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Privatiser le gouvernement?

Alors que cette semaine, les sessions parlementaires s’ouvrent à Québec et à Ottawa, on apprend de La Presse Canadienne cette nouvelle proprement stupéfiante.

On savait déjà que maintenant qu’il est majoritaire – fidèle à sa vision ultraconservatrice -, le gouvernement Harper entend sabrer dans les budgets des ministères et agences.

Mais voilà qu’on apprend aussi que «le gouvernement Harper verse quotidiennement 90 000 $ à une firme de consultants afin de se faire suggérer des façons d’économiser de l’argent.

Un contrat d’une valeur de 20 millions de dollars a ainsi été octroyé à la firme Deloitte pour que ses employés puissent aider les hauts fonctionnaires à trouver des façon d’atteindre l’équilibre budgétaire d’ici 2014.»

http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201109/20/01-4449408-les-consultants-coutent-90-000-par-jour-aux-contribuables.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS4

Puis encore ceci: «Le gouvernement fédéral avait invité un groupe de 20 firmes à soumissionner pour ce contrat plutôt que de lancer un appel d’offres, selon des documents obtenus par La Presse Canadienne en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.»

Bref, lorsqu’on parle d’une vision «comptable» de la gouvernance, en voilà un exemple puissant.

Cette manie de «couper» à l’horizontale – de manière quantitative et non qualitative (donc, sans savoir ce qui est nécessaire ou non quant à la quantité et la qualité des services publics) – n’est pas sans rappeler ce que s’apprête à faire le gouvernement Charest avec ses propres 800 millions de compressions. Ou encore, le fameux «déficit zéro» du gouvernement péquiste de Lucien Bouchard, circa 1996.

Et qu’ont en commun ces trois processus? Ils furent et sont menés par trois leaders dont la vision socio-économique est, à divers degrés, de l’école «conservatrice». Soit messieurs Harper, Charest & Bouchard.

Mais là où «innove» /sic/ Stephen Harper est lorsqu’il fait carrément et directement appel au secteur privé pour le «conseiller» quant à la gestion même des deniers publics…

Or, ce faisant, il court-circuite les élus imputables et la haute fonction publique, dont son propre conseil des ministres, au profit de non élus, non imputables.

Un geste lourd de signification.

Un message dévastateur aux élus.

Et donc, aux électeurs eux-mêmes…

Et ce, au moment même où de nombreux Québécois commencent à réaliser les conséquences néfastes, et coûteuses, qu’il y a eu à «privatiser» ici l’expertise de plusieurs ministères et à affaiblir le pouvoir des élus au profit du privé…