Alors que cette semaine, les sessions parlementaires s’ouvrent à Québec et à Ottawa, on apprend de La Presse Canadienne cette nouvelle proprement stupéfiante.
On savait déjà que maintenant qu’il est majoritaire – fidèle à sa vision ultraconservatrice -, le gouvernement Harper entend sabrer dans les budgets des ministères et agences.
Mais voilà qu’on apprend aussi que «le gouvernement Harper verse quotidiennement 90 000 $ à une firme de consultants afin de se faire suggérer des façons d’économiser de l’argent.
Un contrat d’une valeur de 20 millions de dollars a ainsi été octroyé à la firme Deloitte pour que ses employés puissent aider les hauts fonctionnaires à trouver des façon d’atteindre l’équilibre budgétaire d’ici 2014.»
Puis encore ceci: «Le gouvernement fédéral avait invité un groupe de 20 firmes à soumissionner pour ce contrat plutôt que de lancer un appel d’offres, selon des documents obtenus par La Presse Canadienne en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.»
Bref, lorsqu’on parle d’une vision «comptable» de la gouvernance, en voilà un exemple puissant.
Cette manie de «couper» à l’horizontale – de manière quantitative et non qualitative (donc, sans savoir ce qui est nécessaire ou non quant à la quantité et la qualité des services publics) – n’est pas sans rappeler ce que s’apprête à faire le gouvernement Charest avec ses propres 800 millions de compressions. Ou encore, le fameux «déficit zéro» du gouvernement péquiste de Lucien Bouchard, circa 1996.
Et qu’ont en commun ces trois processus? Ils furent et sont menés par trois leaders dont la vision socio-économique est, à divers degrés, de l’école «conservatrice». Soit messieurs Harper, Charest & Bouchard.
Mais là où «innove» /sic/ Stephen Harper est lorsqu’il fait carrément et directement appel au secteur privé pour le «conseiller» quant à la gestion même des deniers publics…
Or, ce faisant, il court-circuite les élus imputables et la haute fonction publique, dont son propre conseil des ministres, au profit de non élus, non imputables.
Un geste lourd de signification.
Un message dévastateur aux élus.
Et donc, aux électeurs eux-mêmes…
Et ce, au moment même où de nombreux Québécois commencent à réaliser les conséquences néfastes, et coûteuses, qu’il y a eu à «privatiser» ici l’expertise de plusieurs ministères et à affaiblir le pouvoir des élus au profit du privé…
On voit très bien que la finalité ultime de ces manœuvres qui se font toujours en cachette n’est pas de réduire les dépenses ni même l’atteinte du déficit zéro. Non ! Le but ultime est de réduire au maximum la taille, le rôle et l’influence de l’État afin de remettre à l’entreprise privée, à ses dirigeants et aux actionnaires la profitabilité des services que devront recevoir, d’une façon ou d’une autre les citoyens.
À terme, ce seront les entreprises qui contracteront avec le minuscule État restant qui s’enrichiront en donnant les services historiquement assumés par l’État.
Le gouvernement Harper est idéologique. Conséquemment il est sourd et aveugle à toute argumentation. Il n’est pas mieux que les talibans qui avaient fait sauter à la dynamite des statuts, des trésors de l’humanité qui ne correspondaient pas à leur propre idéologie destructrice.
«Il est fréquent qu’un homme évite de se poser les questions qui comptent vraiment, pour ne retenir que les réponses qui lui plaisent.»
[François Barcelo]
Faire une pétition pan-canadienne pour demander la démission de Harper. En faire une autre pour demander une élection générale au québec. Prendre le temps de faire une campagne pour annoncer les deux pétitions.
La gestion des quelques $125 milliards de recettes prélevées dans nos goussets, bon an, mal an, par notre État national, indignent plus facilement les contribuables que nous sommes en raison de notre affiliation nationale et notre proximité au pays réel du Québec.
