Donc, tel que promis, on reprend ça du début…
Dans mon billet de dimanche après-midi, je prévoyais des dommages collatéraux majeurs au PQ dans l'«affaire» de l'amphithéâtre ou du projet de loi privé 204 – non pas en soi seule, mais comme la «proverbiale goutte qui fait déborder le vase». L'expression fut d'ailleurs utilisée ce matin par Lisette Lapointe.
En quelque sorte, dès lundi matin, ce billet a pris tout son sens: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2011/06/05/amphith-233-226-tre-et-dommages-collat-233-raux.aspx
Et, en effet, c'est ce qui s'est produit ce lundi matin avec la démission-choc des députés Lisette Lapointe, Pierre Curzi et Louise Beaudoin – trois grosses pointures du caucus péquiste (1).
Pour ce qui est de Pierre Curzi, non sans ironie, avec Amir Khadir, il demeure un des politiciens les plus populaires et les plus appréciés des Québécois…. Et ce essentiellement pour les mêmes raisons, soit une combinaison d'authenticité et d'une redoutable capacité à exprimer les besoins et les attentes de nombreux citoyens.
Quant à Louise Beaudouin, si, comme elle l'a si bien dit, son «avenir politique» est derrière elle. Certes, mais elle emporte tout de même avec elle toute une brochette de liens privilégiés entre le PQ et une partie de la classe politique française.
Enfin, le départ de Mme Lapointe signale rien de moins que la désapprobation finale de Jacques Parizeau face au manque de clarté de la «gouvernance souverainiste» de Pauline Marois et à l'abandon du cheval de bataille de la transparence dans l'octroi des contrats publics dans le cas du projet de loi privé 204. Un cheval de bataille nommé «éthique».
Mais surtout, la branche politique que le PQ avait réussi à occuper à nouveau. Du moins, avant que Mme Marois ne vienne la scier en appuyant inconditionnellement tout ce que le maire Régis Labeaume désirait comme faveurs spéciales dans toute cette saga de l'amphithéâtre…
Le tout, dans l'espoir d'en récolter une manne de votes dans la Capitale-nationale…
Or, en accompagnant très publiquement son épouse au moment de sa démission, M. Parizeau posait un geste à la symbolique qui n'allait pas sans rappeler le souvenir de sa propre démission fracassante, aux côtés d'autres ministres de l'époque, pour signifier son désaccord le plus total avec le «beau risque» fédéraliste que prenait alors un René Lévesque en fin de règne.
Certes à une autre échelle, il reste néanmoins que les démissions de ce 6 juin 2011 sont tout autant le révélateur d'une crise de leadership au Parti québécois.
Depuis plus d'un an, l'ancien premier ministre et chef du PQ avait pourtant laissé tomber publiquement de nombreux indices quant à son désaccord avec l'approche de la chef actuelle sur le fond des choses et le danger de l'obsession du pouvoir pour le pouvoir… Ce qu'il fit d'ailleurs en entrevue avec le Globe and Mail et plus tard, avec Radio-Canada.
On ne s'en sort pas. Le leadership de Mme Marois vient d'être sérieusement ébranlé.
Question: au cours des prochains jours, semaines et mois, y aura-t-il ou non d'autres défections?
Déjà que le député Claude Cousineau (2) demande, quant à lui, un vote libre sur le projet de loi privé 204. D'autres parleront mardi après leur caucus spécial.
Bref, d'autres dominos tomberont-ils?
Or, avec ou sans autres dominos, il reste qu'après la quasi disparition du Bloc le 2 mai dernier, l'arrivée possible d'un François Legault d'ici 2012 et maintenant, la démission fracassante du trio de députés, c'est à se demander jusqu'où les plaques tectoniques de la politique québécoise se déplaceront-elles d'ici la prochaine élection générale?
D'autant plus qu'en réaction, Mme Marois, plutôt que de tendre la main aux démissionnaires dans le but de reconstruire les ponts, a choisi de les blâmer directement en les accusant de faire le jeu des Libéraux tout en faisant reculer la cause de la souveraineté…
Lorsqu'on songe avec quelle délicatesse Mme Marois traite les sorties d'un François Legault dont l'ambition de devenir premier ministre à sa place crève pourtant les écrans, il y a lieu de s'étonner de sa dureté envers trois députés aussi importants de son propre caucus.
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Ce qui nous amène aux facteurs qui ont déclenché cette crise dans les rangs du PQ.
En fait, quelques citations tirées de leur conférence de presse les résument à elles seules.
Ceux et celles qui me lisent y reconnaîtront peut-être certains des thèmes et des préoccupations que j'ai développés moi-même dans mes analyses au cours des dernières années. Des thèmes sur lesquels d'autres intellectuels et analystes se penchent tout autant à travers des sociétés occidentales où LE et LA politique reculent de plus en plus…
Ces thèmes sont un certain déclin de la démocratie, la déconnexion croissante entre la classe politique dominante et les attentes des citoyens dans plusieurs dossiers. Le tout menant à la montée évidente d'un cynisme et d'une colère nourris par un puissant sentiment d'impuissance face à une classe politique de plus en plus sourde, muette, aveugle et souvent occupée à répondre à des intérêts privés au détriment du bien public.
Encore une fois, le Québec étant loin d'avoir le monopole de cette problématique…
Bref, les trois députés démissionnaires soulèvent de véritables questions de fond qui, tout en interpelant le Parti québécois, le transcendent aussi en s'adressant dans les faits à la classe politique dans son ensemble. Incluant, donc, à eux-mêmes.
Avouons que ça n'arrive pas tous les jours par le temps qui courent… Que ce soit au Québec ou dans le reste du Canada…
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Mais qu'on ne s'y trompe pas. Au-delà de toutes les citations des trois députés faisant état d'un malaise démocratique ambiant et généralisé… la citation suivante offre le résumé le plus percutant parce que le plus clair, le plus authentique et le plus précis dans son diagnostic de ce qui a véritablement provoqué cette crise.
Cette citation est celle de Lisette Lapointe. Comme pour des poupées russes, chaque problème décrit en cache un autre et y mène tout à la fois:
«C'est donc avec beaucoup de tristesse que je me retire aujourd'hui du caucus du Parti québécois. Je le fais parce que je ne m'y reconnais plus, parce que je ne m'y sens plus à ma place. Je le fais aussi parce que j'ai la pénible impression que nous nous éloignons de la souveraineté et même du pouvoir qui paraissait si proche. (…) Le Parti québécois que je quitte, c'est celui de l'autorité outrancière d'une direction obsédée par le pouvoir. L'atmosphère est devenue irrespirable.»
Puis, ceci: «Depuis un certain temps déjà, en effet, je suis très mal à l'aise avec certaines orientations et positions prises par la direction du parti et avec la façon dont elles nous sont imposées. Un bel exemple est le projet de loi Maltais-Labeaume. Je dirais que c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Aucune consultation, aucun préavis au caucus des députés. Je l'ai appris par la radio. L'idée de retirer un droit de recours à un citoyen va à l'encontre de mes convictions. D'ailleurs, de nombreux citoyens, et vous le voyez ici, de nombreux citoyens m'ont dit leur désaccord et même, dans certains cas, leur colère.»
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Louise Beaudoin sur le projet de loi privé: «Mais ceci est conjoncturel mais révélateur d'une certaine manière de faire de la politique, et c'est pourquoi la cause plus profonde de ma démission concerne justement une certaine façon de faire de la politique à laquelle, je le reconnais, j'ai longtemps adhéré. Mais c'est à mon retour en 2008, peut-être parce qu'une pause de cinq ans m'a permis de voir les choses autrement, que j'ai commencé à m'interroger sur la partisanerie qui souvent rend aveugle, qui nous force à toujours être dans la certitude, jamais dans le doute, sur le ton guerrier que l'on se croit obligés d'employer, sur la manière de se comporter avec des adversaires que l'on a tendance à considérer comme des ennemis, sur l'unanimisme imposé et sur la rigidité implacable de la ligne de parti: des maux dont la politique, je crois, est en train de mourir ici et ailleurs. Des maux, m-a-u-x, maux. (J'en suis venue à la conclusion que cette façon de faire alimentait le cynisme d'une population de plus en plus critique vis-à-vis de la classe politique et que, pour vivre les choses autrement, il valait mieux que je quitte mon parti. La souveraineté se réalisera grâce à la réappropriation par la population des raisons profondes identitaires, culturelles, économiques et sociales de la mener à bien. Pour y arriver, c'est ma conviction, il faut changer la politique, la transformer.»
Pierre Curzi: «Dans le cas du projet de loi numéro… privé, 204, parrainé par Mme Maltais, la décision a été prise par la chef sans consultation aucune du caucus, sinon de ses proches collaborateurs. C'est son privilège. Cependant, cette décision va à l'encontre d'un principe fondamental de la vie démocratique qui permet à tout citoyen de contester, y compris devant les tribunaux, une décision gouvernementale.(…) Mon seuil de tolérance éthique personnel a été atteint. Je respecte mes collègues parlementaires qui pensent autrement. (…) Ce récent épisode de notre vie parlementaire a heurté de front cette valeur première et est un puissant révélateur de la distance qui s'est installée entre les partis politiques du Québec et les citoyens. (…)
Il fut également question de l'électoralisme derrière le projet de loi 204… Lisette Lapointe: «Alors, personnellement, je… je pense que le geste que je pose, parce que je ne peux pas parler au nom de mes collègues, va certainement faire en sorte que des députés disent: Écoutez, on va faire de la politique, maintenant, autrement, pas de clientélisme, s'il vous plaît, pas, pour gagner deux, trois votes, prendre des positions avec lesquelles une majorité… ou enfin une grande proportion du caucus est inconfortable. Voilà.»
Sur l'absence de clarté dans le plan de match du PQ quant à son option… Lisette Lapointe: «Je vous rappellerai simplement, parce que c'est sûr que vous l'avez en tête, la saga de… quand j'ai voulu renforcer l'article 1. Au début, il y avait une ouverture de la part de Marois, et tout à coup les portes se sont… se sont fermées, hein? On ne pouvait même plus discuter dans un congrès sur un nouveau programme de parti. Est-ce qu'on pouvait ajouter une dimension sur la préparation de la… de la souveraineté? C'est un exemple. Il y en a plein d'autres comme ça.
Ici, Pierre Curzi parle de cette déconnexion de la classe politique des besoins des citoyens: «j'ai été, moi, personnellement, très, très bouleversé de voir que ce qu'on appelle la politique, la mobilisation, ça se passait réellement à l'occasion, par exemple, des gaz de schiste. Tout à coup, on voit qu'il y a une mobilisation citoyenne majeure et là on se rend compte que ça, ce… cette mobilisation-là, elle n'est pas entendue par le Parti libéral, elle n'est pas entendue; on se rend compte qu'il y a une mobilisation majeure pour qu'on fasse le ménage au Québec, et ce n'est pas entendu; et là on se rend compte que le pouvoir politique, les partis politiques, dans leur façon de fonctionner d'une manière traditionnelle, s'éloignent de plus en plus de ce que les gens disent et souhaitent, et donc ils demandent qu'on soit… non seulement qu'on ait une liberté de parole, mais qu'on affirme des principes et qu'on respecte ces principes-là. Et voilà que le parti dans lequel on est, pour une raison qui n'est vraiment pas majeure et avec laquelle on est d'accord – on veut des Nordiques, je suis d'accord avec l'amphithéâtre, le financement public, je suis d'accord avec Quebecor Média – tout d'un coup, pour des raisons électorales, on est prêt à bafouer un principe qui touche exactement l'enjeu dont on parle, c'est-à-dire la mobilisation citoyenne, le discours citoyen.»
Puis, sur les conséquences politiques de leur geste… Pierre Curzi: «Moi, je ne peux pas croire que nous soyons en train de détruire ce parti-là et détruire cette cause-là. Mais on est en train de le questionner d'une façon inhabituelle peut-être ou peut-être habituelle, je ne le sais pas, mais on le questionne. Mais on ne questionne pas juste notre parti, on questionne l'ensemble des institutions actuellement.»
Et encore, cette citation de Louise Beaudoin faite sur mesure pour une réflexion que devrait aussi s'étendre à des médias, ici et ailleurs, de plus en plus préoccupés par l'immédiateté des choses et de moins en moins par leur analyse en profondeur: «la pensée complexe dans le populisme ambiant était difficile à exprimer puis à… à faire traverser dans les médias. Mais c'est exactement, là, je pense que, si on reprend exactement ce que Pierre vient de dire, que ça rejoint ma pensée profonde aussi. C'est un peu complexe, mais c'est ça la réalité.»
Complexe? Oui, en effet.
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Sur ce, je vous reviens sur le sujet dans ma chronique régulière mise en ligne le mercredi et en kiosque, le jeudi….
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(1) Pour lire la transcription complète de la conférence de presse: http://www.assnat.qc.ca/fr/actualites-salle-presse/conferences-points-presse/ConferencePointPresse-7429.html
(2) Voici un extrait du communiqué de presse émis ce 6 juin par le bureau du député Claude Cousineau: «Le député de Bertrand, M. Claude Cousineau, annonce aujourd'hui qu'il est en accord avec les opposants au projet de loi 204.« Comme la majorité de mes collègues députés du Parti Québécois, je suis en accord avec la construction d'un amphithéâtre à Québec et le retour des Nordiques, mais je suis contre l'adoption du projet de loi privé 204 », a déclaré le député.
« Je ne peux être d'accord avec l'idée de soustraire des droits de contestation à des citoyens. Rappelons-nous qu'il y a moins d'un an nous avons légiféré pour que les municipalités du Québec se dotent d'un code d'éthique et qu'elles produisent et déposent au ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire les processus d'appels d'offres pour tout contrats ou ententes. Le projet de loi qui est devant nous va à l'encontre de ces principes et je ne peux donc l'endosser », a ajouté Claude Cousineau.
De plus, le député s'est dit extrêmement déçu et choqué de la façon qu'a été traité M. Denis de Belleval en commission parlementaire. « Cet épisode ressemblait plus à un procès qu'à une discussion ou à une étude. Que l'on soit pour ou contre le projet de loi, nous devons accueillir tous les intervenants avec respect et écoute ».
« Compte tenu des circonstances et afin de pouvoir nous exprimer en toute liberté, je demande finalement à ma chef de laisser les députés de l'opposition officielle voter sur ce projet de loi selon leurs convictions », a conclu le député de Bertrand.»
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Pour ce qui est de la crise du PQ, eh ben, j’en perds mon latin… Je ne l’ai pas vu venir, celle-là. Chose certaine, en perdant son aile militante, Marois perd la caution des indépendantistes, et c’est très grave. Elle vient de scier la branche sur laquelle elle était assise. Ou plutôt, c’est la branche de la souveraineté qui va rester en l’air et l’arbre du PQ qui va tomber, exactement comme dans les dessins animés du Roadrunner. Sans cette branche, le PQ devient une xième nouvelle Union Nationale ou ADQ, et c’est sans intérêt, qu’il soit au pouvoir ou pas. Gageons que d’ici six mois, il va y avoir un putsch qui va éjecter Pauline Marois, comme c’est arrivé à P.-M. Johnson en 1987.
Vos trois amis viennent de vous dire, et de nous dire, que vu de l’intérieur, ils ont la conviction que le PQ n’est pas différent des « vieux partis ». De plus, ils nous fournissent la preuve que le PQ ne remplit même pas son rôle de parti de l’Opposition.
Si on posait de vraies questions sur le projet d’entente Labeaume-Quebecor est-ce qu’on ne se rendrait pas compte que cet exercice est une espèce de labyrinthe.
Si je comprends bien, le maire de Québec aurait demandé à Bell et à Québecor de lui présenter un plan d’Affaire pour gérer l’éventuel Amphithéâtre. Ce que les deux ont fait. Or Québécor, informé du projet de Bell aurait fait une seconde proposition qui le placait en bonne position pour remporter la mise. Ce qui fut fait.
Si celà est vrai, je crains que tout le projet, même bétonné par l’Assemblée nationale, ne fasse l’objet d’une contestation qui ressemblerait à ce qui est arrivé au projet des nouveaux wagons pour le métro de Montréal. Même si c’est l’Assemblée nationale qui décide, comme ce fut le cas pour Bombardier, si les règles de la concurrence ne sont pas respectées, la contestation est possible et a même des chances de gagner, comme Alstom l’a démontré.
Or une Opposition qui ne verrait pas la dimension de ce problème, ne ferait certainment pas son travail.
LA CRISE DU PQ VA PLUS LOIN QU’UNE SIMPLE CRISE AU PQ. JE SOUMETS DONC CE TEXTE ÉCRIT LE DIMANCHE 5 JUIN 2011.
Le 2011-06-05 à 16:01, jean-serge baribeau a écrit :
*****Des politiciens qui se discréditent et des citoyens désenchantés*****
Depuis l’historique élection du 2 mai 2011, je ne cesse de penser, de dire et de répéter (je me permets même de radoter un tantinet) que les électeurs québécois ont posé un geste de rebelles et d’insoumis. Et je pense que ce geste éclatant et glorieux a ouvert la porte à un «ré-enchantement», assez marqué, face à la politique, face aux devoirs citoyens.
Je suis de ceux qui pensent que le concept de «cynisme» n’est pas approprié pour qualifier une certaine réticence face à l’univers politique. Je pense plutôt, un peu dans le sillage du grand sociologue allemand Max Weber (1864-1920), qu’un profond «désenchantement» a «contaminé» de nombreux citoyens et de nombreuses citoyennes. L’univers de la chose politique est de plus en plus apparu comme sale, sali, vain, corrompu et démoralisant.
C’est avec tristesse que je constate que de nombreux politiciens n’ont pas su tirer des leçons de cette élection si significative.
Par exemple, comment peut-il se faire que Mme Agnès Maltais, le Parti québécois et le Parti libéral veuillent limiter les droits juridiques des citoyens, tout cela se réduisant, somme toute, à une attitude électoraliste et démagogique? Le maire Labeaume étant très populaire il ne faut surtout pas heurter sa susceptibilité, laquelle est toujours à fleur de peau. Malgré certaines leçons du 2 mai, de nombreux politiciens font «de leur mieux» pour discréditer la politique et les politiciens.
Par exemple, comment se fait-il que Luc Ferrandez, maire du Plateau Mont-Royal, se permette d’être si sourd face aux cris de nombreuses personnes qui saisissent mal sa manière de gérer la question de la circulation automobile dans son quartier? Comment peut-on penser qu’un problème global puisse trouver une solution parcellaire et «localisée»? Ce maire, fier de son programme, présumément connu de tous, et de sa détermination, contribue au vieux processus, depuis longtemps en marche, qui consiste à discréditer les politiciens et le monde de la politique.
Et que penser de Harper qui, le soir de l’élection, a dit qu’il allait gouverner pour tous les Canadiens? Ce qui est certain, c’est que ses premiers gestes (je pense notamment au discours du trône) semblent indiquer qu’il veut gouverner malgré et contre les nombreux Canadiens (près de 60%) qui n’ont pas souhaité l’avoir comme premier ministre.
Une lueur d’espoir et de «ré-enchantement» s’est allumée au Québec il y a quelques semaines. Nos politiciens vont-ils, presque tous, se découvrir une vocation d’éteignoirs résolus et déterminés?
Je reste néanmoins enchanté mais est-ce que cela va durer?
JSB
Il était une fois une petite fille qui rêvait de façon obsessionnelle de devenir la Reine de sa communauté. Malheureusement sa popularité dans la communauté en général était problématique pour la réalisation de son rêve. Par contre dans son quartier elle réussie tant bien que mal à se faire accepter et son taux d’appui fut de l’ordre de 93 % se qui lui donna une grande motivation, en fait une ÉNORME motivation pour continuer de poser les gestes qu’il faut pour réaliser son rêve.
Forte de cette victoire elle se mit à courtiser les autres quartiers et même celui qui lui était le plus réfractaire. Pour obtenir l’amour et l’appui de ce quartier elle posa des gestes irréfléchis qui mirent en colère les gens de SON quartier. Elle se mit aussi à traiter les gens de SON quartier avec condescendance et autoritarisme démesuré.
Les citoyens les plus importants de SON quartier se révoltèrent et la petite fille fit des petites crisettes digne d’un enfant a qui ont aurais voulu lui enlever son jouet préféré.
Résultat : L’ensemble des quartiers qui formait communauté vota pour une autre Reine et la petite fille alla se réfugier dans sa demeure en léchant ses blessures et en maudissant les citoyens qui lui ont » scapés » son rêve de devenir la Reine.
Conclusion, quand le chef d’un parti non-conventionnel (parti ayant comme premier objectif de faire la souveraineté) se place au-dessus du principe fondamental du dit parti et que SEUL sa carrière et son nom dans l’histoire de la communauté est la source se sa motivation il ne faut pas beaucoup de temps pour que celui-ci se fasse sortir par ses pairs. Parlez-en à Lulu Bouchard !
Bien sûr ce principe de s’applique pas au PLQ. Un parti dont le chef et ses sbires sont des petits affairistes et carriéristes notoire et dont le chef détient le pouvoir de vie et de mort sur ses subalternes.
Curieux ‘on entend Pas grand chose du côté des libéraux,ils semblent tous très à l’aise avec cette entente,comme avec l’enquête sur la construction toujours d’accord avec le chefff,ils font beeee.Qui va aller leurs poser des questions sur le sujet?
Il y a quand même, dans tout cela, l’embryon d’une tragédie électorale et politique.
Nous sommes pris avec Harper pour au moins 4 ans. Allons-nous être pris avec les libéraux provinciaux, avec ou sans Charest, pendant au moins 4 ans (encore une fois)?
Et pourtant la population, dans son ensemble, souhaite AUTRE CHOSE. Et je doute que ce soit François Legault (avec son idéologie de l’extrême nulle part) qui puisse proposer un réel modèle de rechange.
JSB
M. Parizeau et les purs et durs de la séparation sont en train d’avoir la peau de Mme Marois en s’y prenant comme il faut : Démissions des députés péquistes « vedettes » avec critiques acerbes de l’autorité du PQ, en conférence de presse, juste ce qu’il faut pour nuire à leur cheffe, Mme Marois et M. Parizeau, le chef spirituel du PQ, qui accompagne les démissionnaires, l’air heureux. Mme Marois n’est pas assez « séparatiste » à leur goût. Ils aimeraient un référendum rapide avec un plan de pays du Québec bien étoffé, pas d’association ni de partenariat avec le Canada.
M. Parizeau sait que ce genre de pressions sur un chef, il l’avait personnellement réussi en 1984 quand il a démissionné, avec d’autres ministres, qui l’ont suivi, pour protester contre l’orientation de M. René Lévesque qui était alors, à son avis, trop intéressé par le beau risque de M. Mulroney. M. Lévesque ne s’en est jamais relevé, ce qui a fait perdre le pouvoir au PQ, par la suite.
Si les mutins pariziens, qui devraient mener à un putsch, réussissent à placer leur « homme » à la tête du PQ, Monsieur Curzi ou Duceppe ou Aussant, je leur suggère la seule question qui pourrait peut-être rassurer les Québécois pour qu’ils votent OUI majoritairement :
Voulez-vous que le Québec devienne souverain afin de pouvoir négocier le lien canadien d’égal à égal ?
A mon avis, Pauline Marois a de grandes réflexions à faire avant de condamner le départ de 3 députés .
L’impopularité de Jean Charest a donné des ailes au parti québécois.
Mais il faut jamais se penser gagnant.
Crise très profonde qui pourrait mettre fin aux ambitions de Pauline Marois .Se voir première Ministre fut sa perte.
Si Pauline Marois eut un très grand % de vote de confiance, elle serait sans doute désapointée d’un autre vote !
Quand on voit un parti avec autant de crise, personnellement , je me demande comment ce parti pourrait avoir le pouvoir !
Eh bien, il n’y a pas à dire, ça couvait depuis un moment ce schisme.
Ce qui étonne, toutefois, c’est que ce soit au nom de l’éthique que le mouvement souverainiste soit de lui-même à se mettre presque hors-jeu pour un moment.
