Dans la foulée du décès de Jack Layton suite à un cancer, j'aimerais partager ce texte avec vous.
Ayant déjà eu un cancer moi-même et ayant perdu mes deux parents, de même que des amies et amis précieux à cette maladie, je signerais chacun de ses mots…
Son sujet: pourquoi on ne «perd» pas un combat contre le cancer lorsqu'on en meurt.
(Il est paru dans le Globe and Mail de ce matin et donc, est en anglais):
Merci pour ce lien très intéressant, Madame Legault. J’ai moi-même perdu des proches à cause du cancer et je dois avouer que j’ai une peur bleue de cette maladie. Je comprends le propos de cet article, mais je pense tout de même qu’il faut une bonne dose de courage et de résilience pour faire face au cancer sans se laisser démonter… Mais peut-être le cancer est-il « l’ennemi » surtout aux yeux de l’entourage? Je viens de renouer avec un ami très cher que j’avais perdu de vue depuis l’université, et j’apprends qu’il n’en a vraisemblablement plus pour très longtemps à vivre… Comment ne pas maudire cette bête immonde? En même temps, cet ami assume son cancer avec un stoïcisme admirable, et je sais que je devrais prendre exemple sur lui… Nous sommes des êtres d’émotions, et la plus violente des émotions est sûrement la perspective de la mort — la nôtre, certes, mais surtout celle des êtres que nous aimons.
Chose certaine, je me réjouis de ce que le cancer ne vous ait pas emportée, vous aussi… C’eût été une perte immense! Bon retour de vacances et au plaisir de vous lire.
Vous avez tellement raison, chère Madame Legault.
Le cancer nous tombe dessus à l’improviste, et quel choc c’est quand on nous apprend que la Bête nous a agrippé. Pour ma part, cela a été un cancer du sinus, qu’on m’a annoncé avoir quelques jours avant Noël 2003.
Puis, cela a été une enfilade de tests, de passages étendu sous de gros appareils, d’auscultations diverses et j’en passe.
Ah mais, le courage dans tout ça, voudrait-on savoir?
Il y en a, certes. Et même beaucoup, parfois. Mais il y a aussi, et peut-être même surtout, de la lucidité. Parce qu’on sait très bien que la Bête n’a rien à foutre de nos états d’âme ou encore de notre « volonté ». Alors, seule une bonne dose de sérénité nous aidera à continuer.
Le véritable courage, à mon avis, a été celui de ma femme. Elle m’a accompagné jour après jour à mes traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie, et a pris à la maison la relève de tout ce que je ne pouvais plus faire par manque de forces. Parce que les traitements, ça assomme.
En juin 2004, mon cas n’étant plus traitable par chimiothérapie ou radiothérapie, je suis passé par une opération de 14 heures suite à laquelle je me retrouve depuis avec l’oeil droit en moins et une greffe provenant de mon abdomen en guise de joue droite. Défiguré.
Mais je concluerai ici en écrivant, puisqu’il s’agit de courage autant que de gagner ou perdre une bataille, que d’affronter le cancer – ou n’importe laquelle autre maladie – n’est qu’une première étape. Le courage vient par la suite. Après la « guérison ».
Ma femme a répété de tous côtés à quel point j’avais été courageux à travers mon épreuve. À mon avis, j’ai plutôt été stoïque.
Mon véritable courage, c’est aujourd’hui. Vivre dans l’état où je suis – et ne pas passer mon temps à me lamenter…
@ M. Perrier
Vous avez toute mon admiration. Cette épreuve, la vôtre, est plus que déprimante. Et pourtant, vous avez un sens de l’humour que j’apprécie toujours lorsqu’il se manifeste.
Bon courage! Et longue vie…
Serge Gingras
Les gens comme vous qui ont vécus et vaincus un cancer sont souvent des » guerriers » dans l’âme et fait remarquable c’est souvent dans les situations les plus critiques que la notion de » guerrier » apparaît chez certains individus. Ici je ne dis par que ceux et celles qui en meurent ne le sont pas car parfois la bête est tellement virulente que même le combat le plus acharné est vain ! Oui j’ai lu le texte et je comprends fort bien qu’utiliser des mots comme » se battre » ou » vaincre » un cancer n’est pas toujours adéquat et laisserait supposer que ceux et celles qui perde le combat ne serait pas des battants ! Par contre je crois sincèrement que l’attitude face aux épreuves de la vie, que ce soit devant la maladie ou dans d’autres domaines, est très importante et peut a elle seule faire des petits miracles…. sans exagérer évidemment.
