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L’«effet» Layton…

 

Les maisons de sondage le rapportent. Gilles Duceppe semble inquiet. Eh oui. Paraît-il que le NPD et son chef, Jack Layton, montent dans les intentions de vote. Surtout au Québec, mais aussi en Ontario, là où cette élection sera véritablement jouée.

Au Québec, son passage à l'émission Tout le monde en parle et sa performance plus que solide aux débats des chefs y sont en partie pour quelque chose.

Des sondages tout récents de Léger Marketing et de Angus Reid placent le NPD en seconde place, après le Bloc québécois.

http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/federales2011/archives/2011/04/20110418-030051.html

http://www.cyberpresse.ca/actualites/elections-federales/201104/17/01-4390790-le-npd-sur-une-lancee.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS1

Le soir du 2 mai dira si cette nouvelle tendance aura été ou non un feu de paille.

Mais en attendant, Gilles Duceppe sort son artillerie argumentaire pour tenter de convaincre ceux qui seraient tentés par le NPD de ne pas céder à la tentation…

Son argument tout récent: un vote pour le NPD diviserait le vote «progressiste» et favoriserait ainsi l'élection d'une majorité »conservatrice».

Dans les faits, au Québec, cela pourrait aussi favoriser, selon le comté, le candidat libéral.

Mais en Ontario, c'est une autre histoire. On voit d'ailleurs que du côté libéral, on s'inquiète aussi d'une montée possible du NPD en Ontario, là où le PCC pourrait en profiter. La sortie de cette nouvelle en est une belle démonstration: http://www.cyberpresse.ca/actualites/elections-federales/201104/19/01-4391354-layton-defend-sa-candidate-dans-gatineau.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS3

 

Bref, en plus de craindre que le NPD ne lui gruge des appuis, dans les faits, et sans qu'il n'en prononce le nom, Gilles Duceppe s'inquiète aussi de voir Jack Layton devenir le Ralph Nader de cette élection-ci…

La montée du NPD montrée par les sondages étant aussi LA nouvelle du jour dans une campagne dont on dit beaucoup, à tort, qu'elle est plate est sans enjeu réel, elle a aussi des chances d'alimenter la dite tendance.

Jack Layton présente donc le NPD comme une alternative «crédible». Au PCC et au PLC, pour les fédéralistes de droite. Et au Bloc, pour les souverainistes, mais aussi pour les nationalistes de centre ou de centre-gauche.

Et ce qui, plus encore qu'à l'habitude, soulève ici et là les questions classiques sur la «pertinence» du Bloc à Ottawa.

Or, il reste encore 13 jours avant le jour de l'élection, là où se confirmera, ou non, cette nouvelle tendance.

Ce qui, en passant, et de manière plus large, soulève aussi toute la question des arguments dits «négatifs» présents dans toute campagne électorale. C'est-à-dire, là où un parti ne fait pas que demander aux électeurs de voter POUR lui, mais aussi, et parfois même surtout, de voter CONTRE son adversaire principal.

Et ce qui, on en conviendra, est un aspect essentiel du «combat» politique.

Cela ne manque d'ailleurs pas dans la campagne actuelle!

Et donc, en plus des appels plus «positifs» à voter pour ce qu'ils offrent à l'électorat:

Stephen Harper demande une majorité pour empêcher une «coalition broche à foin» de prendre le pouvoir…

Michael Ignatieff demande de voter libéral pour empêcher Harper de continuer à affaiblir la «démocratie» canadienne…

Gilles Duceppe demande de voter Bloc pour empêcher une «majorité» conservatrice…

Jack Layton, par contre, insiste nettement moins sur ce qu'un vote pour le NPD pourrait «empêcher» que sur l'«alternative» qu'il dit offrir à la «vielle politique» «qui tourne en rond» à Ottawa… L'autre soir, en entrevue à The National, il se plut même à songer à ce qu'il ferait s'il venait à diriger un gouvernement minoritaire…

Ce qui fait également sûrement partie de la recette de sa montée. Du moins, pour le moment.

Car si ses appuis demeurent mais ne se traduisent pas en sièges, le danger d'une division du vote favorisant le PCC dans certains comtés et le PLC dans d'autres, n'est pas tout à fait une lubie.

Bref, à suivre pour les 13 prochains jours…

Ici, mais également en Ontario…

Et qui sait aussi quel serait l'effet d'un taux de participation bas… encore une fois…