Pour clore cette dernière semaine de session parlementaire à Québec – laquelle débutait sur la démission des députés péquiste Lisette Lapointe, Louise Beaudoin, Pierre Curzi et Jean-Martin Aussant, voici l'analyse que j'en faisais le 12 juin à l'émission Dimanche magazine sur les ondes de la Première chaîne – http://www.radio-canada.ca/emissions/dimanche_magazine/2010-2011/
Pour l'écouter: http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2011/CBF/DimancheMagazine201106121008_2.asx
Entre autres choses, j'y résumais le véritable message de cette lettre ouverte des 12 jeunes députés péquistes(1) demandant à Jacques Parizeau de leur «faire confiance» comme étant plutôt un résonant «tasse-toi, mononc'!».
J'y expliquais également pourquoi, dans les faits, cette lettre ouverte créée l'illusion d'un faux problème en présentant le tout comme une question de «générations».
Alors que dans les faits, nous assistons plutôt à la confrontation de deux écoles de pensée fort distinctes – lesquelles, d'ailleurs, hantent le mouvement souverainiste moderne depuis sa genèse…
Ces deux écoles étant d'un côté, celle plus étapiste, résolument nationaliste et favorisant l'offre d'un «bon gouvernement» en premier lieu.
Et de l'autre, celle prônant l'usage des outils du «pouvoir» pour promouvoir ouvertement cette option et préparer activement sa réalisation.
Ce qui nous ramène à M. Parizeau…
Or, la réalité – contrairement à ce que laisse entendre la lettre des «jeunes députés» – est que l'on retrouve des gens de toutes les générations dans chacune de ses deux écoles de pensée…
D'autant plus qu'il serait surprenant d'apprendre que ces «jeunes» députés auraient rédigé cette lettre plutôt mal avisée sans l'aval d'une direction qui, quant à elle, est loin de faire partie de cette présumée nouvelle génération…
Bref, il serait sage de ne pas trop confondre le choc des générations avec celui des idées…
Ce samedi, lors d'une conférence donnée chez les IPSO (Intellectuels pour la souveraineté), M. Parizeau a promis une réponse aux «jeunes» députés pour cette semaine.. À suivre…
Son message principal, par contre, demeurait celui-ci: 1) préparer la réalisation de la souveraineté, ça commence AVANT de prendre le pouvoir; 2) le pouvoir doit servir à faire avancer cettte option et à tenter de la réaliser; 3) remettre du contenu concret dans le contenant d'une promotion de cette option qui ne se fait toujours pas; 4) la raison étant celle-ci: «Les gens ont le droit de savoir où on veut
les amener»,…
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Les legauistes arrivent…
Vous aurez sûrement vu passer ce samedi, un énième sondage notant un engouement certain chez près d'un tiers de l'électorat pour une possible «offre de service politique» venant de l'ex-ministe péquiste François Legault: http://www.ledevoir.com/politique/quebec/325319/sondage-leger-marketing-le-devoir-les-quebecois-veulent-legault
Et voilà maintenant que ce lundi matin, on retrouve un énième indice de l'extrême volatilié de l'électorat québécois et d'une scène politique ressemblant de plus en plus à des sables mouvants…
On le retrouve dans le «baromètre des personnalités politiques», courtoisie de la même firme de sondage Léger Marketing: http://www.ledevoir.com/politique/quebec/325383/le-barometre-des-personnalites-leger-marketing-le-devoir-legault-le-plus-populaire-de-tous
Extraits: «La session parlementaire qui s'est achevée vendredi dernier à Québec a consacré la chute de la popularité d'Amir Khadir, révèle le nouveau baromètre des personnalités politiques Léger Marketing-Le Devoir. Porté aux nues il y a tout juste six mois par les Québécois, le seul député de Québec solidaire à l'Assemblée nationale a chuté de la 1re à la 7e position du palmarès, alors que le chef de la Coalition pour l'avenir du Québec, François Legault, et le député indépendant Pierre Curzi figurent respectivement au 1er et 2e rang.
Hormis le fait que le président de Léger Marketing se permet fort personnellement dans ses commentaires de qualifier les positions d'Amir Khadir de «trip d'ego» – ce qui n'est pas sans rappeler le commentaire semblable de l'ex-président du PQ, Jonathan Valois – qualifiant cavalièrement Lisette Lapointe et Pierre Curzi sur les ondes du 98.5FM de gros égos difficiles à gérer – il reste que ces «baromètres» des «personnalités» sont habituellement le reflet d'un air du temps… par définition, changeant…
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(1) La lettre collective des «jeunes» députés péquistes à Jacques Parizeau: http://www.ledevoir.com/politique/quebec/325251/crise-au-pq-monsieur-parizeau-faites-nous-confiance
– Voir aussi ceci sur le passage ce samedi de ce dernier aux IPSO: http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2011/06/11/001-parizeau-colloque-souverainete.shtml
– Pour savoir ce que sont les IPSO: http://www.ipsoquebec.org/
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Addendum:
Pour visionner, sans filtre, voir les vidéos des conférences et des panels donnés ce colloque des IPSO – dont la conférence de Jacques Parizeau – mis en ligne ce lundi sur leur site:
Bonne analyse Mme Legault, au sujet de ces 2 camps souverainistes qui s’enfargent en se nuisant plus, presque comme des ennemis, qu’ils tentent de nuire à leurs adversaires fédéralistes.
Ceux que vous nommez : Les étapistes, M. Lévesque, M P.M. Johnson, M. Bouchard et Mme Marois croient que les Québécois fédéralistes ne sont pas faciles à changer d’orientation pour accepter de sortir le Canada du Québec. Qu’il faut attendre des temps plus favorables.
Ceux qui au contraire, les pressés : M. Parizeau, Landry, Mme Lapointe, Mme Beaudoin et M. Aussant, croient que le PQ n’a qu’à présenter un beau projet d’un Québec séparé et d’en parler souvent, pour que plusieurs fédéralistes soient charmés et votent OUI au prochain référendum, pour faire une solide majorité à la séparation du Québec d’avec le Canada « souveraineté sans association », comme est l’actuel programme du PQ,
Les étapistes ont peur que les pressés leur fassent perdre le pouvoir et les pressés ont peur que les prudents noient le poisson de la séparation, par la procrastination
En vérité, c’est le PQ qui est en conflit d’intérêt comme le Bloc l’était. Plus ces partis améliorent la place du Québec dans le Canada en protégeant la langue française et en facilitant l’accès des Québécois à l’économie canadienne, moins les Québécois sont portés à sortir du Canada. La loi 101 qui a francisé l’affichage à Montréal, principalement et la fréquentation scolaire francophone par nos immigrants et le français, langue de travail, est un bon exemple. Qui est plus tenté de se sortir d’une situation améliorée ?
La journée commence bien et elle sera belle : je suis d’accord avec M. Bousquet. En effet, voici ce que j’écrivais il y a exactement 2ans :
«La démarche vers la souveraineté du Québec répond-elle à un modèle genre interrupteur (on/off) où la souveraineté est acquise ou n’est pas acquise ?
