Fin du débat des chefs en anglais (1)…
Au débat de ce soir, le message de Stephen Harper était aussi clair que de l'eau de roche: donnez-moi un gouvernement «majoritaire», «stable», sinon la «reprise économique» sera mise en danger par des «chicanes» constantes au parlement….
Eh oui, pour lui, l'exercice de la démocratie parlementaire lorsqu'un gouvernement est minoritaire, ce n'est que de la «chicane»…
Cela fait de lui le premier premier ministre canadien à balayer du revers de la main, voire même à déformer carrément le fonctionnement même du système parlementaire canadien, alors que dans les faits, il devrait en être le gardien et le protecteur.
En effet, il fut égal à lui-même en continuant d'exploiter l'ignorance généralisée, semble-t-il, du fonctionnement même du système parlementaire canadien… M. Harper ayant même poussé l'audace jusqu'à nier que la «confiance» d'une majorité de députés est ce qui permet à un parti de gouverner, qu'il ait reçu ou non le plus grand nombre de sièges…
Même sur la coalition – les autres chefs avaient beau marteler ce qui s'était passé en 2004 alors que M. Harper avait signé une entente avec Jack Layton et Gilles Duceppe qui aurait pu lui garantir la confiance de leurs députés si le gouvernement Martin minoritaire tombait et donc, ensuite, lui permettant possiblement de prendre le pouvoir sans passer par une élection -, rien de collait sur le teflon de Stephen Harper… Pas même la vérité.
Pas même les faits. Pas même le témoignage direct des Duceppe et Layton. Pas même les fuites du rapport de la Vérificatrice générale sur les dépenses du gouvernement et le patronage potentiel au G8 et au G20.
C'est une denrée rare que de voir un premier ministre sortant aller jusqu'à tromper aussi ouvertement la population sur des faits et des témoignages avérés. Mais lorsqu'un premier ministre peut induire sa propre population sur le fonctionnement de son propre système parlementaire, tout devient possible…
Sur la forme – faisant très «premier ministre», comme les relationnistes aiment tant dire -, M. Harper était évidemment très calme. Comme s'il s'était trempé dans un bain de camomille avant le débat… Mais s'attendait-on à autre chose dans les circonstances?
Toujours sur la «forme», s'il a si peu regardé les autres chefs lors des échanges – leur préférant la caméra la plupart du temps -, c'est qu'en fait, il disait aux Canadiens: «voyez, c'est à VOUS que je parle»…. Il n'empêche que cela trahissait aussi un impressionnant manque de respect pour ses adversaires. Même Jean Charest et Pauline Marois se regardent lorsqu'ils se répondent…
Or, au-delà de la forme, il y a aussi le fond…
Côté Michael Ignatieff, une constatation s'impose: si le chef libéral, à son tout premier débat de chefs, a considérablement raffiné son message et semble bien comprendre les faiblesses de Stephen Harper et les dangers d'une majorité conservatrice, il a encore de la difficulté à bien le communiquer de manière à «desconstruire» ce que Stephen Harper avance comme «vision».
Il a tenté à plusieurs reprises de convaincre les électeurs qu'ils ne peuvent pas faire confiance à M. Harper dans quelque dossier que ce soit; qu'il voit la démocratie comme une simple «nuisance»; qu'il dilapide les fonds publics dans des avions militaires, des prisons, des sommets somptuaires et des réductions d'impôts pour les entreprises, etc…. Mais il l'a fait de manière, justement, fort répétitive… Mais ne dit-on pas aussi que le propre de la pédagogie est la répétition…
Dans tout le débat, par contre, combien d'électeurs auront compris ce que le PLC ferait, concrètement, s'il prenait le pouvoir… Ou encore, s'ils peuvent l'imaginer comme premier ministre. Pour vrai.
De plus, il était constamment aux prises avec un Jack Layton dont l'objectif était de le discréditer. Craignant hors Québec la perte d'appuis au profit du PLC, en cela, il aura sûrement aidé M. Harper au Canada anglais tout en donnant un petit coup de pouce bien involontaire à M. Duceppe…
Ce qui nous amène à Jack Layton: sa vision sociale est cohérente et claire. Il sait démasquer les idées ultraconservatrices du chef du PCC et les nommer pour ce qu'elles sont. Mais son discours sur un «gouvernement» néo-démocrate en dilue quelque peu l'effet…
Quant à Gilles Duceppe, il semblait un tantinet moins en forme que dans les débats passés. Sur les questions d'intéret pour le Québec, il aura formulé toutes ses demandes et souligné à plusieurs reprises la manie de «contrôle» de M. Harper et les dangers d'une majorité conservatrice, mais hors Québec, cela peut-il vraiment porter?
