L'épiderme politique au Québec serait-il devenu sensible au point où d'être devenu la seule démocratie au monde où il ne serait plus possible de dénoncer une monarchie, même en termes durs?
Ou encore de critiquer sévèrement un ancien premier ministre maintenant au service rémunéré d'une puissante compagnie gazière albertaine et d'une industrie dont les intérêts ne sont pas nécessairement ceux du bien public québécois?
C'est pourtant bien ce qu'on aurait cru aujourd'hui à entendre les appels répétés au crime de lèse-majesté lancés par des élus contre les propos du député de Québec solidaire, Amir Khadir.
Sur la visite du très photogénique couple royal, M. Khadir n'a fait qu'exprimer tout haut ce que bien des Québécois pensent – et sûrement une partie des Canadiens anglais. Soit qu'il est tout à fait possible de critiquer le fait de payer à même les fonds publics les visites onéreuses des descendants d'une royauté.
Et pourtant, selon la vice première-ministre, Nathalie Normandeau, «Amir Khadir devrait s'excuser d'avoir qualifié la visite du couple royal de «parasitaire» (…) Monique Gagnon-Tremblay, la ministre des Relations internationales, l'accuse même d'avoir tenu des propos «dangereux» et d'avoir «incité à la violence». Comment? M. Khadir a dit qu'il souhaite participer à la manifestation du Réseau de résistance québécois (RRQ), un groupe controversé, pour dénoncer la visite officielle du couple royal. «Il veut manifester avec des indépendantistes radicaux comme (le porte-parole du RRQ Patrick) Bourgeois, qui dit qu'il va faire la guerre et qu'il va vaincre», affirme la ministre.» (1)
Quoi?
Des propos «dangereux» et incitant à la «violence»? Maintenant, qui exagère le plus ici?
Par contre, ces propos étaient-ils inélégants? Certes. Grossier? Pas tout à fait.
Quoique, si les vierges offensées de la classe politique se mettaient à chercher les vraies grossièretés qui les concernent – comme dans une gouvernance déficiente et parfois même faiblarde dans le département de l'éthique -, elles auraient de quoi s'occuper.
Quant au chef de l'ADQ, Gérard Deltell, qui accusait le député de QS de «manque de savoir-vivre», pour quelqu'un qui a traité le premier ministre de «parrain»…
Même le premier ministre a déjà traité une députée péquiste, en pleine Chambre, de termes que je n'ose même pas répéter ici.
Alors, pour ce qui est des leçons de bienséance, il semble y avoir amplement à boire et à manger de chaque côté de la Chambre…
Quant à Mme Normandeau, elle ferait sûrement mieux aussi d'examiner sa propre propension à traiter d'«émotifs» tous ceux qui osent s'opposer aux positions de son gouvernement dans le dossier controversé des ressources naturelles…
Quant à l'échange musclé entre messieurs Kadhir et Lucien Bouchard en pleine commission parlementaire où ce dernier venait demander des compensations à même les fonds publics pour ses nouveaux employeurs privés, quiconque a connu et/ou couvert l'ancien premier ministre y a tout de suite la part habituelle de théâtre qu'il aime apporter à chacune de ces crises d'indignation (2).
Mais à force de les faire et de les refaire, M. Bouchard commence à ressembler à une caricature de lui-même…
Pour l'homme qui a traîné Yves Michaud dans la boue en décembre 2000 en usant de rien de moins qu'une motion de blâme votée à l'unanimité des élus pour des propos qui furent déformés à dessein, disons que son affirmation selon laquelle M. Khadir n'aurait «aucun droit» d'avancer qu'il manque de fidélité envers le bien commun des Québécois prenait une solide dose d'audace… ou d'amnésie sélective.
On dirait bien qu'au-delà du penchant naturel de M. Bouchard pour les effets de toge, les envolées théâtrales et l'indignation portée haut et fort, l'ancien premier ministre n'a pas encore compris que sa décision d'accepter de représenter le lobby gazier et d'être rémunéré par une puissante compagnie albertaine, a laissé un goût amer chez beaucoup de Québécois (3).
C'est un fait. Objectif et indéniable.
Qu'il refuse, de surcroît, de se le faire dire en public par un élu, en dit long sur la perception qu'il semble avoir d'être au-dessus de toute critique sérieuse allant au fond des choses.
Et pour ce qui est du fond de la question, M. Bouchard semble aussi refuser de voir que, contrairement à ce qu'il disait en commission, il n'y a pas au Québec de «réticence» au privé en soi, mais plutôt une grande fatigue collective de voir de nombreuses compagnies, d'ici et d'ailleurs, profiter sans vergogne depuis des décennies des ressources naturelles des Québécois sans avoir à leur payer une vraie et juste part.
Elle est là, la vraie «réticence». C'est une réticence à se faire voler collectivement.
Quant aux sorties multiples et récentes du député Khadir, certains ont conclu à une stratégie concertée pour s'arroger un maximum d'attention médiatique.
Quelques commentateurs plus identifiés à droite ont même avancé qu'il tentait ainsi de séduire la frange la plus «radicale» et «fanatique» du PQ…
Pour l'attention médiatique, il n'y a nul doute que le député de Mercier sait comment maximiser sa visibilité.
Mais s'il le fait parfois en prenant des positions qui ne tiennent pas la route – le cas de ce marchand de chaussures de la rue Saint-Denis en est un -, dans les cas du couple royal, de l'ancien premier ministre, voire aussi du projet d'amphithéâtre de Québec, il exprime des points de vue que partagent sûrement de nombreux Québécois.
Et fait à noter: il le fait en s'en prenant directement à des «décideurs» dont il est possible de douter, du moins pour certains, du caractère «altruiste» de leurs propres intérêts financiers et économiques…
En cela, il projette l'image d'un élu qui ne fait pas partie du tricot très serré des élites financières et politiques d'ici. Dans une ère où les mots «corruption» et «collusion» fusent de toutes parts, c'est une caractéristique qui ne passe pas inaperçu.