Par contre, nous identifiant pas nationalement au lointain gouvernement impérialiste rocanadian, l’usage des quelques $60 milliards de recettes prélevées dans nos goussets, bon an, mal an, par ce gouvernement étranger, nous indiffèrent plus souvent qu’autrement.
La gestion de nos impôts et taxes versés à Ottawa devrait normalement indigner au point de provoquer la révolte chez les Québécois, réaction que normalement on devrait s’attendre d’un peuple colonisé. Hélas, l’illusion du confort et la propagande pro-colonialisme de nos élites, des pleutres de première classe, font des Québécois un peuple berné et spolié dans ses avoirs.
« Au-delà de la chimère canadienne, il y a la réalité québécoise. » Jean Bouthillette
« Il faut prendre à César ce qui ne lui appartient pas. » Paul Éluard
« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. » Étienne de La Boétie
« Nul n’est plus esclave que celui qui se croit libre sans l’être. » Goethe
« Il y a quelque chose d’odieux à refuser de corriger une injustice simplement pour avoir la paix. » Michel David
« Tant que l’indépendance n’est pas faite, elle est à faire. Et je me suis laissé dire en haut lieu que nous n’étions pas prêts. […] j’ai des petites nouvelles: tant qu’un peuple n’est pas indépendant, il n’est pas prêt. » Gaston Miron
M Harrison.
Vos désirs fort louables resteront à mon avis que des voeux.
M Drouin M Gascon.
Avec vos nombreuses citations , on oublie vos textes.Mais avantageux aussi, pas besoin de se procurer un dictionnaire de citations.
Bonjour
Avant on avait les dédoublements de juridiction au fédéral. On paye des impôts au fédéral, au provincial et maintenant au privé… C’est triplement incohérant et innéficace et impossible à enquêter. On appelle ça l’évolution.
Si je comprends bien, Mme Claire Thibaudeau, vous avec un petit problème avec les citations. Je vous comprends.
«La sagesse des sages et l’expérience des âges sont perpétuées par les citations.»
[Benjamin Disraeli]
Denis Cormier Drouin ou
Denis Baribeau Drouin
En d’autres termes madame Legault, un parti politique a été élu pour ne pas gouverner, et pire, détruire les structures de l’État tel que conçu et compris à ce jour. Si on veut faire belle figure de réduction à l’absurde, c’est le mieux qu’on puisse dire.
Et pourtant, nous ne sommes pas si loin de la vérité même en faisant de l’absurde.
Le capitalisme néolibéral qui s’effondre présentement partout dans le monde comme une véritable statut aux pieds d’argiles, ne peux s’effondrer, malheureusement, sans faire d’immenses dégâts. Ce que nous venons de lire dans votre billet en est une illustration très éloquente.
Normand Perry.
En d’autres termes madame Legault, un parti politique a été élu pour ne pas gouverner, et pire, détruire les structures de l’État tel que conçu et compris à ce jour. Si on veut faire belle figure de réduction à l’absurde, c’est le mieux qu’on puisse dire.
Et pourtant, nous ne sommes pas si loin de la vérité même en faisant de l’absurde.
Le capitalisme néolibéral qui s’effondre présentement partout dans le monde comme une véritable statue aux pieds d’argiles, ne peux s’effondrer, malheureusement, sans faire d’immenses dégâts. Ce que nous venons de lire dans votre billet en est une illustration très éloquente.
Normand Perry.
Il va falloir reparler profusément de l’attirance de nombreuses personnes pour la privatisation.
JSB
Alors on ne se bouscule plus au portillon du blogue.
La privatisation de nos gouvernements y est-il pour quelque chose ?
«A elle seule, la vie est une citation.»
[Jorge Luis Borges]
Denis Cormier Drouin ou
Denis Baribeau Drouin
M. Drouin, vous imposez une très lourde charge à votre clavier en vous faisant porte-clavier de plusieurs participants désormais « illisibles » en leurs propos sur tout sujet que de toute façon nous devinions.
M Drouin.
A ce que je sache ces noms de famille Cormier et Baribeau semblent vous irriter!
