Suite aux défections de trois députés péquistes à la CAQ – dont le tout récent François Rebello – de même que celle de la député néo-démocrate Lise St-Denis, passée hier au PLC à peine huit mois après son élection -, on sent que tout à coup, ça commence à faire un peu beaucoup…
Cela a beau ne rien avoir de «scientifique» et les transfuges ont beau ne pas être un phénomène récent, il reste qu’aujourd’hui, que ce soit dans les courriers de lecteurs, sur l’internet, dans des éditoriaux ou des émissions de tribune téléphonique, les critiques fusent dans un contexte où les transfuges poussent comme des champignons…
(Le cas des «transfuges» est à distinguer de celui de députés qui, pour des raisons de désaccords irréconciliables avec leur parti, démissionnent de leur caucus pour siéger comme indépendants.)
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Mais que faire face à un phénomène de transfuge certes «légal», mais dont la légitimité semble être de plus en plus remise en question?
Certains prônent l’obligation pour un transfuge de démissionner de son siège pour aller en élection partielle.
D’autres, préférant éviter les coûts élevés que cela entraînerait pour les contribuables et les partis eux-mêmes, proposent la tenue d’une consultation, d’une pétition ou d’un référendum tenu auprès des électeurs du comté, avec supervision du Directeur général des élections.
Ironiquement, en 2011, l’ex-député adéquiste Éric Caire, devenu indépendant après la dernière course au leadership de son ancien parti et maintenant transfuge à la CAQ, présentait lui-même un projet de loi prévoyant un mécanisme de «rappel» ou de révocation d’un député dans certains cas, dont celui des transfuges.
«C’est simple, mais ce n’est pas facile, justement parce qu’on ne veut pas de clowneries», déclarait-il au quotidien Le Soleil en février dernier.
Tout aussi ironiquement, lorsque M. Caire est passé officiellement à la CAQ aux côtés de François Legault, une question portant sur ce projet de loi fut d’ailleurs posée aux deux hommes, mais le chef caquiste semblait préférer parler d’autre chose.
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Bref, que faire des transfuges tout en respectant autant les électeurs concernés que le système parlementaire qui est le nôtre?
D’autant que tout processus de rappel pose aussi le risque d’être instrumentalisé par des lobbys ou des intérêts privés.
Mon avis? Ma formation de politologue et le risque en question d’instrumentalisation – même avec une loi hyper encadrée – me ferait longuement hésiter face à un processus dit de rappel des députés transfuges.
Et aller systématiquement en élection partielle dans de tels cas comporteraient des coûts incontournables.
Par contre, pour ne pas remettre carrément le vote des électeurs d’un comté entre les mains d’un autre parti, une possibilité mitoyenne serait d’obliger tout au moins un député qui quitte son parti à siéger comme indépendant jusqu’à la prochaine élection générale.
Et vous, qu’en pensez-vous?
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Et parlant de transfuges, on peut également lire ce texte percutant dans Le Devoir d’aujourd’hui. Son auteur, Christian Gagnon, fut président régional du PQ de Montréal-Centre de 2002 à 2005.
Son texte débute ainsi:
«Faut-il se surprendre de voir François Rebello, homme de clan d’abord et avant tout, faire défection au profit de la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault? Contredire toutes ses pourtant nombreuses et récentes professions de foi envers Pauline Marois? S’il en est un à qui le PQ doit sa persistante réputation de parti ayant «tendance à dévorer ses chefs», c’est bien François Rebello.»
Pour la suite, c’est ici.
Mieux vaut garder la liberté aux députés de s’afficher et de savoir où ils campent vraiment plutôt que d’avoir des faux indépendants à la André Arthur. La sanction se fera à l’élection et au CV.
Les «faux» indépendants existent en effet!
Comme, après une démission d’un de nos députés, ça coûte, de nos taxes, 500 000 $ par élection complémentaire et que ce c’est très grave, pour un député, de changer de parti entre 2 élections, notre gouvernement pourrait s’enligner sur les pratiques militaires qui autorise, pour montrer l’exemple aux autres, de fusiller un combattant qui « choke » au combat en se sauvant comme un lapin. . Ça devrait régler ce problème éthique, de façon économique et, pour certains, comiques et inutilement dispendieux. Ça ferait aussi réfléchir les candidats avant de s’engager à la légère. Un autre problème de réglé…Next.