On se souviendra d'ailleurs qu'il avait été également le seul à confronter directement l'ancien PDG de la CDP, Henri-Paul Rousseau, lequel, après avoir présidé à une perte historique de plusieurs dizaines de milliards de dollars, s'était ensuite trouvé un coussin doré chez Power Corporation.
Un affrontement qu'aucun autre élu, obnubilés qu'ils étaient presque tous par la force du personnage, n'avait eu le courage de soutenir.
Et ce fut le même manque collectif de courage dont ont souffert les députés face à Lucien Bouchard. Tous qu'ils furent autour de la table, sauf un.
Tant que le député de Mercier exprimera des préoccupations réelles que les autres partis ignorent ou minimisent, il aura les caméras et les micros pour lui. Et l'estime populaire.
Et comme les autres, lorsqu'il ne le fait pas, il a droit, lui aussi, à ses propres volées de bois vert…
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(*) En mars 2009, ma chronique intitulée «Les Intouchables» portait sur cet autre «intouchable» des élite actuelles du Québec: Henri-Paul Rousseau… http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2009/03/11/les-intouchables.aspx
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Pour visionner l'échange entre messieurs Khadir & Bouchard: http://www.assnat.qc.ca/fr/video-audio/AudioVideo-36451.html
Et pour lire la transcription complète des échanges en question: http://www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/commissions/capern-39-2/journal-debats/CAPERN-110531.html
(3) Ce que je rapportais en exclusivité le 27 janvier dernier: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2011/01/27/talisman-energy-inc-s-occupera-de-la-r-233-mun-233-ration-de-lucien-bouchard.aspx
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Et voici quelques morceaux choisis de l'échange Bouchard-Khadir:
A.K.: «M. Bouchard, beaucoup de gens, surtout des souverainistes, des indépendantistes, se sont désolés de vous voir passer, disons, comme représentant de l'industrie pétrolière et gazière. C'est sûr que, pour les indépendantistes que nous sommes, il est assez inconcevable qu'on puisse servir les intérêts d'une nation tout en travaillant ardemment à protéger des intérêts de multinationales étrangères qui cherchent en fait à spolier nos ressources naturelles, comme ils l'ont fait pour le plus clair des dernières années pour ce qui est des ressources gazières, pétrolières, des ressources aussi minérales. Je n'ai pas besoin de faire beaucoup de démonstration là-dessus, c'est désolant… mais aussi pour notre peuple.
Moi, j'ai reçu… sachant qu'il y avait une commission, il y a une jeune citoyenne de Montréal qui m'a écrit, en fait, quelque chose qu'elle voulait que je vous lise: «Lucien Bouchard, la nation québécoise mérite mieux que ce que vous êtes venu lui proposer. (…) En fait, elle vous écrit.»
L.B.: «À moi?»
A.K.: «Oui: «la nation québécoise mérite mieux[…]»
L.B.: «À travers vous, vous êtes le facteur, vous êtes le facteur...»
A.K.: «Oui, je suis le facteur, je suis l'humble facteur d'une citoyenne.»
(…)
A.K.: «Voici la lettre qui est adressée à M. Bouchard. En fait, vous êtes venu… M. Bouchard est venu proposer qu'on protège le droit individuel d'entreprises qui voient leurs propriétés spoliées. Alors, elle, elle dit, elle travaille fort, cette jeune, elle nous dit que «La nation québécoise travaille fort, elle lutte pour demeurer souveraine sur sa terre de ses richesses. Et, là…» Puis elle commence à citer Gatien Lapointe dans son Ode au Saint-Laurent : «Et là… "Et l'âpreté du soleil sur sa nuque, Et la rude espérance et la haute justice," Et la patience fidèle de ses pas.» Malheureusement, vous n'avez pas été fidèle à cet engagement que nous devons avoir comme serviteur du bien public...»
L.B.: «Est-ce que je suis ici pour subir des jugements moraux de ce monsieur? (…) Est-ce que c'est la tradition, maintenant, dans cette enceinte, que de porter des jugements de nature morale sur les gens qui y comparaissent?»
(…)
L.B.: «Mais, c'est absolument indigne, ça? Où est-ce qu'on est? (…) C'est la cour du roi Pétaud! (…) Vous me dites que je n'ai pas été fidèle aux Québécois… (…) Je ne vous reconnais aucun droit de porter des jugements sur ma fidélité aux Québécois. (…) Aucun droit. Aucun droit. Il est en dehors de ses pompes, là, lui, M. le Président.»
(…)
A.K.: (…) «M. Bouchard est ici parce qu'il s'inquiète des droits d'exploration et d'exploitation des compagnies qui sont en grande majorité des compagnies américaines ou canadiennes à l'extérieur du Québec. Il se trouve qu'il pense que c'est eux qui ont fait l'exploration et… et, disons, qui ont mené les études. Et il nous a même dit que l'entreprise Junex, par exemple, qui est le seul exemple québécois qu'il peut nous citer, ça a été réalisé parce que la SOQUIP avait laissé aller les permis. Or, vous savez que, dans un texte de Jacques Gélinas, on a appris en janvier dernier qu'en fait c'est M. Bouchard et M. André Caillé que… lorsqu'il était président d'Hydro-Québec, qui ont liquidé la SOQUIP, la Société québécoise d'initiatives pétrolières, qui, à la fin des années quatre-vingt-dix, dans les années quatre-vingt-dix, était en contrôle de tous ces permis et avait fait pendant 40 ans, 30 ans, des explorations et l'investigation qui ont été remis littéralement à l'industrie privée. Et c'est M. Bouchard qui a forcé la SOQUIP à renoncer à son mandat et qui a fini de la liquider, d'accord?
