Lorsque Nathalie Normandeau, la-plus-que-fidèle-soldate-de-Jean-Charest, démissionnait de son poste de ministre et quittait son siège de députée en septembre 2011 pour des raisons, disait-elle, «personnelles», une question se posait inévitablement: de quelle récompense serait-elle bénie pour tous ses loyaux services à Jean Charest, au PLQ et au gouvernement?
Et vlan. Un poste prestigieux à la non moins prestigieuse, influente et terriblement bien branchée firme de Raymond Chabot Grant Thornton.
Du moins, selon ce que rapportait TVA en soirée. Soit que dans son nouveau poste, elle pourrait être appelée à donner ses conseils stratégiques dans le très profitable dossier de son ancien patron: le Plan Nord. Qui plus est, dans le même Plan Nord dont elle était la responsable en tant que ministre des Ressources naturelles.
Si cela devait s’avérer fondé, non seulement la thèse de la récompense serait accréditée dans l’esprit de nombreux Québécois, mais surtout, des questions passablement fondamentales quant à l’éthique de ce passage rapido presto au privé seraient soulevées.
***
Jeudi, en début de soirée, j’ai posté sur Twitter le nouveau code d’éthique et de déontologie des membres de l’Assemblée nationale.
Et, ensuite, plus spécifiquement, les articles 57, 58 et 60, stipulant qu’un ou une ministre qui quitte le conseil des ministres ne doit pas tirer d’avantages indus de ses fonctions antérieures; ne doit pas divilguer d’informations confidentielles dont il a pris connaissance dans l’exercice de ses fonctions; ne doit pas donner de conseils fondés sur de l’information non disponible au public dont il a pris connaissance lorsque ministre; ne peut dans les deux ans qui suivent la cessation de ses fonctions de ministre accepter une nomination là où il aurait eu des rapports officiels, etc., etc, etc..
Ce code, par contre, est valide à partir du 1er janvier 2012. Soit APRÈS les démissions de Nathalie Normandeau et de David Whissell.
Un peu plus et d’aucuns seraient tentés de croire qu’ils ont quitté pour cause de ne pas être pris au piège par cet échéancier.
***
Évidemment, si la nouvelle s’avère, Mme Normandeau serait loin d’être la première ministre, ou attaché politique, ou haut-fonctionnaire – tous partis confondus -, à se retrouver à exercer des fonctions généreusement rémunérées dans le privé qui, par un drôle de hasard, seraient aussi connexes aux dossiers portés par cette même personne lorsqu’au gouvernement.
Or, le projet de loi du code d’éthique pour les membres de l’Assemblée nationale fut en fait déposé en 2009 (une promesse du PLQ depuis 2002…), étudié ad nauseam, puis adopté, alors que les ministres démissionnaires étaient encore en poste…
Sans compter que les «directives» sur l’après-mandat données aux ministres par le premier ministre dès l’automne 2003 – semblables à celles mises en vigueur ce 1er janvier 2012- , incluaient cette même période de purgatoire de deux ans pour les ministres après avoir quitté leurs fonctions.
Ce qui, même selon les normes informelles de 2003, s’appliquerait néanmoins à l’ex-ministre des Ressources naturelles et ex-responsable du Plan Nord.
Autre exemple moins récent, celui de Philippe Couillard.
***
Dans les prochains jours, certains s’évertueront sûrement à répéter que le nouveau code d’éthique ne s’applique que depuis le 1er janvier 2012. Donc, après la démission de Mme Normandeau.
On dira peut-être aussi qu’elle jure de ne rien divulguer de confidentiel dans ses nouvelles fonctions. Etc.
Or, qui, dans les faits, peut vérifier ce genre de choses? Que ce soit dans son cas ou tout autre cas semblable?
Réponse: personne.
Ce qui amène à l’observation suivante. Simple, limpide et intemporelle
Soit que au-delà des codes d’éthique et de déontologie, il devrait y avoir quelque chose qui s’appelle le sens de l’État et de l’honneur…
***
DERNIÈRE HEURE: Plus tard, ce vendredi, la firme RCGT émettait ce communiqué.
