Sûrement à la grande surprise du gouvernement, le mouvement étudiant tient le coup.
À chaque jour, des activités pacifiques de «perturbation économique» ont lieu à travers le Québec.
Aujourd’hui, jeudi, alors que le ministre fédéral déposera le premier budget du gouvernement conservateur majoritaire, Montréal ne sera pas en reste.
Les étudiants y tiendront ce que leurs organisations ont appelé la «Grande mascarade».
Parions qu’on y parlera aussi du reportage diffusé hier sur les salaires faramineux de la plupart des recteurs. Il faut y entendre aussi parler des universités comme autant de «marchés» à développer…
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La semaine dernière, je vous parlais en chronique de l’élargissement nécessaire de la question des hausses des frais de scolarité à celle, nettement plus large, de l’iniquité croissante qui s’annonce entre les générations.
Depuis, les leaders étudiants eux-mêmes l’élargissent encore plus en remettant en question la manière globale, et inquiétante, dont le Québec est gouverné et dont les finances publiques sont gérées.
Et qui peut nier qu’on sent au Québec quelque chose comme une atmosphère de ras-le-bol?
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Un vent de Mai 68?
Ce matin, à l’émission Médium Large, un panel se posait une question tout à fait fascinante: la mobilisation étudiante peut-elle s’étendre à la population en général.
À écouter. Vraiment. Un très beau moment de radio.
Autour de la table: le leader étudiant Gabriel Nadeau-Dubois de la CLASSE, le professeur Jean-Philippe Warren et Paul Bélanger – un professeur de sociologie ayant vécu à Paris le mythique Mai 68.
Et donc, invariablement, la comparaison avec Mai 68 est soulevée. D’autant que le mouvement étudiant était à l’origine, en bonne partie, des mobilisations qui se sont ensuite multipliées chez les travailleurs, les intellectuels, etc. Comme en témoigne ici une des nombreuses et légendaires affiches de Mai 68…
Ce panel en discute avec intelligence, moult nuances et mises en contexte.
Bref, ce n’est certainement pas vraiment Mai 68 pour ce qui est de l’ampleur et d’autres aspects encore du phénomène…
Par contre, à l’instar de Mai 68, quelque chose, quelque part, est peut-être en train d’être semé pour l’avenir…
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La Grande Mascarade
Même l’événement d’aujourd’hui – cette Grande mascarade – s’inscrit dans une longue tradition de contestation. Celle d’aujourd’hui devant aussi s’inspirer de ce qu’on appelle le «charivari».
Un peu comme si le port de masques artistiques ou de déguisements faisait mieux ressortir encore ceux derrière lesquels, même s’ils sont métaphoriques, se cachent souvent les plus puissants…
On en voyait même en Mai 68…
Et on les voit aussi, souvent, un peu partout, entre autres, dans les mouvements «Occupons».
Journée sombre pour le Québec
Ce sera une journée sombre pour le Québec. Que l’on soit pour ou contre la hausse des frais de scolarité, nous allons tous êtres perdant. Rappelez vous de cette journée!
Journée sombre dans le sens que ces actions étudiantes, s’ils se déroulent à la hauteur de leurs prédictions, forceront les forces de polices à intervenir et, compte tenu de la nature des 4 marches séparées, une radicalisation du mouvement adviendra.
Ce sont nos enfants qui sont là, ils sont là parce que nous leur avons appris à avoir un esprit critique et de dénoncer ce qui n’allait pas quand ils en étaient témoins, mais la réalité les frappent de plein fouet. Ils vont réaliser que la société n’est pas ce que nous avons prétendu qu’elle soit. Les belles morales, les belles valeurs, les beaux rêves que tous partagaient dans leur jeunesse, s’effritent avec l’âge. Ce qu’ils vont comprendre, c’est que le système actuel peut vous voler votre vie, vous prendre votre argent durement gagné et la mettre dans les poches d’une minorité, que les gouvernements opèrent des programmes inutiles, que les dépenses farfelus abondent.
Ils vont apprendre aussi que ceux qui n’offre aucune résistance au marasme actuel, sont leurs propres parents, par la seule excuse de ne pas bouleverser leurs acquis et qu’ils ne sont pas prêts à les supporter dans la dénonciation, dans la contestation. Bien au contraire, ils les pointeront du doigt en disant: « vous n’êtes que des bébés gâtés, vous n’êtes que des ptis étudiants irresponsables et que vous devez vous fermer la trappe et aller vous assoir à l’école pour devenir comme nous »
Ceux qui sont pour la hausse, verront leurs enfants se faire taper dessus, se faire mettre au pas par les autorités. Certains seront blessés, certains seront arrêtés et pour la plupart, désabusés. Vous aurez donc à « dealer » avec votre conscience pour avoir laissé vos enfants tomber, eux qui se sont élevés contre ce que vous jugez vous même comme légitime au fond de vous, mais que vous avez perdu le courage de soutenir parce que trop occupé à faire fonctionner ce mauvais rêve que vous avez accepté de vivre.