Si on ne se bouscule moins au portillon du blogue , il y a sûrement certaines raisons.
Vos citations vous guideront.
Mais je respecte madame Legault .
M Baribeau et M Cormier sont des blogueurs qui donnent du sens et de la saveur à ce blogue.
MERCI M Gascon.
Vous avez tout compris et ce avec diplomatie.La vie est plus qu’une citation surtout dans ce blogue qui se devrait d’être respectueux autant pour madame Legault et des blogueurs.
Mme Thibodeau, si vous ne voulez pas tenir compte des citations suivant les propos d’un intervenant, soit. Toutefois, vous ne pouvez pas nier que les citations ont l’avantage de faciliter la compréhension des propos de l’intervenant et rendent plus difficile aux esprits tordus pratiquant la malhonnêteté intellectuelle de les déformer et les pervertir.
Mme Claire Thibaudeau,
Même s’il y a toujours plus de tentatives à privatiser le gouvernement, mes propos, surtout les derniers ne se voulaient en fait qu’une occasion de rendre hommage à deux disparus, j’espère temporairement, que j’estimais particulièrement.
Mais c’est très bien, Mme Thibaudeau, de douter de l’honnêteté des autres. Ça nous garde l’esprit ouvert disponible à la critique et à des idées nouvelles. Ce qu’on ne retrouve pas toujours là où nous pourrions les espérer. Mais je ne m’attends pas à ce que tous m’aiment car moi-même je n’aime pas tout le monde. Mais j’ai beaucoup de respect pour beaucoup de monde, sauf pour les cons. 😉
Quand aux citations, j’y tiens car en général elles sont le fait de personnes plus intelligentes que moi et j’aime bien être associé à des personnes plus intelligentes que moi. Que voulez-vous c’est mon vice. Alors soit vous les acceptez, soit elles continueront à vous mettre en rogne. Je n’y peux rien …
«Eh bien ! Oui, c’est mon vice. Déplaire est mon plaisir. J’aime qu’on me haïsse.»
[Edmond Rostand] Cyrano de Bergerac
Oups ! J’avais oublié un petit détail à la fin …
Mme Claire Thibaudeau,
Même s’il y a toujours plus de tentatives à privatiser le gouvernement, mes propos, surtout les derniers ne se voulaient en fait qu’une occasion de rendre hommage à deux disparus, j’espère temporairement, que j’estimais particulièrement.
Mais c’est très bien, Mme Thibaudeau, de douter de l’honnêteté des autres. Ça nous garde l’esprit ouvert disponible à la critique et à des idées nouvelles. Ce qu’on ne retrouve pas toujours là où nous pourrions les espérer. Mais je ne m’attends pas à ce que tous m’aiment car moi-même je n’aime pas tout le monde. Mais j’ai beaucoup de respect pour beaucoup de monde, sauf pour les cons. 😉
Quand aux citations, j’y tiens car en général elles sont le fait de personnes plus intelligentes que moi et j’aime bien être associé à des personnes plus intelligentes que moi. Que voulez-vous c’est mon vice. Alors soit vous les acceptez, soit elles continueront à vous mettre en rogne. Je n’y peux rien …
«Eh bien ! Oui, c’est mon vice. Déplaire est mon plaisir. J’aime qu’on me haïsse.»
[Edmond Rostand] Cyrano de Bergerac
Denis Cormier Drouin ou,
Denis Baribeau Drouin
Certaines choses dépassent l’entendement…
Même moi, si peu qualifié que je puisse l’être relativement aux rouages internes de l’État, je peux malgré tout indiquer au gouvernement comment économiser au moins un bon 20 millions de dollars. Garanti.
Cette contribution citoyenne de ma part faite, dont la pertinence à agir ainsi a été si mémorablement bien exprimée par le président américain John F. Kennedy lorsqu’il lança son célèbre « Don’t ask what your Country can do for you. Ask yourself what you can do for your Country! », allons à présent au noeud du problème, soit le « pourquoi » derrière ce besoin d’économie et le recours à une assistance externe.
