Mile Ex End : En famille au coeur de la ville
Terreau fertile pour la musique et de multiples formes d’art, les quartiers Mile End et, désormais, Mile Ex, étaient à l’honneur – tout comme les artistes qu’ils hébergent et voient émerger – lors de la première édition du festival Mile Ex End Musique Montréal qui se tenait au cours de la fin de semaine de la Fête du travail. Petit parcours d’une nouvelle mère de famille qui cherche à entraîner sa progéniture à apprécier la musique.
Avec un bébé de 8 mois, en poussette ou porte-bébé, j’avais surtout envie de savoir jusqu’où je pouvais me rendre dans mon parcours de festivalière.
Combien de prestations pourrais-je voir? Est-ce que mademoiselle va trouver le moyen de faire une sieste en plein show?
Où est-ce que j’allaite cette enfant qui est ben trop curieuse et qui refusera sans doute d’être confinée derrière une couverture?
Serais-je game de changer sa couche sur une des tables à pique-nique disposées sous le viaduc, alors qu’il fait 10 degrés et que le viaduc fuit de pluie? À suivre.
On avait l’embarras du choix côté température: gros soleil et pas trop chaud le samedi; grosse pluie et frette le dimanche. Comment le Mile Ex End allait-il s’adapter à la situation?
Et puis, est-ce que je suis game de traîner ma fille deux jours de suite dans un festival, beau temps, mauvais temps? (On va se le dire tout de suite, la réponse est non.)
Jour 1: Du soleil, un jeu de poches géant, d’la 50 en cannette et du bon son
On était gâté pour cette première journée de festival: gros soleil, pas trop chaud, une prog’ qui se tient bien, et ben des sourires sur le site. Définitivement familial, l’organisation du Mile Ex End avait prévu une zone familiale avec animation et jeux, fauteuils poires (bean bag chairs) et coussins pour que les parents puissent se reposer et surveiller leurs enfants tout en appréciant les shows.
Bon, pour un enfant de 8 mois, ça reste limité, mais ce fut fort agréable de pouvoir se prélasser dans un coussin pendant une bonne partie de l’après-midi, tout en écoutant Adam Strangler, Aliocha (de loin) et Tire le coyote.
Les enfants qui pouvaient se déplacer par eux-mêmes ont pu apprécier les animateurs.trices fort joyeux.ses qui entraînaient tous les petits dans leurs folies.
Notons que les scènes Van Horne et Mile End restaient les plus pratiques pour les familles, alors que la scène Mile Ex, située sur ce qui est habituellement un stationnement, n’offrait que peu de zones d’ombre ou de repos. Un petit bémol dans cette superbe journée à laquelle ont eu droit.
Bref, les poussettes et portes-bébés pullulaient au mètre carré sur le site, samedi, en plus des enfants plus âgés qui, eux, appréciaient la musique autant que les jeux.
Ça m’a semblé être un signe clair du type de festivaliers que le festival a réuni – délibérément ou non: des trentenaires et quarantenaires, friands de musique (principalement locale et montréalaise, à quelques exceptions près), souvent parents, et ayant envie de partager leur intérêt pour ce médium artistique avec leurs enfants, sans avoir nécessairement à se rendre au Parc Jean-Drapeau. Marcher 20 minutes pour se rendre dans un festival de qualité, avec son kid, c’est assez chouette merci. D’autant plus que, quand ladite kid en a son quota, c’est assez simple de rentrer à la maison et de se dire qu’on a quand même pu en profiter un peu.
Vu/entendu ce jour-là: Maude Audet, en contrôle, Adam Strangler, toujours intense, Aliocha (et Charlotte Cardin), professionnel, Tire le coyote, en constante ascension, Partner, grunge-garage-avec-ben-des-insides, et Megative, avec son reggae très acceptable.
Aussi: un fail de structures gonflables avec ces cônes – qui représentent quoi? – près de la scène Van Horne qui rappelaient un peu trop certaines cagoules blanches qu’on aimerait voir disparaître.
Jour 2: Pluie, froid, pas game
Bon, je l’ai dit: j’ai pas été game de traîner la petite les deux jours. Principalement parce que changer sa couche à 10 degrés, sur une table de pique-nique sous le viaduc qui coulait, je trouvais ça pas mal far fetched.
Il y avait définitivement moins de familles et d’enfants en cette seconde journée aux antipodes climatiques de la veille, mais ceux qui se sont déplacés ne l’ont pas regretté, particulièrement pour la perfo-événement de Kid Koala, en début d’après-midi.
