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Jean Charest: «j’y serai!»

En cette Journée internationale de lutte contre la corruption (1), la session parlementaire prenait fin à l’Assemblée nationale (2).

En point de presse portant sur le bilan gouvernemental, Jean Charest y est allé de toute une promesse. «J’y serai!», lança-t-il à propos des prochaines élections générales.

Des élections qui, potentiellement, pourraient venir dès le printemps. Peut-être même dans un printemps «hâtif».

Donc, pas question de se défiler… Comme s’il ne pouvait pas résister à un dernier duel avec le PQ et à un premier avec la CAQ…

Bref, comme je l’écrivais ici il y a quelques semaines, non seulement le premier ministre semble réellement tenté de mener la bataille, encore une fois, en menant sa cinquième campagne électorale en tant que chef du PLQ, il y songe en visant rien de moins qu’un possible quatrième mandat au pouvoir. Quitte à ce qu’il soit minoritaire, comme en 2007…

Une possibilité parmi d’autres, en effet, considérant la fidélité de la base anglophone et allophone du PLQ; un PQ toujours en chute libre pour le moment; et une CAQ fin prête en se lancer dans l’arène.

Mais surtout, considérant qu’à la prochaine générale, jamais l’électorat francophone n’aura été sollicité par autant de partis: PLQ, PQ, CAQ, Québec solidaire et Option nationale. Par conséquent, jamais il n’aura été aussi divisé.

Donc, Jean Charest promet qu’il reste.

Et comme à chaque bilan de fin de session depuis qu’il est premier ministre, il a répété qu’au retour, l’ÉCONOMIE serait LA priorité de son gouvernement… Bien sûr, la marque de commerce officielle du Parti libéral du Québec.

Or, ses attaques principales, il les a réservées à François Legault et la CAQ – son nouvel adversaire comme «alternative» de gouvernement.

Question de consolider sa base anglophone et allophone alors que le PLQ fait à peine 20% chez les francophones, le premier ministre a donc repris sa grande classique: François Legault est «un séparatiste souverainiste» /sic/…. (En fait, il l’a dit en anglais «is a separatist sovereignist»)…

Mais pour ce qui est des «scandales» qui ont marqué son troisième mandat, la chose semble lui couler sur le dos comme de l’eau sur le dos d’un canard.

Quant à Pauline Marois, son discours demeure constant: nonobstant la crise qui secoue sans arrêt son parti depuis le printemps, elle entend bien, elle aussi, être de la prochaine campagne électorale.

Et ce, même si elle n’écarte pas la possibilité d’autres défections au sein de son caucus ou dans les instances péquistes.

Ce qu’elle semble continuer à écarter, par contre, sont des alliances ponctuelles avec Québec solidaire… malgré la percée de ce dernier dans la partielle de Bonaventure.

La chef péquiste s’est également dite ouverte à des modifications au programme de son parti… mais pas sur sa stratégie de «gouvernance souverainiste».

Sur la question linguistique, elle a attaqué durement le gouvernement Charest pour son laxisme tout en multipliant ses propres engagements à renforcer la Loi 101.

Or, UNE chose unissait aujourd’hui Jean Charest et Pauline Marois: leur impatience, du moins, disent-ils, de voir François Legault revenir à l’Assemblée nationale comme élu… «Au lieu de se cacher dans les salons», d’ajouter la chef péquiste.

Côté ADQ…. on attend gentiment le mariage avec la Coalition Avenir Québec (CAQ) de messieurs François Legault et Charles Sirois

Côté Québec solidaire, on se félicite de la popularité continue de son député Amir Khadir et des surprenants 9% d’appuis obtenus à l’élection partielle dans Bonaventure. On se prépare aussi à une élection où, à défaut d’alliances avec le PQ, on entend alors livrer une chaude lutte au PQ. Surtout à Montréal.

Sans compter quelques dossiers que porte aussi de manière collégiale le député de QS avec quelques uns et unes de la dizaine de députés dorénavant indépendants que compte l’Assemblée nationale…

Quant à la commission Charbonneau sur la corruption et la collusion dans la construction, elle passe presque sous le radar…

Comme si tout le monde se doute bien qu’il y aura probablement une élection générale avant que ses audiences publiques ne puissent débuter…

Si vous le permettez, je vous reviendra plus tard en chronique avec mon propre bilan.

Et vous, quel est votre bilan de l’automne politique? Que ce soit à Québec, à Ottawa ou à l’international.

(1) Merci à mon collègue Paul Journet pour cette info postée sur Twitter.

(2) Ce 9 décembre est en effet une journée politique fort occupée avec la fin de la session parlementaire à Québec, le début du congrès de Québec solidaire à Montréal, ainsi que la tenue du premier grand rassemblement d’Option nationale…