Ce qui nous envoie, qu’on le veuille ou non, que cela nous plaise ou pas, au coeur même du débat opposant le « public » et le « privé ».
Considérons donc le volet « public » lors d’un premier pas dans ce bourbier…
L’État est un immense labyrinthe, avec plein de recoins encombrés de rouages grinçants qui bouffent de phénoménales quantités d’énergie, malgré que bien souvent leurs durées de vie utile soient depuis longtemps expirées. Mais ça continue néanmoins de tourner. Tourne et grince, tourne et grince, tourne et grince…
Le mouvement perpétuel, quoi. Mais, hélas, un mouvement perpétuel inutile. Et souvent même nuisible.
Inutile et… nuisible? Absolument. Dans certains recoins du labyrinthe, des rouages grinçants tentent d’entraîner le lourd appareil étatique dans une direction, tandis que dans d’autres recoins les rouages essaient d’aller dans une direction opposée.
D’où il résulte un épuisant souque-à-la-corde ayant pour principales caractéristiques de faire du sur-place et de coûter une fortune pour aller nulle part.
Un coup d’oeil du côté du volet « privé », à présent.
Dès le premier pas fait dans cette direction, et plus on avance, on note une formidable différence d’avec le labyrinthe étatique: pas de recoins envahis par des mécanismes grinçants, autour desquels de las et démotivés veilleurs sans âge tournent sans conviction…
Ici, on met l’accent sur la performance autant que possible. Le vétuste, le gaspillage, le « bof! tant pis! » et tout le reste dans ces catégories, cela n’a pas la cote ici. La rentabilité prime, ce qui pousse au maximum d’efficacité.
Grosso modo, c’est le portrait global de la situation. À mon avis, du moins.
Je ne donne certainement pas raison à Stephen Harper d’accorder un contrat si faramineux à des consultants externes. Beaucoup trop coûteux, ce contrat. Mais, on peut malgré tout entrevoir quelques raisons pour désirer faire appel à un peu d’aide venue de l’extérieur du labyrinthe…
M. Perrier, personne est contre la vertu et contre une gestion efficace et efficiente de nos impôts et taxes par l’État. Voilà pour mon « rouspétage ».
Entendons-nous bien ! Ici, Harper va en « soumission » auprès de 20 firmes de consultants privés, triés sur le volet par ce dernier. Ces firmes de consultants devront soumettre un projet de réduction de l’État rocanadian conforme à l’idéologie libertarienne d’extrême-droite.
Vingt firmes se faisant concurrence pour l’obtention d’un « jackpot » de $20 millions, un montant total d’honoraires pré-déterminé et non négociable.
Dans le cadre d’une soumission publique, si le montant d’honoraires d’un contrat de services déterminé seul par l’État est non négociable, alors quel est le critère de sélection de » l’État » dans l’octroi du contrat publique ?
De toute évidence ce ne sera pas cette firme qui, dans sa présentation de projet, suggérera une hausse des impôts des plus nantis qui gagnera le « jackpot » de 20 millions de beaux dollars pigés dans nos poches. Donc, n’est-il pas lindéniable que cette firme entre vingt satisfaisant le plus l’instinct harperien libertarien dans son projet de soumission remportera le magot ?
Comme PET a légué un pouvoir législatif constitutionnel rocanadian démesuré à la Cour suprême du Rocanada en 1982, Harper cède une part du pouvoir exécutif au secteur privé.
Maintenant, devrions-nous faire l’effort d’ouvrir les yeux, rouspéter et décrier le régime « démocratique » rocanadian ?
Le ressentiment M Drouin est très malsain .
Votre citation déplaire est mon plaisir, j’aime qu’on me haisse .Cyrano de Bergerac.
Allez-y , foutez-vous de moi.
Vous cherchez à m’abaisser?
Vous ne réussirez pas.
