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Le scandale des commandites aux oubliettes?

 

À première vue, on pourrait en effet croire que le scandale des commandites est de plus en plus relégué aux oubliettes de l'Histoire… Et ce, malgré les travaux de la Commission Gomery.

Après tout, aucun élu libéral de l'époque n'a eu à subir de conséquences réelles pour ce détournement de fonds publics opéré en bonne partie au profit des coffres du PLC et de firmes de publicité «amies».

Le tout sous prétexte de tapisser le Canada (et surtout le Québec) de feuilles d'érable et du logo du Gouvernement du Canada et ce, à coup de quelques centaines de millions de dollars en fonds publics dans le but présumé de renforcer l'option fédéraliste au Québec après un référendum aux résultats très serrés.

Mais oups… Depuis, seuls de petits poissons furent condamnés – les Jean Brault, Jean Lafleur, Paul Coffin, Benoît Corbeil et l'inoubliable Chuck Guité.

Et donc, en bout de piste, face à un système de justice peu empressé, ce sont les électeurs qui ont sanctionné le Parti libéral du Canada… et qui continuent de le faire.

Dans sa chronique du Devoir, ma collègue Manon Cornellier, faisait d'ailleurs référence ce matin à un sondage Nanos où «la plupart des faiblesses du PLC citées par les répondants étaient associées au passé du parti»… Sans blague.

Et donc, pendant que le chef libéral intérimaire Bob Rae annonce une «tournée estivale» du pays pour commencer le travail de reconstruction de son parti – vaste programme – un article du journaliste Fabrice de Pierrebourg(1) de La Presse ramène le souvenir d'un scandale des commandites dont la GRC s'occupe de moins en moins… http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/201107/05/01-4415356-commandites-la-grc-nenquete-presque-plus-sur-le-dossier.php

Ainsi, selon le journaliste, «depuis un an, la GRC ne consacre presque plus de temps et de moyens à ses enquêtes sur le scandale des commandites, révèlent des données financières obtenues par La Presse. Explication partielle: plusieurs de ces dossiers seraient bouclés et attendent sur le bureau du Directeur des poursuites criminelles et pénales, à Québec, en vue d'éventuelles accusations et arrestations

On apprend donc que la GRC «a dépensé 12,5 millions de dollars depuis 2002», mais du 1er avril au 1er juin de cette année, cela «n'a coûté que 977$ en salaires et dépenses (21$)». 

Bref, si on additionne les coûts du programme des commandites, de la Commission Gomery, des enquêtes, de même que les coûts de recherche encourus à l'époque par les ministères touchés, on dépasserait facilemenyt les 400 millions de dollars en fonds publics… 

Puis ceci: «Selon nos sources, des avancées majeures, y compris des arrestations, étaient anticipées dans les derniers mois. En octobre 2009, La Presse avait révélé que les enquêteurs de la GRC s'étaient entretenus avec l'ex-ministre Alfonso Gagliano. Celui-ci n'a toutefois jamais été inquiété depuis, non plus qu'aucun des acteurs majeurs de ce scandale sur le plan politique. On a appris aussi qu'une partie de l'argent détourné avait été utilisée pour les loisirs de l'ex-patron du programme

*** Pour fins de mémoire, Alfonso Gagliano était ministre des Travaux publics (le ministère par lequel passe la plupart des contrats gouvernementaux), ainsi que le lieutenant de Jean Chrétien au Québec…

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(1) Avec la collaboration de William Leclerc.