Est-ce possible pour moi d’ajouter la référence de ce texte de Christian Dufour, « Le droit de virer capot» – http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/chroniques/christiandufour/archives/2012/01/20120111-091300.html
Au début du parlementarisme chez nous, que des députés indépendants puisque nous n’avions pas de partis. Ces derniers, plutôt informels au début, sont nés de la communauté de pensée fréquente de certains députés. Quand le gouvernement responsable fut accordé, le premier ministre était celui qui récoltait le plus de votes des députés.
Nous somme ailleurs et les députés doivent, plus souvent qu’autrement, leur siège à leur chef ou à leur parti que l’inverse, d’où cette « nécessaire » loyauté. Cependant, pour la forcer, il faudrait changer les règles. Il ne faut toutefois pas compter sur le PLQ, où règne une grande discipline, pour présenter un tel projet de loi.
Bien entendu, les démissionaires et autres déféqueux à la palabre facile continuent de jouir de leur plein salaire sans compter qu’à part leur présence aléatoire à l’Assemblée nationale lorsqu’elle est opérante…, ils ne représentent plus les citoyens qu’ils les ont élus dans leurs comtés l’année durant.
Et dire qu’on souhaite le départ de Pauline Marois par dessus le marché alors qu’on s’aperçoit bien qu’elle n’est pas responsable tant que ça de l’insouciance lamentable de ceux qui croient donnés le bon exemple aux citoyens qui eux se retrouveraient le derrière sur une pelle pour bien moins que cela sans avoir droit à l’assurance-emploi.
Si par ailleurs, des députés du NPD s’avisaient d’aller rejoindre ceux du Bloc Québécois à Ottawa, on ne saurait leurs en vouloir puisqu’au départ, la fonction d’un poteau n’est pas éternelle.
Dans la question des transfuges, il y a le problème du respect de la démocratie et il y a les problèmes d’intendance liés aux coûts de nouvelles élections.
Un député qui en début de mandat comme Mme St-Denis qui abandonne le NPD pour aller joindre le PLC au tout début de son mandat n’a aucun respect pour ses électeurs, la démocratie et entre de plein pied dans la fausse représentation. Son geste, je le tiens pour immoral et indécent.
Rebello, quant à lui, reste un vire-capot avec tout ce que ce terme renferme de détestable. Mais, il l’a dit lui-même, son mandat tire à sa fin et d’ici quelques mois il devrait y avoir des élections générales, du moins les chances sont bonnes en ce sens. Donc la faute reste une faute à mes yeux, mais elle est moins un viol de la démocratie et une fausse représentation des citoyens.
Dans le cas de Mme St-Denis, il y a fort à parier que si une élection partielle était automatiquement déclenchée du fait de son changement d’allégeance, elle ne serait pas réélue. Et ce serait très bien, bien qu’elle pourrait toujours se présenter sous la bannière libérale.
Si j’étais dans un comté où un(e) vire-capot sévi, je réclamerais une nouvelle élection, disons dans les mois qui suivent la défection.
Si nous commençons à calculer les coûts de la démocratie et à tenter de faires économies, alors là je pense que la démocratie se porterait un peu plus mal. Et pas besoin d’avoir recours à des imbécilités comme le peloton d’exécution.
P.S. Comme je n’ai nommé personne, je suis donc restée polie 😉
La démission des transfuges est la seule option, quelque soit le prix pour la société. La démocratie l’exige.
Si les élections complémentaires coûtent trop cher, il faudrait réduire les dépenses.
Les campagnes électorales devraient être écourtées. On n’est plus au 18e siècle alors que les nouvelles se transportaient à cheval. De nos jours l’information circule instantanément dans tous les foyers par la radio et la télévision.
De plus, les pancartes électorales devraient être interdites. Quelle pollution visuelle!