Pour notre information
Les opinions émises sur ce blogue sont représentatives de quoi ? Voyez par vous-mêmes à partir d’une rapide compilation des 500 premières interventions du mois de septembre 2011:
Les personnes (14) qui ont fait plus de 10 interventions cumulent 439 interventions ou 88% des 500 interventions;
les 10 personnes qui ont fait le plus d’interventions en ont faites 379 soit 76 % des 500;
la personne qui a le plus intervenu = 64 interventions = 13 %
Conclusion une petite gang de 14 personnes sur 35 en tout (sans tenir compte de nos supposés avatars 😉 ), ont fait 88 % des interventions.
C’est quasiment la ligue du vieux poêle. C’est peut-être pour ça que certains pourraient avoir le sentiment qu’on tourne en rond.
«Feindre d’ignorer ce qu’on sait, de savoir tout ce qu’on ignore, d’entendre ce qu’on ne comprend pas, de ne pas voir ce qu’on entend; voilà toute la politique.» (Beaumarchais)
Vous semblez pencher en faveur d’une « solution » qui irait dans le sens d’une « hausse des impôts des plus nantis », Monsieur Gascon.
Donc, laissons de vieux rouages grinçants tourner encore et encore, plusieurs poussant ou tirant dans des directions opposées. Continuons à dépenser des fortunes pour faire du sur-place. Et finançons tout ça en augmentant les impôts des plus nantis. Plutôt que de tenter de faire un certain ménage et de mieux rationaliser le tout.
Gardons tout le barda, lourd et contre-performant, et qui coûte les yeux de la tête. Et réglons plutôt la note salée résultant de ce gâchis en faisant payer les plus nantis.
Est-ce ce que vous dites?
Cela me fait terriblement penser au monologue du comédien George Carlin intitulé « A Place for my Stuff ». Le type ayant au fil des ans accumulé tellement de bric-à-brac qu’il se voit maintenant contraint de déménager dans une maison plus grande. Plutôt que de faire un brin de ménage, et de se défaire de ce qui ne sert à rien.
Et puis, cette avenue qui consisterait à « presser » les « plus nantis » nous place face à un incontournable nouveau problème: à compter de quel niveau de « nantitude » commence-t-on à « presser »?
Quelle quantité de jus faudrait-il extraire pour financer des tas de vieux rouages grinçants complètement obsolètes et dont les principales particularités sont aujourd’hui de nuire à tout le monde, et de nous coûter une fortune? Combien de jus? Tout en évitant de faire décamper ailleurs trop de ces « plus nantis », emportant du coup des dizaines de milliers d’emplois dans leurs bagages?
J’espère bien qu’aucun politicien, sensé ou cinglé, considérerait favorablement ne fut-ce qu’une seconde une recommandation de « presser » les « plus nantis » avant d’avoir préalablement fait un gros ménage dans tout le barda qui encombre la place!
Par la suite, une fois le ménage fait, et s’il n’y a que cette solution risquée (les emplois…) qui reste, alors seulement devra-t-on évaluer la pertinence de presser du côté des plus nantis. Une ponction qui aurait au moins le mérite, dans un tel cas, de servir à financer des trucs utiles…
M. Perrier, je vois toute « l’honnêteté » de votre réplique à mes derniers propos vous étant adressés plus haut. Je commençais ce propos ainsi: « personne est contre la vertu et contre une gestion efficace et efficiente de nos impôts et taxes par l’État. »
Tout ce à quoi vous faites allusion dans votre critique cousue de fil blanc est un exemple parmi tant d’autre, soit la hausse des impôts des mieux nantis, pour l’utilité d’une démonstration de l’essentiel de mon propos.
