En rappel, mon billet du 9 décembre dernier:
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En cette Journée internationale de lutte contre la corruption (1), la session parlementaire prenait fin à l’Assemblée nationale (2).
En point de presse portant sur le bilan gouvernemental, Jean Charest y est allé de toute une promesse. «J’y serai!», lança-t-il à propos des prochaines élections générales.
Des élections qui, potentiellement, pourraient venir dès le printemps. Peut-être même dans un printemps «hâtif».
Donc, pas question de se défiler… Comme s’il ne pouvait pas résister à un dernier duel avec le PQ et à un premier avec la CAQ…
Bref, comme je l’écrivais ici il y a quelques semaines, non seulement le premier ministre semble réellement tenté de mener la bataille, encore une fois, en menant sa cinquième campagne électorale en tant que chef du PLQ, il y songe en visant rien de moins qu’un possible quatrième mandat au pouvoir. Quitte à ce qu’il soit minoritaire, comme en 2007…
Une possibilité parmi d’autres, en effet, considérant la fidélité de la base anglophone et allophone du PLQ; un PQ toujours en chute libre pour le moment; et une CAQ fin prête en se lancer dans l’arène.
Mais surtout, considérant qu’à la prochaine générale, jamais l’électorat francophone n’aura été sollicité par autant de partis: PLQ, PQ, CAQ, Québec solidaire et Option nationale. Par conséquent, jamais il n’aura été aussi divisé.
Donc, Jean Charest promet qu’il reste.
Et comme à chaque bilan de fin de session depuis qu’il est premier ministre, il a répété qu’au retour, l’ÉCONOMIE serait LA priorité de son gouvernement… Bien sûr, la marque de commerce officielle du Parti libéral du Québec.
Or, ses attaques principales, il les a réservées à François Legault et la CAQ – son nouvel adversaire comme «alternative» de gouvernement.
Question de consolider sa base anglophone et allophone alors que le PLQ fait à peine 20% chez les francophones, le premier ministre a donc repris sa grande classique: François Legault est «un séparatiste souverainiste» /sic/…. (En fait, il l’a dit en anglais «is a separatist sovereignist»)…
Mais pour ce qui est des «scandales» qui ont marqué son troisième mandat, la chose semble lui couler sur le dos comme de l’eau sur le dos d’un canard.
Quant à Pauline Marois, son discours demeure constant: nonobstant la crise qui secoue sans arrêt son parti depuis le printemps, elle entend bien, elle aussi, être de la prochaine campagne électorale.
Et ce, même si elle n’écarte pas la possibilité d’autres défections au sein de son caucus ou dans les instances péquistes.
Ce qu’elle semble continuer à écarter, par contre, sont des alliances ponctuelles avec Québec solidaire… malgré la percée de ce dernier dans la partielle de Bonaventure.
La chef péquiste s’est également dite ouverte à des modifications au programme de son parti… mais pas sur sa stratégie de «gouvernance souverainiste».
Sur la question linguistique, elle a attaqué durement le gouvernement Charest pour son laxisme tout en multipliant ses propres engagements à renforcer la Loi 101.
Or, UNE chose unissait aujourd’hui Jean Charest et Pauline Marois: leur impatience, du moins, disent-ils, de voir François Legault revenir à l’Assemblée nationale comme élu… «Au lieu de se cacher dans les salons», d’ajouter la chef péquiste.
Côté ADQ…. on attend gentiment le mariage avec la Coalition Avenir Québec (CAQ) de messieurs François Legault et Charles Sirois…
Côté Québec solidaire, on se félicite de la popularité continue de son député Amir Khadir et des surprenants 9% d’appuis obtenus à l’élection partielle dans Bonaventure. On se prépare aussi à une élection où, à défaut d’alliances avec le PQ, on entend alors livrer une chaude lutte au PQ. Surtout à Montréal.
