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En mode pré-électoral et post-Duceppe

 

 

En mode pré-électoral et post-Duceppe – à la veille de l’ouverture du conseil national et à la fermeture d’un caucus de deux jours où l’«unité» et la «bonne humeur» sont les thèmes dominants -, Pauline Marois promet un autre nouveau candidat pour demain…

Et alors que le PQ demeure au troisième rang dans les sondages, elle multiplie les «cibles».

En première position (officielle): le gouvernement Harper.

Pour la chef péquiste, ses décisions vont «carrément contre nos valeurs et nos intérêts».

(Lors d’une question en point de presse, un collègue soulignait que c’était pourtant là le thème dominant de la campagne électorale du Bloc l’an dernier.)

Or, la véritable première cible de Mme Marois – ceci étant une période de toute évidence pré-électorale -, on retrouve plutôt le PLQ de Jean Charest. Et, surtout, la CAQ de François Legault.

Et donc, Mme Marois se réclame du «changement» en lieu de la CAQ. Et se propose pour «gouverner» en lieu du PLQ: «nous sommes la seule formation politique qui représente le changement et la plus apte à gouverner le Québec»

La CAQ, la chef péquiste l’a aussi présentée comme «un mélimélo de n’importe quoi composé d’opportunistes qui promettent surtout de ne pas se battre pour le Québec». D’où, on le comprendra plus clairement, la référence au gouvernement Harper…

Bref, le PQ vise en fait la CAQ en passant par Harper. La CAQ étant son véritable et fort efficace concurrent auprès du vote francophone.

Pour ce faire, Mme Marois campe de plus en plus clairement le Parti québécois comme l’«alternative» nationaliste au PLQ et la CAQ – ou autonomiste, c’est selon. Et donc, elle reprend son intention, si elle devenait première ministre, de revendiquer certains pouvoirs auprès d’Ottawa, même sans mandat référendaire.

 

En conservant son approche nationaliste-autonomiste, elle positionne le PQ face à François Legault et son nouveau caucus de neuf députés, lesquels, quant à eux, se positionnent face au PQ et au PLQ comme les mieux placés, disent-ils, pour «négocier» avec Ottawa parce que, disent-ils encore, ils ont évacué la question nationale…

Une «logique» un tantinet difficile à suivre… Car que pourrait-on vraiment négocier en mettant la question nationale de côté? Mystère et boule de gomme… Et n’est-ce pas là, la position du Parti libéral du Québec depuis le double échec constitutionnel des accords de Meech et Charlottetown?

Qu’à cela ne tienne, selon M. Legault: «l’avantage qu’on a, en ayant des souverainistes et des fédéralistes et en mettant de côté cette question-là, c’est qu’on n’a pas « d’agenda /sic/ caché »».

D’aucuns argumenteraient pourtant que le problème est justement que jusqu’à maintenant, la CAQ n’a aucun «agenda» /sic/ sur la question nationale. Qu’il soit «caché» ou non…

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Pas d’alliance, ni de vote de confiance

Décoder la conférence de presse de Mme Marois d’aujourd’hui confirme aussi ce que je vous prédisais sur ce blogue le 20 janvier dernier.

Soit qu’il n’y aura fort, fort probablement ni «alliance» stratégique avec d’autres partis souverainistes, ni nouveau vote de confiance réclamé lors du conseil national.

Surtout, toute «dissidence» publique de la part des membres du caucus semble dorénavant interdite d’office…

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Aussant à la TV…

 

Parlant de la question nationale, le chef du nouveau parti Option nationale, Jean-Martin Aussant, donnait plus tôt cette semaine une conférence fort courue à l’Université de Montréal.

Et ce soir, question de faire un peu changement de l’omniprésence médiatique dont jouit M. Legault depuis plus d’un an, M. Aussant aura aussi droit à une rare tribune télévisuelle. Soit chez Bazzo.TV, dont le site comprend déjà un extrait de ladite entrevue.

Question de voir que la CAQ n’est pas tout à fait la seule «nouvelle» offre politique sur le marché…

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