Pas fort cette tentative de déformer mon message pour le pervertir, j’avais pourtant appris à vous estimer…
Votre raisonnement M. Perrier est intéressant. Le problème est que le privé et le public n’ont pas tout à fait les mêmes objectifs. Le premier recherche le profit et le plus rapidement sera le mieux. Nous n’avons pas à le lui reprocher, c’est sa mission, son objectif : enrichir le plus possible son propriétaire ou ses actionnaires. D’ailleurs de nombreux analystes le déplore de plus en plus, les investisseurs qui font tourner toutes les bourses du monde n’ont plus aucune vision même à moyen terrme. Aujourd’hui ils investissent des milliards dans une entreprise ou dans un pays (les obligations). Si, le mois suivant, les variations des cours les y poussent, ils vendront tout pour allez ailleurs. De leurs côtés les hauts dirigeants des grandes entreprises sont rémunérés en fonction des profits qu’ils font faire à leurs actionnaires. Si pour y arriver on doit mettre à pied 10 % des employés, il y aura quelques milliers de chômeurs de plus sur le marché du travail et le PDG avec ses présidents auront un bonus de performance.
Par contre, un des premiers rôles de l’État est de veiller à la meilleure redistribution de la richesse à ses citoyens. Ce n’est pas le profit. Redistribuer la richesse ne se calcul pas seulement en terme de dollars ou d’euros. Ça inclut également l’accès à la santé, à l’éducation et au travail.
Comment peut-on s’attendre à ce que le privé joue le rôle de l’État dans ces domaines. C’est simplement antinomique.
Quand des mesures sont prises par des gouvernements de droite comme celui d’Harper, ne nous y trompons pas, ce qui est visé n’est pas une plus grande efficacité. Ils ne veulent rien savoir de graisser les rouages. Ils veulent s’en débarrasser. Leur idéologie exige que l’État disparaisse le plus possible au profit de l,entreprise privée. Leur schéma intellectuel exige que l’État devienne essentiellement le prolongement de l’entreprise privée. À ce titre l’État ne doit sous aucun prétexte nuire aux activités de l’entreprise privée. Les lois et les règlementations, étant des nuisances, ne sont que des barrières à abattre.
Le problème des vieux rouages gouvernementaux fait justement parti de la stratégie néo-libérale de la droite : prendre toutes les décisions (ou ne pas en prendre) pour rendre dysfonctionnelles de larges pans de l’activité gouvernementale. Étant devenu sources de dysfonctionnement, on aura beau jeu de réclamer leurs abolitions. Et voilà, le tour est joué, on aura réussi à encore réduire l’État.
Donc on le voit bien Harper et les siens n’ont aucune volonté d’améliorer l’efficacité des composantes de l’État ce qui irait à l’encontre de leur idéologie.
En terminant expliquez-moi en vos mots pourquoi Warren Buffet réclamait un impôt supplémentaire pour les plus riches.
« Entre le riche et le pauvre, entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit »[Lacordaire]
Denis « Cormier » Drouin ou,
Denis « Baribeau » Drouin
C’est selon …
Au risque de vivement vous étonner, Monsieur Drouin, je suis pas mal d’accord avec ce que vous écrivez.
L’État et l’entreprise privée ne peuvent viser les mêmes objectifs.
Ce que je déplore fortement, toutefois, c’est l’inextricable enchevêtrement de mesures devenues improductives, parfois contradictoires, et même nuisibles au mieux-être collectif qui foisonnent au sein de l’administration étatique.
Augmenter les impôts de qui que ce soit ne saurait qu’être une mesure de dernier ressort. Parce qu’il y a bien davantage à faire avant d’en arriver là…
(Quant à Warren Buffet, et quelques autres fortunés, leurs cas demanderaient une analyse très exhaustive – ce qui déborde de loin mes compétences. N’empêche qu’il s’agirait à coup sûr d’un sujet d’un grand intérêt à débattre. Pourvu que des intervenants à la fois objectifs et bien renseignés s’en mêlent!)
En mettant sur le tapis cette idée d’augmenter les impôts des plus nantis, Monsieur Gascon, vous m’avez – fort possiblement sans le vouloir – en quelque sorte tendu une perche…
Cette idée s’avérant trop souvent considérée comme une panacée dans l’opinion populaire ne me laissait guère d’autre choix que d’y aller d’un exposé présentant d’une certaine manière imagée l’envers du décor.