Ce qui étonne depuis quelque temps c’est l’âge de plus en plus jeune de personnes qui en meurt. Mon cousin cet été, il avait 60 ans, mon voisin d’a côté de chez moi qui se meurt a 58 ans et Jack Layton a 61ans !
Bon retour madame Legault ! Pendant votre absence nous avons été quelques peu indisciplinés mais toujours fidèles a votre blogue !
Mr Perrier.
J’ai peine à décrire ce que je ressens en vous lisant.
Mr Gingras et Asselin résument bien les mots que je ne peux écrire.
On est impuissant devant pareil diagnostique .
Comme plusieurs je connais des gens , des proches atteints de cette maladie.
Vous dites: mon véritable courage c’est aujourd’hui .
Un jour à la fois avec du courage vous donneront plusieurs années.
Merci de votre témoignage Mr Perrier.
Mme Legault,
Le texte est très bien. Étant moi même atteint de cette maladie(avec quand même un excellent pronostic) et ayant perdu mes parents, amis et autres proches à cause de cette maladie, je définierais le « courage » de la manière suivante: vivre et laisser vivre. Avoir le désir de continuer jusqu’au bout tout en permettant aux proches (conjointe, enfants) de continuer à vivre leur vie.
C’est ce que mes parents ont fait, et c’est le combat que je vais tenter de mener. On verra si j’aurai ce courage le moment venu.
C’est très bien M. Perrier, à la place de vous lamenter, de passer, pour notre bénéfice, une partie de ce précieux temps de votre vie, à votre clavier.
Mme Legault, je ne peux m’empêcher de partager virtuellement avec vous mon expérience personnelle en hommage à tous ceux et celles qui doivent traverser cette terrible maladie qu’est le cancer.
Sans avoir été personnellement atteint (je touche du bois) d’un cancer et autres maladies graves, je vis cependant l’expérience d’aidant naturel auprès d’une amie très chère qui est atteinte du myélome multiple depuis 7 ans. De son diagnostic, en passant par ses traitements de chimiothérapie et sa greffe de cellules souches, elle n’a jamais fait allusion à un « combat à gagner ». Dès le diagnostic et souventes fois par la suite elle a exprimé l’importance de l’aide et la présence de ses proches qui lui permet de faire face à cette épreuve.
Étrangement, dès le diagnostic, l’expression de ses besoins d’assistance tout naturellement, sans insistance, m’a doublement rassuré quant à ses chances de survie, et de ce seul fait je n’ai, tout naturellement sans sentir le moindrement une « charge », épargné aucune énergie pour lui venir en aide. Je dis « survie » puisque que l’on ne guérit pas de cette forme de cancer.
La leçon de courage et de fureur de vivre que je tire toujours aujourd’hui de cette amie qui a su apprivoisé depuis sept ans, jour après jour, son nouvel état, sa nouvelle vie, m’est inestimable. Je ne peux que nous souhaiter encore de très nombreuses années de grande amitié.
« La vie d’un ami, c’est la nôtre, comme la vraie vie de chacun est celle de tous » Georges Sand, Extrait de l’ Histoire de ma vie
Monsieur Perrier, je me réjouis de voir que vous faites encore partie du cénacle des vivants. Puissiez-vous rester avec nous pendant encore de nombreuses lunes! Nous avons besoin de vos propos, sensibles et éclairants.
Il y a six ou sept semaines un grand ami, qui venait d’avoir 81 ans, est décédé, emporté par un cancer du poumon. Jean-Marc était un humain remarquable et un humoristique professeur, enseignant la «science» économique. Il enseignait dans un cégep et il donnait un cours aux HEC. Il me parlait souvent de l’évaluation que faisaient les étudiants des HEC à propos de son cours. La moitié écrivait: «nous aimons votre cours parce que vous ne prenez pas la science économique au sérieux»; l’autre moitié écrivait: «nous n’avons pas beaucoup aimé votre cours parce que vous ne prenez pas la science économique au sérieux.»
Nous causions souvent de cette remarque amusante d’un humoriste français (je pense que c’était Allais ou Cocteau): «Je préfère le vin d’ici à l’eau de là». Trois jours avant son grand départ nous avons partagé le vin pour une ultime dégustation.
J’ai écrit le texte de son hommage funèbre mais c’est ma compagne qui a dû le lire devant une soixantaine de personnes. J’ai manqué de courage.
Les quatre vers qui le définissaient le mieux étaient ceux-ci:
««Malgré moi…
Embauché malgré moi dans l’usine à idées
j’ai refusé de pointer
Mobilisé de même dans l’armée des idées
j’ai déserté»
Tout cela étant dit (mal dit), je me réjouis de constater que Josée Legault et Claude Perrier sont encore capables, si cela leur sied, de «déguster le vin d’ici».
Et je termine avec une pensée émue pour MONSIEUR Jacques Layton, pour MONSIEUR le chef de l’opposition officielle.
JSB
Chère Josée, chère amie,
Pratiquement tout de suite en apprenant ce triste décès, j’ai eu une pensée pour toi et j’ai eu le réflexe de venir le lire.
Courage à tous ceux touchés par la maladie, particulièrement celle qui porte le nom terrible et terrifiant de cancer.
Nancy
Je ne peux évidemment pas faire le comique face aux diverses maladies parmi lesquelles il y a le grand «faucheur de vies» qu’on appelle le cancer.
Mais, ayant déjà étudié assez longtemps en sociologie de la santé et m’intéressant à toutes les «correctitudes» délétères et liberticides, je me permets de proposer cette histoire:
*****«Un homme va voir son médecin et lui demande de lui donner un régime pour être certain de vivre longtemps. Le médecin interroge son patient :
-Vous fumez ?
– Oh, juste un petit cigare après le dîner.
-Il faut arrêter, c’est très mauvais.
-Vous aimez faire un bon repas le soir ?
-Oui, Docteur, quand l’occasion se présente, je me tiens bien à table.
-Il faudra vous contenter d’une soupe… tous les soirs.
Vous buvez du vin ?
-Bien entendu, mais uniquement du bon et raisonnablement.
-C’est très mauvais. Il faut boire de l’eau, du thé, des jus de fruits.
Vous avez une sexualité épanouie ?
-Oui, tout va bien, Docteur.
-Pour vous ménager, une fois par trimestre me semble suffisant.
Le patient est accablé. Néanmoins il demande :
-Et si je respecte tout çà, Docteur, vous me garantissez une longue vie…
Le docteur de répondre :
-Non, … mais je vous garantis qu’elle vous paraîtra plus longue !!!»*****
L’histoire que voilà est inspirée par la célèbre pensée de Francis Blanche : « je préfère le vin d’ici à l’eau de là».
Lorsqu’on est triste et quelque peu désolé, un certain humour, pas trop con, peut nous amener à sourire ou rire en dépit du chagrin qui nous envahit.
Mon ami Jean-Marc qui est mort du cancer du poumon, comme je l’ai déjà évoqué, m’a dit deux choses un peu avant de «s’en aller».
Premièrement, il m’a dit que chaque cigarette qu’il avait fumée au cours de sa vie, il l’avait dégustée et savourée. Donc, il ne regrettait pas d’avoir fumé.
Deuxièmement il m’a dit que l’espérance de vie d’un homme de sexe masculin étant de 78 ans, il avait «gagné la course» en mourant au moment où il venait d’avoir 81 ans.
J’espère que personne ne sentira blessé par ces diverses considérations sur la vie, la mort et la maladie.
JSB
Nous perdrons tous notre dernier combat, parfois plus rapidement que d’autres. En essayant de ne pas prendre des vessies pour des lanternes, j’oserais dire que ce qui est important ce n’est pas la façon qu’on meurt mais bien la façon qu’on aura vécu.
«La mort n’est, en définitive, que le résultat d’un défaut
d’éducation puisqu’elle est la conséquence d’un manque de savoir-vivre.»
-Pierre DAC
Mr Baribeau.
Votre texte est tout à fait approprié .
Ça me fait penser à un film ou Jean Lapointe à la fin de ses jours reçoit la visite de 2 inconnus qui le font rire , rire aux larmes.
Il a donc vu que ces gens nullement opportunistes le réconfortait sans rien demander en retour.
Ses héritiers désiraient recevoir leur héritage et ont demandé à ces des inconnus de quitter les lieux.
Évidemment que Jean Lapointe s’est opposé et a fait venir le notaire .
Donc les héritiers furent remplacés par ces 2 ricaneux.
Conclusion: il faut être honnête envers les nôtres autant dans la vie qu’aux derniers jours .
Encore une fois, merci pour vos propos, Claire Thibaudeau!
JSB
Merci.
Je suis très ému par vos témoignages sincères de compassion à mon égard. Mme Thibaudeau, et MM. Baribeau, Bousquet, Asselin, Gingras, vous déposez un très apprécié baume sur mon mal de vivre.
Puissiez-vous ne jamais vous retrouver personnellement dans un face à face avec la Bête.
C’est ce que je vous souhaite de tout coeur!
(Cela exprimé, je vous « avertis » que je compte continuer à « sévir » sur ce blogue. Avec de l’humour, à l’occasion, et autant que possible des considérations se voulant sensées… Je ne suis pas encore totalement « cuit »!)
Le phénomène de la mort a été étudié par plusieurs personnalités reconnues. Je pense en particulier au Dr Elisabeth Kübler-Ross dont un des premiers ouvrages sur le sujet fut : LA MORT DERNIÈRE ÉTAPE DE LA CROISSANCE, paru en 1977 en français chez Québec/Amérique.
Elle y écrit à la page 114 :
«L’analyse des en trevues magnétophoniques et magnétoscopiques indiqua que les facteurs suivants influaient sur l’ajustement émotionnel: la capacité antérieure de supporter les situations de stress, le sentiment d’avoir vécu une vie pleine et signifiante, la chaleur et la valeur de soutien de la relation avec l’époux(se), l’espoir d’une vie joyeuse après la mort, la capacité de parler franchement du sens et des conséquences de sa maladie, une explication du médecin qui combine l’honnêteté, le tact et l’assurance d’être soutenu et le sentiment de l’implication des enfants et des amis.»
La mort peut ne pas être une tragédie. Elle peut être acceptée, voire même le moment venu, accueillie.
Une telle attitude de sérénité devant la mort est loin de vouloir dire la rechercher. Plusieurs personnes, pour des raisons complexes et très souvent subconscientes n’opposent aucune résistance devant cette pulsion inconsciente que les freudiens identifiaient comme une pulsion d’auto-destruction.
Mais notre société évite de mettre sur la table ce sujet tabou.
N’est-ce pas là une des raisons qu’on vit comme si on était immortel.
La dernière lettre de M. Layton aux Canadiens montre bien qu’il avait apprivoisé l’idée de sa propre mort. C’est, à ne pas en douter aussi là qu’il fut un grand homme.
«Ce que la chenille appelle la fin du monde, le Maître l’appelle un papillon.»
[Richard Bach]
Dans notre société, la mort se porte mal. Elle est mal perçue. Cela se conçoit.
D’autres sociétés, dites moins évoluées, ont apprivoisé la mort. Nous n’en sommes pas là, dans l’ensemble.
Jack Layton est mort très prématurément. Notre société a perdu un gros morceau, comme on dit communément. Mais il a semé avant de mourir. Tout n’est pas perdu, loin de là. Ses camarades, qui espéraient vivre avec lui pendant plusieurs années, des décenies peut-être, se voient contraints de se jetter à l’eau plus tôt que prévu. Ils se forgeront au feu de l’action. Puissent-ils être dignes de leur < < maître >>.
M. Baribeau, vous êtes tordant, tout en étant quand même dans le ton. On ne ri jamais autant qu’au salon funéraire. Cela permet de garder son équilibre qui est très solicité en l’occasion.
J’ai perdu trois êtres chers dans ma vie. Leur mort a été un soulagement pour tous. Voir souffrir n’est pas de tout repos. La mort est souvent une délivrance de cette valée de larmes.
Oui, la mort est un manque de savoir vivre. Mais vivre à tout prix? Non merci!
Jack Layton va nous manquer, mais nous garderons de lui un excellent souvenir. Pauvre Gérard D., comment va-t-il s’adapter? Un Club des Ex avec revenants? 🙂
La vie continue…
A Madame Legault et à tous les blogueurs.
Je veux faire amende honorable à ce blogue.
J’ai annoncé que je quittais ce blogue pour des raisons personnelles.
Mr Réjean Asselin m’a fait comprendre de ne pas prendre les remarques personnelles* ce que je faisais.
Mais moi aussi je répliquais avec des écrits assez revendicateurs.
Mr Asselin m’a aussi expliqué que ce blogue très particulier * car le sujet est axé souvent sur la politique comportait des répliques que les blogueurs font non méchamment mais selon leurs convictions.
Donc je veux m’excuser et vous remercie de votre énergie.