***
100% d’accord, madame Legault, Le sens de l’État et de l’honneur est si rare… monsieur Layton semblait l’avoir et il a suscité une vague d’appuis en mai 2011. Au Québec, on a beau regarder tous azimuts, on voit n’en voit pas l’ombre de l’apparence. Ce qui explique que chaque parti n’a que de vagues appuis et non une vague d’appuis?
Même la mafia possède un code d’éthique sévère…très sévère mais pas le PLQ, personne n’en sera surpris, surtout pas pour les permis de garderies.
Un peu de publicité sur les jobs du Nord créés, payée par la caisse électorale du PLQ et/ou par le gouvernement, directement, devrait compenser ces écarts d’éthique, avant la prochaine élection générale.
L’année des indignes n’est pas fini.
Quel hasard tout ça ! De quoi à s’en lécher les doigts.
Que voilà un sujet intéressant. Évidemment que pour un politicien, surtout ayant occupé des fonctions importantes, c’est un avantage «collatéral» de pouvoir monnayer son expérience et ses connaissances réelles acquises durant sa vie politique.
On ne peut pas empêcher une ex-politicienne de gagner sa vie en dehors de la politique. Ce serait un pris très prohibitif à payer. Ceci étant dit, il y a des situations qui frôlent l’indécence et l’illégalité.
Le cas de Mme Normandeau semble nous indiquer qu’effectivement celle-ci aurait synchronisé son départ avec la mise en force de parties importantes du code d’éthique évoqué. Il est plausible de penser que l’offre de la firme de Raymond Chabot Grant Thornton s’est construite bien avant que Mme Normandeau eut démissionnée. Il n’y a pas de fumée sans feu et cette firme, comme l’ex-ministre d’ailleurs ont assez d’expérience et de ressources pour éviter tous les écueils inhérents à la situation.
Bien que ledit Code d’éthique et de déontologie des membres de l’Assemblée nationale s’adresse aux membres de l’Assemblée nationale, aurait-il été abusif d’inclure une disposition qui dirait par exemple qu’une ENTREPRISE ne peut faire des affaires avec le Gouvernement pendant les deux premières années qui suivent le départ de la politique d’un député membre du Conseil des ministres si elle accueille d’une façon ou d’une autre, avec ou sans rémunération cet ex-membre du Conseil des ministres.
CORRECTION
«Ce serait un pris très prohibitif à payer»
par :
Ce serait un PRIX très prohibitif à payer
Mes excuses ….
Mais tous les politiciens ou devrais-je dire non pas le même sort.
Gilles Duceppe avait un emploi à la radio et étrangement une loi s’opposait à cette nomination.
Comme on parle du fédéral , et du bloc est-ce une surprise?
Il y a vraiment encore de quoi à s’en lécher les doigts.
Il y a une différence à aller s’assoir derrière un micro de radio et d’aller s’assoir derrière un bureau d’une firme privé, qui travaille dans le même secteur que quand vous étiez ministre.
Après ça, on se demande pourquoi on pourrait faire confiance à un gouvernement qui veut »développer » le Grand Nord avec toutes les magouilles de le construction, de la collusion .etc…dont il est soupçonné? Encore une fois l’imputabilité des actions passées et présentes de nos politiciens ne semblent pas avoir plus d’importance que rien. Au contraire plus ils sont irresponsable façe à leurs mauvaises décisions et déclarations, le plus ils semblent respecté(e)s et récompensé(e)s par leurs nouveaux employeurs. Récompenser la médiocrité des ex-dirigeants semble maintenant devenu la norme.
La paie de séparation de 150 000 $ de Mme Normandeau devait être dépensée au grand complet et il ne devait rien lui rester dans le frigidaire.
Plus tard, ce vendredi, la firme RCGT émettait ce communiqué: http://www.rcgt.com/nouvelles/ex-vice-premiere-ministre-qc-nathalie-normandeau-rcgt/
Ne disait-on pas que même la femme de César devait être au-dessus de tout soupçon?
On nous demande faire un acte de foi d’une gigantesque proportion. Nous ne pouvons que spéculer. Pour le moment, la croyance populaire est contre la foi naîve en l’honnêteté de cette grosse manoeuvre.