Il y a la télévision et la radio qui devraient être requisitionnées pour diffuser l’information fournie par les partis politiques.
L’argent ne devrait pas acheter les votes.
À ne pas confondre un contexte politique qui favorise un état révolutionnaire de libération sociale ou nationale qui seul peut motiver des transfuges.
Par exemple la crise de Meech qui a créé des transfuges qui ont fondés le Bloc Québécois. Coalition avenir dit Québec ne cherche que le pouvoir de gestion traditionnel de la province de Québec.
Peut-être aussi devrions-nous sponsoriser nos élections? L’élection dans Saint-Maurice est commanditée par Les Clôtures Frost qui vous rappellent qu’un poteau bien planté ne bouge pas! Je blague évidemment…
Néanmoins, je suis bien d’accord avec vous.
Ce matin à l’aube chez la radio-poubelle de Québec city, on faisait l’éloge du Parti de François Legault qui réunit fédéralistes et souverainistes sans distinction comme hétéros et hommos dans la société. Le CAQ est véritablement un parti fourre-tout semble t’il!
Rien de surprenant. Québécor (qui joue dans la même clientèle populiste que les dites radio-poubelles, mais à une autre échelle bien sûr) organise et diffuse (gracieusement), depuis le premier jour, la campagne de marketing de la CAQ.
J’abonde dans le sens de Anonymus! La démocratie a un prix qui ne sera jamais trop élevé, d’autant plus que l’on peut facilement réduire les coûts d’une partielle qui devrait se tenir pronto.De toute façon, il urge que l’on limite et resserre le contrôle les dépenses des partis et candidats.
Les transfuges devraient immédiatement être démis (i.e. sans salaire) de leur postes de député jusqu’à leur réélection s’il y a.
Il y a trop de carrierisme en politique, ce qui fait que la notion de « service public » a complètement disparue. On devrait limiter le nombres d’années des mandats du 1er ministre, des ministres et des députés, à l’image des 8 ans du président des USA.
Mais, ça ne se fera jamais! Le pot $ est trop gros!
Ainsi on éviterait l’encroutage des idées et l’ambition démesurée. Finalement ce n’est qu’ainsi que l’on pourrait redonner à la politique ses lettres de noblesse!
CAQ des transfuges
Un nouveau parti ou jeune-vieux parti formé par des transfuges ça ressemble à un mauvais départ.
La CAQ qui irait chercher demain peut être 4 autres députés péquistes qui cherchera à faire croire à un semblant de coalition avec les ex adéquistes est incapable d’aller chercher un transfuge de la députation du gouvernement libéral? Un seul? Une coalition caquiste qui a besoin de recruter des organisateurs du Parti Libéral du Canada pour fonctionner qui parti de la -confédération- recrute lui même des transfuges pour se remonter après sa dégelée du 2 mai tout cela c’est à mourir de rire!
La député transfuge de St Maurice qui a quitté le NPD a fait rire d’elle hier en disant que la mort de J.Layton motivait sa trahison de ses électeurs tout en considérant que le parti de J.Chrétien a finit quatrième le 2 mai! Quant à ce Rebello, l’hypothèse qu’il est resté au PQ pendant 8 mois après la crise du 2 mai pour pouvoir espionner le parti péquiste qu’il a abandonné apparaît quasi certaine.
En fait, le statut social de député est plus important que son caractère démocratique de représentant et l’abstention électorale devient la réaction populaire à cet état. Les transfuges nourrissent l’abstention. Une loi les obligeants à devenir députés indépendants devraient les faire réfléchir à ce qu’ils font avant qu’ils ne trahissent leurs engagements.
Quand on se questionne sur les coûts de la démocratie, c’est que ce n’en est plus une! 88% des électeurs de Saint-Maurice n’ont pas voté pour le PLC et ils sont représentés par ce parti, c’est dégueulasse!
Pourquoi irais-je voter si mon vote peut changer de bord sans que je sois consulté?
Lise St-Denis est une honte, une plaie, pour la démocratie! Même chose pour Rebello, même chose pour les Riedl de ce monde (qui a toutefois hérité d’un beau job en tant que tinamis du PLQ).