Alors, je voudrais lui demander: Comment alors est-ce qu'il peut aujourd'hui venir réclamer des droits pour ces entreprises privées qui nous ont spoliés, qui nous ont dépossédés de 30 ans d'investissements publics dans la SOQUIP…»
L.B.: (…) permis bien avant que… que j'arrive au pouvoir, là. Ils ont même investi 40 millions en Alberta à même les 100 millions qui leur avaient été octroyés. Et c'est ce jeune ingénieur qui travaillait pour la SOQUIP à l'époque, qui a décidé de reprendre le flambeau puis d'essayer de prouver qu'il y en avait… Deuxièmement, puis la question principale, elle est de fond. Vous faites référence à la nation québécoise dont nous sommes tous et dont les intérêts nous tiennent tous à coeur. Et je vous soumets, monsieur, qu'il faut se préoccuper de la possibilité pour la nation québécoise et pour le Québec de recevoir des investissements. Et on ne peut pas s'imaginer que les investissements ne peuvent venir que du Québec. Tous les pays au monde reçoivent des investissements étrangers; le Québec n'en reçoit pas assez, pas assez, en reçoit moins qu'autrefois même. Il faut absolument que nous nous assurions que le développement des… du Québec, que le développement de la nation québécoise puisse s'effectuer en particulier avec la contribution des investissements publics, des investissements privés qui viennent de corporations. Et je ne comprends pas cette espèce d'urticaire (…) que vous faites quand vous parlez des corporations. (…) Les corporations sont des citoyens qui ont des droits.»
(…)
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On compte de nombreuses royautés à travers le monde. Plusieurs, des plus anciennes et des plus respectées se trouvent en Europe. Je n’ai jamais entendu dire de la part de Suédois, d’Espagnols ou de Hollandais que leur souverains étaient parasitaires. On sait que certains citoyens, et pas seulement des Québécois, peuvent tenir des propos déplacés et simplistes. M. Khadir n’est pas obligé de se faire leur porte-voix.
Mme Legault s’amuse, mais ce n’est pas drôle, en multipliant les sophismes. Ainsi elle voudrait que l’on s’offusque en nous annonçant que des sociétés qui défendent leurs intérèts ne font pas dans l’altruisme.
Demondons-lui donc par quelle gymnastique pourraît-elle faire preuve d’un altruisme exemplaire dans une situation où elle serait dans son droit, et peut-être même dans l’obligation, de défendre ses intérèts personnelles.
Il ne nous reste plus qu’à élire Québec solidaire, avec son bras gauche, le parti communiste, à la prochaine élection qui va nous constituer une constituante pour changer le futur du Québec, le tout à la gauche.
Les entreprises n’ont qu’à bien se tenir ou déguerpir, la bonne morale serait ainsi, enfin, au pouvoir, à la place des capitalistes véreux.
Dans le film sur la famille Plouffe, le couple royal était chahuté à Québec. M. Khadir veut répéter la chose en se joignant au RRQ pour protester dans les rues à la venue de ce nouveau couple, en voyage de noces. Est-ce qu’il a l’intention de les chahuter, de leur lancer un soulier ou quoi ?
Les séparatistes se séparent, normal. Les derniers exploits de M. Khadir, incluant sa participation au dégonflement de l’amphithéâtre de Québec, devraient augmenter les votes des souverainistes-séparatistes à Québec solidaire de 9 % environ à 20 % plus ou moins, ce qui laisserait 22 % au PQ. Divisés ainsi, ils devraient faire élire ensemble, un grand total d’une vingtaine de députés pour enterrer l’idée de souveraineté du Québec.
En ce qui me concerne, les BB (Bouchard Brothers) sont deux tristes sires, prétentieux, vaniteux et ignorants de ce qu’est une démocratie. Alors, une bonne gifle verbale, cela peut faire du bien et il va falloir répéter la médecine si cela s’avère nécessaire.
La sempiternelle mauvaise humeur de Lucien Bouchard, je suis incapable de tolérer cela. Charest et lui, issus du Parti conservateur, auront été deux politiciens d’une nullité crasse et déshonorante pour le peuple québécois qui mérite mieux et plus. Je ne vais pas lâcher le morceau et je vais y revenir!
Les comportements monarchiques des BB, j’ai l’intention de les combattre de manière pugnace et pamphlétaire.
JSB
Que d’hypocrisie !
La grande MAJORITÉ des gens que je connais (fédéralistes, souverainistes, autonomistes et autres ????) font de l’urticaire quand il est question de Sa Majesté et sa famille de parasites en visite au Québec ! Et pourtant beaucoup de fédéralistes qui pensent la même chose font leur petite crisette devant les médias dans le seul objectif de ridiculiser de dénigrer le SEUL politicien qui se tient debout depuis quelques mois, Amir Khadir !
Lucien Bouchard le GRAND NARCISSE du Québec fait encore des siennes. Le voilà encore une fois dans le rôle du persécuté, dans le rôle de la victime alors qu’il s’est volontairement mis au service d’une industrie qui s’est comportée envers les citoyens du Québec comme des malotrus et des » pas de classe » en essayant de manipuler l’opinion publique.
Personnellement les parasites royaux et les grands narcissiques à la Bouchard m’irritent amplement et je FÉLICITE Amir Khadir pour avoir eu le courage de ME représenter face a ses profiteurs !
Bien sûr, Amir Khadir est devenu la bête a abattre depuis que les québécois l’ont mis en tête de liste des politiciens les plus appréciés. En plus, la dégelé que les Conservateurs de Harper ont subi au Québec face a la gauche est aussi un facteur déterminant de cette levée de bouclier
Étant un peu indigné du comportement de M.Khadir de vouloir faire un procès d’intention sur le dos de M.Bouchard, je pense que M.Khadir a au moins le mérite de se tenir debout.
Je ne pense pas qu’une commission parlementaire est là pour flatter l’image de ceux qui y comparaissent.Des questions doivent être posées et si elles sont pertinentes, elles doivent être répondu.
Je me demande s’il était du mandat de cette commission d’éclaircir l’histoire de la privatisation de la SOQUIP.J’imagine que non si on en juge de la réaction de M.Bouchard..Enfin reste que je pense qu’il est nécessaire de rendre public toute cette histoire de privatisation et du rôle de M.Caillé la dedans.On ne peut être des 2 côtés de la clôture lorsqu’on n’est impliqué dans un dossier de cette importance.Cela me rappele un peu les conditions salariales que M.Couilllard s’est négocié avec son nouvel employeur alors qu’il était encore ministre de la santé.