Répond-elle plutôt à une logique de curseur, c’est-à-dire la souveraineté est plus ou moins acquise ?
Notre expérience des dernières décennies semble imposer le second point de vue.
Dans ce contexte, dans cette réalité, le Québec doit toujours veiller à maintenir un puissant rapport de force avec le ROC si nous ne voulons pas voir le curseur se déplacer vers MOINS de souveraineté.
Mais ce que nous pouvons aussi observer c’est que l’intensité de la volonté québécoise de modifier la position du curseur semble être inversement proportionnelle à la position du curseur vers la souveraineté. C’est-à-dire que moins nous nous percevons souverain, plus nous recherchons la souveraineté. L’inverse serait donc également vrai.
Donc à moins d’une situation de crise semblable à celle provoquée par Meech qui amènerait les Québécois à se prononcer pour la souveraineté, nous pouvons penser que plus nous avancerons vers la souveraineté, moins nous mettrons d’effort ou de détermination à vouloir la réaliser à 100 %.
Qui peut le mieux établir et maintenir ce rapport de force si ce n’est le PQ à Québec et le Bloc à Ottawa ? Certainement pas le Parti Libéral du Québec et évidemment aucun autre parti politique fédéraliste à Ottawa.»
Évidemment des choses ont changées, notamment à Ottawa. Mais je crois que fondamentalement la réalité reste la même.
Je suis donc d’avis qu’effectivement nous sommes en présence d’un choc des idées et non pas d’un conflit de générations. Mais il est toujours plus aisé de pointer ce qu’on a sous les yeux quotidiennement : des vieux et des jeunes.
«La jeunesse n’est pas une maladie incurable.»
[Jacques Poulin]
Je suis tout a fait d’accord avec votre analyse Mme Legault.
Je suis aussi en accord avec les commentaires de messieurs Bousquet et Drouin.
Ceci dit :
Il me semble évident que les jeunes députés du PQ dont les 12 signataires doivent être mis plus de l’avant au niveau
médiatique, question de changer la donne du PQ sur le plan de l’image du parti et du marketing de l’option politique
souverainiste.
Mais la faute de cette sous médiatisation de ces jeunes députés ne revient pas aux interventions épisodiques et légitimes de Jacques Parizeau qui est de toute façon impossible à museler.
La faute revient à Pauline Marois elle même et surtout à son entourage rapproché composé de :
Nicole Stafford,
Agnès Maltais
et
Stéphane Bédard,
qui ont littéralement enfermé madame Marois dans une « bulle de protection » qui la rend totalement déconnectée de la réalité de la population en général et de son parti politique en particulier.
Voila exactement d’où provient la crise actuelle au PQ et le départ des Lapointe, Beaudoin et Curzi.
Et lorsque Jacques Parizeau nous quittera pour un autre monde, le plus tard possible je l’espère, comptez sur
son petit fils Hadrien Parizeau pour le remplacer.
Je termine tout juste la lecture des commentaires sur l’article de Marco Bélair-Cirino et comme la plupart des gens qui y ont questionné la pertinence ou du sondage ou de l’envolée « partisane » de M. Léger qui, soit dit en passant, a sa chronique sur le site canoe de Québécor, je me demande quel rôle tient Le Devoir dans ce cirque.
Et dès que je me pose ce genre de question, surgit ce vieux réflexe de me demander à qui le crime profite.
En arrivera-t-on à penser que notre dernier quotidien dit « indépendant » est, finalement inféodé à nos oligarques Péladeau-Desmarais côtoyés indistinctement qu’ils sont via leurs différents conseils d’administration, par ces tenants du fédéralisme monarchique débilitant pour le Québec tel Brian Mulroney.
À moins que nous assistions ici, à un relent de la participation de Mme Lise Bissonnette à la réunion du Groupe Bilderberg tenue en 1983 au Château Montebello en compagnie de Conrad Black et autres Pierre Elliot Trudeau.
Mais, c’est connu, je ne suis qu’un « conspirationniste »!
Il y a un autre aspect que j’ai déjà évoqué et qui touche à la composition hétéroclite du PQ.
Le commun dénominateur qui rassemble tous les membres de ce parti ainsi que ses supporteurs c’est évidemment la souveraineté en vue de faire le pays du Québec. Très bien.
Mais là où les choses se corsent c’est quand vient le temps de préciser le type de pays que sera le Québec. Qui le voit plus à gauche, qui le voit plus à droite, et ainsi de suite. Des clans s’organisent donc et tentent de placer leurs pions afin que lorsque le grand jour sera arrivé ils soient bien placés pour faire prévaloir leur vision du nouveau pays.
Dans cette réalité, les couteaux s’aiguisent et à la première occasion on les plantes dans quelques dos ici et là, question de garder l’avantage à la ligne de départ.
Choc des générations ? Sans doute un peu. Mais les problèmes du PQ viennent surtout de la nature même de la dynamique de la démarche vers souveraineté comme je l’ai évoqué précédemment, mais également et intrinsèquement au parti, au positionnement idéologique des factions, des clans.
«Celui qui désespère des évènements est un lâche, mais celui espère en la condition humaine est un fou.»
[Albert Camus]
On ne va pas m’en tenir rigueur, j’ose l’espérer, mais je vais, d’abord et avant tout, parler (et, éventuellement, rire ou sourire un peu) de tous ces sondages qui pullulent, nous envahissent, nous contaminent et nous assaillent.
Permettez-moi, SVP, dans un premier temps, de vous présenter un court texte, d’obédience plus ou moins pataphysienne, texte que j’ai soumis aujourd’hui même dans un blogue du Devoir, blogue concernant les récents SONDAGES (Khadir, Legault, etc.):
Lundi 13 juin 2011 07h58 (Blogue LE DEVOIR)
*****Énoncé paradoxal de type pataphysicien*****
«Un récent sondage, très sérieux et brillamment mené, démontre que les sondages les plus sérieux et les plus brillamment menés, ne démontrent absolument rien, soient-ils plus récents ou plus anciens.»
JSB, pataphysicien occasionnel
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Dans un deuxième temps, je me permettrai, de manière non grossière (merci à Bousquet et Gascon de m’avoir «semoncé» lorsqu’il était question de nettoyer l’ardoise), de suggérer à celles et ceux que cela pourrait éventuellement intéresser d’aller dans Google jeter un coup d’oeil sur un texte brillantissime (à mon humble avis), texte du grand sociologue français, hélas décédé, PIERRE BOURDIEU.
**TITRE DU TEXTE: L’OPINION PUBLIQUE N’EXISTE PAS**
Voici d’ailleurs un bref aperçu du début de ce texte de 13 pages:
Exposé fait à Noroit (Arras) en janvier 1972 et paru dans Les temps modernes, 318, janvier 1973, pp. 1292-1309. Repris in Questions de sociologie, Paris, Les Éditions de Minuit, 1984, pp. 222-235.
***«Je voudrais préciser d’abord que mon propos n’est pas de dénoncer de façon mécanique et facile les sondages d’opinion, mais de procéder à une analyse rigoureuse de leur fonctionnement et de leurs fonctions. Ce qui suppose que l’on mette en question les trois postulats qu’ils engagent implicitement. Toute enquête d’opinion suppose que tout le monde peut avoir une opinion ; ou, autrement dit, que la production d’une opinion est à la portée de tous. Quitte à heurter un sentiment naïvement démocratique, je contesterai ce premier postulat. Deuxième postulat : on suppose que toutes les opinions se valent. Je pense que l’on peut démontrer qu’il n’en est rien et que le fait de cumuler des opinions qui n’ont pas du tout la même force réelle conduit à produire des artefacts dépourvus de sens. Troisième postulat implicite : dans le simple fait de poser la même question à tout le monde se trouve impliquée l’hypothèse qu’il y a un consensus sur les problèmes, autrement dit qu’il y a un accord sur les questions qui méritent d’être posées. Ces trois postulats impliquent, me semble-t-il, toute une série de distorsions qui s’observent lors même que toutes les conditions de la rigueur méthodologique sont remplies dans la recollection et l’analyse des données.»***
Ce texte, je l’ai souvent fait lire et discuter lorsque je sévissais dans l’enseignement de la sociologie et c’est, à mon humble avis, un texte de grande valeur, un texte susceptible de susciter une saine réflexion sur les sondages et sur le concept d’OPINION PUBLIQUE. C’est aussi un texte éminemment discutable et contestable.
En ce qui concerne L’ESSENTIEL ET COLOSSAL JACQUES PARIZEAU, je vais éventuellement dire quelques mots sur ce très grand CHEF D’ÉTAT, sur cet imposant BÂTISSEUR DU QUÉBEC MODERNE. Mais je veux réfléchir avant de souffler mot de CET ÊTRE HIMALAYEN qui diffère significativement de nombreux politiciens SAHARIENS (un désert d’idées dans un déluge de propos).
Je termine en m’excusant de la longueur lassante de ce texte et en soulignant qu’il m’arrive parfois de fulminer et de me montrer (trop) grossier face à une bonne partie de ceux et celles qui constituent LA CLASSE POLITIQUE ACTUELLE. Ces personnes désenchantent et dépolitisent de larges secteurs de la population, phénomène souvent analysé de manière différente par un autre géant de la pensée: NOAM CHOMSKY.
JSB
M. Baribeau, même le COLOSSAL JACQUES PARIZEAU a tenu compte des sondages, avant son référendum de 1995 qui montraient que son option constitutionnelle, la souveraineté du Québec, battait de l’aile autour de 40 %. C’est là qu’il a fait appel à Messieurs Bouchard et Dumont qui lui ont monté ça à 49,4 % en ajoutant le partenariat à la souveraineté avec des députés qui continueraient à siéger à Ottawa.
Même avec cet arrangement qui allait pas mal dans la direction d’une véritable confédération avec lien canadien, le projet n’a pas passé, S’il avait réussi avec, disons 50, 6 %, c’est le fédéral qui aurait ignoré les résultats ou aurait tenu son propre référendum, à ses conditions. C’est M. Chrétien qui l’a affirmé dans ses mémoires.
Les sondages représentent assez bien le portrait instantané en plus de suivre l’évolution d’une tendance. Tous les partis s’en servent parce qu’ils savent que les sondages leur sont utiles.
M. Parizeau a fait beaucoup pour le Québec, il est un homme intelligent mais n’est, quand même pas infaillible complètement. Il a droit à l’erreur comme humain.
M. Baribeau,
Seriez-vous un adepte du nihilisme ? Plusieurs penseurs se sont convaincus de l’incapacité à l’homme d’appréhender la réalité. Toutes ces hypothèses sont intellectuellement stimulantes et fascinantes.
Mais dans la vie de tous les jours, dans la quotidienneté je pense sincèrement que les choses ne sont pas perçues avec votre œil d’intellectuel. Les avions volent, les bateaux coulent et les hommes meurent.
Que la logique le nie ou non, les statistiques sont en mesure de nos informer avec une certaine précision, qui évidemment n’est pas absolue, de certains pans de la réalité qu’elles mesurent.
Quand je lis une phrase comme «Toute enquête d’opinion suppose que tout le monde peut avoir une opinion», je trouve, à priori son auteur fumeux de part l’extension absolu des termes utilisés et de la compréhension même du phénomène analysé. Mais peut-être devrais-je l’étudier plus à fond.
La physique quantique tient essentiellement à sa capacité de prédire la probabilité de la position d’une particule dans le temps et dans l’espace. Elle prévoit même des possibilités que la même particule puisse être à deux endroits différents en même temps. Ce que notre logique quotidienne rebute à concevoir. Pourtant la physique quantique n’a jamais été prise en défaut et ses prédictions permettent de construire depuis des décennies des ordinateurs par exemple.
Pour ce qui est de M. Parizeau j’ai un énorme respect pour cet homme et je pense que nous devons écouter ses paroles et y réfléchir longuement avant de les contester. Mais M. Parizeau est lui-même engagé sur la ligne du temps et de ce seul fait, est susceptible d’expérimenter, comme tous les mortels, une certaine désynchronisation. Aussi je continu à revendiquer mon droit à la critique, même à son égard.
«Soyez votre propre lampe, votre île, votre refuge. Ne voyez pas de refuge hors de vous-même.»
[Bouddha]
Monsieur Bousquet, j’adhère à toutes les idées émises dans votre texte de 10:57. Bien sûr que Jacques Parizeau a (et a eu) ses faiblesses. Bien évidemment: Parizeau a pris en «compte» (il aimait bien «compter» les OUI) les sondages. Hors de tout doute: les sondages ont quand même certains mérites et il arrive qu’ils indiquent magistralement certaines tendances ou courants.
Je pense que vous avez mal saisi une partie de mon propos. Pour moi le sociologue Pierre Bourdieu n’est pas un dieu mais son analyse des limitations éventuelles des sondages reste quand même un «classique» qui ouvre la porte à une fécondante réflexion. Il ne s’agit pas de ne voir que du négatif dans le phénomène des sondages. Il s’agit plutôt de prendre le tout avec un grain de sel, ce grain qui semble souvent couler entre les mains du sieur Léger qui, parfois, joue au grand spécialiste de la chose politique et parle à tort et à travers.
Permettez-moi, sans insistance insolente, de vous suggérer de lire un jour, si vous en avez le temps et le désir, la totalité du texte de Pierre Bourdieu.
Si je reviens à Parizeau, je me dois de dire qu’il m’est souvent arrivé de critiquer ses attitudes et propos avec pugnacité et détermination. Mais ce fut néanmoins un grand bâtisseur et un chef d’État d’une grandeur qui ne sera jamais l’apanage de Jean Charest.
Mes meilleures salutations!
JSB
La phrase fondamentale que je retiens du texte de Josée Legault, c’est celle-ci (en caractères gras):
***«Bref, il serait sage de ne pas trop confondre le choc des générations avec celui des idées…»***
Une brève notation, comme ça en passant: je trouve que de nombreux analystes de la québécitude et de la société québécoise sont trop obsédés par LE CONCEPT FRAGILE DE GÉNÉRATION. Je ne nie pas l’existence et l’influence des phénomènes générationnels mais une bonne analyse se doit d’être multidimensionnelle, voire assez complexe.