Si un élu se désiste, on devrait peut-être songer à le remplacer par celui qui a fini deuxième si c’est seulement une question de coûts! St-Denis veut pu être député du NPD, on donne le poste à Jean-Yves Laforest du BQ qui a terminé deuxième.
Pas mauvais du tout comme idée! Ça n’en frainerait plusieurs!
Sur la question des «coûts», je suis en effet de ceux ici qui considèrent que pour un plein exercice de la démocratie, on ne peut tout simplement pas les compter.
Calculer les «coûts» de la démocratie, comme disait un de mes profs de science po,, c’est comme calculer les coûts de l’amour… c’est antinomique!
Le problème est que cet «argument» est de plus en plus défendu, même lorsqu’une élection générale est déclenchée!..Sans dire lors des partielles.
Or, il demeure que dans la réalité des choses, rares sont les transfuges à être réélus sous leur nouvelle bannière lors de la générale suivante…
D’accord avec André Dallaire, bonne idée, je change ma solution de poteaux d’exécution pour ce poteau de Lise St-Denis, qui n’a même pas fait campagne dans son comté de St-Maurice-Champlain, qui serait ainsi obligée de donner sa place au candidat qui est arrivé deuxième. Économie d’argent, économie de balles.
Monsieur Bousquet, l’idée est de Monsieur DanielM, idée que j’endosse pleinement.
Mme Legault, vous écrivez: « Or, il demeure que dans la réalité des choses, rares sont les transfuges à être réélus sous leur nouvelle bannière lors de la générale suivante… »
Piètre consolation!
L’assainissement des moeurs politiques ne peut se faire à petit pas. Comme exemple, la manipulation Charest dans l’établissement de la commission Bastarache et la commission sur la corruption dans la construction, l’affaire des garderies etc,etc…
La corruption des moeurs politiques est totale. Maintenent, on ne peut même plus faire confiance à quelque palier du gouvernement; les fonctionnaires y sont également; récompensàs par attribution de postes, jobs de lobbyisme, la liste est sans fin. Quand on pense que l’ancien PM Bouchard a vendu son âme au plus offrant, l’exemple vient de HAUT. Alors pourquoi les minions ne mettraient pas la main dans le sac eux-aussi. Que dire du salaire secret de Charest, plus son apparent $5 millions de « joining fee »!
Bon j’arrête ici.
Madame Legault, avec tout le respect que je vous dois, la GANGRÈNE n’a qu’un seul remède; l’AMPUTATION pure et simple.
Bye
Dans cette histoire de transfuge, j’y vois avant tout une marque de « défroquage ».
Un député, ayant perdu la « foi », étant incapable de « prêcher la bonne parole », s’excommunie lui-même de son église et décide d’en changer.
Le parallèle que je fais n’est pas qu’exagéré.
L’éthique d’un homme public, issu du public et travaillant pour ce public, pour une communauté, diront les membres de VOIR, est à rapporté aux angles et aux aspérités d’une autre forme de morale et de vocation cardinale, si je puis dire.
Cela dit, il me faut tout de suite ajouter, avant d’être traité de « vieux jeu » ou d’esprit étourdi par les brumes de l’encens et l’obsession pour les plaies du Christ, qu’il n’est pas étranger à la dérive ou la déroute morale que nous soyons aux prises avec une déroute et une dérive éthique au niveau politique.
Car si le religieux rassemble les hommes et les femmes d’une église, la politique rassemble les hommes et les femmes, non plus d’un parti, mais d’un ensemble social, une société.
La société d’aujourd’hui étant perçue avant tout et presque surtout comme une société strictement de consommation, eh bien, on se magasine un député ou un parti, dans la population, comme on se magasine un véhicule… gros, coûteux et très peu économe d’essence. Si vous voyez ce que je veux dire.
C’est vrai, ça fait prêchi-prêcha de renvoyer le problème entre les mains des ouailles plutôt qu’entre les mains des différents curés de paroisse. Mais la démocratie, en terme d’ensemble de valeurs assurant un certain tissu social, doit et reste aussi solide que les citoyens qui la composent.