Il s'en est également pris directement à M. Layton en le questionnant sur la Loi 101… comme si le Bloc s'inquiétait tout à coup du NPD au Québec…
Et enfin, une observation plus globale: les électeurs ont eu droit ce soir à deux visions, deux planètes, diamétralement opposées sur la plupart des dossiers socio-économiques.
Soit celle de Stephen Harper d'un côté, et de l'autre, celle des trois autres chefs. Une planète ultraconservatrice au pouvoir face à une autre planète qui, elle, ne l'est pas! Mais une planète ultraconservatrice se rapprochant d'un pouvoir possiblement majoritaire…
C'est ici la confirmation que cette élection devrait être considérée par les Canadiens comme étant l'une des plus importantes des dernières décennies.
Et pourtant, et pourtant… l'impression ambiante jusqu'à maintenant en est plutôt une de désintérêt frôlant presque l'indifférence…
On verra au cours des prochains jours si le débat de ce soir, du moins hors Québec, où des sujets importants et des questions pertinentes furent tout de même soulevés, réussira ou non à piquer la curiosité… et l'intérêt des électeurs.
Du moins, pour ceux et celles qui l'auront regardé.
Et vous, quelles observations ce débat vous inspire-t-il?
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Sur ce, comment mieux terminer la journée qu'avec ce très beau texte paru dans Le Devoir d'aujourd'hui: «Lette à mon fils pour qu'il vote»… http://www.ledevoir.com/politique/elections-2011/320893/libre-opinion-lettre-a-mon-fils-pour-qu-il-vote
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Demain soir: le débat des chefs (prise 2)….
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Gilles Duceppe a été très décevant ce soir. Il avait fait tellement mieux les autres années. Il n’ avait pas à charmer les canadiens ce soir, mais il doit être plus dans son assiete mercredi. Sa campagne est très drabe depuis le début.
J’ai trouvé Harper froid, distant enfermé dans sa rhétorique.
J’ai découvert Ignatief. Il m’a semblé honnête dans ses argumentations et assez dynamique.
Clayton me plait. Si je ne tenais pas compte de l’incontournable question constitutionnelle et si je vivais ailleurs qu’au Canada, les chances sont que choisirais son parti le 2 mai. Mais je suis Québécois.
Duceppe était égal à lui-même. Il était encore l’empêcheur de tourner en rond. Il a fait honnêtement la job.
Bref celui que j’ai le moins apprécié c’est Harper. Même qu’il m’a très souvent horripilé. Même si j’étais Albertain, je ne serais pas capable de voter pour cet homme. Je suis toujours incapable de comprendre pourquoi les citoyens du ROC continu à donner leur confiance à un homme et son parti qui n’ont pas cessé de nous mener en bateau, de nous abreuver de demi-vérités. Sur ce point, n’est-ce pas Duceppe qui lui a fait remarquer que le PCC a accepté de débattre d’un projet de loi indépendant présenté par un membre de son parti qui avait pourtant affirmé qu’il ne ferait rien de tel.
«Les hypocrites, comme les abeilles, ont le miel à la bouche et l’aiguillon caché.»
[Jacques Delille]
comme si le Bloc s’inquiétait tout à coup du NPD au Québec…
Oui il s’inquiète du NPD au Québec car cette semaine un sondage montrait que le NPD dépassait le PLQ et le PCC au Québec.
Pour moi, Layton s’est nettement démarqué. Il était le plus incisif. J’ai aussi apprécié qu’Ignatieff insiste sur l’aspect idéologique de Harper, ce qu’il a fait à de nombreuses reprises. La remarque de Duceppe sur le fait qu’Harper allait enfin répondre à un citoyen m’a fait sourire. C’est peut-être le seul moment où j’ai vu Harper réagir.
J’ai écouté les commentaires des supposés analystes politiques par après. Tous insistaient sur le calme de Harper, de son allure de premier ministre. Ils vantaient le fait qu’il ne répondait jamais au question, revenant sur son programme (j’aurais dit sur sa cassette…).