JSB
En passant si ce n’est déjà fait, j’invite tout le monde à lire le dernier ouvrage du géographe Henri Doiron associé à Jean-Paul Lacasse et dont le titre est :
Le Québec : territoire incertain
http://www.septentrion.qc.ca/catalogue/livre.asp?id=3351
À la lecture de cet ouvrage hyper détaillé et du troublant constat qu’il expose, la crise qui secoue actuellement le PQ entre « Attentistes » et « ProActivistes » milite définitivement en faveur des ProActivistes d’obédience « Pariziste » qui sont convaincus que l’Indépendance du Québec doit se préparer en amont et même bien avant de prendre le pouvoir.
Pourquoi ?
Parce que messieurs Dorion et Lacasse examinent à la loupe les nombreuses incertitudes qui concernent le territoire québécois, tant au plan de son contenant que de son contenu.
Les statuts incertains de la côte du Labrador, du golfe du Saint-Laurent et des îles littorales du Nunavik font du Québec le territoire le moins précisément délimité de l’Amérique.
A la frontière du droit, de la politique et de la géographie, les auteurs ont voulu mettre sur la table des questions importantes qui impliquent aussi les communautés autochtones, la population en général de même que les entreprises de développement des ressources.
Les auteurs se trouvent à rappeler aux autorités du Québec qu’il leur incombe une grande responsabilité :
celle d’imaginer, pour les nombreuses incertitudes qui font l’objet de cet ouvrage, des solutions plus précises et stables que l’éternel statu quo.
Or ce ne sont ni les partis politiques fédéralistes à Québec et à Ottawa, ni les souverainistes attentistes qui vont bouger à ce niveau.
Pour les fédéralistes, cette incertitude frontalière est un incroyable « joker » dans leur jeu de carte, un générateur d’incertitude et un formidable argumentaire pour certaines mouvances partitionnistes qui se sont d’ailleurs fortement réveillées dans les forums de discussions lors de la dernière campagne électorale fédérale.
Pour les souverainistes attentistes, ce sujet est aussi tabou puisque si amené sur la place publique, il ouvrirait selon eux une formidable boite de pandore exposant les incroyable difficultés des éventuelles frontières actuellement non définies et à définir par négociation d’un Québec indépendant.
Le PQ attentiste et étapiste mou actuel préfère ainsi glisser sous le tapis cet épineux problème.
À titre anecdotique, suite à une proposition que je lui avait fait en ce sens, Jean-René Dufort ( Infoman ) lors d’une de ses émissions récentes à interrogé l’auteur et géographe Henri Doiron sur le rêve de Nathalie Normandeau pour un port en eaux profondes dans la Baie d’Hudson prévu dans le cadre du Plan Nord.
Hors dans les faits ce port serait situé en Ontario puisque l’actuelle frontière du Québec n’est pas au centre équidistant des côtes Ontariennes et Québecoises de la Baie d’Hudson mais bien sur la plage du côté du Québec ! ! !
Dès que l’on met les pieds dans l’eau de la Baie d’Hudson à partir de la côte Québecoise …… on est en Ontario ! ! !
Incroyable !
Cher Denis Drouin, je vous propose la même réponse que celle que j’ai servie à votre ami, Gilles Bousquet.
JSB
À M. LeVasseur qui écrit : « Dès que l’on met les pieds dans l’eau de la Baie d’Hudson à partir de la côte Québécoise …… on est en Ontario ! ! ! »
Je vous crois sur paroles mais, si le PQ attentiste et étapiste mou actuel préfère glisser sous le tapis cet épineux problème, comment un PQ plus pro activiste pourrait changer cet état de chose avant la séparation du Québec ? En le demandant gentiment à Ottawa ?.
Cela aurait du être état de choc – il me semblait même avoir entendu passer les pompiers – Un coma ou deux peut-être?
La nouvelle génération veut rester longtemps sur la glace! Elle n’aime pas la solitude et a comme des idées qui iront plus loin.
C’était quoi le problème? Ou quel est-il encore!
Les deux solitudes? – Il n’y en aurait qu’une en fait, semblable aux autres et incapable d’aimer – C’est la solitude de l’exilé – Celle de l’exilé dans son propre pays, ou dans celui d’un autre.
Ce dont je parle n’est pas né d’hier. Born yesterday, sans trop le fardeau de son héritage, l’Ouest y a échappé – ou ce n’y est que superficiel – et on semble être conscient des risques, certain vont même s’immerger dans la langue de l’autre comme si c’était un vaccin contre l’incompréhension – pas évident – but nice try. (Le bilinguisme c’est surtout Anglais / Mandarin – le français c’est la cerise sur le Sundae – l’alliance Française est dans la mouvance de cette brise).
Une solitude – en mode personnelle – c’est d’abord l’incompréhension de soi-même! On ne s’accepte pas tel que l’on est! Au aurait certes pu faire mieux; on croit que l’autre le sait; peut s’en rendre compte; et on à honte de soi!
Une autre solitude – en mode communautaire – c’est de ne pas avoir de solutions à partager, et c’est de n’y rien comprendre aux autres, parce qu’ils n’ont pas de solution acceptable à partager.
Il y a beaucoup d’exceptions qui confirmeraient ces règles!
Cette solitude, c’est donc avant tout une erreur de positionnement. Il faut savoir qui l’on ait; d’où l’on vient, où l’on est; pourquoi on est là; avant de savoir où l’on pourrait aller et comment y aller.
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Solitude mode d’emploi: – la révolte, la résignation
Et le référendum, et pas révolution, mais tourner en rond!
Le pire c’est que c’est toujours dans l’r – l’insoutenable légèreté de l’air
De l’être à l’être l’économie est surtout une barrière – un obstacle à éviter en fait
Je passe c’est décevant!
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Solitude point de rupture – la nécessité de vivre
La nécessité de vivre, c’est porteur de ce que chacun peut-y apporter.
Cela l’est moins de ce que certains voudraient y prendre – comme se servir d’abord – avec des passe-droits, peut-être – on dirait qu’il y en a qui seraient déjà rendu là!
Les pré-requis à la nécessité de vivre: chacune des cultures, puis une éthique servent de fondements à la création des échanges économiques équitables – en deux mots on garde l’essentiel – l’être – et l’on préserve l’avoir pour aussi longtemps que possible – aux besoins il faudra savoir créer ou apprendre; et être créatifs ou le devenir!
De l’être à l’avoir l’économie n’est qu’une interface – la nécessité de vivre dans des communautés (Pays, provinces, cantons, whatever) selon ses choix
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Il n’y déjà plus rien de nouveau, la Page tourna d’elle-même!
M. Louvet est probablement un poète, un artiste du clavier d’Internet, qui me semble peu figuratif parce qu’on doit bien être initié pour comprendre son art, ce que je ne suis pas. Je laisse les autres lecteurs, apprécier ce qu’il veut dire concrètement.
S’il y a des lecteurs qui voudraient se donner la peine de m’expliquer, je leur en serais gré.