Or, dans la vie de tous les jours, vous en croisez souvent des croisés de l’engagement démocratique? Vous en voyez souvent, vous, des gens qui se chamaillent avec d’autres personnes pour les intimer de voter, de « mettre leur culotte » et d’aller pisser leur désespoir dans l’isoloir lors d’une élection?
Tout le problème est là. Tout notre désœuvrement collectif vient de là. Et le problème des transfuges politiques vient de là également.
J’entendais Marie-France Bazzo ce matin discuter avec Mario Dumont et soulever le caractère très volage de l’électorat pour expliquer le phénomène. Ce à quoi monsieur Dumont à répondu que l’électeur avait le privilège de vivre sa vie d’électron libre.
L’expression « électron libre » m’a saisi. J’y ai songé en « pilant » des boîtes aujourd’hui.
Un électron libre issu d’une famille nucléaire dysfonctionnelle, qu’est-ce que ça mange en hiver, au juste?
Pas grand’-chose de nourrissant.
Et c’est pour ça que les politiciens virent capot, comme on dit. Parce que le fameux « tribuanal populaire » sanctionne maintenant tout à fait inconsciemment ses députés.
Par manque de solidarité sociale, les électeurs élisent maintenant des politiciens à leur image qui manque de solidarité ministérielle ou partisane.
Mais là, on va se plaindre qu’on se plaignait encore hier de la ligne de parti, pas vrai?
Pas moi, en tous cas.
La ligne de parti s’explique et se justifie. La défection et le phénomène de migration partisane doit se défendre et demeurer risquer pour la personne qui s’y adonne. Mais aussi pour le parti politique qui ose accepter la pratique.
N’oublions pas une chose, avant de terminer mon petit laïus jésuitique. En ce moment, posez-vous la question suivante: Qui a le beau jeu suite à ces deux défections?
Le PLQ et le PCC. Deux partis au pouvoir.
Contrairement à ce qu’on dit, la « majorité » simple que ces partis ont réussi de peine et de misère à acquérir, elle provient de la même recette éprouvée en soufflerie. Ce qui se pressent en sondages et en groupe de discussion détermine le catalogue de promesses offerts.
Rappelez-vous que les principaux engagements du PLQ se résumait à une profession de foi envers l’économie et celle du PCC en une profession de foi envers l’austérité économique et un certain retour de la discipline sociale.
Ces deux partis affichent une remarquable harmonie superficielle en public et un étrange esprit de corps à l’intérieur de leur organisation politique. Peut-être que c’est de là que vient la problématique du transfuge.
Et c’est ICI que je termine sur la note de James Bond. Un transfuge, est-ce vraiment un transfuge?
La réponse ICI: http://www.youtube.com/watch?v=FhTcoCZD3uE
On a beaucoup écrit sur la responsabilité des vire-capots, de leur absence de moralité et de leur non respect de la démocratie.
Mais comme le dit l’adage «It takes two to tango !» ( si mon anglais est bon … 😉 )
Conséquemment, le parti politique qui accueille un transfuge devrait également faire partie des analyses et commentaires. Il est évident que ni Rebello ni St-Denis n’auraient décidé de joindre leur nouveau parti politique si ce dernier ne souhaitait pas les accueillir.
Tant pour la CAQ que pour le PLC, ces transfuges représentent une bonne affaire. Mais j’associe ce phénomène, ni plus ni moins, à du recel. En partant de l’analogie du vol des intentions des citoyens qui ont élus un représentant ou une représentante d’un parti politique très particulier, je ne peux donc voir que, vu du côté du parti politique accueillant les transfuges, on s’adonne à du recel. Si un citoyen accepte de s’approprier un bien qu’il sait avoir été volé, ce citoyen fait effectivement du recel et encoure le risque d’être sanctionné.