Misère, c’est rendu positif de ne pas répondre au question et de toujours faire dévier le débat…
Et s’il a si peu regardé les autres chefs lors des échanges – leur préférant la caméra la plupart du temps -, c’est qu’en fait, il disait aux Canadiens: « voyez, c’est à VOUS que je parle »….
Ce n’est pas la seule raison, c’est aussi pour « faire premier ministre », et ça très bien marcher. C’est en très grande partie pour son regard direct vers la caméra qu’on dit ça maintenant. Monsieur Harper était d’ailleurs très très bien placer dans le décor de l’émission par rapport aux autres orateurs. Le plan large d’introduction du débat télévisé nous le montrait déjà plus tourné vers nous que les autres, monsieur Duceppe étant pratiquement de dos.
Je vous le dis honnêtement, plus les jours avancent, plus la majorité de Harper approche… à moins que le Québec puisse y faire Bloc. Je dois avouer que je n’aime pas la tendance des sondages.
Bien que le débat de mardi soir n’ait pas beaucoup d’importance au Québec, il met de la pression sur Gilles Duceppe. Il a eu peu de temps de glace médiatique au cours des deux premières semaines, ce qui augmente la pression pour la suite des choses, en particulier pour le débat en français.
Quant aux autres chefs, Layton avait besoin d’un bon débat en anglais, afin de retenir une partie de son électorat mou qui pourrait être tenté par Ignatieff. Je pense qu’il a réussi, mais ce faisant, il contribuera probablement à faire élire des conservateurs dans certaines luttes à trois. Ce qui contribuerait, malgré lui, à créer les conditions gagnantes d’une majorité conservatrice, compte tenu d’un certain manque d’enthousiasme chez les bloquistes.
Impossible de prédir l’avenir, mais Gilles Duceppe aura de la pression ce soir.
@ Non, en effet. Cela n’a rien de «positif»…
Eh bien, il semblerait que malgré le fait très évident que Stephen Harper se moque de tous et de tout, celui-ci se dirige allègrement vers son gouvernement majoritaire.
Et cela, en bonne partie, grâce au Bloc qui recueillera massivement les votes de l’électorat québécois, vraisemblablement. Ne laissant dès lors aux Libéraux et aux Néo-démocrates que le champ de bataille ontarien pour tenter se stopper la menace d’extrême-droite qui se pointe de plus en plus clairement à l’horizon.
Une menace qui inquiète d’ailleurs bon nombre de Québécois – qui iront pourtant voter de telle manière que la menace se concrétisera à moins d’un sauvetage in extremis de la part de l’Ontario. À qui nous devrions tous une fière chandelle si cela devait être le cas.
Par ailleurs, plutôt que de miser sur une coalition avec le NPD, le chef libéral a au contraire catégoriquement repoussé pareille possibilité. Dommage.
Parce que cette éventuelle coalition, pour le cas où Stephen Harper n’aurait pas obtenu sa majorité, aurait pu motiver ici et là au pays des électeurs autrement découragés, ne voyant aucune porte de sortie ou alternative à la catastrophe conservatrice-allianciste-réformiste d’extrême-droite annoncée…
Enfin, si Stephen Harper l’emporte à nouveau, majoritaire ou pas, ce serait malgré tout assez inexact de mettre d’emblée la faute sur l’électorat québécois. Tous ont le droit de voter tel qu’ils l’entendent. Un droit fondamental, en démocratie. Par contre, ce qui est sûr et certain, c’est que l’électorat québécois, en exerçant ainsi sa prérogative, n’aide aucunement la cause… Ni la sienne, ni celles des autres.
Depuis longtemps, Stephen Harper fait complètement fi des questions lui étant adressées. Tout minoritaire qu’il soit. Alors, qu’on l’imagine devenu majoritaire…
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L’écrivain français André Suarès (1868-1948) a d’ailleurs commenté ainsi:
« En politique, la sagesse est de ne point répondre aux questions. L’art, de ne pas se les laisser poser. »
Si on veut parler de faits concernant la coalition, c’est qu’on est sûr d’une seule chose: Duceppe a menti. La seule question, c’est quand. En 2004 ou aujourd’hui?
Le vidéo de Duceppe et des autres chefs en 2004 se promène partout, mais les journalistes et chroniqueurs font comme s’il n’existait pas et ne mettent jamais Duceppe devant ses contradictions, ses mensonges.