< < Plusieurs penseurs se sont convaincus de l'incapacité à l'homme d’appréhender la réalité. >> M. Drouin
Les individus capables de le faire ne sont pas au pouvoir ou ont les mains liées par ceux qui profitent du statu quo : Corporate America et Cie par exemple.
Il n’y a pas que des imbéciles dans notre espèce. Le problème vient des individus Alpha égoistes, égocentristes. Après moi, le déluge.
La cause sécessioniste serait d’avantage populaire si les souverainistes nous expliquaient l’après indépendance. Dans quel genre de société vivrions-nous? Quelque chose s’apparentant aux pays Scandinaves sociaux démocrates, ou bien la jungle américaine où s’est chacun pour soit et sauve qui peut? La barbarie quoi.
On nous a répondu que l’on ne veut pas dévoiler à l’adversaire son jeu avant que ne commencent les négociations. Je ne peux faire confiance à pareils gens. Et M. Parizeau a déjà donné cette réponse, ne pas dévoiler son jeu.
M. Parizeau, lui aussi, change ses réponses en fonction de certains critères qui lui sont propres. Il a déjà favorisé une élection référendaire, avant d’être chef du Parti, et il a changé de discours après avoir flairé l’air du temps peu favorable à pareil stratégie.
Il serait sage de régler la question des frontières avant tout référendum. Il n’est pas nécessaire d’être séparatiste pour établir les frontières. Nationaliste bon teint fait l’affaire. Faisons le ménage avant le déménagement. Cette question des frontières avait déjà été soulevée tôt dans les années 80 par les mêmes individus. On a fait aucun progrès depuis, à ce que je sache.
Nos dirigeants manquent beaucoup de sérieux, de vision, de courage. Ils préfèrent laisser à d’autres l’extraction des marons du feu. Aller au charbon… à d’autres.
L’analyse de Mme Legault est sensée. La cause est juste. Elle est mal défendue.
Cher Denis Drouin, compte tenu de l’estime que j’ai pour vous et vos propos, je vais me permettre de revenir, dès que je le pourrai, sur votre gravissime «accusation» de nihilisme. Il va falloir que nous discussions un peu sur ce que sont les sciences, prétendument exactes (et «pures), et sur les sciences dites «humaines » ou «sociales». J’aimerais aussi parler un peu de la mentalité démocratique.
Au plaisir!
JSB
Parizeau dit «Les gens ont le droit de savoir où on veut les amener». La formule est ambiguë. Faut juste les amener à la grille de départ, au droit et au pouvoir de décider où aller. Ensuite, ils décideront de la trajectoire, si elle sera de droite ou de gauche ou d’environnement ou d’éducation et dans quel ordre et à quel prix. Des décisions d’adultes. Mais avant, faut sortir de l’enfance, quitter la maison paternelle. L’angoissante mais exaltante liberté. Pour l’instant (« je vous entends déjà parler de liberté »), on ne fait justement qu’en parler. Faut la faire. Sinon c’est le ROC qui décide ce qu’on fait en culture, en communications, en ressources minières, en environnement, avec les autochtones, avec le pont Victoria et le pont Champlain, avec le code criminel, etc. C’est juste une fois debout qu’on peut marcher. Bob Marley: GET UP, STAND UP FOR YOUR RIGHTS.
@ M. Venne, vous écrivez: «Parizeau dit «Les gens ont le droit de savoir où on veut les amener». La formule est ambiguë. Faut juste les amener à la grille de départ, au droit et au pouvoir de décider où aller. Ensuite, ils décideront de la trajectoire, si elle sera de droite ou de gauche ou d’environnement ou d’éducation et dans quel ordre et à quel prix.»
C’est intéressant que souleviez cette question.
Comme seules les personnes présentes au colloque, dont nous les journalistes, avaient eu accès à sa conférence complète, ce que vous dites sur le «ensuite ils décideront de la trajectoire, si elle sera de droite ou de gauche ou 9(…), eh bien, c’est là précisément ce qu’avançais lui-même l’ancien premier ministre ce samedi. Ce qui, par ailleurs, fut toujours sa position sur l’«après».
Sa remarque sur «Les gens ont le droit de savoir où on veut les amener» porte sur le mandat demandé à la population par le PQ, de même que sur la nécessité, selon lui, de répondre clairement aux questions légitimes des citoyens sur le «comment» et sur le fonctionnement d’un Québec indépendant aux plans, entre autres, institutionnel, juridique, financier et économique.
Pour voir les vidéos du colloque – tout juste mis en ligne par les IPSO, c’est ici:
http://www.ipsoquebec.org/colloques/123-colloque-2011-l-lindependance-necessaire-urgente-et-realisable-r
Oups… correction: C’est intéressant que vous souleviez cette question.
@
Jean-Serge Baribeau
J’en serais très heureux.
Au plaisir
DD
@Serge Gingras
Vous évcrivez en parlant de Parizeau :
*****«Il a déjà favorisé une élection référendaire, avant d’être chef du Parti, et il a changé de discours après avoir flairé l’air du temps peu favorable à pareil stratégie.»*****
Si vous suggérez qu’une personne comme Parizeau n’a pas le droit d’évoluer comme tout un chacun, je ne puis être d’accord avec vous. Devons-nous exiger d’un chef d’État ou de toute autre personnalité marquante qu’il doive demeurer le même du début à la fin de sa vie publique ? Je ne crois pas.
Évidemment, il y en a comme Charest qui passent en marche arrière aussi rapidement que Lucky Luke dégaine. Mais on s’entendra que ce n’est pas de ces chiffes moles dont on parle.
Vous évoquez la reconnaissance de nos frontières. J’imagine que sans le dire vous parlez du Labrador. Voyez-vous d’autres problèmes frontaliers comme les frontières maritimes en rapport avec les ressources off-shore ?
J’ai comme l’impression que ces questions, même si le Québec affirmait une position ferme sur le sujet, ne seraient pas réglées avant de nombreuses années de négociation ainsi que plusieurs jugements de tribunaux internationaux. Mais comme je ne suis pas un spécialiste de ce genre de dossier, en fait je ne suis spécialiste en rien, je ne peux que parler d’impression.
Bref je vois votre réflexion semblable au problème de l’œuf ou la poule; définir le Pays avant la ponte ou après la ponte.
«Le doute est l’école de la vérité.»
[Francis Bacon]
« Faut juste les amener à la grille de départ, au droit et au pouvoir de décider où aller. »
M. Venne, croyez-vous qu’encore une fois Jacques Parizeau et les souverainistes en général pourront discipliner le PQ comme ils l’avaient fait face à Pierre Marc Johnson et la stratégie d »Affirmation nationale » ?
Je crois que cette fois-ci c’est bien foutu, du moins jusqu’à ce que les souverainistes/indépendantistes se réapproprient ce parti politique qu’ils s’étaient donné en 1968 pour réaliser le projet de pays Québec. Assisterons-nous à un autre » début d’un temps nouveau » ?
Denis Drouin, une personne dont la profession est liée aux sciences, soient-elles dites «pures» ou «exactes» ou «humaines» ou «sociales», ne peut absolument pas croire au nihilisme.