Pas que l’éthique ne soit pas d’une importance capitale, en politique ou en quoi que ce soit, d’ailleurs. Mais il ne me semble pas que ce soit principalement l’éthique qui soit en cause ici, celle-ci ne servant fort possiblement que de prétexte « noble » pour justifier des défections.
La véritable raison, c’est du côté de l’idéologie qu’elle se trouve vraisemblablement. Les plus radicaux, voire pressés, du parti en ont eu assez. Tout simplement.
Mais le marasme dans lequel s’enfonce à présent la cause souverainiste, pour déstabilisant qu’il soit, ne signifie pas pour autant la fin de l’option. Cela marque plutôt le début d’une traversée du désert qui sera plus ou moins longue, le temps que les souverainistes se regroupent à nouveau.
Les non-souverainistes ne devraient donc pas trop se réjouir, et surtout ne pas vendre la peau de l’ours prématurément…
Par contre, profitant de cette éclipse souverainiste, il se pourrait fort bien que les Libéraux déclenchent plus tôt qu’anticipé des élections. Quelque part en septembre, probablement. Question de tabler sur la déconfiture conjoncturelle de leur principal adversaire, et avant que le CAQ de François Legault ne soit vraiment fonctionnel.
N’excluons donc pas quatre ou cinq ans encore de Jean Charest comme premier ministre. Ce qui lui permettrait ainsi de faire avancer son Plan Nord et de se mériter enfin une place honorable de le Grand Livre de l’Histoire…
Ce n’est pas banal. Le choix de démissionner de cette manière n’est certainement pas facile. Par leur geste, les Lisette Lapointe, Louise Beaudoin et Pierre Curzi démontrent leur intégrité et leur probité. Ça fait du bien de savoir que des gens se préoccupent réellement de démocratie. Je les félicite! Ils ont tout mon respect.
Nous avons besoin de gens capables de se tenir debout et de dire non à des situations abusives.
Au moins, il y en aura trois de plus pour appuyer l’opposition d’Amir Khadir au projet de loi 204.
Mais nous ne devrons pas perdre de vue, qu’il y a encore bien pire que le projet de loi 204 :
– le fait qu’aucune enquête publique n’ait été mise sur pied à ce jour suivant le refus chronique des libéraux d’ouvrir cette enquête sous Jean Charest, ça nous coûte des centaines si ce ne sont pas de milliards de dollars payés en trop en ristournes de toutes sortes, etc. ;
– le dossier des gaz de schiste étant loin d’être réglé ;
– l’exploitation du pétrole dans le golf du Saint-Laurent ;
– les budgets iniques des libéraux ;
– et probablement bien d’autres aspects non mentionnés ici.
Dans les médias, on a mentionné que Madame Marois n’a pas consulté ses collègues avant de prendre la décision d’appuyer le projet de loi 204? Il me semble qu’en démocratie, la consultation est une étape essentielle du processus démocratique.
Qu’est-ce que la politique, si on ne prend pas le temps de consulter les autres députés face au projet de loi 204, justement très discutable?
Par ailleurs, il n’y a pas beaucoup de gens ayant soulevé la question : peut-on se permettre deux équipes nationales de hockey au Québec pour une population de presque 8 millions d’habitants?
Suite à la perte, ce matin, de M. Jean-Martin Aussant, les carottes sont cuites pour Mme Marois, comme cheffe du PQ.
M. Jean-Martin Aussant, à mon avis, le plus fort espoir de la relève solide du PQ, même si son expérience est assez courte comme député du PQ.
Hier, avec les démissions de 3 vedettes établies du PQ, une solide brèche au PQ est apparue, ce matin, avec celle de M. Aussant, elle s’est élargie en un genre de débâcle du Richelieu comme celle qui se termine cette année. L’eau va gicler de partout pour noyer Mme Marois qui va avoir de la moisissure sur ses murs.