Sans compter quelques dossiers que porte aussi de manière collégiale le député de QS avec quelques uns et unes de la dizaine de députés dorénavant indépendants que compte l’Assemblée nationale…
Quant à la commission Charbonneau sur la corruption et la collusion dans la construction, elle passe presque sous le radar…
Comme si tout le monde se doute bien qu’il y aura probablement une élection générale avant que ses audiences publiques ne puissent débuter…
(…)
(1) Merci à mon collègue Paul Journet pour cette info postée sur Twitter.
(2) Ce 9 décembre est en effet une journée politique fort occupée avec la fin de la session parlementaire à Québec, le début du congrès de Québec solidaire à Montréal, ainsi que la tenue du premier grand rassemblement d’Option nationale…
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Un mois plus tard, y a-t-il du nouveau ?
Pour quoi se répéter ? C’est sans doute une forme de recyclage de verbiage. Sans doute du journalisme durable ! 😉
Seriez-vous devenue éco-journaliste et éco-chroniqueuse Mme Legault ? 😉
En tout respect, dans ce monde du jetable après usage et où l’instantanéité tient lieu de «valeur» /sic/, il arrive que de reprendre quelques idées ne soit pas nécessairement un crime de lèse-majesté… )))
Je ne cherchais pas là la provocation. Évidemment que si une bonne est un jour exprimée, celà ne signifie pas obligatoirement de ne plus y revenir.
Mais il peut, sur un certain sujet, avoir des points de vue qui pourraient très bien faire de bons sujets de discussion. Par exemple dans Le Devoir de ce mation (page A-6) l’opinion de M. Danic Parenteau pourrait mériter une attention spéciale, voire un approfondissement.
Je dois toute fois avouer que ma réponse à votre dernier billet a probablement été plus motivée par les commentaires écrits le 9 décembre. Et je n’y ai vu aucune majesté méritant d’être lésée. 😉
Encore une fois, Bonne Année Mme Legault. Je vous souhaite beaucoup d’inspiration et de continuer à avoir un regard perçant et acéré sur notre société et ses principaux acteurs.
Pour 2012, vous me permettrez de vous souhaiter à tous et toutes – et de nous souhaiter – la santé – celle du coeur, du corps & de l’esprit. Et de la courtoisie plein plein dans nos vies de tous les jours.
Et en ce début d’année, un très, très gros merci à tous ceux et celles qui me font l’honneur de lire mes analyses!
De nouveau, Bonne année et Bonne santé, Mme Legault.
M. Charest place ses chances d’être réélu dans son Plan Nord.
La réussite du Plan Nord tombe du bon bord ou son chien est mort.
Le PQ a plus besoin de changer d’option constitutionnelle que de changer de chef qui, à défaut de séparer le Québec du Canada, par manque de majorité, se rabat sur la «gouvernance souverainiste» pour gagner du temps. L’alternative serait de revenir à une solution canadienne « Un Québec souverain dans une union canadienne confédérale » dont le modèle serait dessiné par les spécialistes du PQ.
Le même problème d’option constitutionnelle du PQ « la souveraineté du Québec » trop minoritaire chez les Québécois, réside aussi chez Québec solidaire et chez l’ON de M. Aussant, vu que 67 % des 40 % de Québécois qui se déclarent souverainistes, veulent, quand même, RESTER DANS LE CANADA. pour ne laisser que 12 % de véritables séparatistes « la souveraineté du Québec sans association canadienne ».
L’Écosse devrait inspirer les souverainistes québécois.
Le 5 mai 2011, le SNP, parti indépendantiste écossais, équivalent au PQ souverainiste québécois, gagnait majoritairement, avec 45 % des votes exprimés, les élections générales au parlement écossais, avec 69 députés sur 128 en promettant de tenir un référendum sur la situation constitutionnelle de l’Écosse vis-à-vis de la Grande Bretagne dont elle fait partie comme le Québec fait partie du Canada.
