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Une commission sous influence

Après le congrès libéral de la confusion, la leçon ne semble toujours pas apprise.

La leçon étant que la commission Charbonneau, tant qu’elle ne sera pas assujettie à la Loi sur les commissions d’enquête demeurera à la remorque très politique d’un gouvernement qui semble vouer un véritable culte aux forces policières…

Bref, elle sera une commission sous influence.

Sous influence du bureau du premier ministre.

Sous influence des forces policières.

Sous influence de l’Unité permanente anticorruption.

Sous influence du ministre de la Justice.

À preuve: cette déclaration tout à fait révélatrice de ce dernier.

Le Devoir rapporte que Jean-Marc Fournier dicte à la juge Charbonneau un véritable collier de conditions. Pour l’indépendance de la commission, on repassera.

Citons ce passage du Devoir: le ministre Fournier «s’attend à ce que la commissaire Charbonneau commence par accomplir sa tâche dans les limites du décret et du mandat qui lui a été confié. Ce n’est que plus tard, une fois ce travail terminé, qu’elle pourrait faire une demande pour obtenir les vrais pouvoirs d’une commission d’enquête. «Elle a son mandat qui a été accepté mercredi. Vous le connaissez: il est dans le décret. Elle va recueillir des témoignages avec les pouvoirs qui lui sont reconnus», a fait valoir Jean-Marc Fournier dans un point de presse. Lorsqu’elle interrogera à huis clos des témoins volontaires, dans les limites du décret, elle pourra collaborer avec l’Unité permanente anticorruption avec «un agenda un peu unifié», selon l’expression employée par le ministre. Mais quand elle interrogera des témoins sous contrainte, elle devra ériger «un mur coupe-feu» entre la commission et les forces policières afin de ne pas contaminer la preuve, a expliqué Jean-Marc Fournier.
Source: http://www.ledevoir.com/politique/quebec/334359/vers-une-vraie-enquete-publique

Quitte à me répéter, le résultat en est une proximité inquiétante entre d’un côté, le pouvoir exécutif (le gouvernement et le PM), et de l’autre, le pouvoir judiciaire.

Et lorsqu’on ajoute au portrait le pouvoir d’influence démesuré que Jean Charest prête aux dirigeants des forces policières dans le dossier de la collusion, de la corruption et du copinage, il y a lieu de se questionner sur l’affaiblissement de la démocratie québécoise qui ne peut qu’en résulter.

Bref, tant et aussi longtemps que la Loi sur les commissions d’enquête ne s’appliquera pas dans son entièreté à la commission Charbonneau, cette dernière aura zéro crédibilité.

Et dans la perception des choses. Et dans la réalité.

Difficile à croire que la juge Charbonneau acceptera de se faire dicter ses règles de fonctionnement par le ministre Fournier. Et de se retrouver prise ainsi «en sandwich» politique entre le bureau du premier ministre et la police…

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Son travail n’est pas fini…

Lors du même congrès, Jean Charest s’est empressé de dire qu’il serait de la prochaine élection générale.

«Mon travail n’est pas fini», a-t-il lancé à ces militants…

Sans commentaire…

Or, on ne compte plus dans l’histoire, les exemples de chefs de parti et de premiers ministres qui, en fin de régime, à peine quelques mois après avoir juré la main sur le coeur qu’ils se représenteraient, ont tout à coup convoqué la presse pour annoncer leur départ pour raisons «personnelles» et/ou familiales.

Croyez-vous le premier ministre lorsqu’il dit qu’il tiendra le coup jusqu’à la prochaine élection?

Le retour de Françoise David

Après quelques mois de pause et d’écriture pour son nouveau livre «De colère et d’espoir» -, la co-chef de Québec solidaire est en fait déjà revenue sur la scène publique depuis quelques semaines.

Le populaire Amir Khadir a donc maintenant de la compagnie lors de certains points de presse.

Dans Le Devoir de ce matin, elle critique le NPD pour avoir avalisé la nomination d’un juge à la Cour suprême incapable de dire un mot de français.

Elle ouvre aussi la porte à de possibles alliances avec un PQ de plus en plus malmené et possiblement même menacé de disparition.

On sait que Pauline Marois voit plutôt Québec solidaire comme un adversaire à combattre. Et ce, malgré qu’Amir Khadir, jusqu’à la démission de quatre députés péquistes en juin dernier, était le seul député souverainiste hors PQ.

Mais considérant l’état lamentable dans lequel son parti se retrouve à quelques mois d’une possible élection générale, finira-t-elle par changer d’idée?

D’autant plus que certains de ses députés, et non les moindres, semblent tentés de tendre la main à QS…

http://www.ledevoir.com/politique/quebec/334358/point-chaud-tres-decue-du-npd