Claire, la repentante .
Faire montre de courage face à la maladie provient autant du caractère arbitraire de celle-ci que de la peur qu’elle évoque pour le malade.
Sans peur il ne peut y avoir de courage.
Le défi réside moins dans le fait de survivre à un diagnostic que dans le fait de faire usage à bon escient du temps supplémentaire qui nous est alloué…
Puissions-nous tous et toutes affronter notre finalité avec dignité et sérénité mais d’ici-là pourquoi ne pas nous efforcer de vivre une existence juste, aimant et généreuse…
Ce sera toujours ça de pris.
Santé à tous et bon retour à vous dame Legault.
Après avoir vu mon père, ma mère et mon frère mourir du cancer à 60 ans, au même âge, j’ai appris la terrible nouvelle que j’en souffrais aussi. Je ne sais pas si tous ressentent la même chose, mais j’ai lâché-prise aussitôt l’annonce faite. Prête à accepter l’inévitable s’il le fallait, satisfaite de la vie que j’avais eue jusque là. J’ai été comme dans un état de grâce pendant toute la période, de l’opération jusqu’à la fin de la chimio, un peu plus d’un an. J’étais en paix, sereine. Ensuite, j’étais convaincue d’être guérie. Je dois dire que les autres se sont fait du souci pour moi, alors que j’étais comme sur une autre planète. Je tiens à souligner que je ne prenais aucun médicament pour me sentir ainsi. Selon moi, Jack Layton était dans un état semblable, dans cet état de grâce très particulier lorsque l’épreuve frappe fort.
Très intéressant et bouleversant est le commentaire de Danielle Turcotte.
Mme Turcotte, merci de cet émouvant témoignage.
JSB
Merci une fois de plus Mme Legault
Je vous avais écrit il y a de cela quelques mois, suite à une entrevue sur votre expérience avec le cancer en tant que travailleuse, votre première réaction face à la maladie de M. Layton. J’apprenais à ce moment là que j’avais un cancer du sein…37 ans, 3 enfants, une vie professionnelle et bénévole chargée et là BANG !
Fin juin je perd un sein…déjà le choc, le sentiment que l’on est malade même si on fond de soi on en a pas les signes…mais la cicatrice est là et nous rapelle que le crabe est en nous…
12 août…rencontre avec l’oncologue…annonce de la chimio à venir…et donc je serai malade, avec les signes extérieures de cette maladie (perte des cheveux, fatigue, douleurs..)
Oui on se bat car on passe à travers les émotions, les opérations, les chocs physiques et les réactions de notre entourage mais en même temps on ne contrôle rien…on ne sait pas comment notre corps va réagir..on doit laisser aller, c’est mon apprentissage cette année !
On doit aussi faire face devant les enfants et leur dire les vraies choses..quand un Jack Layton meurt il faut leur dire que oui cela peut arriver, personne n’est à l’abri, c’est la lotterie de la vie.
Mais oui je suis optimiste, guerrière et je crois pouvoir mener la lutte mais en effet il n’y a pas de perdants…juste des malachanceux dans cette lotterie de la vie et la mort et cela on n’y peut rien.
On a tout de même un bon système…une fois que l’On réussi à l’intégrer et à se faire écouter !
MERCI Mme Legault, toujours un plaisir de vous lire et de réfléchir avec vous sur tous ces sujets d’actualité
Je vais venir plus souvent, maintenant que j’ai du temps 😉
Et bonne chance à tous ceux et celles qui comme moi mène un combat devant un adversaire tellement difficile à saisir…
@ Merci à tous et toutes pour vos témoignages, votre solidarité avec ceux et celles qui vivent avec le cancer et, comme vous le soulignez si bien M. Perrier, pour ceux qui les aiment.
@ Mme Gagnon: mes pensées vont à vous. Le cancer m’avait aussi touchée à 35 ans… et oui, comme vous et tant d’autres, chirurgie, chimio, radio, perte des cheveux, etc… C’est là que l’on découvre que la féminité tient à bien plus encore que l’enveloppe extérieure… Lorsque j’avais perdu mes cheveux, une amie extraordinaire me rassurait en me disant que cela me donnait un petit air calme et serein de Bouddha… Ce que je vous souhaite aussi.
Et comme vous le dites si bien, il n’existe pas UN modèle du «comment» le tout se déroule…
Que l’amour de vos enfants et pour eux vous porte… Et tenez-nous au courant si le coeur vous en dit.