Mais les jeunes, eux, n’en veulent pas de votre cauchemars! Ils veulent vivre dans un monde meilleur.
(Quand je vois des jeunes se faite darder par une matraque, je trouve cela dégueulasse et cela fait mal au coeur d’un homme et d’un père)
DANIEL BONE de SAINT-JÉRÔME
Nous ne savons pas grand chose de l’administration des universités même quand on les a fréquenté durant plusieurs années. D’une part c’est un sujet qui n’intéresse presque personne et, d’autre part, c’est un sujet passablement opaque parce que toujours contrôlé dans des tours d’ivoire.
Nous sommes quelque part ici entre le public et le privé et comme ce n’est pas complètement privé on peut alors s’attendre à ce qu’il y ait là comme ailleurs dans tout ce qui n’est pas strictement privé, un fort gaspillage de ressources, des dépenses injustifiées ou somptuaires. Je ne vois pas pourquoi les universités seraient mieux administrées que les autres grandes institutions à vocation « sociale ». Il y a donc sûrement là un grand ménage possible à faire.
Je crois qu’il serait cependant plus opportun de s’interroger sur le sens de la justice du gouvernement actuel. Pourquoi faire payer aux seuls étudiants présents et futurs le manque à gagner des institutions d’enseignement? Par devoir de justice, tous ceux qui ont bénéficié des gels des droits de scolarité des dernières décennies, sous divers gouvernements, devraient eux aussi payer la juste part qui leur incombe (ou qui leur incombait). La juste part définie par Line Beauchamp ne peut pas s’appliquer qu’à une génération en particulier. Je laisse aux actuaires le soin de trouver la formule qui ferait en sorte que tous ceux qui ont bénéficié des gels successifs des dernières décennies puissent enfin payer eux aussi leur juste part.
Enfin, j’en ai marre que la ministre tranche les étudiants en deux clans en fonction des votes de grève qui sont pris. Je suis persuadé que de nombreux étudiants sont contre la grève mais également contre la hausse des droits de scolarité. J’invite les étudiants à proposer deux votes distincts pour clarifier la situation. Un vote pour ou contre la hausse des frais de scolarité suivi d’un vote pour ou contre la grève. La ministre Beauchamp pourrait alors être forcée de reconnaître que tous ceux qui ne font pas la grève n’approuvent pas nécessairement les augmentations draconiennes injustes imposées par le gouvernement.
@Paolo,
Je sais pas si c’est partout comme ça mais personnellement à l’ÉTS lors du vote nous avions effectivement le choix de nous prononcer sur 3 choses: Grève générale illimitée, grève d’une journée de jeudi dernier et notre opinion sur la hausse. Je crois plutôt que c’est la ministre qui prend les chiffres qui l’intéressent le plus. Par exemple : nous avons voté 52% pour la grève d’un jour, plus ou moins 28% pour Grève illimitée, mais surtout le plus important : dans les environs de 83% contre la hause.
M. Mitriou a bien raison. Et j’ajouterais que la ministre Beauchamp n’est pas la ministre Thériault et les étudiants ne sont pas les fiers-à-bras de la construction.
Le gouvernement Charest est un gouvernement en dissolution accéléré. Il arrive à la fin de son terme usé et pourri. La commission Charbonneau semble avoir du plomb dans l’aile. Les propos de la ministre de la Culture est une insulte à l’intelligence des citoyens. Le Plan Nord, avec le temps qui passe, révèle lentement son vrai visage : une fumisterie à saveur électorale.
Le Québec a perdu quelques dizaines de milliers d’emplois industriels. Air Canada ne respecte pas les lois et nos citoyens sont pénélasiés avec la bénédiction de Harper et de ses ministres. Aveos se comporte comme un bandit de grand chemin.
Alors la table est mise pour que les manifestations légitimes de nos étudiants deviennent la bougie d’allumage d’une bombe qui pourrait bien sauter à la figure de Charest et de son gouvernement usé et pourri.
Je le souhaite.
Miroir au alouettes
QUÉBEC – Jean Charest s’est une fois de plus porté à la défense de son Plan Nord, mercredi, plaidant qu’il avait suscité la création de 15 000 emplois à un salaire moyen de 73 000 dollars par année, comme le rapportait Le Journal de Québec dans sa livraison de mercredi.
«Nous allons continuer à développer le nord pour les Québécois», a martelé M. Charest.
En prévision du Plan Nord, qui doit être annoncé sous peu, Québec crée un fonds et prévoit y investir jusqu’à 500 millions $ au cours des cinq prochaines années.
Promenade Samuel-de-Champlain : une plage pour 2016
Charest et Régis Labeaume ont annoncé mardi la troisième phase de la promenade Samuel-de-Champlain. Ce projet d’envergure permettra d’aménager le secteur …
Le miroir d’eau agrémentera la 3e phase de la promenade Champlain leSoleil
Québec) La confirmation d’une participation de 30 millions $ au projet de théâtre Le Diamant de Robert Lepage est la pierre angulaire du budget Bachand pour la région de Québec, laquelle évite par ailleurs la cure minceur.
