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Monsieur Harper, vous avez du courrier

 

 

Madame Marois écrit à Monsieur Harper.

En cette période pré-électorale où les sondages continuent de témoigner d’un électorat particulièrement volatil, la chef du Parti québécois avait bien annoncé qu’elle tenterait d’occuper le terrain «nationaliste». Un terrain laissé plus ou moins vacant par le PLQ et la CAQ face au gouvernement Harper.

Voilà donc que ce vendredi, Pauline Marois faisait parvenir une lettre à Stephen Harper incluant même une invitation à la rencontrer.

Sujet: le registre des armes d’épaule.

En voici le texte:

***

«Monsieur le Premier Ministre,

Comme vous le savez, c’est à la suite du drame de Polytechnique en décembre 1989 que la volonté de mieux contrôler la possession et la circulation des armes à feu a mené à la création du registre des armes à feu.

Une gestion déficiente a irrité bien des contribuables et bien des chasseurs. Cependant, la constitution des fichiers de données est maintenant complétée et le coût administratif de cet outil de contrôle est devenu presque nul.

Le registre est très utile et, selon les policiers, il permet de sauver des vies. C’est ce qui explique que la décision de votre gouvernement d’abolir le registre des armes à feu soit rejetée de façon unanime par les élus de l’Assemblée nationale du Québec et par une vaste majorité des élus québécois de la Chambre des communes.

Nous avons proposé, et le gouvernement du Québec avec nous, de créer un registre québécois des armes à feu. Pour aller de l’avant sans devoir engager des dépenses prohibitives, les élus de l’Assemblée nationale à l’unanimité vous ont demandé de préserver l’intégrité des données provenant du Québec. Malheureusement, votre gouvernement a annoncé son intention de détruire ces données.

Les Québécois ont déboursé des centaines de millions pour constituer ces fichiers qui sont indispensables à la création d’un registre québécois des armes à feu et les transférer au Québec ne coûtera rien à votre gouvernement. Tout ce que nous demandons à votre gouvernement, c’est de laisser le Québec agir librement.

L’opposition officielle a demandé au premier ministre Jean Charest de vous rencontrer afin de plaider la cause du Québec, mais il a refusé.

À titre de chef de l’opposition officielle, je suis disposée à me rendre à Ottawa pour vous rencontrer à ce sujet ou encore à vous accueillir à Montréal ou à Québec. Je souhaite sincèrement que vous accepterez cette rencontre qui démontrerait votre respect envers la nation québécoise.

Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, mes salutations distinguées.

La chef de l’opposition officielle,

Original signé

PAULINE MAROIS»

***

Maintenant, pensez-vous vraiment que le premier ministre acceptera de rencontrer une chef de l’opposition officielle d’une province?… La question étant, de toute évidence, rhétorique.

Car là n’est sûrement pas le véritable objectif politique de cette missive, lequel vise plutôt à tenter d’attirer l’attention sur ce que fait, ou ne fait pas dans ce dossier, le premier ministre du Québec…