Si Duceppe a menti c’est que la lettre de l’ente signé par les chefs des 3 partis d’opposition adressée à la Gouvreneur Général est fausse !
Or elle est authentique. Et que dit elle. M Harper informe la GG qu’il y a un autre option que le déclenchement d’une élection. Or cela réfère à une seule: Qu’il devienne Premier ministre avec l’appui de l’opposition sans passé par une élection. Les paroles s’envolent mais les écrits restent.
La conclusion: Harper est un menteur.
Cela dit, je lui souhaite d’être majoritaire, car cela va accélérer le processus de division entre le ROC et le Québec, et va servir la cause souverainiste.
*****Le grand mythe harperien: Stephen fait ce qu’il dit*****
Ayant suivi attentivement la présente campagne électorale et ayant entendu et écouté une brochette fort diversifiée de commentaires et points de vue, il y a une attitude (ou un quasi-slogan) qui a attiré mon admiration. Les personnes qui pensent éventuellement voter pour Harper et celles qui, sans l’ombre d’un doute, vont voter pour le Parti Harperien répètent constamment la même incantation: «Harper est le seul qui fait ce qu’il dit qu’il va faire».
Et pourtant si je ne prends que deux exemples, je crois me rappeler que Harper voulait modifier significativement le sénat et il me semble qu’il avait parlé de plus de transparence. Si ces promesses ont été tenues c’est que je suis sourd, «bouché», aveugle et borgne.
J’ajoute un dernier commentaire. Sauf erreur de ma part, Harper a régulièrement fait ce qu’il n’avait pas dit et ce qu’il n’avait jamais promis. Je pense notamment au recensement et à certaines attitudes face à la science, à la culture et aux arts.
Ma conclusion est donc: Harper ne fait pas nécessairement ce qu’il a dit; et, qui plus est, Harper fait régulièrement ce qu’il n’avait jamais dit (ou promis).
JSB
Un bon exemple de personnes, qui parlent beaucoup et qui n’écoutent pas. Une infecte cacophonie où M. Duceppe n’avait aucune affaire puisque qu’il n’y a pas d’anglophones qui votent pour le Bloc et qu’il parle anglais avec la bouche molle et un accent strident, à couper au couteau.
Ce soir, ça devrait être aussi moche mais…à l’envers. Et blabla et blabla et blabla pour les chers « zélecteurs » écœurés.
Nos médias devraient abandonner ces ennuyants débats à la télé, entre chefs qui rappellent un peu ces fameuses « assemblées contradictoires d’autre fois » pour les remplacer par des exposés, chacun leur soir, des politiques qu’ils préconisent avec de solides journalistes pour les confronter, à la fin.
Poll Ipso-Reid gagnant hirt soir
Harper 42%
Layton 25%
Ignatieff 23%
Ca va prendre un miracle, je crois, pour empêcher cette majorité bleu foncé…
Aie!
@Dominique Dumas
Ce que vous avancez, pouvez le prouver ?
Si oui, produisez ces preuves.
Si non, cessez de colporter des faussetés.
«L’obscurité ne chasse pas l’obscurité, seule la lumière peut le faire.»
[ Martin Luther King ]
Tous ceux qui concluent que les Québécois vont faire élire un gouvernement majoritaire conservateur s’ils votent Bloc en bloc sont de fieffés menteurs qui s’adressent aux viscères des électeurs plutôt qu’à leur intelligence; que des imbéciles se laisseront berner par une telle ânerie.
Si les conservateurs formaient un gouvernement majoritaire le 2 mai prochain c’est tout simplement en raison d’une majorité de votes en leur faveur dans les urnes qui feraient élire 155 députés dans le ROC et au Québec…n’est-ce pas génial de comprendre cette équation très complexe ? Alors dites-moi comment 60 députés du Bloc Québécois élus le 2 mai prochain auront contribué à faire élire 155 députés conservateurs ?
J F Lisée sur les mensonges de Harper:
http://www.vigile.net/Debat-Ignatieff-vs-Pinocchio
M. Gascon, ils ne sont pas des fieffés menteurs, seulement des simples inconscients ou des Libéraux qui voudraient nous voir voter Libéral, ce que nous aimions faire, avant d’avoir bien connu le fond les Trudeau, Chrétien et Dion.