Alors les étudiants, vous voyez bien qu’a part espérer une job dans les mines à Charest au service des chinois, dirigez vous dans la restauration dans l’espoir d’une job de weather à servir de la Lyne Beauchand indébouchable.
Line Beauchamp ouverte à la discussion… à une condition.
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/education/201203/29/01-4510492-line-beauchamp-ouverte-a-la-discussion-a-une-condition.php
En assemblée nationale, hier, Jean Chrest a lu des passages d’un reportage du journal de Québec sur le boum minier afin de convaicre ses auditeurs de la bonne réussite de son Plan nord.
http://www.journaldequebec.com/2012/03/28/charest-defend-le-plan-nord
Deux pleines pages de propagande aujourd’hui dans le JdQ. sur le boom minier à Charest.
Merci Québécor, merci Régis Labeaume, si vous avez besoin d’autre chose, n’hésitez pas à m’appeller, j’suis rejoignable au téléphone.
Jean Charest.
Le régime colonialo-libéral de John James depuis maintenant 9 ans semble ne pas avoir fait encore assez de dommages à la colonie de vers de terre retranchée dans un trou confortable d’indifférence.
Seul, selon moi, un séisme de grande amplitude pourrait éjecter les vers de terre de la colonie hors de leur trou puisque c’est la nature même de l’invertébré que de réagir qu’aux catastrophes qui lui sautent en pleine face. À suivre…
Le gouvernement libéral est au service de ses électeurs préférentiels qui votent par des prêtes noms pour fournir à la caisse du parti tout comme au service des électeurs anglophones quitte à angliciser directement Montréal. Les étudiants dans un mélange d’intérêt légitime propre et d’intérêt universel québécois peuvent agir durablement pour déranger un gouvernement provincial de république de bananes sous contrôle américain tel qu’est celui de Charest.
Charest, Sarkozy de la race de politiciens égocentriques et fourbes!
Le contrôle réel exercé sur la république de bananes de Jean Charest n’est pas tant américain que « sagardien ». Les américains ne s’intéressent pas tant que cela au Québec. À part Céline Dion et le Cirque du Soleil ils ne connaissent pas grand chose de nous. Nous ne sommes pas un si grand centre d’intérêt pour eux. Par contre le Seigneur de Sagard garde un oeil toujours ouvert sur notre politique et en contrôle bien des aspects même si la plupart des québécois n’en sont pas conscients. Il est d’ailleurs également un grand « ami » de Nicolas Sarkozy.
C’était une métaphore: la république de bananes sous contrôle américain.
@ Marco
Intéressant ce vote à 83% contre la hausse des droits de scolarité. C’est le genre d’information qui circule très peu dans les médias. Si c’était des cas semblables dans toutes les institutions ce serait intéressant. C’est d’ailleurs probablement le cas. Il faudrait alors de Line Beauchamp cesse de nous berner en affirmant que la majorité des étudiants, parce qu’ils ne sont pas en grève, serait d’accord avec les augmentations injustes et déraisonnables des droits de scolarité tels qu’imposés par le gouvernement québécois actuel. Il faut amener Line Beauchamp à cesser de dire n’importe quoi. J’ai toujours pensé qu’il ne pouvait y avoir qu’une infime minorité des étudiants qui pouvaient approuver des hausses aussi injustes et disproportionnées. Ce petit groupe serait formé de jeunes libéraux fortunés qui peuvent se payer des études à n’importe quel prix et qui ne demandent pas mieux que de voir la clientèle universitaire diminuer éventuellement afin d’avoir à faire face à une moins forte compétition une fois parvenus sur le marché du travail. Ce n’est pas normal d’accepter des hausses de 75% sur 5 ans avec le sourire. Qui peut se permettre cela?
Le québec avec les libéraux depuis 9 ans est sous l’emprise d’un système pyramidal,
Un système politico-mafioso en haut de la pyramide qui s’enrichi par sa base » la plèbe, le bon peuple » Ce système bien rodé est maintenant bien ancré et ses racines de plus en plus profonde, désactivé et défaire un tel système est quasiment impossible une méthode légale politiquement « correct » . La seule méthode , le seul moyen est le « refus globale » la désobéissance civile , la révolution des Coeurs , les jeunes « étudiants » l’on bien compris, mais le bon peuple, aime mieux se faire vampiriser en silence , plutôt que de s’assumer en tant que nation libre responsable ,,par peur , par principe, il refuse l’instabilitée créative , les jeunes sont intuitifs et plein de fougues et soif d’une plus grande Justice sociale , mais le bon peuple à oublié ces vertus de sa jeunesse . « Je me souviens » de mon Coeur de Lion
Un très bon texte paru dans Le Devoir d’aujourd’hui sur la filiation historique du «charivari»:
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/346232/libre-opinion-le-charivari-comme-arme-politique
Intéressant:
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2012/03/30/002-rencontre-universite-scolarite.shtml?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter