Alors que j'aurais eu de la difficulté à nommer plus d'une demi-douzaine de films québécois des années 1990 dignes d'intérêt, j'aurais facilement pu inclure 25 ou 30 longs métrages dans mon Top des années 2000. Je me suis toutefois limité à 10, comme le veut la tradition. N'hésitez pas à vous manifester dans les commentaires si vous estimez que j'ai omis certains titres que vous jugez incontournables!
Sans plus tarder, mon Top 10 des meilleurs films québécois de 2000 à 2009:
1 – Les
Aimants (2004)
La comédie
romantique la plus drôle, émouvante et intelligente réalisée depuis longtemps,
au Québec ou ailleurs. Ce premier long métrage d'Yves Pelletier, qui a
reçu le Jutra du meilleur scénario, présente un récit astucieux reposant sur
les hasards et les coïncidences, la synchronicité et le destin, les coups de tête et les coups de coeur… Le tout étant abordé avec un mélange d'irrévérence et de
sincérité très particulier. Les acteurs y brillent tous, Isabelle Blais en
tête, et notre plaisir est décuplé par la direction artistique inspirée des
toiles de Vermeer et l'extraordinaire musique composée par Dumas et Carl
Bastien.
2 – Petit
Pow! Pow! Noël (2005)
Un des plus
avant-gardistes de nos cinéastes, Robert Morin marie depuis longtemps la
vidéo au cinéma et le documentaire à la fiction. Dans ce film coup de poing,
aussi troublant que n'importe quel film d'horreur, il dépeint l'implacable
réquisitoire d'un fils envers son père mourant avec rien de plus qu'une caméra
voyeuse et une voix accusatrice. Bouleversant.
Lors de la
dernière décennie, le cinéma québécois a accueilli un nouveau
courant de cinéastes des plus prometteurs; pensons à Rafaël Ouellet, Stéphane
Lafleur, Denis Côté, Maxime Giroux, Noël Mitrani… Parmi eux, Yves
Christian Fournier est celui qui s'est imposé le plus décisivement avec une
œuvre incroyablement lumineuse, habitée et mémorable.
Cette
touchante chronique familiale de Jean-Marc Vallée, avec sa mise en scène
inventive, sa formidable trame sonore et sa distribution impeccable (Marc-André
Grondin, Michel Côté, Danielle Proulx, etc.), aura réussi à rallier tous
les milieux et toutes les générations, un exploit peu commun. On peut déjà
parler d'un classique de notre cinéma.
Une
histoire de pères et de fils foncièrement originale, empruntant parfois des
détours absurdes mais demeurant néanmoins prenante. La maîtrise de Philippe
Falardeau est épatante, tant au niveau du scénario que de la réalisation,
et le duo incarné par Olivier Gourmet et Paul Ahmarani est
simplement irrésistible.
De Pierre
Falardeau, qui nous a quittés cette année, on se rappelera du personnage
parfois grossier et de ses prises de position souvent polémiques, mais aussi de
plusieurs grands films, dont ce portrait des derniers jours des Patriotes. La
scène d'adieu entre Luc Picard et Sylvie Drapeau est un
véritable moment d'anthologie.
7 – Les
Invasions barbares (2003)
Oublions
son détestable Âge des ténèbres et souvenons-nous que quelques années
seulement auparavant, Denys Arcand était parvenu à critiquer les travers
de la société québécoise tout en faisant preuve d'énormément d'empathie et de
générosité.
8 – La Face cachée de la lune (2003)
Si Robert
Lepage a véritablement abandonné le 7e art pour de bon, quelle tragédie pour les cinéphiles! Sa
dernière réalisation à ce jour est exquise, autant pour l'ingéniosité de ses
compositions visuelles et de ses transitions que pour son récit senti, ses
personnages attachants et leurs innombrables répliques hilarantes. "Je parle fort, mais
je ne suis pas ridicule!"
Bourré
d'idées provocantes et de scènes saisissantes, ce film choral dense et complexe
de Sébastien Rose aborde de front le manque de vision des politiciens,
le choc des générations, la baisse des standards, l'activisme malavisé et les
failles du système d'éducation.
10 – La Trilogie de Bernard Émond (2005-2009)
Je triche
un peu ici, mais en même temps, il m'apparaît vraiment que c'est considérés
ensemble que La Neuvaine, Contre toute espérance et La Donation
prennent tout leur sens. Les petits défauts d'un ou l'autre des films semblent
alors plus négligeables, et l'impact de la réflexion empreinte d'humanité
qu'ils engloblent croît d'autant plus.
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Pour une fois, je suis entièrement d’accord avec votre choix. Chacun de ces films possède un moment fort, une espèce de scène fétiche dont l’ensemble des cinéphiles se souviendront toute leur vie. Est-ce que j’aurais mis Les Aimants en premier? Pas sûr!
Les Aimants, c’est très personnel comme choix, je sais. Mon film américain de la décennie, c’est Moulin Rouge!, pour vous donner une idée. Mais j’assume!
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Assez d’accord mais est-il possible de ne pas y inclure Polytechnique ?
Pour ce qui est de « Les aimants », OK, mais pas en première position. Selon moi, la première position revient à C.R.A.Z.Y. juste devant « Tout est parfait ». ou l’inverse à la limite.
Moulin Rouge à la première écoute? Très intéressant pour le chant et la chimie entre McGregor et Kidman. Mon style à moi c’est beaucoup plus « La face cachée de la lune » qui restera un classique dans le cinéma d’auteur. Malheureusement les films de Lepage vont nous manquer, tout comme l’innovation et le tour de force de son jeu dans ce film. À voir et à revoir…
M. St-Amour: j’aurais probablement inclus Polytechnique dans mon Top 20. Ce n’est pas beaucoup, 10 films pour toute une décennie, surtout quand elle fut riche comme celle qui vient de se conclure!
M, Laforest; « probablement dans le Top 20 » me semble un peu dur, même si effectivement la décennie nous a permis de nous réconcilier avec le cinéma d’ici sur tous les tons.
J aurais opté pour un top 20 et j aurais inclus DE PERE EN FLIC notre cinéma quebecois se porte tres bien, ces dernieres années les films sont tres bons et je suis fiere de notre cinéma.