Je veux bien que les anciens politiciens aient un emploi après leur service publique. Mais tout cela donne beaucoup à penser lors que le politicien se retrouve dans les mêmes spères où il oeuvrait il y a peu.
Tout ça ajoute au cynisme de l’électeur. Tant va la cruche à l’eau…
En tout cas, en politique et en affaires les ascenseurs ne chôment pas.
Quand est ce que les québécois vont se réveiller pour s’appercevoir qu’ils sont gouvernés par des lobbyistes? De l’argent il n’y en a plus pour la santé ni pour l’éducation ni pour les aînés, mais pour le Plan Nord la il y en a, et la bourse est grande ouverte !
Votre question est très intéressante. J’ajouterais aussi qu’on avait les sous pour payer entre 20% et 30% de plus pour les contrats gouvernementaux du ministère des transports. En même temps on coupait des millions dans les services de santé.
Ce gouvernement nous prend carrément pour des idiotes et des idiots. Ses décisions ont presque toujours été motivées par sont navrant électoralisme. Charest et sa troupe de corrompu se sont faire élire sur la promesse de baisses d’impôts et de taxes qui donnent les résultats qu’on observe aujourd’hui : nos écoles sont dangeureuses pour les enfants, nos routes sont dangeureuses pour ceux et celles qui les empruntes, notre système de santé traine de la patte. Mais consolons-nous, nous avons eu des cadeaux, des cadeaux empoisonnés.
Des milliards ont été distribués à des amis, à des politiciens, dans des caisses électorales depuis des années. Allons-nous un jour en prendre enfin conscience.
Savez-vous si la firme Raymond Chabot Grant Thornton est cotée en bourse? Si oui, je vais prendre quelques actions…
J’aurais écrit ce matin, mais je devais travailler à 35 000 par année (avec une maîtrise) pour payer, notamment, la pension de Normandeau!
À toutes et tous
On utilise beaucoup, c’est temps-ci l’expression vire-capot.
Mais quand vient le temps de l’utiliser au pluriel, alors là je me pose des questions.
D’une façon générale la règle du pluriel des mots composés exige que si un tel mot est composé d’un verbe et d’un nom commun qui peut être compté, alors le verbe reste invariable et le nom commun prends la marque du pluriel.
Donc, ne devrait-on pas écrire, en parlant de la CAQ et du PLC:
La CAQ est composée de nombreux vire-capotS mais que le PLC s’est enrichi d’une vire-capot ?
Bref je pense que capot devrait être mis au pluriel.
Aie-je raison ?
Tant qu’on ne parle pas de vire-capote, on est correct. Et tant que le changement d’allégeance ne se fait pas au profit du PLQ, ça me va.
Les communiqués de presse, très peu pour moi. Les entrevues à la radio, c’est plus convainquant pour savoir départager le vrai du faux.
L’image et le son distrait.
Quand il n’y a que la cassette qui joue, on s’aperçoit que la ligne de défense de Normandeau pour justifier l’acceptation de son poste (elle aurait pu refuser, on l’oublie toujours, cette option-là) est constituée de peau de chagrin et cousue de fils blancs.
De plus, Charest, en bon power freak, sait très bien jouer son power trip à l’extérieur même de l’Assemblée Nationale en allant jusqu’à placer ses pions dans les bureaux d’une entreprise qui ne sera pas trop écoeuré par la curiosité journalistique ou la loi d’accès à l’information, entre autres beautés de la chose.
Mesdames, messieurs, Jean Charest, c’est Duplessis en plus frisé, en plus rusé. Ne pas le prendre au sérieux ou le sous-estimer fera perdre bien du temps à tous ceux qui passent leur temps libre à ergoter plutôt qu’à investir (non pas de l’$) mais de leur personne et de leur temps de cerveau disponible à contrecarrer les plans du fidèle partisan de l’Art de la guerre.
Bref, la Chine impériale a pris un bon siège au parlement de Québec. Si vous ne savez pas jouer le jeu de go (et non le jeu d’échecs), vous n’arriverez à rien aux prochaines élections.
Hope we have fun!