Mes propos et ceux du sociologue Bourdieu ne sont pas nihilistes. Bien au contraire, ils se situent dans la tradition scientifique. Le rôle d’un scientifique, c’est de toujours douter de tout, même des connaissances déjà «en place», déjà acquises.
Ce que fait le grand Bourdieu, c’est tenter de découvrir les limites inhérentes aux sondages, c’est tenter de relativiser un peu le concept d’opinion publique, concept dont on abuse beaucoup, concept utilisé à toutes les sauces.
Il est certain que les humains, dans la mesure de leurs capacités toujours limitées, sont capables d’appréhender certains pans de la réalité. Mais le rôle de la science, c’est de maintenir un doute permanent face aux connaissances, c’est de tenter de toujours aller plus loin dans le champ du savoir.
Bourdieu semble baveux et antidémocratique lorsqu’il dit que les sondages sont basées sur l’idée selon laquelle tout le monde peut se construire une opinion. Mais vous savez, tout comme des millions de personnes, que certaines personnes, pas plus bêtes que les autres, peuvent difficilement se bâtir une opinion sur un certain nombre de sujets qu’elles connaissent peu ou qu’elles connaissent mal. Une personne qui déteste la politique et qui répond néanmoins à un sondage n’apporte pas la même qualité de réponse que la personne qui est passionnée par la politique.
Il y a aussi un fait souvent vérifié. Les êtres humains, pour nombre d’entre eux, détestent admettre qu’ils ne connaissent pas une question donnée. Alors, il est prouvé que nombreuses sont les personnes qui répondent aux questions des sondages en sachant pertinemment qu’elles ne savent à peu près rien sur le sujet qui fait l’objet du sondage.
Il y a plus de 30 ans une équipe de Radio-Canada avait fait une série de reportage sur Paris et sur les Parisiens. Puis, pour s’amuser un peu avant de quitter Paris, ils avaient décidé de demander à des dizaines de Parisiens ce qu’ils pensaient de l’émission LES COQUELUCHES, émission qui ne passait qu’au Québec, émission animée par Gaston l’Heureux et Guy Boucher. Quand les personnes interrogées se mettaient à répondre en «connaisseurs», les «sondeurs» demandaient alors aux intéressés s’ils préféraient L’Heureux ou Boucher. Et nombreuses sont les personnes qui ont répondu aux questions en feignant de connaître l’émission. C’était profondément drôle et «tordant». Et une telle attitude n’est pas l’apanage des seuls Parisiens. C’est très répandu.
Je pourrais en dire beaucoup plus et je vais peut-être récidiver. Mais je vous demande, Denis Drouin, combien de sondages vous ont permis de prévoir la vague orange du 2 mai 2011. Jean-Marc Léger nous avait-il annoncé les résultats?
Alors, s’il vous plaît, Denis Drouin, ne confondez pas lenihilisme et le doute méthodologique (propre aux sciences).
Au plaisir!
JSB
M. Jean-Serge Baribeau
Quand je vous ai posé la question c’était avec l’espoir d’entendre de votre bouche, de votre plume plutôt, la réponse que vous fournissez. Toute autre réponse m’aurait déçu.
Mais pour ce qui est des sondages, leur vertu, si tant est qu’ils en aient, est de justement ne pas sonder uniquement ceux qui sont instruits du sujet donné. Si tel était le cas, les résultats seraient faussés, étant donné bien sur que l’objectif dudit sondage serait la connaissance statistique de LA population, et non pas d’un groupe, sur tel ou tel sujet. Les ignorants, les démunis, les sans opinions, les …, les … sont tous pris en compte, toujours dans les limites des objectifs du sondage en question.
Faire un sondage pour évaluer l’opinion de LA population sur un sujet ou un autre en ne choisissant que des répondants ayant un profil bien déterminé, la connaissance du sujet par exemple, serait biaisé. Mais si le sondeur déclare que parmi les résidents de tel secteur qui se disent intéressés par le sujet XYZ les 2/3 pensent que …, alors ce sondage, s’il est fait dans les règles de l’art, pourra nous donner une bonne idée de la situation.
Les sondages ne sont pas parfaits, c’est une évidence. L’erreur serait justement de les prendre pour un outil donnant des résultats certains. Comme je le disais antérieurement, même la physique quantique qui permet de développer l’énergie atomique, l’électronique etc. laisse toujours une porte ouverte, une probabilité. Ce n’est pas ce qui en fait une science inexacte.
J’ai remarqué un jour, il y a fort longtemps, que ce n’est que vers le XXème siècle que généralement un énoncé dit scientifique commençait par : dans l’état actuel de nos connaissances, nous pouvons dire que …
Alors je suis bien conscient des qualités du doute. Merci de le rappeler et de souligner que vous en êtes également convaicu.
«Le doute est l’école de la vérité.»
[Francis Bacon]
Oui, M. Parizeau, comme tout le monde, a le droit d’évoluer, de changer d’idée(s). Dans la question qui nous occupe, il a pratiqué le tango, un aller retour sur ses positions.
Quand aux frontières et limites de la provinces, il y a plus que le Labrador au contentieux. Tout ce qui est maritime est incertain. Il y a beaucoup à faire. La limite du Labrador, sur terre, est quand à moi, réglée. Sur mer, c’est là où se joue notre avenir. Il faut s’y atteler, sans tarder. Tout gouvernement qui négligera ce contentieux sera perçu, par moi, comme peu sérieux. Que les limites de l’Ontario tutoient les bords du Québec à marée haute me donne froid dans le dos.
En ce moment, la Chine et le Viet-Nnam se préparent à se donner sur la gueule pour la possesion de deux îles qui sont poutant plus proches du Viet-Nam que de la Chine. Mais la Chine a de plus gros bras et un appétit plus vorace. Je doute fort que la Chine se plie aux exigences de l’ONU.
Il me souvient avoir lu dans le Monde Diplomatique, fin des années 90, que la Chine ne se satisferait pas du droit international. Déjà à l’époque, elle voyait loin et avait les yeux plus grand que la panse. Ça n’empêche pas le boa d’avaler sa proie.
Pour revenir au Québec, je veux bien que les Québécois décident de l’orientation du pays après la sécession, mais qui contrôlera les corrompus de tout accabit qui nous donnent quotidiennement de quoi réfléchir. Allons-nous nous lancer à l’aventure le fruit rempli de vers parasitaires, comme c’est le cas en ce moment? Ou bien, ferons-nous le ménage avant le référendum?
Il y a des pays sur la planète aux mains du crime organisé. Je ne désire pas que le Québec alonge la liste. Je veux le ménage avant la grande aventure. Est-ce trop demander?
Pour ce qui est des univers parallèles, la question ne fait pas l’unanimité. 🙂
Attention, je vais passer aux dés ce vent!
Parce que le décevant, c’est ce jeu de l’amour et du hasard, et il n’y aura pas que les dés de roulés. Les r aussi, comme dans référendum.
Les Québécois ne veulent pas seulement une opportunité pour refaire un autre! Ils veulent aussi une raison qui raisonne.
Il est où le «projet convainquant»?
Celle de donner au Québec la conscience d’avoir la légitimité à exprimer ses choix, quel qu’ils soient.
C’était dans le Point de Mire de Lévesque, après Révolution tranquille, après FLQ, après une crise en Octobre, après bien des hauts et une longue déchirure dans l’âme – qui ne fit pas trop mal à l’avoir – mais fit souffrir les êtres!
Et ce fut l’espoir, un espoir qui grandi très vite, le long de ces années lumières; avec comme en audace, un référendum qui apporta, sa conscience au Québec; celle d’avoir la légitimité à exprimer ses choix, quel qu’ils soient.
Une conscience que le Québec perdit lors du second, avec la loi sur la clarté.
Une victoire au cœur de l’être, puis ce cœur broyé par les dés pipés de l’avoir.
La victoire de l’être était celle de l’amour, la revanche de l’avoir n’en était pas une faite au hasard.
Il est parti où l’amour? Quand reviendra-t-il?
Un grand amour était vivant dans les deux,
L’une l’emporta vraiment avec elle, et il emporta celle qui ne pu vraiment l’apporter.
Il ne reste que Cantat, avec son souvenir des deux!
Le Québec ne se rappellerait-il déjà plus de ses élans d’amours; par hasard?
Le mal n’en aurait-il était que nécessaire, et pas trop suffisant en quelque sorte!
Que reste-t-il de notre nécessité à vivre?
La nécessité de vivre, est porteuse de ce que chacun peut-y apporter. (Ici il y aurait Parizeau, et les mousquetaires – Culture, Éthique et Économie équitable).
Il est où le «projet convainquant»? C’est de trouver son point de rupture et de rompre cette solitude.
KISS – Keep It Simply, Stupid – Choking, not at all – mais the choc of the next générations!
STOP is en prime. from Bridgette, (« Petit pont » comme elle le dit si bien) with love!
Entrevue très intéressante de Véronique Hivon
http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2011/CBF/MaisonneuveEnDirect201106131108_5.asx
Denis Drouin, merci de votre commentaire.
Ni dans l’esprit de Bourdieu ni dans le mien il n’y a la moindre suggestion selon laquelle les sondages ne devraient sonder que la prétendue «élite». L’idée, c’est simplement, comme vous le dites, d’être conscient des limites d’une telle formule et d’une telle manière de poser des questions à toutes et à tous.
Aussi, comme les sondages sont de plus en plus nombreux, il y a le risque de voir s’installer une lassitude de nombreux citoyens. Steve Proulx en parlait dans son blogue il y a une ou deux semaines. C’était bien réfléchi.
Mes salutations!
JSB
C’est un choc des idées, la jeunesse est toujours plus de gauche que les plus âgés ou ouverte à la souveraineté néanmoins la jeunesse n’est pas dominante démographiquement. Celle ci se répartit davantage entre toutes les idées maintenant.
Pour le reste c’est un vieux débat. Le constat à faire, l’opinion volatile et consommatrice des partis semble vouloir autant lyncher le PQ pédagogue de Parizeau que celui gouvernemental de Marois. Le modèle Parizeau c’est celui de l’idéal contrarié aussi par la tentation du placard des grandes idées favorisé par les médias et par une classe moyenne qui s’accroche à sa propriété frileuse de là, la tentation Legault.
À ce titre, seul un nouveau chef péquiste pourrait tenter de refaire une synthèse des deux tendances péquistes quitte à abandonner l’idée du pouvoir et en même temps celle de l’anéantissement politique.
Le Paradoxe étant que pour survivre, un parti doit reconsidérer sa vision.
L’opinion est volatile jusqu’à quel point envers les partis établis? C’est la question, Josée Legault dont vous retiendrez au moins cette seule phrase de ce commentaire. Dans le sens que dans tout commentaire, assez souvent on retient 2 ou 3 choses.
Ps: M.Drouin, argumenté ou pamphlétaire c’est le choix entre deux approches. Le 2 mai m’a assommé effectivement, j’ai vu le 2 mai que c’est le cynisme en politique qui retient l’attention des Québécois tous partis établis confondus y compris un parti d’opposition structurel, le BQ.
Dans ce cadre, la pédagogie souverainiste devrait s’imposer sans obligation de référendum parce que le cynisme va couronner Legault et son clientélisme management.
Nous en sommes venu à considérer les sondages comme étant un outil de plus pour la démocratie et l’information citoyenne !
Et pourtant je commence à croire que les maisons de sondages deviennent de plus en plus des jouets entre les mains des faiseurs d’opinions. Le résultat de la dernière élection fédérale est assez révélateur face à cette exploitation parfois démesurée des maisons de sondages.
Voyons comment parfois elles peuvent servir les maîtres qui en sont propriétaires.
Personnellement je n’accorde plus beaucoup d’intérêt aux sondages CROP. Une maison de sondage appartenant a Power Corp. ne peux que servir les intérêts du patron n’est-ce pas ?
Et maintenant , la deuxième maison de sondages la plus importante dans nos médias est sûrement Léger Marketing, une maison de sondage très très très prêt de Quebecor et de PKP bien sûr. Nous retrouvons même J.M. Leger comme chroniqueur au JdM. Bien pour dire hein ! Et regardons de prêt les autres chroniqueurs du JdM et de Canoë ! Facal, Gendron, Elgrably-Levy, Martineau et Duhaime ! Mise a part Facal il n’y a pas beaucoup de souverainistes là-dedans. Mais ce qui les identifie c’est la droite, le privé et les relations incestueuses avec le Conseil du Patronat, l’Institut Économique de Montréal et le Réseau Libâââârté Québec. Tout ces gens ne sont pas très » péquistes » et encore moins indépendantistes et sûrement un peu » autonomistes » comme l’ ADQ et/ou Legault !
Autrement dit ! La grosse Presse et Desmarais sont fédéralistes et très proche de John James Charest ! Quebecor et PKP sont eux très proche de Legault et/ou l’ADQ. Voila qui annonce encore une prochaine élection (provinciale) qui sera manipulée par les deux empires médiatique et qui laissera très peu de place au PQ et à Québec Solidaire !
Amir Khadir semble l’ennemi à abattre par tout ces gens et Léger Marketing fait la job de bras pour le patron PKP ……of course !
Voila l’importance pour le PQ d’avoir un chef qui aura ce qu’il faut pour faire une campagne historique mais nous commençons à manquer de temps et je crois malheureusement que la droite dites » autonomiste » raflera le Québec avec Legault comme PM !
En terminant , je me suis posé cette petite question !
Quand on parle des douze jeunes députés péquistes qui demandent gentiment à Monsieur Parizeau de se la fermer de quelle » genre » de jeunesse parle-t-on ? De la vingtaine ou de la trentaine ? Et j’aimerais aussi savoir l’âge moyen du fan club de Pauline Marois juste pour le fun ! Peut-être que les deux clans sont en fait les mêmes personnes ! Non ?
Sondages personnalités.
Critique véhément de Khadir. Je reconnais que JMLéger y est allé fort!
M.Léger a t’il fait ses commentaires sous l’effet de l’alcool?