M. Duceppe, à la place d’avoir l’air complètement enragé 95 % du temps sauf une petit sourire en coin d’une seconde, entre les périodes, aurait avantage à se détendre, à devenir zen, à suivre des cours de yoga ou de bouddhisme ou de relaxation. Peut-être, prendre des pilules pour les nerfs ou accepter que les souverainistes sont minoritaires et que ça peut durer longtemps si le but et le moyen de l’affaire ne sont pas améliorés.
Débat des chefs.
Harper est égal à lui-me^me.
Il se fout de ce que les autres partis lui reprochent et fait du chantage en nous disant que si l’on ne vote pas majoritaire qu’il y aura d’autres élections…
Jack Layton est très à l’aise , donne ses opinions et connaît ses dossiers.
Gilles Duceppe à de l’expérience : ni meilleur ni moins bon .
Ignatieff : sur ses gardes, parle des mê^mes sujets que les autres partis.
C’est sûrement ce soir qu’ Harper aura de la difficulté à se faufiler avec Anne-Marie Dussault .Très tenace elle confrontera chaque chef et exigera des réponses.
Soyons cohérents, pour une fois!
Au cours du débat qui avait précédé le deuxième tour de l’élection présidentielle française de 2007, Nicolas Sarkozy – contrairement à son habitude – était resté d’un calme olympien face à une Ségolène Royal pour le moins agitée. On connaît le résultat!
Mardi soir, lors du débat des chefs en anglais, Steven Harper avait exactement la même attitude sereine face à des adversaires qui n’ont pourtant pas manqué de tirer à boulets rouges sur lui.
Chacun en tirera les conclusions qu’il voudra, mais il n’empêche que l’actuel Premier ministre canadien a adopté une attitude gagnante. S’il utilise la même stratégie et ne se laisse pas déstabiliser davantage lors du débat en français, il ne faudrait donc pas se surprendre si, le 2 mai au soir, il obtient la majorité qu’il réclame.
La question est de savoir ce que choisiront les électeurs québécois: soit ils font barrage aux velléités de Stephen Harper en votant pour le candidat – quel qu’il soit – le plus susceptible de battre le candidat conservateur dans chacune des circonscriptions électorales de la Belle Province… soit ils cèdent à la tentation de « voter du bon bord ».
Dans ce dernier cas, ils permettraient à « l’illusion fédéraliste » de perdurer quelque temps encore.
Sinon, ils démontreraient clairement à l’ensemble du pays que les « deux solitudes » sont à jamais irréconciliables et que le ROC n’a plus besoin du Québec pour se gouverner tout seul.
Je comprends Gilles Duceppe de présenter Harper comme l’ennemi à abattre.
Mais je parie qu’il rêve en secret de voir les conservateurs former un gouvernement majoritaire… tout en n’obtenant qu’une maigre récolte de députés au Québec!
Election « historique »? « cruciale »?
Sans doute, si l’on songe que les Québécois ont probablement, pour la énième – et dernière? – fois de leur histoire, le sort du Canada entre leurs mains…
Il serait peut-être temps de se brancher, vous ne trouvez pas!?
Et d’être enfin logiques avec nous-mêmes si nous voulons continuer à vivre en français en terre d’Amérique, en ayant notamment la maîtrise de notre immigration.
(Je sens que le ROC commence à en avoir marre de nos tergiversations. Avant longtemps, si nous ne prenons pas bientôt nos dispositions pour faire « l’indépendance tranquille », c’est EUX qui vont finir par nous foutre à la porte et nous serions alors obligés de faire « l’indépendance honteuse »!…)
Mais attendons le verdict des urnes avant de pousser plus loin nos spéculations quant à l’avenir de ce pays qui apparaît de plus en plus dysfonctionnel…
Normand PAIEMENT
PS – Pas de changement en perspective pour le débat des chefs en français, si ce n’est que la balle sera dans le camp de Gilles Duceppe. Il maîtrise mieux le français que l’anglais et que ses adversaires. La balance va donc pencher d’un côté ou de l’autre selon que sa performance sera « historique » ou « hystérique » – et qu’il saura ou non gagner le coeur des indécis. Un débat à ne pas manquer!
A MR Paiement.
A votre phrase:
Nicholas Sarkozy contrairement à son habitude était resté d’un calme olympien.
Avez-vous déjà vu Harper agité comme le fait Nicholas Sarkozy? Si pour une fois vous avez vu Nicholas Sarkozy calme, mettez ÇA en mémoire.
En ce qui concerne Stephen Harper il a toujours été d’un calme désolant et même décevant.
Aux dernières élections , Bernard Derome très diplomate et professionnel a posé des questions à Stephen Harper et je me rappelle que Bernard Derome de nature posée s’est emporté et a monté le ton.
Stephen Harper n’a pas bronché .ll a fait son beau sourire à la Gérad D Laflaque .
M Harper n’a pas pu réfuter les accusations de mensonge, de mépris de démocratie et de mépris du parlementarisme.
J’ai écouté l’émission de ligne ouverte de CPAC sur le câble pour obtenir le poul des Canadians sur le débat, l’ensemble des réponses semble favoriser un troisième gouvernement minoritaire conservateur?
Ayant vu le débat anglo, la pose robotique d’Harper devant la caméra ne fait pas l’unanimité chez les Canadians, le positionnement à la big brother d’Harper ne plaira pas à tous les électeurs traditionnement libéraux en Ontario et en Colombie Britannique jusqu’à peu.
Quant à Ignatieff, il s’est débrouillé néanmoins sa pose aristocratique semble déplaire davantage encore aux anglophones du Canada qu’aux Québécois. Lawton a bien fait quoique régulièrement les médias discréditent celui ci probablement parce que la concentration médiatique n’aime pas la social démocratie. Les journalistes n’ont pas trop aimé encore Lawton.
G.Duceppe a bien fait tout en concédant 1 minute et demi de son temps d’antenne aux adversaires ce n’est pas son débat!
Le débat de Duceppe est ce soir, il représente le Québec dont le poids des francophones dans le Canada ne sera plus bientôt que de 20%.
Par rapport à l’élection possible d’un gouvernement majoritaire Harper.
Tant que des citoyens s’en tiendront aux apparences celle de l’homme fort et en contrôle pour l’élire, peu de choses peuvent être faites.
Madame Thibaudeau,
J’ignore combien de comprimés de Lexomil Sarko avait ingurgité avant d’affronter Ségo, mais sa stratégie – c’en était une, de toute évidence! – a payé ce jour-là.
Au contraire de l’actuel président français, l’actuel premier ministre canadien est peut-être flegmatique de nature, je n’en sais rien…
Mais le résultat risque d’être le même: de même que Sarko a semblé plus « présidentiable » que Ségo en 2007, Harper est apparu hier plus « premier-ministrable » que tous les autres chefs de parti réunis.
Ma comparaison vaut ce qu’elle vaut, mais elle s’appuie sur un constat – voire une simple impression – dénué de tout jugement personnel quant à la qualité des programmes des partis en lice.
J’ai voulu en quelque « survoler » le débat en m’efforçant d’être lucide et d’évaluer les conséquences d’une possible élection d’un gouvernement conservateur majoritaire auquel le Québec n’aurait guère contribué,
On verra bien le soir du 2 mai ce qui ressortira de tout ça!
Cordialement,
Normand Paiement
Jean-François Lisée explique sa position : http://www.vigile.net/Debat-Ignatieff-vs-Pinocchio
Mr Paiement .
A mon avis , vous venez d’expliquer ce qui explique le pourquoi du calme insipide et évident de Stephen Harper.
Ses pertes de mémoire courantes ( ex » coalition) etc pourraient se justifier par une médication de Lexomil ou autre ayant comme effet sa léthargie permanente.
Considérant cette merveilleuse découverte , Stéphen Harper nous propose des élections sans se rappeller qu’on vient juste d’en faire.
Merci à vous de m’éclairer et de comprendre ENFIN POURQUOI nous retournons encore et peut-être dans 6 mois à une autre élection.
Cordialement vôtre , Claire Thibaudeau .
PS,Ça justifie son lapsus fréquent à confondre dans ses élocutions érection et non élection.
http://www.youtube.com/watch?v=MkdXycwDUxA
Voici la preuve du mensonge de Duceppe. Comme j’ai dit, la seule incertitude, c’est s’il mentait à l’époque ou si c’est aujourd’hui.
Madame Thibaudeau,
J’ignore ce que Stephen Harper avait pris comme tranquillisants avant le débat de mercredi soir, mais il avait l’air encore plus déconnecté de la réalité que d’habitude!
Un robot s’exprimant sur un ton monocorde n’aurait pas fait pire!
