@ En voulant couper les vivres aux partis d'opposition, Stephen Harper dit en quelque sorte aux Canadiens: «L'État, c'est moi»….
«Sabrer les subventions publiques aux partis politiques, comme promet de le faire Stephen Harper s'il est élu à la tête d'un gouvernement majoritaire, brisera le fragile équilibre entre argent et politique au Canada et sera dommageable pour la démocratie.
Ce ne sont pas, cette fois, les partis de l'opposition qui le disent, mais l'ancien président d'Élections Canada Jean-Pierre Kingsley (…) Selon Jean-Pierre Kingsley, l'argument évoqué par Stephen Harper est fictif, puisque l'État finance autrement les partis. (…) Le changement promis par M. Harper «coupera les pattes aux petits partis». Quant aux plus gros, ils trouveront d'autres sources de revenus, ce qui pourrait les inciter à contourner la loi, prévient M. Kingsley.»
Donc, selon l'ex-président d'Élections Canada, la promesse de Stephen Harper de mettre fin aux subventions publiques directes aux partis serait dangereux pour la démocratie canadienne; avantagerait le Parti conservateur, entres autres choses, grâce aux subventions indirectes (crédit d'impôt, etc…); et enfin, et surtout, ouvrirait la porte à la corruption…
En effet.
C'est d'ailleurs là précisément la même analyse que je faisais dans ma chronique du 19 janvier dernier et intitulée «La dernière étape». À laquelle j'ajoutais aussi cette autre conséquence majeure: «ce serait également asséner un coup financier très dur à tout ce qui bouge idéologiquement à Ottawa au centre et au centre-gauche»…
Voici donc, in extenso, la chronique en question:
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LA DERNIÈRE ÉTAPE |
Les conservateurs sont à plus ou moins 14 sièges de sabler le champagne d'une victoire majoritaire. Qu'il y ait ou non une élection générale ce printemps, c'est dans ce contexte qu'il faut comprendre le ton particulièrement négatif de leur campagne de publicités (1). La question est donc sur de nombreuses lèvres: que ferait Stephen Harper avec une majorité? Sacrée bonne question, mais à laquelle le premier ministre ne répond qu'au compte-gouttes. Le 18 janvier, en entrevue avec Peter Mansbridge, il se disait favorable à la peine de mort dans "certaines circonstances", mais disait ne pas vouloir soulever la question dans le "prochain" parlement… Par contre, sur le sujet des subventions publiques directes aux partis politiques, il est clair comme de l'eau de roche. Il promet que s'il venait à diriger un gouvernement majoritaire, il les éliminera. Point à la ligne. Bye-bye! Il ne permettrait que les déductions d'impôt pour les dons faits par des particuliers. Ce qui, par hasard, favoriserait en partant le Parti conservateur… Bref, dans sa quête entêtée pour affaiblir le NPD et le Bloc tout en tentant de retirer au Parti libéral son statut de "natural governing party" du Canada, appelons ça, si vous voulez, la dernière étape. (Cette intention formulée en 2008, alors qu'il était toujours minoritaire, avait déclenché une crise politique, la création de la coalition PLC-NPD et la prorogation du Parlement. C'est dire l'importance de la chose.) Voici comment Harper s'en expliquait cette semaine dans une entrevue fort amicale avec Mario Dumont: "Nous pensons que les partis politiques doivent être payés [sic] par leurs militants, leurs supporteurs." Et le PM de poursuivre: "Il y a déjà, Mario (…) un support fiscal très important pour les partis politiques. (…) Mais les autres partis favorisent des subventions, libres comme ça, gratuites, comme ça, pour eux." Hormis le populisme racoleur de l'argument, ne vous méprenez pas: l'homme est sérieux. Il rêve de ce geste radical et antidémocratique depuis longtemps. Et il le fera si le destin lui donne un jour une majorité en Chambre. Comme ces grands mannequins qui se targuent de ne pas trouver la beauté importante, Harper, dont les coffres du parti débordent, se permet de faire la morale à des partis d'opposition nettement moins riches. Mais devinez qui profiterait le plus d'une telle politique? Prenez 2009 (2). Le PCC recevait la