Nous sommes tous d’accord que le recel est une activité éminemment condamnable et son auteur mérite des sanctions au même titre que celui ou celle qui est l’auteur du vol. Dans le cas des partis politiques, leur recel est la plupart du temps aggravé par le fait qu’ils ont carrément incité le vire-capot à commettre son triste délit.
Conséquemment, il serait tout à fait logique et juste qu’à tout le moins, aucun parti politique ne puisse accueillir dans ses rangs, entre deux élections, tout transfuge qui oserait garder son statut d’élu. On devrait donc considérer ledit parti politique comme autant responsable de cette méprisable manœuvre.
Bien humblement, cela m’ importe peu qu’ un député change de chemise de la sorte en autant qu’il fasse son travail de représentation comme député.
Ce jeu de chaise musical est beaucoup lié à un repositionnement politique au Québec qu’ à une mode.Certains y voient une opportunité (ceux ayant joient la CAQ)alors que d’ autres agissent par principe ou par conviction (démissionnaires du PQ aynt concervé leur statut d’ indépandant).Pourquoi n’ avons nous pas encore de transfuges du PLQ? Simplement parce que la discipline imposée au PLQ est stricte et certainement qu’il y a des promesses faites à certains pour attendre au prochaine élection pour annoncer leur départ.
Je préfère un député qui change de camp qu’ un député qui dort en attendant d’ annoncer son départ.Cela me donne l’impression qu’il réfléchi plutôt que de se faire réfléchir.
N’oublions pas non plus que c’est nous ultimement qui sanctionnons tout ça en allant voter.
M./Mme Avançons,
Je comprends de votre commentaire que, pour vous, l’idée de parti politique n’est qu’une fadaise, une futilité qui n’a aucune importance. Pourtant on se rend de plus en plus compte que lors des élections précédentes, c’est justement l’image des partis politiques qui a le plus d’importance. On en a eu une preuve flagrante, mais combien désolante, lors de dernière élection fédérale où des «poteaux» néo-démocrates, de parfaits et parfaites inconnus ont été élu(e)s strictement et uniquement parce qu’ils représentaient le NPD et que son chef était Jack Layton. De la même façon ne dit-on pas que dans certains comtés de l’Ouest de Mtl, un cochon peint en rouge se ferait élire. Alors laisser entendre que le parti politique n’est pas important dans le résultat d’une élection, c’est une puissante aberration.
Contrairement à vous, je préfère un député fidèle, respectueux du mandat qu’il aura reçu ET qui travaille pour le plus grand bien de ses électeurs. Soyons clairs un député qui change de camps peut très bien être AUSSI un député qui dort. L’un n’empêche pas l’autre. Faudrait tout de même cesser de voir le monde en noir et blanc et de penser que si ce n’est pas blanc c’est nécessairement noir !
De la même façon ne dit-on pas que dans certains comtés de l’Ouest de Mtl, un cochon peint en rouge se ferait élire. – Anonymus
Juste pour redresser la barre, concernant cette expression méprisante: on pourrait dire aussi « de la même façon que certains comtés voteraient pour un cochon peint en bleu »
Un peu moins de mépris et plus de neutralité… Est-ce trop vous demander?
Je dis simplement que dans le contexte actuel où les paradigmes changent (discours droite / gauche plutôt que souverainiste / fédéraliste) le concept du parti politique traditionnel, tel que connu au Québec depuis les années 60, est en panne.
Je pense aussi comme vous que l’ idée du parti politique est fondamentale et qui doit rester la base de la représentation politique.Je dis par contre qu’ actuellement c’est un peu factice que de parler de fidelité dans la mesure où nous arrivons à un cul de sac politique avec le PQ et le PLQ.Malheureusement seule une défaite cuisante du PQ au prochaine élection ré enlignera le débat autour des enjeux fondamentaux.
Contrairement à certains, je pense que le débat national autour de la notion de pays reprendra du service lorsque l’ absès de la stratégie attentiste du PQ sera crévée. Pour René Lévesque, la politique était outil de promotion d’ idées et non une fin en soi. S’ il faut reculer, reculons pour ensuite mieux avancer et le beau risque a permis de maintenir et de faire avancer l’idée du pays.
