Osheaga 2016 – Jour 2: Best Coast, Coeur de pirate, Kaytranada, Jazz Cartier, Aurora
Après une soirée franchement réussie en compagnie de Wolf Parade au Corona – je vous épargne les détails, j’y étais à titre personnel -, voilà que la seconde journée du festival Osheaga se dessinait droit devant.
Arrivée sur le site vers 18h00, c’est auprès de Best Coast que la soirée a débuté, à 18h25, alors que toute la foule osheagienne se dirigeait vers la scène de la Montagne pour entendre Bastille. Correcte, sans plus, la performance de Best Coast s’est déroulée sous un soleil éclatant, devant une foule petite mais attentive. Alerte aux succès et aux nouveaux morceaux tout aussi empreints du rock californien du groupe, le fan moyen de Best Coast n’a sans doute pas été déçu. Malgré un son plutôt déficient pour la voix de Bethany Cosentino au début du spectacle et se répétant à quelques reprises, la musicienne, Bobb Bruno et le reste de la bande semblaient heureux de rappeler les succès de l’album Crazy for You, du plus récent California Nights et du moins mémorable The Only Place.
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19h15 sonnait – et non Sonnet, comme la scène Verte – et Coeur de pirate montait sur la scène de la Vallée. 7 ans. Voilà déjà exactement – c’était le 30 juillet! – 7 ans que je n’avais pas vu Coeur de pirate sur scène. La dernière fois, c’était aux Francos 2009, alors qu’elle donnait un concert à l’Astral et se présentait encore timide et peu assurée sur scène, malgré des chansons pop bien maîtrisées. Cette fois-ci, ce n’était définitivement pas la même game. Béatrice Martin et son équipe ont changé de ligue. Décomplexée, la musicienne y allait de chorégraphies dansées semi-improvisées, alimentant son chant assumé et sa performance énergique. Beaucoup plus rock qu’auparavant, un spectacle de Coeur de pirate balance une fougue contagieuse à la foule. Le spectacle est rodé au quart de tour, les musiciens solides sur scène et Béatrice Martin rappelle une jeune Alison Mosshart (The Kills). En empruntant au répertoire de ses trois albums, Coeur de pirate a su accrocher le public d’Osheaga, 8 ans après son dernier passage au festival.
19h50, Kaytranada s’amenait sur la scène Piknic Électronik. Arrivé à l’heure pour assister à ce spectacle? Too bad, le parterre est plein et le troupeau se déplace difficilement. C’est compact, il fait chaud même à 20h et le gars qui livre la bière peine à passer avec son diable rempli pour se rendre au kiosque à l’autre bout. Tant mieux pour Kevin Celestin et tant pis pour nous! Je comprends que la scène PÉ est réservé aux perfos de la trempe de Kaytra, mais éventuellement, face aux succès de certains de ces beatmakers et musiciens, déplacer ces spectacles sur les grandes scènes principales pourrait être judicieux, ou encore développons un nouveau secteur pour laisser plus d’espace à la scène Piknic Électronik et aux fans. Tous s’en trouveraient gagnants.
En me rendant souper dans le coin de la section VIP, j’attrape un bout de Haim sur grand écran, me rappelant leur perfo d’il y a deux ans, à Osheaga. Un bon moment musical, mais l’attente face à un nouvel album est de plus en plus grande. Souhaitons que la prochaine fois, les filles auront une nouvelle carte de visite.
Repartant vers les scènes du fond, j’accroche quelques morceaux de Death Cab for Cutie, rien de grandiose pour me faire regretter d’avoir manqué leur perfo. Les nostalgiques seront sans doute ravis, mais pour ma part, le tout m’endort.
Gros boost d’énergie du côté de Jazz Cartier, alors que le rappeur canadien qui a livré la mixtape Hotel Paranoia plus tôt cette année ensorcelait les fans amassés devant la scène de la Vallée. Tout le monde était enthousiaste et Jazz Cartier communiquait avec brio son plaisir en montant sur toutes les structures qui s’offraient à lui. En passant au travers ses trois mixtapes, dont la plus récente en majorité, Jaye Adams a offert une puissante perfo, particulièrement lors de l’interprétation de «Never Too Faded».
Après quelques pièces, c’est le temps de se déplacer vers la scène des Arbres où la jeune norvégienne Aurora Aksnes – connue simplement comme AURORA – offrait une incursion dans son univers electropop. Sur scène, la musicienne et son groupe déploient une fougue qui atteint en plein coeur les fans et curieux amassés devant la petite scène. Les mélomanes amateurs de Grimes, Florence + The Machine ou encore Lykke Li devraient tendre l’oreille.
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La troisième journée d’Osheaga sera surtout occupée, pour ma part – et puisque j’arrive sur le site à 18h), par la venue de Radiohead, évidemment, mais aussi de Nathaniel Rateliff & The Night Sweats, Koriass ou HÆLOS. Pas d’assignation cette fois-ci, que du plaisir!