Madame Minou fait son retour et dans sa boule de crystal, elle voit à nouveau ce qu’elle nous avait déjà prédit: Marois ne sera jamais première ministre. Je crois que Curzi claque la porte pour mieux revenir et devenir chef. Cela semble une méthode éprouvée au PQ…
Pour ce qui est de Charest de déclencher des éléctions-surprise, je ne crois pas… Il y a quelques bons coups qui vont se faire avec le NDP et les conservateurs vont donner les milliards de l’harmonisation…
D’autres péquistes vont démissionner… Verra-t-on la naissance d’un nouveau parti de Gauche souverainiste? Encore un autre?
Tiens, pendant que j’y pense, Duceppe, que fait-il? Parizeau, lui, n’a pas dit un mot, ce qui est contraire à son habitude et Landry s’est foutu le pied dans la bouche une fois de plus avec son allusion aux tsunamis… Les métaphores colorées sont sa ligne de conduite, mais il aura perdu une belle occasion de se taire…
Tout ce qui se passe depuis le 2 mai est hallucinant! Le bloc, parti! Le PQ aussi??? On passe au prochain appel…
Il faut en finir avec un PQ provincialiste depuis 1996 et avec l’officine d’Ottawa, le Quebec Liberal party, ces laquais québécois loyalement serviles à JJ Charest.
Vous n’avez rien vu encore…le ménage du printemps n’est pas terminé.
D’accord que c’est pas fini… Mais, M.Gascon, vous risquez d’être déçu…
C’est vraiment le grand ménage comme le dit Mr Gascon et je me demande si les libéraux auront ce courage!
@ M. Bertrand, je n’ai pas la déception facile face au cuissage des liberals.
C’est Mr Pariseau qui me fait m’intéroger.Avez vous remarqué a chaque P.M il leurs cause toujours de l’embaras comme si lui n’a pas réussi,il empêche les autres chef d’ARRIVER À LA SOUVERAINETÉ.Il me déçoie tellement pourtant je l’ai beaucoup aimé en 1995,je lui faisais beaucoup confiance,mais maintenant je suis très déçu.Je vais écouter Pauline en conférence de presse.
Diviser pour régner. Normalement, le maître du jeu le fait. Mais ici, maintenant, ce sont les adversaires qui lui font ce cadeau. Trop aimables.
Si la tendance se maintient, M. Charest ou le PLQ reviendra au pouvoir sans difficultés. Ses adversaires le lui offre sur un plateau d’argent.
Une connaissance Libérale croit que des amis de Gilles Duceppe lui prépare une surprise en lui offrant, dans un proche avenir, le poste de Chef du PQ. Je ne le lui souhaite pas. Comme cadeau empoisonné on ne fait pas mieux.
Oui, je ne donne que quelques mois à Marois…
Maintenant, est-ce que Duceppe va sauter dans la barque? Duceppe est fatigué, c’est sûr, et prendre les rennes du parti ferait que pour la première fois, si il venait à prendre le pouvoir, il devrait faire face aux conséquences des décisions qu’il prend… Avant, en étant toujours dans l’opposition, il avait toujours le beau rôle, en pouvant critiquer librement. Je ne sais pas si il va être à l’aise dans cette nouvelle position… Et je crois que Curzi n’aimera pas. C’est clair qu’il vise le poste de chef.
Le PQ avait jusqu’à hier la certitude de prendre le pouvoir. Ce n’est plus le cas. Ahurissant ce qui peut se passer en 24 heures!
Je ne peux que me réjouir de tout ça.
Le P.Q. doit aspirer clairement à gouverner le Québec comme pays, comme Pariseau l’a fait en 1994. Le principe d’accéder au pouvoir dans le but de faire l’Indépendance doit primer , avec l’aval (En se rapprochant des citoyens) du peuple québécois. Mme Marois s’est faite piéger comme une débutante. On le lui pardonnera dans la mesure où sa tactique pour l’accession à la Souveraineté paraîtra réaliste.
Je ne souhaite pas que Mr Duceppe vienne au P.Q,je l’aime trop pour que le P.Q l’achève.Je suis péquiste et souverainiste mais je trouve le P.Q trop dur avec tous leurs chefs et c’est très dommage.Si le P.Q continu ils n’arriveront jamais à la souveraineté.Je crois aussi que Mr Pariseau peut enfin prendre sa retraite avec sa Lisette ils ont fait leurs temps quand à moi.