Le départ de M.Curzi et de Mme Beaudoin n’ est pas moins ou plus jugeable que le départ de M.Rebello.C’est leur choix et je le respecte.
Tout comme aux olympiques, le gagnant de la médaille d’argent hérite de la médaille d’or lorsque le gagnant du titre la perd. Cela me semble juste et bon.
L’ennui c’est qu’il est difficile de départager les votes en faveur du candidat des votes en faveur du parti. Alors, comment trancher la question?
Si on a voté pour l’homme, la réponse est facile. Mais si on a voté pour le parti? 🙁
C’est ce qu’on appèle un dilemme. On ne s’en sort pas.
M. Gingras,
Devrait-on abolir les partis politiques ? Devrait-on n’avoir que des candidats indépendants ?
Dans notre système actuel, ou un candidat est indépendant ou il est attaché à un parti politique reconnu.
Quand un élu change son statut, selon certaines règles pouvant tenir compte de la durée théorique du mandat par exemple, un élu devrait être déchu de son statut d’élu. Autrement c’est de la fausse représentation.
Votre question est donc académique.
@ Michel Bertrand
Voici quelques résultats des dernières élections
–Darcy-McGee : 88.75 % PLQ
–Jacques-Cartier: 80.85 % PLQ
–Mont-Royal : 76.32 % PLQ
–Robert-Baldwin : 81.07 % PLQ
Dans ces circonsriptions je crois que n’importe quel animal peint en rouge, même un cochon, aurait été élu PLQ.
Donnez-moi des exemples, au Québec, où plus des ¾ des électeurs ont choisis un candidat «bleu» comme dans ces comtés qui ont MASSIVEMENT votés rouge. Je vous fourni même l’adresse du DGE où vous pourriez faire votre recherche :
http://www2.electionsquebec.qc.ca/corpo/francais/elections-generales-provincial.asp?bsq=Mont-Royal§ion=resultats_gen&even=%272008%27&mode=%27n3%27#resul
L’expression que vous me reprochez d’utiliser n’est pas de moi. Ça fait des décennies que j’entends cette expression. Peut-être que vos chastes oreilles en sont scandalisées. Mais c’est tout de même la réalité.
Il faut donc conclure, si on suit votre pensée, que la réalité est méprisable et qu’elle n’est pas neutre
Pour avançons 14:03
En gros je suis bien d’accord avec vous. Puisque vous évoquez M. Curzi, nous devrions peut-être réfléchir sur son idée d,autoriser plus de votes libres chez les députés, évidemment sauf sur certains points comme le budgets et d’autres assez spécifiques.
La principale vertue d’une telle approche serait d’exiger qu’à l’intérieur des caucus de parti, les députés pourraient faire valoir leurs points de vue et ceux de ses électeurs plus efficacement. Par exemple aurions-nous eu le même résultat sur le vote de la proposition maltais concernant le ville de Québec et son amphithéatre ? Je n’en suis pas certaine. Peut-être que Mme Marois aurait changé son fusil d’épaule si elle avait été confrontée avec tous les remous que nous avons connus.
Je ne trouve donc cette idée bête et elle pourrait démocratiser un peu plus le travail de nos députés et ça pourrait éviter des situations comme celle que beaucoup considère la gaffe ayant mis le feu au poudre chez le PQ
Bonjour Mme Anonymus
Au sujet du statut du député et son pourvoir réel à l’ Assemblée Nationale, je pense que nous avons là une réelle interrogation.Je trouve vraiment absurde que le député n’ exerce pratiquement aucun pouvoir réel de décision alors qu’ il représente la population.Pour moi, il devrait avoir un pouvoir décisionnel au niveau régional si évidemment nous arrivons un jour à une véritable décentralisation.En cela, je trouvais que les propositions de la CAQ pouvait nous amener à cela avant que je trouve que la volonté d’ agir avait ses limites..
Au sujet de la notion de crédibilité politique, je pense qu’ il faut abolir tout financement privé des organisations politiques alors qu’ il faut valoriser un rôle où l’ élu représente de façon intègre sa population.Je pense qu’ avant de mettre en place toute forme de représentation, autre que d’ élire son député au 4 ans, il faut règler le problème à sa base et assainir l’ air pollué engendré par le financement occulte. Autrement ce n’est que fumisterie et faux fuyant.
Au delà de ces épanchements émotifs, le phénomène de ces transfuges qui sautent la
clôture au mépris de leurs commettants est symptomatique du déficit
démocratique de notre système politique. À mon avis, tout député transfuge
devrait être dans l’obligation de donner sa démission. Ensuite, il devrait
se faire élire comme candidat du parti choisi dans la circonscription où il
compte se présenter pour finalement aller en élection… Mais on est loin
de tout ça, à commencer par la représentation proportionnelle…
» Devrait-on abolir les partis politiques ? Devrait-on n’avoir que des candidats indépendants ? » Anonymus
Nous avons déjà eu ce débat, il y a de cela deux ans peut-être. J’avais souligné qu’en Angleterre, avant la parution des partis politiques, les députés étaient tous indépendants et se vendaient tous aux plus offrants. De vrais prostitués.
Je crois que c’est la Reine Victoria qui a imposé les partis et la ligne de parti. Mais on pourra me corriger. 🙂 Alors, au lieu d’acheter 300 députés on pouvait désormais acheter les huiles du partis : ministres et premiers ministres.
On ne s’en sort pas. Homme et hommerie. Regardez ce qui vient de se passer à Québec. Deux individus ont été condamnés pour tentatives de corruption de fonctionnaires. Condamnons les corrupteurs à une peine perpétuelle, celà devrait les refroidir un peu. Mais non, une amende et une sentence risible. Ça ça fait peur. On a pas la ferme intention de combattre la corruption.
À M. Gingras qui écrit : « les députés étaient tous indépendants et se vendaient tous aux plus offrants. De vrais prostitués »
Faudrait pas insulter les travailleuses du sexe ici, qui travaillent fort pour se gagner une vie.Elles ne vendent pas leurs services au plus offrant mais à prix fixes, ce qui n’est pas pareil au gouvernement.
Les travailleuses du sexe paient de leur personne, au prix d’énormes risques pour leur santé, physique et psychologique. Les hommes politiques qui se prostituent courrent à la banque, les poches remplies d’argent malhonnête.
Non, je ne condonds pas. 🙂
Vius avez tout compris M. Gélinas, faut bien considérer les métiers qui ont pour but de soulager la moitié de l’humanité…minimum.
Bonjour madame Legault.
Après une période de commentaires des opérations de transfuge au premier degré, j’aimerais bien que les commentateurs politiques analysent ces événements à la lumière de la polarisation actuelle des courants politiques.
Bien évidemment, par exemple, l’équilibre a changé au niveau fédéral. Les progressistes-conservateurs ont fait place à une droite pratiquement unique. La portion centre-gauche a un urgent besoin de se repositionner et cherche à constituer un pôle qui puisse regrouper le vote au prochain scrutin pour ne pas répéter le désastre de la dernière élection.
Certains transfuges ont des motivations électoralistes, d’autres sont liés à des choix à faire devant des enjeux qui surgissent dans la vie politique et je pense qu’on ne doit pas les juger de la même façon.
À ce sujet, j’avoue avoir de la difficulté à saisir les fondements de la réorganisation en cours sur la scène provinciale.
Ce qui est clair pour moi, cependant, c’est que la cause nationaliste n’est pas morte : elle est en train de se redéfinir une base nouvelle. Et ce n’est peut-être pas le PQ qui pourra incarner ce nouveau sentiment. Les partis politiques doivent cristalliser les aspirations de la population ou laisser leur place. Un changement de génération peut provoquer un changement de garde.
Ceci dit, opinion personnelle en aparté, je vois la CAQ plus comme une alternative nouveau genre au parti libéral qu’au PQ. De ce que je me remémore, le programme du parti libéral a toujours plutôt été sous le signe du pragmatisme économique que porteur d’aspirations. Mais bon, on verra…
Claude Maryse Lebeuf
Montréal