Où est Mme Marois? Doit-on se surprendre que M.Kadir prend tout l’espace médiatique.
« …Les corporations sont des citoyens qui ont des droits ». Mais ils n’ont pas ceux de voler les richesses naturelles de tout un peuple, en enrichissant leurs seuls dirigeants -Québécois ou étrangers peu importe- et ne laissant que des miettes – et les pollutions de toutes sortes à nettoyer- pour la population québécoise.
Bravo Amir!
M. Khadir s’est retenu de lancer ses souliers à M. Bouchard. C’est très gentil de sa part. Maintenant il peut les lancer au couple royal, démontrant ainsi sa grande perspicacité encore une fois.
Vive le Québec libre et communiste !
M. Laurin, vous voudriez que Mme Marois insulte aussi M. Bouchard pendant une commission parlementaire pour mieux faire les manchettes ?
Khadir est dangereux. Etre contre tout ne mène pas loin..au contraire refuser des investissements étrangers fera de nous une république de bananes. Les autres provinces profitent de cet argent et deviennent des provinces riches qui ne sont plus au crochet des autres. Il y a des manières polies et rentables de bénéficier de la manne étrangère. Devenir communiste n a pas mener l URSS dans le bon chemin…au contraire. Sommes pas plus stupides que les autres, regardons un peu nos besoins et voyons à les combler. Le privé apporte des jobs , pas les gouvernements. Wake up before it is too late.
Comédien doué, Lucien Bouchard incarne Tartuffe avec brio; il se croit grand tragédien; il n’est que risible.
J’ai regardé avec stupéfaction hier en direct l’échange Khadir-Bouchard et, dois-je vous dire, j’en suis sorti abasourdi.(flabergasted! Époustouflé!)
Dans un premier temps, M. Khadir a tous les droits de poser des questions quelles qu’elles soient (c’est le rôle d’une commission parlementaire) et d’avoir porté des observations sur les nouvelles fonctions qu’exerce M.Bouchard dans sa défense partisane d’une industrie aux pratiques questionnables, à tout le moins sous scrutation pour toutes sortes de raisons toutes légitimes les unes que les autres. Ça, ça n’a rien de communiste, socialiste, étal; tout ça a rapport au droit de notre société à se défendre contre toute exaction quelle qu’elle soit, capitaliste, communiste ou autre.
Deuzio, aujourd’hui, nos politiciens se vendent au plus offrant (bien qu’il soit très légitime qu’ils continuent à gagner leur vie honorablement), que ce soit Bouchard, Rousseau, Caillé, Couillard… etc…) précisément aux intérêts qu’ils avaient combattus dans leur vie antérieure. En fait, ils sont devenus MERCENAIRES! qui, au lieu de corriger la merde dans laquelle ils ont mis le Québec, s’acharnent à nous proposer des solutions opposées à l’intérêt public, favorables à l’entreprise privée.
Tercio, je ne suis pas loin de penser qu’il n’y ait pas auprès de nos élus et des mandarins de l’état de préparer, en poste, le chemin d’une retraite dorée aux dépends mêmes des dogmes qu’ils défendaient alors. Comment se fait-il que nous ne puissions rien savoir, même l’Auditeur général du Québec, sur les pratiques d’Hydro Québec , la Caisse de Dépôt, Investissement Québec et tant d’autres? Pire sur toutes les histoires de manipulation de notre société en faveur de la corruption et du lobbysme, va sans dire.
M.Bouchard s’est fait honte à lui-même! Et pour quelqu’un qui se voudrait un PÈRE de notre pays, plus maintenant; il s’est tout simplement désisté et discrédité!
Le siècle des Lumières n’a pas encore éclairé les royalistes colonisés …
M.Bousquet,
Je pense que l’espace médiatique doit être occupé, en premier lieu, par l’opposition officielle qui normalement doit faire son travail.Je pense qu’il y a un peu de complaisance de la part du PQ face à M.Bouchard et cela n’est pas le rôle de l’opposition.
En ce qui concerne la présence du couple royal, oui le PQ aurait pu faire un peu de millage avec ça.Cela aurait permis de nous rappeler que c’est un parti souverainiste.
Pour ce qui est du débat de l’amphithéatre de Québec, mettons qu’ il n’ y a pas de millage à faire..
Bien oui M. Dallaire, est-ce que toutes les formes de questions sont permises du genre : Je m’adresse ici poliment à toi, le vendu aux capitalistes véreux, pourquoi est-ce que tu ne changes pas de camp pour aider le peuple, la bonne chose à faire quand on est honnête ?
Réponse possible ici : Parce que je ne désire pas végéter et souhaite que mes gars puissent être universitaires, qu’ils deviennent bilingues pour se faire une vie dans le Canada uni, vu que les séparatistes sont full-séparés entre-eux et qu’ils sont passés, après le référendum de 1995, de la souveraineté-partenariat à séparatistes simples, ce que les Québécois achètent qu’à 25 % selon la dernière élection fédérale du 2 mai dernier.
Comme ce billet de Mme Legault porte sur la volée théâtrale de Sa Majesté Ubu Roi alias LuLu Bouchard contre Amir Khadir caricaturé en Roi Pétaud j’en profite pour féliciter messieurs Paquet, Bousquet, Nismou et Langlois qui se font excellents figurants dans cette production « La braderie de nos richesses naturelles » dont l’auteur et metteur en scène est nul autre que John James Charest.
Dommage que la visite des bêtes de cirque, Kate et William, faite aux frais des cons-tribuables, ne soit pas en même temps que la tenue de cette Commission parlementaire en cours pour compléter le tableau colonial de cet acte.
M. Chevrette défend l’industrie du bois, M. Bouchard, défend l’industrie du gaz. D’anciens Péquistes devenus du même côté que nos Libéraux.
Cela montre à quel point les Québécois sont en mal de démocratie, même à l’intérieur de son enceinte officielle et dans un débat de société aussi important que celui du gaz de schiste.
Lorsque pour protéger leur patrimoine naturel et culturel les Québécois doivent dédommager l’industrie, c’est qu’ils ne sont définitivement plus maître chez eux.
Mais le plus inquiétant est que cette expropriation du Québec par l’entreprise privée se fasse avec l’aide du gouvernement.
À tous les jours, s’accumulent les preuves que seule la reprise de l’agenda politique par les citoyens permettra de réinstaurer la démocratie au Québec. http://mobilisatron.org/
Monsieur Bousquet,
Votre commentaire, comme à l’habitude, relève plus d’un sophisme que d’une réponse à mon commentaire. Vous dites :
« Réponse possible ici : Parce que je ne désire pas végéter et souhaite que mes gars puissent être universitaires, qu’ils deviennent bilingues pour se faire une vie dans le Canada uni,etc «
Si l’on veut parler d’instruction, universitaire ou autre, commençons par voir si le milliard de $ égarés par nos champions d’Hydro Québec en plus de $87 millions en bonus de non-productivité, plus le $40 milliards envolés dans la tempête du siècle par Rousseau de la Caisse de dépôt, plus les bonus accordés aux amis du régime par Investissements Québec, plus encore le contrat donné aux Suisses pour les compteurs d’eau contre 90 emplois d’assembleurs au lieu de 250—300 d’assembleurs, concepteurs et ingénieurs., ça! ça en fait du bacon pour l’éducation, sans oublier la saga de l’UQUAM.
Vous parlez de Canada uni : vous rêvez en couleur! Le Canada n’est pas uni et ne le sera jamais, aux prises lui aussi avec les intérêts économiques privés, combinés avec l’idéologie.
La transcription n’est pas fidèle. M. Bouchard à parlé de Cour du roi « pataud »… cf : 22m26 http://www.assnat.qc.ca/fr/video-audio/AudioVideo-36451.html
http://www.vigile.net/La-Cour-du-Roi-Pataud
« Les corporations sont des citoyens qui ont des droits. »
Tout à fait vrai d’un point de vue juridique, m. Bouchard…..
Mais d’un point vue « moral » ?
La corporation, lorsqu’elle se comporte en psychopathe ne peut être mise en prison…Et toute l’engeance de sbires qui la compose peut en toute impunité se prétendre innocente (individuellement) des actions du citoyen corporatif…
dixit: http://www.thecorporation.com
M. Dallaire, vous écrivez : « Vous parlez de Canada uni : vous rêvez en couleur! Le Canada n’est pas uni et ne le sera jamais, aux prises lui aussi avec les intérêts économiques privés, combinés avec l’idéologie. »
Si le Canada n’est pas uni, il tient quand même ensemble. Pourquoi ?
Le Québec vient juste de voter très orange, pour le NPD, un parti full-fédéraliste.
Le Canada, un mariage d’amour ou d’intérêt ou des deux ? Peu de provinces semblent sur le bord de s’en séparer…encore.
Bravo Mme Legault, comme c’est bien envoyé.
Les frères Bouchard, surtout Lulu, quel pathétisme, quelle déception, quelle traîtrise.
Lulu est tellement visiblement mal-à-l’aise durant cette empoignade parlementaire que c’est hautement suspicieux, et tellement théâtral que son gros jupon dépasse de la toge jusqu’à traîner dans la boue.
Bravo à M. Khadir (même si je n’en voudrais pas comme Premier ministre) pour avoir exprimé en commission ce que nous pensons de ces putasseries corporatives tramées aux dépens de la population.
Seul point positif, qui m’a d’ailleurs étonné, la ministre Normandeau qui dit non aux compensations demandées par Bouchard au nom de ses clients zillionaires.
Et en effet, où est donc le Parti québécois pendant ce temps??
Il ne s’agit pas de refuser les investissements extérieurs, il s’agit que ça se fasse dans la transparence, dans le respect de la population et de l’environnement. Or les corporations, surtout les pétrolières, ont une longue histoire de s’en foutre complètement.
Revoyez le film-choc « The Corporation » (s-t français):
http://www.youtube.com/watch?v=0ZmQ-YL63fM
Quant au couple royal, ON VOUDRAIT QUE JE ME RÉJOUISSE de payer pour la visite de CELUI DONT L’ARRIÈRE-GRAND-PÈRE A ENVOYÉ SES SBIRES POUR ASSASSINER MES ANCÊTRES (je pense surtout aux Patriotes)?
Et des Québécois vont aller les applaudir, tout excités?
Autant de stupidité me fait péter les plombs.
Bravo au Réseau de résistance québécois pour rappeler les gens à la dure mais nécessaire réalité. « JE ME SOUVIENS. »
Ils méritent qu’on leur tire des oeufs pourris, pour ne pas dire autre chose.
Quand allons-nous nous tenir droit, dignement, fièrement?
Film choc, primé, à revoir, pour comprendre des horreurs que jamais Lulu et ses clients ne vous permettront de discuter en commission parlementaire:
The Corporation (s-t FR):
http://www.youtube.com/watch?v=0ZmQ-YL63fM
Quelque chose me dit que le silence du PQ est probablement lié à la personnalité de notre Narcisse nationale, Lulu Bouchard !
Personne dans ce parti n’osera affronter Bouchard. Personne dans ce parti n’a le COURAGE de le faire et surtout pas Madame Marois, sachant fort bien que Lulu jouera avec elle comme il arrive souvent à John James Charest de le faire. En fait le seul péquiste qui a le courage d’affronter Lulu est Monsieur Michaud qui n’a jamais reculé devant ses adversaires. Pourtant le PQ devrait être le premier parti a défendre les intérêts de la population face au demande de compensation d’une industrie malhonnête et infecté de petits amis du gouvernement en place et pourtant ……..avez-vous entendu quelques chose vous ???????
@Eric Messier
En effet le documentaire » The Corporation » est très révélateur . La personnalité » psychopathe » de l’industrie est encore bien réel surtout en cette époque ou les libertariens comme le Réseau Libâââârté Québec et l’Institut Économique de Montréal font tout leur possible pour aider leurs petits amis du privé !
En effet, le silence du PQ est troublant dans toute cette affaire.
Petite histoire de la disparition de la SOQUIP :
«SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE D’INITIATIVE PÉTROLIÈRE (SOQUIP)
Triste histoire d’une société d’État dissoute dans l’idéologie corrosive du néolibéralisme
30 novembre 2010
par Jacques B. Gélinas
Où est passée la SOQUIP, cette société d’État, créée dans la foulée du Maîtres chez nous ? SOQUIP avait reçu le mandat de prendre le leadership de l’exploration des hydrocarbures cachés dans le sous-sol québécois. Ne devrait-elle pas, aujourd’hui, jouer un rôle déterminant dans les graves décisions concernant l’exploitation de ces ressources, notamment les gaz de schiste ?
Ne la cherchez pas, elle a disparu. Voici, à grands traits, la triste histoire de cette société aujourd’hui dissoute dans l’idéologie corrosive du néolibéralisme.
SOQUIP a été mise en place, le 29 novembre 1969, sous les règnes de Daniel Johnson père et de Jean-Jacques Bertrand, son éphémère successeur. Ces deux premiers ministres avaient pris le relais de ce formidable mouvement de réappropriation enclenché par René Lévesque et Jean Lesage avec la nationalisation de l’hydroélectricité, en 1963, puis la création de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), en 1965.
On croyait alors que si notre sous-sol recelait des hydrocarbures, une telle ressource énergétique devait servir, tout comme l’hydroélectricité, au développement de toute la nation, plutôt qu’à l’enrichissement des compagnies privées. C’est ainsi que peu, de temps après sa création SOQUIP, rachète les droits d’exploration que détient la multinationale Shell dans les basses terres du Saint-Laurent et le contrefort des Appalaches. Les permis d’exploration que possédait déjà Hydro-Québec sont aussi transférés à SOQUIP.
Dans la première décennie de son existence, SOQUIP réalise des études géophysiques, accumule d’importantes données et de l’expertise. En 1980, les découvertes s’avérant peu prometteuses, le premier gouvernement du Parti québécois élargit sa mission initiale pour lui permettre d’investir, non seulement dans l’exploration et la prospection, mais aussi dans la production, la distribution et la commercialisation d’hydrocarbures. En 1981,SOQUIP et la CDPQ acquièrent une partie importante des actions des deux principales distributrices de gaz naturel au Québec : Gaz métropolitain, alors filiale d’une compagnie ontarienne, la Northern and Central Gaz Company et Gaz Inter-Cité. SOQUIP regroupe ces deux compagnies pour faire de Gaz métropolitain une entreprise gazière d’envergure nationale. En 1984, elle achète Sundance Oil Company qui devient sa filiale à part entière aux États-Unis.
En 1986, SOQUIP participe à des projets importants sur la scène canadienne, par le truchement de Soligaz, un consortium, dont elle possède 50% des actions, composé de Gaz métropolitain, Alberta Natural Gaz et du groupe SNC. La même année, elle crée, en partenariat avec la CDPQ, la société Noverco dans le but de réaliser l’acquisition complète de Gaz Métropolitain. André Caillé est nommé président de Noverco. SOQUIP devient ainsi, dans les années 1990, une entreprise qui contrôle la distribution et la commercialisation du gaz naturel au Québec.
Mais voici qu’à partir de 1996, tout va changer. Cette année-là, André Caillé passe de pdg de Noverco à pdg d’Hydro-Québec. Et Lucien Bouchard, ci-devant ministre conservateur à Ottawa, devient premier ministre du Québec. Selon une nouvelle stratégie concoctée par Caillé et endossée par Bouchard, l’avenir énergétique du Québec passe désormais par le gaz naturel plutôt que par l’hydroélectricité et l’éolien. Hydro-Québec doit donc se lancer dans l’exploration et la distribution du gaz naturel. Cela se fera aux dépens de SOQUIP qui se voit forcée de vendre à Hydro-Québec une partie importante de sa participation dans Noverco, et donc dans Gaz métropolitain.
En 1997, Hydro-Québec s’allie à IPL Energy Alberta pour prendre le contrôle complet de Noverco, société mère de Gaz Métropolitain. C’est le début de la fin pour SOQUIP. Pour la remplacer complètement, Hydro-Québec crée la division « HQ Pétrole et Gaz ».
De son côté, le gouvernement Bouchard décide, en 1998, de neutraliser définitivement SOQUIP, en la plaçant sous la tutelle de la Société générale de financement (SGF), dont elle devient une des 12 filiales. SOQUIPconservera son Conseil d’administration, mais perdra son identité et ses moyens d’action. Ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’elle ne disparaisse complètement de l’organigramme de la SGF.
« Il ne reste plus rien de SOQUIP »
SOQUIP a été désactivée en douce depuis au moins six ans. Dans le journal des débats du 9 novembre 2010, on apprend de la bouche de Pierre Shedleur, pdg de la SGF, que SOQUIP a été dissoute. C’était à la Commission des Finances publiques sur la Loi 123 portant sur la fusion de la SGF et Investissement Québec. Le député de Rousseau, Nicolas Marceau, demande à M. Shedleur si la SGF, par le biais de SOQUIP, aurait fait de l’exploration dans le golfe Saint-Laurent. À cette question, M. Shedleur répond : « Il ne reste plus rien de SOQUIP à la SGF actuellement. Quand je suis arrivé [en décembre 2004], ça n’existait plus. […] C’est une coquille juridique. On a la coquille juridique, mais SOQUIP, qui avait des fonctions particulières à une certaine époque, moi, quand je suis arrivé ça n’existait plus. »
La coquille juridique subsiste. Comme si le gouvernement Charest n’avait pas le courage de démanteler officiellement, par une loi, cette institution de la Révolution tranquille. La riche banque de données de SOQUIP a été transférée au ministère des Ressources naturelles et de la Faune qui s’est empressé de mettre ces précieux renseignements à la disposition de l’entreprise privée. Une expertise dans laquelle l’État québécois et nos universités ont investi des sommes considérables. Tout ce bouleversement s’est fait en catimini, à l’insu du grand public et des médias.