A tout ceux qui ont la possibilité de pouvoir voir ou revoir l’excellente série: Duplessis avec dans le role titre Jean Lapointe. Je vous le conseille car non seulement elle nous prouve sans aucun doute que l’histoire se répète. Mais que c’est une fantastique leçon de politique québécoise et je dirais meme de politique en général. On y voit de la collusion, de la corruption, des vires-capots, le Premier Ministre donner pratiquement pour rien nos ressouces naturelles aux grandes compagnies etc…Ça ne vous fait pas penser à quelque chose ça?
La Confédération (En fait une Fédération) elle-même est née grâce à un autre (Malheureusement) politicien félon du Québec qui manquait d’éthique; sa récompense ne fut pas seulement de 30 deniers mais de 350,000 dollars (Pour favoriser le C.P.R)…
Et dire qu’il y’ a encore certaines personnes qui viennent nous dirent le plus sérieusement possible que ces opportunistes doivent gagner leur vie après la politique ! Bien sûr, nous ne pouvons empêcher les gens de travailler quand ils le peuvent encore mais de là a fermer les yeux sur la façon que ces pauvres « chômeurs « sont récupérés ! La plupart partent avec une pension très généreuse et sont pour la plupart des privilégiés de la société.
La Normandeau n’a pas perdue de temps tout comme son confrère Couillard. La même qui ne comprenait pas le cynisme dans la population envers les politiciens ! C’est drôle j’ai encore l’impression de faire rire de moi comme simple citoyen !!!
Cette impression me suit depuis des lustres. La même que je j»’ai ressentie face a un Guy Chevrette , ancien ministre fourre-tout dont son passage au Ministère des ressources naturelles du Québec lui aura permis de se faire des amis justement dans une industrie ou le respect des richesses naturelles n’auront jamais été une priorité .
Cette impression je l’ai eu aussi face a un André Boisclair (qui a eu mon vote …..hélas) ancien Ministre de l’environnement récupéré par Questerre Energy de l’Alberta, une autre patente à gosse pour se faire du fric avec NOS richesses naturelles sans réellement se préoccuper de l’environnement et des ravages possible face a cette exploitation. Hey ! Un ancien ministre de l’environnement !!!! Pas possible !
Cette impression s’est doublement renforcée avec Lulu Bouchard, notre Grand Narcisse devant l’éternel, par contre, disons que venant de lui je ne suis pas tombé en bas de ma chaise. Un gigantesque arriviste de cette nature c’est plutôt de l’ordre du phénoménal !
Les arrivistes et les affairi$tes font de la politique comme des « business man « et leurs convictions sociales restent souvent a la maison quand ils sortent dehors au grand air.
De moins en moins de gens pour qui la politique est un véhicule pour faire avancer la société mais de plus en plus pour faire avancer LEURS véhicules et leurs ouvrir les portes du pouvoir, de la célébrité et surtout …..Du CASH !
On s’offusque facilement, si je ne me trompe certains anciens Péquistes bien connus ont aussi eu une carrière après leur démission, on pense à Monsieurs Lucien Bouchard, Bernard Landry et que dire de la nomination à l’ époque de l’époux de madame Marois, monsieur Blanchette. Si Mde Normandeau ne peut travailler pour une firme comptable, qui à ce que je sache n’ a pas commis de crime que devrait t’ elle faire. Travailler au noir comme beaucoup de Québecois…
Monsieur Mcsween
Il ne faut pas banaliser les gestes des uns et démoniser ceux des autres !
En plus , dans la dernière décennie le gouvernment Charest aura battu tout les records de malversations et de corruptions et ce record sera très difficile à déloger !
Lachez pas madame Legault… De plus ce serait bien qu’une émission comme enquête ou comme la formule la Facture, qui pourrait s’intituler « L’épreuve des faits » fasse régulièrement le point sur ce genre de truc par exemple « Les portes tournantes » (ex. j’ai eu oui-dire de celle Henri Paul Rousseau avec Power Corp.) et j’aimerais bien que du journalisme d’enquête dans le cadre d’émission télé `(comme cité ci-haut) en traite pour informer, sortir de la « noiceur » une population trompée qui font peu de lecture mais écoute les radio poubelles…