Il avait l’assurance tranquille de celui qui sait qu’il sera réélu premier ministre quel que soit le score qu’il fera au Québec…
D’où ma question initiale: que feront les Québécois devant cette incontournable réalité? (Sous-entendu ici: les chances d’Ignatieff et de Layton de former le prochain gouvernement sont aussi nulles que celles de Duceppe.)
Cela dit, l’idée de voir Harper réélu en vertu de son « calme insipide » ne m’enchante pas plus que vous dans la mesure où je ne partage pas sa vision des choses, mais la décision de le réélire ou non regarde les Canadians désormais, pas les Québécois…
La prestation (ou plutôt: l’absence de prestation) du chef conservateur lors du débat en français démontre clairement qu’il a d’autres priorités que le Québec en tête. À chacun d’en tirer ses propres conclusions et de voter en conséquence le 2 mai.
N’êtes-vous pas de cet avis?
Cordialement,
Normand Paiement
@ Peut-être vaut-il mieux lire directement, sans filtre, lalettre qui fut adressée à la Gouverneure générale en 2004 par messieurs Harper, Duceppe et Layton;
http://www.blocquebecois.org/dossiers/campagne-2011/documents/9-09-2004-lettre_des_chefs_au_Gouverneur_general.pdf
Cette lettre demandait à la GG de consulter les trois partis d’opposition qui, ensemble, avaient la «majorité» des sièges et ce, pour qu’elle ‘examine «toutes ses options» constitutionnelles dans l’éventualité où le gouvernement libéral de Paul Martin tombait…
Le système parlementaire de type britannique repose en effet sur le principe de la «confiance» de la Chambre – ce qui veut dire que pour gouverner et continuer de le faire, le parti au pouvoir, même minoritaire, doit compter sur le vote de confiance d’une majorité de députés.
Ce qui, par définition, veut duie que demander à la GG de considérer «toutes ses options» si le gouvernement minoritaire Martin tombait devait nécessairement inclure la suggestion qu’elle se tourne vers le 2e parti ayant obtenu le plus de sièges à l’élection de 2004, soit le PCC, à qui elle aurait très bien pu demander de former un nouveau gouvernement sans élection si M. Harper pouvait offrir la garantie qu’il serait stable grâce à l’appui du NPD et du Bloc lors des votes de confiance. Cette lettre, parce qu’elle était signée par ces trois chefs, offrait pour ainsi dire d’avance cette garantie à la GG.
Et c’est précisément sur ce point que messieurs Layton et Duceppe confrontent M. Harper, lequel, quant à lui, préfère, pour des raisons évidentes, le nier. Ce dernier avance aujourd’hui que cette lettre voulait seulement dire à la GG qu’ils étaient prêts à «coopérer» avec M. Martin… alors qu’aucun chef d’opposition ne poserait le geste inhabituel d’envoyer une lettre à la GG, co-signée en plus par tous les chefs d’opposition, simplement pour lui dire ce qu’il devait dire dans les faits à …. Paul Martin.
Donc, s’il n’est pas question ouvertement de coalition en 2004, cette lettre montre que M. Harper, en 2004, était prêt à tenter ce qu’il dénonce aujourd’hui chez ses adversaires: soit tenter de prendre le pouvoir sans nouvelle élection, et ce de manière tout à fait légitime dans notre système parlementaire dans le cas où un gouvernement minoritaire tombe rapidement après une élection générale par un vote de non confiance. Et dans l’éventualité où la ou le GG se tourne alors vers le 2e parti qui a obtenu le plus de sièges pour lui demander de former le gouvernement s’il peut lui prouver, avec ou sans coalition, qu’il aura l’appui d’une majorité de députés lors des votes de confiance.
Cela est rare, mais fait en effet partie, comme dit la lettre, de la «constitutional practice» du système parlementaire de type britannique…
N.B.La lettre des 3 chefs est datée du 9 septembre 2004 alors que l’élection du gouvernement minoritaire de Martin était en effet très récente, soit du 28 juin 2004….
Mr Paiement.
Je partage entièrement votre opinion.
Stephen Harper était robotisé voire même il fixait la caméra ne regardant point les 3 autres chefs.
Ça rejoint son but ultime : je suis le seul à pouvoir gouverner.
Et s’il atteint son objectif , possiblement qu’il aura la même vision du Québec: je n’en ai rien à foutre !