Un vrai frère, Jean Marc, prêt éventuellement à protéger le poste de Nicole, sa soeur comme député PQ à P.A.Trembles contre QS. Là y est allé fort! Secret de polichinelle d’autant plus important alors pour JM.Léger de se garder une gêne face au conflit d’intérêt.
À travers M.Léger qui dérape dont le coeur balance entre le PQ et à tout prendre pour le CAQ Legault. L’intervention violente de Léger rappelle que les maisons de sondages sont et font de la POLITIQUE. Les majuscules servant à rappeler que Léger marketing, Crop ne font que cela de la politique principalement pour les grands médias.
@ Alain Carré
Véronique Yvon demande à Jacques Parizeau de faire confiance aux jeunes qui veulent procéder par étape dans l’acquisition de « toujours plus de souverainté »…WOW! Quelle érudition en politique!!!
Mais où était-elle, où étaient-ils ces jeunes en 1982 (rapatriement de la constitution), en 1987 (Lac Meech) ? Où sont-ils tous ces jeunes du PQ lors de publications innombrables de sondages qui répètent sans cesse jusqu’à ce jour que le Rocanada ne veux rien entendre de revendications quelles qu’elles soient provenant du Québec ?
La « stratégie » de Mme Marois, la « gouvernance souverainiste », est une ineptie tout comme l’était l »Affirmation nationale » prônée par Pierre Marc Johnson en 1985. Ces « stratégies » favorisent le maintien du statu quo constitutionnel colonial rocanadian.
Ignorent-ils que toute tentative de « quémandage » de pouvoirs quels qu’ils soient à Ottawa est vouée à l’échec, à un retentissant NON de la part du Rocanada ? NON.
Le PQ espère prendre le pouvoir usant d’une stratégie qui ne peut mener qu’à l’immobilisme. De l’immobilisme liberal nous passons à l’immobilisme péquiste. Quel beau programme!!!
La souveraineté ça se prend, ça ne se quémande pas.
Si j’étais un as de la communication j’amorcerais un mouvement visant à amener les citoyens sondés à ne jamais répondre la vérité sur leurs opinions, intentions, etc. Ainsi rapidement les sondages perdraient de leur raison d’être.
Si un as de la communication veut prendre cette idée qu’il ne se gêne surtout pas. Je signerai ma carte de membre rapidement.
«Le sondage est devenu une sorte de réalité supérieure ; ou pour le dire autrement, il est devenu la vérité.»
[Milan Kundera]
Denis Drouin, les travailleurs du secteur des sondages (marketing?) savent que de nombreuses personnes, de manière volontaire, répondent à peu près n’importe quoi. Je connais des personnes qui agissent ainsi. Moi-même, si on m’appelle pour un sondage axé sur la consommation de divers produits, je me permets de répondre d’une manière volontairement falsifiée.
Votre voeu est donc partiellement réalisé, Denis Drouin.
JSB
Alors, les médias seraient tous entre les mains des fédéralistes, les maisons de sondages, les grandes entreprises et les petites aussi ? Même le PQ ? Et la maison de sondage Léger marketing, à cause de la soeur, au PQ, parti qui serait faussement souverainiste parce qu’il ne veut pas aller assez vite à pousser assez fort sur les Québécois fédéralistes pour en faire des séparatistes convaincus ? Et votre soeur, est-ce qu’elle est fédéraliste aussi ?
Il n’y a que les IPSO et M. Parizeau et les pressés de la souveraineté qui seraient les seuls respectables souverainistes, les autres, des carriéristes, des traites, seulement bons à se faire insulter, principalement s’ils sont des jeunes députés souverainistes de la relève ?
M. Lévesque était pressé en 1980 par la souveraineté et il a changé d’idée après avoir perdu son référendum. M. Parizeau était pressé en 1995 et il a démissionné après avoir perdu son référendum aussi et il voudrait maintenant que le PQ recommence comme en 1980 et 1995, quand il se dirigeait avec un OUI à 40 % comme en 1980, avant d’être appuyé par Messieurs Bouchard et Dumont qui lui ont fait monter le OUI à presque 50 % en ajoutant à la souveraineté, le partenariat qui laissait un lien avec représentants du Québec élus à Ottawa, pour les affaires communes avec le ROC, pas la simple séparation des pressés qui ne passe pas la rampe ni les sondages.
Monsieur Bousquet !
Dans tous les commentaires sur ce sujet dont le mien, personne ne dit que les médias ne sont que fédéralistes. Personnellement je parle aussi d’autonomistes de droite comme la majorité des journalistes et chroniqueurs de Quebecor et de Canoë. Je parle des deux empires médiatiques du Québec qui ne sont pas et ne serons jamais souverainistes.
Monsieur Bousquet, vous semblez être un partisan de Pauline Marois et du PQ et pourtant vous avez le profil parfait pour être un militant autonomiste de droite qui » fiterait » très bien avec la philosophie des Legault et des Deltell de ce monde. Vous et vos semblables péquistes ne seriez-vous pas le plus grand problème du PQ ? Avez-vous oubliez ou semblez le vouloir que le PQ fut jadis un parti SOUVERAINISTE !
Concernant les maisons de sondages ne trouvez-vous pas incestueux que J.M. Leger de Léger Marketing fasse partie de la grande famille Quebecor tout comme CROP et la famille Desmarais ! Ces gens qui sont sensés être impartiaux compte tenu de leur statut de sondeurs et qui semblent plutôt être des joueurs importants de certaines tendances des deux grandes familles, celles de Desmarais et Quebecor.
Et finalement, les pseudos jeunes péquistes qui donnent des leçons a Jacques Parizeau ne seraient-ils eux aussi des » autonomistes » militant dans un parti que ne leur conviens pas ?
Ne vous en faite pas , avec Pauline Marois comme chef Legault n’aura aucune diffculté lors de la prochaine élections et vous aurez un gouvernment fait sur mesure pour vos convictions !
M. Asselin, nous ne trouvons pas exactement dans chaque parti politique, tout ce que nous recherchons. Nous prenons celui qui est moins loin de nous et nous lui donnons notre vote.
S’il manque de Québécois qui désirent séparer complètement le Québec du Canada, à tort ou à raison, faut juste trouver une autre solution ou tenter de les convaincre, ce qui se fait depuis 50 ans par divers mouvements, pas le PQ seulement.
Le PQ, dans son programme, n’a même plus l’association ni le partenariat de collé à la souveraineté. Il est maintenant en faveur de la simple souveraineté ou indépendance ou séparation…synonymes mais, Mme Marois suggère une gouverne souverainiste, en attendant des temps plus favorables à la souveraineté du Québec, ce qui scandalise le groupe de mutins Parizeau qui tente de la sortir de la chefferie du PQ.
Nous pouvons bien avoir des idées de séparatistes mais si les Québécois ne suivent pas en assez grand nombre, nous risquons de nous étouffer avec elles.
Si les Québécois refusent de se séparer majoritairement, faudra bien se rabattre sur autre chose à la place de nous suicider ou de geler dans notre situation actuelle parce que nous voulons tout ou rien.