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POP Montréal et la soirée des gênés : Against Me!, The Gaslight Anthem, Philémon Cimon et Alden Penner

Alden Penner. Crédit photo : Cindy Lopez
Alden Penner. Crédit photo : Cindy Lopez

Deuxième soirée de POP Montréal et je tiens toujours le coup. Le contraire aurait été surprenant, quand même. Les choses se corsent dès ce soir, mais les choix ne sont pas encore trop complexes, viennent d’eux-mêmes.

Du Métropolis…

Je rejoins, en début de soirée, des amis au Métropolis, pour y attraper Against Me!, après un bref aperçu de ce que le groupe était capable de faire, l’été dernier à Osheaga. Une entrevue réalisée avec Laura Jane Grace pour Voir m’a séduite et j’avais très hâte de voir le groupe en salle – je l’avais raté, lors de l’afterparty d’Osheaga au Corona, le décalage horaire avec la Mongolie d’où j’arrivais deux jours plus tôt m’ayant terrassée. Arrivée une vingtaine de minutes après le début de la perfo du groupe – commencer à l’heure à POP, voyons donc? – j’ai tout de même pu attraper cinq pièces d’Against Me! avant l’entracte. Du nombre, Trash Unreal, Black Me Out et True Trans Soul Rebel m’ont franchement convaincue que ce groupe reste encore sous-estimé. La voix de Laura Jane Grace passe d’une clarté juste à un cri rauque, en criant ciseaux, le groupe est solide sur scène et le public en redemandait. Très chouette aussi de constater que la foule a suivi et était déjà bien installée pour Against Me!, alors que la tête d’affiche était The Gaslight Anthem.

Des deux groupes – TwoPointEight n’y était pas – j’ai préféré le premier, mais je n’étais pas encore familière avec le travail de The Gaslight Anthem. Le spectacle s’est déroulé à la manière d’un parent tentant de faire avaler du brocoli à son enfant : une pièce « brocoli » du plus récent album – d’une platitude déconcertante -, suivie d’une pièce à succès – « 45 », par exemple. La métaphore n’est pas de moi : je l’ai volée à l’amie Geneviève car elle ciblait clairement toute la première partie du concert de Gaslight. Il semble ensuite que Brian Fallon ait tenté d’épargner son public – et de se faire plaisir, sans doute -, en enchaînant les morceaux du répertoire précédant le déprimant Get Hurt. Bonne affaire. Bref, j’ai pu apprécier ce qu’était le vrai Gaslight Anthem, groupe que je connaissais à peine et sur lequel je ne forgerai pas mon opinion à partir de sa plus récente offrande, puisque les pièces punk-rock « du bon vieux temps » m’ont plus accrochée que les nouvelles compos.

…à la Sala Rossa

Si je parle de la « soirée des gênés », c’est que les deux premiers groupes étaient humbles, dans leur démarche, pas extravagant pour deux sous, ni arrogants dans leur proposition punk-rock, et que les deux auteurs-compositeurs-interprètes suivants dans ma soirée POP étaient désarmants de gêne et d’une discrétion qui décontenance, considérant le talent qu’ils mettent de l’avant. J’ai donc décidé que c’était « la soirée des gênés ». Concept à travailler. Court métrage à venir. Jutra en vue.

Bref, Philémon Cimon.

Je n’ai pu entendre que deux morceaux, à mon arrivée à la Sala, mais la salle était bondée d’admirateurs qui, séduits par la voix enchanteresse de Philémon Cimon, ont savouré une performance bien ficelée, oscillant entre la chanson douce et une petite poussée rock en fin de parcours. Le temps le dira, mais Cimon semble prêt à briser des coeurs de fans avec ses chansons tristes et lumineuses. À noter qu’il vient tout juste de livrer un vidéoclip animé pour la pièce Julie July. Nope, ça ne parle pas de moi, malgré ce que mon époux peut croire. La réalisation et l’animation est signée Agathe Bray-Bourret et Mathilde Corbeil, aidées de Véronique Morier. De toute beauté (coquine).

A suivi Alden Penner qu’on connaît déjà pour sa participation aux groupes The Unicorns – il sera bien sûr au concert de dimanche du groupe culte – et Clues – qu’on aurait bien voulu revoir en concert aussi.

En ouverture, Penner se présente en solo. La main droite nerveuse, il offre une première incursion dans son monde à lui. Guitariste talentueux, Penner en fait la preuve dès le départ. Le rejoignent graduellement sur scène, trois musiciens, puis un quatuor à cordes. Le flot de pièces envoûtantes – qu’elles soient tirées du dernier album de Penner, Exegesis, ou du répertoire de ses anciennes formations – rappellent la dextérité du guitariste, les notes qu’il peut atteindre avec sa voix vibrante, douce et aiguë, et la bonne dose de rock qu’il peut ajouter à son folk. Je manque de mots pour décrire ce talent pur qu’il faut découvrir rapidement, avant qu’il ne s’envole ailleurs. Une belle surprise, sur scène, que cet Alden Penner. Sympathique, discret, polyvalent, doué.

POP Montréal se poursuit ce soir. Pour ma part, ce sera quelque chose comme un choix déchirant entre Secret Sun + Diamond Bones @ Divan Orange (22h/23h),  Solids @ Le « Ritz » P.D.B. (minuit), Mess Around + Bloodshot Bill + Ronnie’s Spector Beyond The Beehive @ Rialto (19h/20h/20h45), TOPS @ Sala Rossa (minuit et quart), ou encore la soirée Push & Shove @ TRH Bar (dès 21h30). Ou autre chose. C’est pas le choix qui manque, disons.

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