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L’engagement public de Jean Charest

La situation s’envenime sur les chantiers de construction.

Ce qui, hormis que le placement syndical dans ce cas-là soit une problématique réelle, a l’effet immédiat pour le gouvernement de faire oublier une commission d’enquête Charbonneau qui n’en est pas vraiment une -, le premier ministre, lui, reçoit un prix «prestigieux» pour son «engagement public».

Eh oui… Le prix Woodrow Wilson pour service public remis par le Woodrow Wilson International Center for Scholars de Washington.

http://www.ledevoir.com/politique/quebec/334433/jean-charest-prime-pour-son-engagement-public

Voici ce qu’en écrit ce matin mon collègue Michel David dans les pages du Devoir: http://www.ledevoir.com/politique/quebec/334436/le-laureat

Un texte dont j’aurais signé chaque mot.

Et vous? Qu’est-ce que ce prix vous inspire?

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Également ce matin, on rapporte un appel un tantinet théâtral de Lucien Bouchard – l’ancien premier ministre péquiste amplement repenti depuis.

Son appel: que le gouvernement Charest prenne des «risques» et investisse dans le gaz de schiste. En laissant bien sûr la part du lion au privé.

(Rappelons, comme je le rapportais en exclusivité plus tôt cette année sur mon blogue, que M. Bouchard est rémunéré comme président l’Association pétrolière et gazière du Québec par la compagnie gazière albertaine Talisman.)

Le voilà donc qui reprend son bâton de pèlerin de lobbyiste-en-chef.

Sa mission: tenter d’amadouer une opinion publique inquiète, de par le monde d’ailleurs, face à une «filière» fort controversée aux nombreux problèmes de sécurité – autant pour les populations locales que l’environnement.

Moins difficile à convaincre, par contre, est un gouvernement Charest déjà amplement vendu à l’idée d’ouvrir grandes les vannes des ressources naturelles au secteur privé.

Disons que dans bien des domaines d’activité gouvernementale, l’«engagement public» du premier ministre penche souvent vers le privé…

Ce qui rappelle que M. Charest et M. Bouchard sont également d’anciens collègues du conseil des ministres du gouvernement de Brian Mulroney.

Bref, leur vision du développement économique et du rôle de l’État est un pur produit du Parti conservateur ante Stephen Harper, bien sûr.

Cette filiation politique et idéologique explique peut-être aussi la mémoire sélective de M. Charest…

Drôle, en effet, de l’entendre la fin de semaine dernière, au congrès du PLQ, s’en prendre au massacre à la scie perpétré dans l’éducation et la santé par Pauline Marois et François Legault, disait-il, suite à des compressions budgétaires massives opérées dans les années 1990.

Drôle, en effet, considérant que leur patron de l’époque était justement ce même Lucien Bouchard – premier ministre et artisan en chef de l’atteinte d’un déficit zéro à tout prix… Quitte, eh oui, à massacrer les services publics en même temps.

Ce qui, entre autres choses, par un bien beau hasard, allait paver la voie à une privatisation accélérée des services de santé. Question de combler le vide laissé par ses propres compressions.

Comme quoi, comme disait l’autre, tout est dans tout…