rondelette somme de 17,1 millions de dollars de 101 000 donateurs. Le PLC: 12,5 millions de 37 500 citoyens. Le NPD: 7,4 millions de 23 700 Canadiens. Le Bloc: 889 000 $ de 6000 Québécois. Quant aux subventions – celles que Harper voudrait éliminer -, en 2010, le PCC en avait pour 10,4 millions, le PLC pour 7,2 millions, le NPD pour 5 millions et le Bloc, pour 2,7 millions. Les partis d'opposition en sortiraient donc nettement désavantagés. Une machine à ramasser de l'argent C'est clair. Le Parti conservateur, même minoritaire, collecte beaucoup plus d'argent de beaucoup plus de donateurs. L'an dernier, un ancien président du PLQ déclarait que sous Jean Charest, il était devenu une "machine à ramasser de l'argent"! Eh bien, il aurait pu dire la même chose du parti de Harper, lequel profite aussi de la générosité des membres de moult petits groupes d'intérets d'affaires, religieux ou issus de communautés culturelles. Tout ce beau monde, ça commence à faire beaucoup d'argent. À l'opposé, le Parti libéral continue de souffrir de sa collision avec l'iceberg de la commission Gomery. Sans compter les changements imposés par Jean Chrétien au financement des partis, dont la fin des dons de compagnies et de toute personne "morale". Les libéraux n'ont jamais su s'adapter. Là n'est toutefois pas la seule raison de leurs problèmes financiers. De fait, la plupart des partis souffrent de l'impact financier de leur propre "offre de service" décevante auprès de l'électorat. D'où, aussi, la difficulté de plusieurs partis à séduire les "petits donateurs" de la classe moyenne. Que voulez-vous? On la laisse crouler sous les hausses régressives de tarifs et de frais de toutes sortes pendant qu'on diminue la qualité des services publics et baisse les impôts de ceux qui ont les moyens de s'en passer… et elle serait tentée de donner? Il est là, aussi, le succès financier des conservateurs: réussir à faire croire à une partie de la classe moyenne qu'ils s'occupent de ses intérêts… Ouvrir la porte à la corruption? Couper les subventions aux partis, ce serait également asséner un coup financier très dur à tout ce qui bouge idéologiquement à Ottawa au centre et au centre-gauche… En affamant le PLC, ce serait aussi risquer un retour à des pratiques plus occultes, ne serait-ce que par pur instinct de survie. Pourtant, pendant ce temps, au Québec, on discute de plus en plus de la nécessité d'en arriver un jour à un financement complètement public. Question, tenez, de réduire le plus possible la corruption et le copinage liés au financement des partis… tout en assurant une certaine équité entre ceux-ci… |
Source: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2011/01/19/la-derni-232-re-233-tape.aspx
Ça démontre encore une fois jusqu’à quel point le gouvernement conservateur sous Harper est particulièrement vicieux et dangereux.
S’il s’avère qu’Harper peut faire passer son projet, dans son cas, il profitera grandement des subventions du complexe militaro-industriel et des industries pétrolières, personne ne pourra le compétitionner par la suite. Ça pourrait lui donner les conditions pour un long règne de plus de 20 ans.
Je le dis très sérieusement ici, je ne le supporterai pas pendant 20 ans, je quitterai le pays bien avant, sans aucun regret.
Nous sommes plusieurs à sonner l’alarme, ce n’est pas pour rien, il y a véritablement péril en la demeure. Que dire de plus?
Petite nuance!
Advenant un gouvernement Harper majoritaire, et qu’effectivement il s’installait pour longtemps, si le Québec accédait à son indépendance, dans cette condition précise, je réviserais mon choix, il me ferait un grand bonheur de rester au Québec.
Les conservateurs majoritaires sont les munitions parfaites pour les nationalistes, je me contente juste de le redire…
Le Rocanada est-il encore chez le dentiste ? Vous vous souvenez sûrement du sort qui attendait les Québécois et les Rocanadians dans le cas d’une défaite du OUI au référendum de 1995 selon Jacques Parizeau soit « d’interminables séances chez le dentiste », des turbulences interminables suivant une victoire du NON.
À tous les colonisés fossiles du ROC, aux adeptes de l’angélisme idiot, de la pensée magique « tout le monde il est beau tout le monde il est gentil », à tous ces apôtres du maintien du régime colonialiste rocanadian, vous récoltez ce que vous avez toujours semé: la peur d’exister.
M. Gascon, Vigneault chantait « Tout l’monde est malheureux tout le temps ».
Nous pouvons ajouter que les fédéralistes sont aussi peureux que les souverainistes et vice versa. Les uns ont peur de demeurer dans le Canada et les autres ont peur d’en sortir.
Être un ange peut avoir des inconvénients comme ne pas voir venir les dangers mais passer sa vie enragé et anxieux, ne me semble pas mieux.
Le vrai scandale ici est les limites trop élevées de dépenses frivoles des partis politiques qui ne servent qu’à dilapider les fonds publics, à la place de communiquer correctement les programmes des partis politiques.
Et pendant que le constat d’une probable majorité de Stephen Harper inquiète, au Québec, l’électorat s’apprête à voter massivement pour le Bloc…
Parce que le Bloc veille à nos meilleurs intérêts.
Pénible.
Harper: le registre des armes à feu sera aboli tôt ou tard.
Régis Labeaume aussi…
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/201009/17/01-4316737-harper-le-registre-des-armes-a-feu-sera-aboli-tot-ou-tard.php
Il va de soi que la fin des subventions aux partis est synonyme de corruption celle des commandites par exemple. Le scandale des commandites des libéraux est contemporain de l’absence de subventions aux partis.
La loi sur le financement des partis décidé par J.Chrétien est le résultat d’une volonté libérale de se blanchir après le scandale des commandites.
Évidemment de la part des partis de la libre entreprise comme le PLC et le PC d’Harper, l’idéologie les incites généralement a l’encouragement des soupers bénéfices à 200 dollars et aux crédits d’impôts pour se financer. L’idéologie mais aussi les liens nombreux existant entre les clubs économiques tels le Beaver Club in Montreal , (ramené à sa sordide réalité dans le Temps des bouffons de Falardeau) ces liens entre clubs sont propices à ce que l’entreprise finance les partis.
Harper ne croit qu’à cela le financement des partis par les supposés plus méritants des citoyens ceux qui ont fait fortune. Car dans le monde idéal des conservateurs, ce sont les actionnaires qui par leurs investissements méritent une attention citoyenne privilégiée, il en va pour l’essentiel de même des libéraux d’ignatieff hélas.
Désavantager le Bloc et le NPD c’est l’objectif prioritaire d’Harper puisque le PLC est aussi un parti de la classe d’affaire.
M.Perrier invite les souverainistes a élire des députés libéraux en vue d’un gouvernement libéral minoritaire. C’est demander beaucoup aux Québécois d’autant qu’étrangement pour un fédéraliste, un gouvernement libéral à Ottawa aiderait davantage à l’élection d’un gouvernement du PQ.
M.Perrier, l’encouragement d’ignatieff à un prêt fédéral pour Churchill Falls n’aidera pas davantage le PLC au Québec.
Vous allez m’éliminer les subventions publiques aux partis politiques.
Vous allez m’éliminer le régistre des armes à feu.
Vous allez m’éliminer ce canadien-français.
Vouss allez m’éliminer le Canada-français.
IXE-13
http://www.youtube.com/watch?v=wbSqzEq3Jy4
Certes, la volonté de réduire à la portion congrue le financement des partis politiques est la résultante directe de l’idéologie d’un parti qui tire l’essentiel de son financement de ceux dont il défend les intérêts, soit le secteur privé de la finance et de l’industrie, lequel espère ainsi se voir ôter le spectre de partis politiques plus démocratiques qui pourraient leur imposer un fardeau plus considérable en matière d’impôts. L’industrie pétrolière et gazière qui carbure aux subventions, en fait tout le secteur de l’extraction des matières premières, sans parler de ceux qui dépendent des commandes de l’État, tous salivent à la pensée que ce désir devienne réalité. Avec comme résultat, un écart encore plus grand entre les plus favorisés et ceux qui le sont le moins dans la société, puisque l’amoindrissement des finances de l’État ne peut que se traduire que par des coupures dans l’accès aux services de base.
Mais ces plafonnés du neutron que sont ces réactionnaires et leurs émules, ou leurs profiteurs, ne voient pas qu’en agissant de la sorte, ils amoindrissent encore la légitimité des institutions censées représenter tous les citoyens. Vivant pour une bonne part d’entre eux entre deux avions, détenant des pieds à terre ici et là, plutôt là qu’ici, dans des paradis qui ne doivent rien à la vertu mais tout au vice de forme des évasions fiscales, ils ne voient pas que la filière de l’argent qui les conditionne essentiellement n’a pas le pouvoir de réduire à néant l’écœurement citoyen qui risque au contraire d’y trouver comme le ressort qu’il lui faut pour combattre l’infamie. En clair, des partis qui ne bénéficiaient pas de cet argent volé aux contribuables ont parfois fait mordre la poussière à ces truands.
La culture américaine plus imprégné encore au Canada qu’au Québec par la proximité de la langue détermine le parti libéral comme l’équivalent du parti démocrate, le parti conservateur l’équivalent du parti républicain.
Deux partis qui comme aux É.U empêchent l’alternance au pouvoir d’un parti comme le NPD lié aux travailleurs et aux syndicats. À ce titre, le système de financement lié aux personnes morales des entreprises est très américain et traditionnel jusqu’à peu au bipartisme libéral-conservateur canadian. La cour suprême américaine n’a telle pas légalisé ce financement au nom du droit individuel? La réponse est oui.
Autrement dit, le Québec est bien peu responsable que sa balance politique soit davantage à gauche qu’à droite par rapport à l’Alberta et en Ontario.
Ceci dit, le PC proche plus que jamais des républicains n’en n’est pas pour autant un parti fasciste comme suggéré ici. il faut se garder une gêne.
La chose la plus démocratique serait d’accroître le financement des partis politiques par les fonds publiques tout en abaissant les contributions privées ou du moins contrôler très strictement ces dernières.
Sinon nous nous retrouverons comme aux USA où ce qui décide du succès électoral des candidats ou candidates c’est essentiellement sa capacité à pouvoir compter sur un trésor personnel.
Ça ouvre la porte à tous les excès où nous pourrions voir des sociétés privées, voire même étrangères, verser des centaines de millions de dollars pour un parti ou pour l’autre et ainsi se PAYER un pays tout entier.
Voilà le réel enjeu de la proposition de Harper.
@ Gilles Bousquet
Votre réplique à mon dernier commentaire n’est franchement pas votre meilleure trouvaille; est-ce la béatitude du fossile incrusté dans le Roc que vous tentez de m’expliquer ?
M. Gascon, je tente de faire la part de choses mais je ne comprends pas le sens de votre question : «est-ce la béatitude du fossile incrusté dans le Roc que vous tentez de m’expliquer ? »
Est-ce que vous pourriez ne simplifier le tout s.v.p. ?
Le Parti nazi allemand était généreusement financé par l’entreprise privée, les banques. Les Nazis n’aimaient pas les syndicats. Les Nazis combattaient les syndicats. Les Nazis assasinaient les syndicalistes et les socialistes trop près des communistes et les communistes itou.
Les Républicains n’aiment pas les syndicats, ni les socialistes. Oui, les Républicains sont fascistes, et même plusieurs Démocrates. En fait, tous ceux qui soutiennent les guerres contre l’Irak, l’Afghanistant et maintenant la Libye. Tous ceux qui justifient Guantanamo et les procès en court martiale pour des ennemis des USA et de ses exactions à l’échelle de la planète.
Oui, le fascisme est bien en selle aux USA, dans les deux partis. Les Conservateurs s’en accomodent trop facilement à mon goût. Le premier amendement est passé aux oubliettes.
Aux USA, la démocratie est un vain mot. Ici, au Canada, ça bat de l’aile. Les dissidents c’est bons dans les pays que l’on aime pas. Des dissidents chez-nous, c’est pas bien. C’est même incompréhensible, aux yeux de certains, et il en a des milions de ces derniers.
Nous sommes en guerre et nous ne le savons pas. Guerre civile s’entend.