mulcair (j’habite le quartier Côte-des-Neiges) dans le comté d’Outremont.
Alice Parizeau a déjà proposé l’émouvant propos que voici:
*****«Pour apprécier la vie, il faut absolument flirter avec la mort.»*****
Je pense que nous ne cessons de flirter avec la mort, que nous en soyons conscients ou non!
JSB
Le droit de savoir des électeurs a des limites. Si un candidat souffre d’une maladie vénérienne, cela ne nous regarde pas. S’il est un joueur compulsif, oui.
Souffrir d’un cancer, il y en a et il y en a eu dans ma famille, change radicalement les perceptions de la vie et le sens des valeurs d’un individu. Il est donc important que les électeurs en soient avertis. Lorsque l’on a flirté avec la mort on a plus de courage dans ce qui nous reste de vie. A cette enseigne, M. Layton serait le meilleur candidat.
Je suis ravi d’avoir un signe de vie de Mme Gagnon. 🙂 Bon courage dans votre épreuve. J’ai une connaissance qui a eu un cancer du sein il y a 15 ans et, avec les trois thérapies : chirurgie, chimio et radio elle se porte à merveille. Elle prend encore un ou des médicaments pour empêcher la récidive, mais cela ne l’empêche pas de jouir de la vie au maximum.
Quelqu’un a écrit un livre intitulé : Ces malades qui nous gouvernent. Leurs maladies étaient, sont mentales. Herr Harper en souffre. Il est incurable et nous sommes, seront ses victimes. Charmantes perspectives.
@ Bonjour! Merci pour tous vos commentaires!
Et à Mme Gagnon: merci pour votre témoignage. Il m’inspire beaucoup et en inspirera plusieurs autres, c’est certain…
Que votre parcours soit jalonné d’espoir, d’amour, d’amitiés et aussi, de tous ces «petits» plaisirs de la vie que l’on prend trop souvent pour acquis.
Et n’hésitez pas à revenir vous exprimer sur ce blogue, si le coeur vous en dit!…
Je ne peux qu’admirer le courage de tous ceux et celles qui traversent des épreuves terribles et s’en sortent grandis en leur être.
Sans porter de jugement sur les capacités personnelles de Jack Layton qui seul peut pour lui-même le faire, j’apprendrai à personne ici que la politique est une jungle, un environnement très dur et le journaliste clamera toujours son innocence devant des accusations de partialité mais souvent son travail, même innocent, laisse des traces dans l’opinion publique qui avantage ou désavantage un parti.
Je vous lis avec beaucoup d’émotions Mr Baribeau.
Espérant que Madame Gagnon soit certaine de notre support et réconfort si bien exprimés par Madame Legault.
Hier Patrice Roy passait un entrevue à Jack Layton.
Il s’est informé très poliment de sa santé et lui a posé la question à savoir si cette question le dérangeait ..
Jack Layton a répondu non mais la façon dont Patrice Roy l’a interrogé était respectueuse !
Malgré le respect que j’ai envers Patrice Roy, cette question n’avait pas vraiment à être encore posé!
A tout le monde en parle . Jack Layton marchait avec une canne.
Je pensais à vous Madame Legault particulièrement concernant l,entrevue avec Christianne Charest.
Si Jack Layton n’avait pas eu le cancer , lui aurait-on poser cette question?
Ou qu’il aille il est osculté à la loupe .