Il y a une grande hésitation du SNP écossais à tenir un référendum sur la séparation de l’Écosse puisque les sondages n’indiquent que 27 % de véritables séparatistes écossais. Ce parti voudrait attendre des « conditions plus gagnantes » qui pourraient se produire vers la fin de leur mandat pour y arriver ou en tenir un sur une forme de « dévolution de pouvoirs vers leur parlement écossais » si la séparation semblait impossible. C’est le PM de Grande Bretagne, M. David Cameron, qui incite les Écossais à tenir le référendum promis, le plus rapidement possible, sur l’indépendance de l’Écosse mais M. Alex Salmond, « Premier » séparatiste…hésite, avec raison.
L’Écosse, le Québec, bonnet blanc, blanc bonnet sauf que les Écossais ont déjà perdu leur langue gaélique pour celle de leur conquérant, comme au Québec, anglais. Deux nationalités, membres de fédérations, dont les citoyens sont prêts à élire un parti séparatiste à condition qu’il ne tente pas de se séparer de leur fédération.
Si l’Écosse et le Québec c’est «bonnet blanc, blanc bonnet » pourquoi gaspiller nos énergies à en traiter ? Regardons le Québec et selon votre théorie nous verrons l’Écosse.
Toutefois, je serais curieux d,avoir votre opinion sur le texte de M. Parenteau paru ce matin dans Le Devoir ?
L’atout principal de John James Charest pendant la prochaine campagne électorale ne sera pas son bilan désastreux comme Premier Ministre d’un gouvernement corrompu ni son Plan Nord des plus douteux mais plutôt la division du vote francophone.
Charest n’a jamais gagné ses élections pour ce qu’il a accompli mais il a plutôt misé sur la faiblesse des AUTRES partis. Son premier mandat aura été gagné à cause d’un Bernard Landry gaffeur et incapable de défendre adéquatement les fusions de sa ministre Harel ! Son deuxième mandat aura été encore une fois une combinaison de facteurs n’ayant rien a voir avec son bilan négatif du premier mandat. D’ abord la dégringolade du PQ avec Boisclair et la montée de l’ADQ, et cette fois-là il n’a que le vote anglophone et allophone de Montréal qui lui auront sauvé les fesses. Et le troisième mandat est principalement du a la faiblesse évidente du leadership de Pauline Marois qui n’ a pas réussie a faire sortir le vote des francophones dont 50 % des électeurs ont restés a la maison le soir des élections . Et évidemment l’ADQ qui a frappé un mur a cette élection.
A la prochaine élection la division du vote francophone pourrait encore une fois faire de John James Charest un gagnant par défaut. Un PQ en déroute avec un chef que les électeurs ne veulent pas , une ADQ pulvérisée et le risque de voir poindre un nouveau parti de droite avec nos petits libertaires du Réseau Libââârté Québec , la CAQ avec Legault , Québec Solidaire et Option national , voila tout ce qu’ il faut pour que les anglos et les allophones de Montréal et quelques québécois francophones remettent en selle le pire chauffard avec les deux mains sur le volant que le Québec aura connu dans son histoire .
@Anonymus: Merci & à vous aussi.
Pour le texte de Danic Parenteau (prof. adjoint au Collège militaire de Saint-Jean), le lien est ici: http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/339814/libre-opinion-l-illusion-tranquille-ou-la-souverainete-perdue-de-vue
Je l’avais en effet remarqué moi-même ce matin. Et le posterai bientôt.
Bonjour
Jean Charest n’y sera pas, il va évoquer des raisons familiales pour quitter comme ces prédécesseurs au sein de son parti (Normandeau, Forget, ect.) mais espère le faire après Pauline Marois pour avoir l’air plus smart…
Présentement il se paye une campagne publicitaire pour la postérité à nos frais avec le plan nord pour dorer son image sérieusement amochée sans même se soucier de son successeur puisque François Legault le fait au-delà de toute attente fédéraliste; observer la relève d’anciens libéraux et de souverainistes opportunistes mous qui se joignent au CAQ si vous n’êtes pas convaincu.
Capitaine Canada a été placé à la tête du parti libéral pour ramener le Québec dans le giron canadien. On peut dire que de ce côté, c’est au-delà de ce qu’espérait la famille Désmarais, nous somme plus maintenant qu’une bourgarde facile à contourner à Ottawa.
Adios Charest, que le diable t’emporte!