Piñata, musique soigneusement choisie par Kid Koala, p’tit train parents-enfants, bref, un gros block party bien orchestré par le producteur. Bien joué. J’espère avoir l’occasion d’y faire participer mon héritière dès ses premiers pas, lors d’une prochaine édition (donc, hein, essayez de reproduire ce genre d’activité, Mile Ex End!).
Pour battre la piñata, je ne suis pas inquiète: elle a déjà une sacrée swing, si j’en crois ses super claques dans’ face pleines d’amour que je reçois quotidiennement.
Puisque mon chum est aussi journaliste, on s’est donné la tag en milieu d’après-midi pour que je puisse aller apprécier quelques perfos et constater que j’avais bien fait de ne pas traîner le bébé avec moi.
Cela dit, l’animation s’est adaptée au temps: le party était pogné sous le viaduc, derrière le public de la scène Mile End.
Si je me fie aux files d’attente, les festivaliers auraient pris une couple de stands à café/thé/breuvages chauds de plus, et quelques aires de repos/réchaud de plus, ce jour-là.
C’était donc l’occasion ou jamais d’aller découvrir le Pop Up Mile Ex End, où les artisans se réunissaient dans les Ateliers Capitol. De belles découvertes, dont les tapis et babouches de la collection Un peu plus loin et les jouets de Des Enfantillages.
Vu/entendu ce jour-là: Andy Shauf, très fidèle à son album, Gabrielle Shonk, professionnelle et talentueuse, et Basia Bulat, pétillante musicienne dont je ne me tanne toujours pas.
Une prochaine édition?
Le marché du festival à la programmation pop-rock est-il saturé à Montréal? Sans doute pas encore, vu le succès de la première édition du Mile Ex End Musique Montréal. Il ne s’agissait pas là du festival de la découverte musicale – POP Montréal est là pour ça -, dans mon cas, ou d’un festival rempli d’expériences-événements (le FME fait bien sa job dans le style), mais bien d’un genre d’événement musical de la rentrée, en famille. Et c’est bien parfait ainsi.
Pour ma part, j’ai apprécié avoir peu de chemin à faire pour assister à des shows extérieurs avec ma progéniture, la qualité de la programmation musicale, la présence des camions de bouffe de rue, l’animation pour les enfants et la zone famille bien relaxe, et la tenue d’un festival qui met en valeur un secteur industriel de mon quartier que je traverse fréquemment en vélo ou à pied, sans m’y arrêter.
Les installations pourront être améliorées avec les années, mais pour une première édition d’un festival sans commanditaires ni subventions, je crois que ce fut une réussite, d’autant plus que ce secteur entourant le viaduc Van Horne gagne à être revitalisé.
Bref, de bonnes idées ont germé ici. Un sillon est apparu et gagne à être creusé pour que le festival se distingue des autres offres montréalaises et régionales qui ont lieu à ce moment-ci de l’année.
J’y reviendrai assurément faire un tour l’an prochain, cette fois-ci avec une gamine qui courra partout et que j’aurai du mal à suivre.
Je suis bien contente d’avoi emmené mon garçon de trois ans les deux jours et d’avoir vu tout plein de jeunes parents comme moi dans la même vibe avec leurs petits 🙂 J’ai adoré! Tout m’a plu! Au delà de mes attentes, je dirais!
Le KKK n’a pas enregistré la forme conique blanche. Il est grand temps qu’on se crée une réalité sans jugement, avec de nouvelles histoires. On pourrait choisir d’y voir une forêt de personnages enchantés avec des drôles de bouilles aussi. On doit tous prendre responsabilité pour mettre du positif dans ce monde et arrêter de voir toujours le côté négatif des choses.
On doit aussi prendre la responsabilité des choix visuels que l’on fait, avec toute la portée symbolique qu’ils ont. On ne peut nier les représentations et il faut s’attendre à ce qu’il y ait des témoins pour noter certains choix douteux, particulièrement à l’heure actuelle. Pour symboliser la forêt, d’autres choix visuels auraient pu être faits, sans aucun doute, choix qui auraient moins laissé place à une autre interprétation. Je suis d’accord qu’il faut travailler à changer les significations de symboles pour se les réapproprier, mais un cône blanc (tout gonflable qu’il soit), arborant un dessin de visage, ça laisse peu de place à d’autre interprétation, surtout de nos jours. Je souhaite que cela change, mais cela prendra du temps.