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Rentrée parlementaire: y en aura pas de facile…

 

 

Aujourd’hui, c’est la rentrée parlementaire à Québec.

Avec l’arrivée d’un caucus caquiste de neuf députés, certains ont crié au moment «historique» alors que, dans les faits, il est composé de neuf députés qui sont tout sauf… de «nouveaux» visages à l’Assemblée nationale.

Bien sûr, on attend la décision du président de la Chambre quant à la reconnaissance de la CAQ comme groupe parlementaire.

Mais comme je l’expliquais sur ce blogue au début janvier, les règles de l’Assemblée nationale édictent que pour être reconnu comme «groupe parlementaire», un parti doit: 1) soit avoir fait élire au moins 12 députés lors des plus récentes élections générales; 2) soit avoir obtenu au moins 20% des voix. (Avec accommodement temporaire pour la durée de cette législature-ci pour un groupe ayant fait élire au moins 5 députés ou obtenu au moins 11% des voix).

Or, les neuf députés nouvellement caquistes n’ont pas été élus sous cette bannière. La CAQ, bien évidemment, n’existait pas en décembre 2008.

Bref, il est plus que probable que le président refusera ce statut à la la CAQ. À suivre.

En attendant, les hostilités sont déclenchées officiellement. Et c’est le Parti québécois qui les ouvrent.

Un geste prévisible dans la mesure où, comme je l’écrivais en novembre, le véritable objectif politique de la CAQ est de détrôner le PQ comme alternative au PLQ à la prochaine élection. Point.

Le PQ étant sa cible, non pas unique mais principale, François Legault doit donc s’attendre à ce que son ancien bercail ne lui fasse pas de cadeau d’ici le soir de la prochaine élection.

Et donc, dès ce matin, le PQ émettait un communiqué faisant suite à un reportage de la radio de Radio-Canada.

Le communiqué disant ceci:

«Dans un reportage diffusé à la radio de Radio-Canada la semaine dernière, un candidat approché par la CAQ admet sans détour s’être fait offrir un emploi dans la fonction publique, dès sa première entrevue. «Non seulement cela fait-il ressortir l’arrogance de François Legault, mais en plus, c’est contraire à la loi qui prévoit que l’embauche dans la fonction publique se fait par concours. Avec la CAQ de François Legault, l’expertise de la fonction publique prendrait le bord et c’est l’affiliation politique qui primerait», a dénoncé Bertrand St-Arnaud.

Le député rappelle que l’article 42 de la Loi sur la fonction publique est limpide: Les fonctionnaires sont recrutés et promus par voie de concours. «On peut lire et relire la loi comme on veut, nulle part il n’est fait mention qu’un chef de parti a l’opportunité d’offrir un emploi dans la fonction publique lors de son recrutement à la veille d’une campagne électorale», ajoute le député de Chambly.

Pour le Parti Québécois, un tel mépris des lois du Québec est inquiétant de la part d’un parti politique qui soutient faire les choses correctement. «Cette campagne douteuse de recrutement nous ramène 50 ans en arrière sous l’ère Duplessis. Le patronage, les Québécois n’en veulent pas. François Legault ne peut pas se cacher comme il l’a fait avec son financement tout aussi questionnable. Il doit s’expliquer», a conclu Bertrand St-Arnaud.»

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Résumé: pour reprendre une expression populaire… y en aura pas de facile dans cette session-ci. Vraiment pas.