Il y a beaucoup mieux à faire avant de nous aventurer naïvement de ce côté.
Mais il ne s’agit là que d’une opinion personnelle.
Il ne s’agit pas d’augmenter les impôts des très riches et des grosses corporations, mais simplement d’annuler une partie des énormes baisses d’impôts que leur a accordé dans les 30 dernières années. Par exemple, au Québec on est passé d’une quinzaine de paliers d’imposition à…4. Juste les dernières accordées par Charest en 2007 nous coûte 5,6 milliards par an. Rappel: déficit en 2010: 3,4 milliards.
C’est partout pareil. Aux États-Unis, le plus haut palier (pour les très hauts revenus) atteignaient, avant Reagan, 91%. Maintenant, que ces paliers ont été abolis, ils n’atteignent plus que 45%.
Et on ne parle pas des énormes échappatoires fiscales. Par exemple, les gains de spéculation (entrés sous le vocable de « gains de capital ») sont maintenant exemptés d’impôt à 50%. Résultat, la plupart des dirigeants de grosses entreprises se font maintenant payer en « stock option » (75% du salaire du PDG de Bell Canada par exemple).
Et que dire des « fondations » qui se multiplient, des « organismes sans buts lucratif » comme l’Institut Économique de Montréal (organe de propagande de Power Corp), etc.
C’est la méthode bien connue pour « affamer la Bête » (l’État) comme le disait Reagan. Lisez les prix Nobel d’économie que sont Paul Krugman et aussi Stigltiz. Ils font partie des nombreux économistes à avoir démontré, données à l’appui, les effets de ces monstrueuses baisses d’impôts accordées aux très très riches.
Bien sûr, cela n’est pas une panacée. Mais ce serait déjà un début apr arrêter l’hémorragie.
Il faudra ensuite arrêter les privatisations sauvages et la sous-traitance tous azimuts qui nous coûtent très cher (en plus de générer une énorme corruption). Et fermer les « portes ouvertes » (engagement des gestionnaires des CA des grosses entreprises pour administrer les biens public (au profit de leurs « amis ») avant de retourner au « privé » profiter des décisions prises avec le bien commun); voir H-P Rousseau (saccage de la Caisse de Dépôt, avant d’aller à la haute direction de Power Corp), Caillé passant de Gaz Métro à Hydro (où il a flambé des milliards en centrales…au gaz et dilapidé tous les droits d’hydro sur les hydrocarbures) avant d’aller à Junex et de devenir le premier président de l’AGPQ (créée grâce à ses largesses), son successeur à Hydro: Thierry Vandal, un autre ancien de Gaz Métro et instigateur de « l’indispensable » centrale au gaz naturel du Surois. LEes exemples sont excessivement nombreux.
Voyez-vous M. Perrier, il faut se méfier de ceux qui sous prétexte de couper dans le gras enlève littéralement aux organisations les moyens de fonctionner adéquatement. J’ai vu des coupures qui semblaient justifiées, révéler tous leurs effets pervers seulement quelques années après. C’est alors qu’on pointe du doigt le ou les services en disant qu’ils ne sont pas fonctionnels et conséquemment qu’ils doivent être abolis. C’était couru d’avance; ça faisait 5 ou 10 ans qu’on les asphyxiait. L’incapacité du gouvernement à évaluer les plans et les travaux des chantiers de construction sont un excellent exemple de ce que j’avance.
Je pense que ce que nous devrions rechercher ce n’est pas de réduire le plus possible la taille de l’État en donnant au secteur privé ce dont on l’aura amputé. Non, nous devons rechercher à donner à l’État les moyens nécessaires pour remplir sa mission essentiellement sociale et cesser de l’asphyxier.
«Gouverner ne consiste pas à aider les grenouilles à administrer leur mare!»
[Michel Audiard]
Denis « Cormier » Drouin ou,
Denis « Baribeau » Drouin
C’est selon …