Autre virage à 180° d’Hydro-Québec
En 2007, André Caillé quitte Hydro-Québec laquelle procède aussitôt, avec la complicité de son nouveau pdg, Thierry Vandal, à un virage à 180° en sens inverse. Paradoxalement, Hydro-Québec ne veut plus rien savoir de gaz naturel. Elle se départit des parts que « HQ Pétrole et Gaz » détient dans Gaz Métropolitain devenu Gaz Métro. Elle cède gratuitement, dit-on, ou en tout cas dans des circonstances et des conditions nébuleuses, tous ses droits d’exploration et d’exploitation à trois sociétés privées : Petrolia, Gastem et Junex. Des entreprises apparemment québécoises, mais totalement sous contrôle étranger.
La clé de ce paradoxe, la voici. En quittant son poste à la société d’État, l’ex-pdg d’Hydro-Québec et de Noverco s’est lancé dans la business du gaz naturel. André Caillé est maintenant conseiller senior en stratégie chez Junex et membre de son conseil d’administration. Le premier président de l’Association pétrolière et gazière du Québec, fondée en avril 2009, c’est lui. Il semble que son but soit désormais de livrer tout entier à l’entreprise privée ce bien collectif.
Reviens, René, ils veulent nous déposséder !
On pourrait croire qu’un appel à un nouveau « Maîtres chez nous » est une nostalgie d’une époque révolue, l’époque de René Lévesque et de Jean Lesage. Ce n’est pas ce que pense l’éditorialiste en chef de La Presse, dans son texte de samedi dernier, le 27 novembre, intitulé : « Le Lévesque de Terre-Neuve ». Selon André Pratte, celui qui a repris le flambeau de René Lévesque, c’est Danny Williams, le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador. « Le slogan de M. Lévesque était « Maîtres chez nous ». Celui de M. Williams : « Maîtres de notre destinée ».
Danny Williams s’est battu contre les compagnies pétrolières en achetant, contre leur gré, 51% de leurs parts dans l’exploitation des hydrocarbures en mer. Il s’est battu contre le gouvernement fédéral en exigeant sa juste part des ressources énergétiques offshore. Quand la papetière AbitibiBowater a voulu fermer ses portes, en mettant cavalièrement à la rue ses travailleurs, après s’être copieusement servi dans les forêts de Terre-Neuve, Danny Williams, défiant l’ALÉNA et l’OMC, a exproprié la multinationale.
Pratte écrit : « Danny Williams a été pour les Terre-Neuviens ce que René Lévesque a été pour nous ». Ces deux chefs d’État ont redonné à leur peuple, non seulement un bien collectif, mais « une confiance et une fierté nouvelles ». L’éditorialiste termine en citant la belle phrase du premier ministre terre-neuvien : « Nous pouvons maintenant faire nos choix selon nos propres intérêts ». Et Pratte de conclure : « À quand le jour où un premier ministre du Québec pourra dire la même chose ? »
Jacques B. Gélinas Le 29 novembre 2010»
Les Québécois sont fatigués du double langage où l’État est devenu l’État providence des grandes entreprises, fatigués de constater le recul constant des protections sociales. Les Québécois sont fatigués d’avoir l’impression de vivre dans un Québec inc. où la collusion et la corruption semblent systématiques dans l’appareil gouvernemental.
Monsieur Bouchard réagit à la question de moralité posée par Amir Khadir, une question tout à fait justifiée, car le capitalisme sauvage tentant de réduire l’État à un valet de service ou encore à sa plus simple expression et pousse l’État à la paralysie où on peut de moins en moins répondre aux besoins de base de la population. La disparition du filet social est une grave tare du capitalisme sauvage. Lorsque l’État providence des grandes entreprises prend le pas sur les programmes sociaux, sachant que le nombre de sans-abri n’a pas cessé d’augmenter depuis les 20 dernières années, ici précisément ça devient scandaleux et immoral.
Oui, on doit mettre les choses en perspective, car le conflit d’intérêts est évident entre le rôle joué par Monsieur Bouchard et les responsabilités gouvernementales qui ne sauraient être réduites aux aléas de la dictature du privé et du marché prétendument libre. Le bien commun relève de valeurs bien précises, on se doit de le protéger.
Monsieur Khadir n’est aucunement dangereux, il est brillant et particulièrement bien articulé. C’est un social-démocrate!
Et finalement, en ce qui concerne le possible dédommagement évoqué par Monsieur Bouchard, je dirais simplement que nous n’avons pas à dédommager des ententes pourries, décidées en catimini où nos ressources naturelles sont spoliées et vendues à prix très bas, parmi les plus bas sur la planète. Et dans ce sens, je crois qu’il y a seulement une forme de trust ou de monopole qui peut dicter des prix aussi ridiculement bas! À ma connaissance, des lois antitrust existent! Si on se laissait exploiter de cette manière, ce serait à juste titre la meilleure façon de nous mener vers une république de bananes, complètement dépossédés de nos richesses et incapables de nous régénérer en tant que peuple sur la base de nos propres richesses collectives.
Oh! Que la politique est sombre au Québec et au Canada depuis quelques années!
En fin, d’ici les prochaines élections, je suis certain que Québec solidaire sera la cible de propos virulents répétés et coordonnés, car les affairistes sont très inquiets de voir fondre leur réseau de collusion inscrit profondément jusque dans les couloirs du parlement à Québec. Ils ont peur que le virage orange ouvre la voie à Québec solidaire. On les traitera de communistes, d’extrémistes, de dangereux, etc. Bref! On jouera encore sur la peur pour tenter d’éliminer Québec solidaire qui semble être encore le seul parti capable d’afficher ouvertement ses objectifs d’équité et de justice sociale.
Tout ne se mesure pas à la seule valeur du capital vite fait, et surtout vite expatrié vers les paradis fiscaux, laissant les populations toujours plus démunies derrière.
Non à la spoliation! Point final!
M. Dallaire, vous avez écrit : « Vous parlez de Canada uni : vous rêvez en couleur! Le Canada n’est pas uni et ne le sera jamais, aux prises lui aussi avec les intérêts économiques privés, combinés avec l’idéologie. »
Même l’abbé Groulx croyait à un Canada uni.
Il a déclaré le 29 juin 1937 «Qu’on le veuille ou qu’on ne le veuille pas, notre État français, nous l’aurons; nous l’aurons jeune, fort, rayonnant et beau, foyer spirituel, pôle dynamique de toute l’Amérique française. […] Les snobs, les bon-ententistes, les défaitistes peuvent nous crier, tant qu’ils voudront: « Vous êtes la dernière génération de Canadiens français! » Je leur réponds avec toute la jeunesse: « Nous sommes la génération des vivants. Vous êtes la dernière génération des morts! »»
Cette déclaration est aussitôt contrebalancée par la publication de Directives où il écrit : « Mon attitude à l’égard des institutions de 1867 n’offre pourtant point d’ambiguïté. Je suis pour la Confédération. Mais j’attends que l’on me montre le précepte divin ou humain qui nous impose de nous y laisser étrangler. Ottawa n’existe point pour soi-même ni pour soi seul. Nous resterons dans la Confédération ; mais la Confédération devra se concilier avec notre volonté de survie et d’épanouissement français.
Conclusion : L’abbé Groulx voulait un État français, à l’intérieur de la fédération canadienne nommée faussement confédération. Que ses admirateurs se le tienne pour dit et écrit.
Chapeau M. Bellefeuille pour ce brillant exposé.
Merci pour la leçon d’histoire. 🙂
Lulu ne vous portera pas dans son coeur. Lui mettre le nez dans son caca… Doit pas aimer ça.
Merci Monsieur Gingras!
Un peu de matière à réflexion ici dans un court extrait : http://www.youtube.com/watch?v=LivI0S7OBBg&feature=player_embedded
Pour avoir un portrait un peu plus précis des acteurs autour des gaz de schiste et du pétrole, ainsi que leurs réseaux d’influences : http://meteopolitique.com/aj/01/index01.htm
Les Desmarais, bien positionnés dans l’industrie des gaz de schiste : http://www.vigile.net/Les-Desmarais-bien-positionnes
Le portrait ne peu pas être plus défini!
Copiez sur votre bureau d’ordinateur et agrandissez cet organigramme où figure les Desmarais, c’est fait par un historien : http://matchafa.quebecblogue.com/wp-content/blogs.dir/964/files/2007/08/toile.jpg
Rien de mieux que l’éducation pour ne pas s’en faire passer des petites vites!
Le lien entre le pétrole, les gaz, le scandale pétrole contre nourriture et les Desmarais.
Les vrais intouchables se situent ici :
Extraits des portions du câble diplomatique qui touchent la conférence de Copenhague, la position du Québec et l’influence de la famille Desmarais
« Power Corporation and Oil Sands
Although La Presse defended its impartiality, it was hard to refute Power Corportion’s financial interests in the oil sands. Power Corp is the largest individual shareholder (4.5 %) in the French company Total S.A., and wields further influence with Paul Desmarais, Jr. on Total’s board of directors. Total S.A. has invested $6 billion USD in Alberta’s oil sands to date, and plans to invest $20 billion USD more over the next two decades. It is the fifth largest publicly-traded integrated international oil and gas company in the world operating in more that 130 countries, with 96,950 employees. » [1]
http://www.ledevoir.com/wikileaks-power
[1] http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2011/05/11/003-charest-powercorp-wikilaks.shtml
———————————
On rapportait ce 13 mai 2011 sur les ondes de Radio-Canada les propos de Monsieur Desmarais disant qu’il n’avait jamais cherché à influencer les politiciens?
Pourtant lorsque Sarcosy a remis la grand-croix de la Légion d’honneur, Monsieur Sarcosy a prétendu que c’était un peu grâce à monsieur Desmarais qu’il était devenu président…:
Source : http://sagard.officiel.ca/pauldesmarais.html
Il me faudrait retrouver la source, mais Monsieur Desmarais aurait engagé son propre stratège pour aider l’élection de Nicolas Sarcozy en France. Nous savons que Monsieur Sarcosy est conservateur.
Monsieur Desmarais s’affiche ouvertement conservateur dans le lien ci-haut. Une chose en explique une autre…
« Une enquête américaine sur l’ONU, pour le scandale Pétrole contre nourriture a déterminé que Power Corporation avait des liens importants avec la banque française BNP Paribas, qui a été choisie en 1996 pour négocier le programme «Pétrole contre nourriture». Power Corp détenait une participation de Paribas via sa filiale Pargesa Holding SA4. Le portefeuille de Pargesa Holding SA comprend également Imerys, une majeure entité minière détenue par la famille Desmarais et Albert Frère, le magnat belge5. » [2]
« Les familles Desmarais et Frère sont aussi les principaux actionnaires de la compagnie pétrolière Total SA, société française la plus importante dans le pétrole6. Total a fait l’objet d’une enquête officielle par les Nations Unies en février 2010 pour accusations de corruption concernant des livraisons de pétrole de l’Iraq au cours de la primauté du dictateur Saddam Hussein » [3]
[2] [3] http://fr.wikipedia.org/wiki/Power_Corporation_du_Canada#Le_scandale_.22P.C3.A9trole_contre_nourriture.22
Monsieur Bellefeuille,
Je suis d’accord avec votre analyse. Cette étude de Jacques B.Gélinas que j’ai lue est une base pour quiconque s’interroge sur la place qui revient aux citoyens dans l’exploitation de leurs richesses naturelles. À partir des constats de cette étude, les citoyens peuvent prendre conscience que les partis qui courtisent notre vote ont intérêts à se tenir debout pour le mériter.
Merci Messieurs Gingras et Audet.
Voici ce qui explique le silence du PQ la semaine dernière, alors qu’Amir Khadir défendait nos intérêts!
Dans un document produit par le PQ, à la page 31, on retrouve : «Prendra tous les moyens politiques et juridiques pour ouvrir la voie à l’exploration sécuritaire
des réserves potentielles de pétrole ou de gaz naturel dans le golfe du Saint-Laurent;»
Source :
http://pq.org/sites/default/files/congres2011_propositionprincipale.pdf
Qu’est qu’il leur faudra pour comprendre!