Dans tous les domaines, il est normal et sain que les opinions
divergent sur un sujet. En ce qui concerne le cinéma, j'irais jusqu'à dire que
c'est même un plaisir de voir à quel point la vision d'un
film en particulier ou du médium en général peut être différente d'une personne à l'autre.
Ceci donne souvent lieu à des débats épiques qui durent parfois des
heures (particulièrement quand l'un des interlocuteurs est Jean Carlo,
mon ex-collègue de la Boîte Noire!).
Tout ceci pour dire que le fait qu'Avatar
ait son lot de détracteurs, malgré tout son succès au box-office et
dans les remises de prix, n'a rien d'étonnant ou de problématique. Personnellement, j'ai
adoré le film de James Cameron, comme beaucoup d'entre vous,
mais j'en connais plusieurs qui n'ont pas aimé, pour des
raisons souvent parfaitement valables.
Là où je tique, c'est quand on s'attaque non pas au film, mais à ses fans, qui seraient tous des geeks et des Trekkies qui ont 12 ans d'âge mental, à en croire certains.
Ah oui? Il faudrait avertir A.O. Scott du New York Times, David Ansen du Newsweek, Joe Morgenstern du Wall Street Journal, Peter Debruge du Variety, Ray Bennett, Michael Rechtshaffen et Kirk Honeycutt du Hollywood Reporter, Scott Foundas du LA Weekly, Stephen Schaefer du Boston Herald, Ty Burr du Boston Globe, Stephen Rea du Philadelphia Inquirer, Josh Board du San Diego Reader et Jeff Walls du Seattle Post, quelques uns de la cinquantaine de critiques américains qui ont inclus Avatar dans leur Top 10 de 2009…
AJOUT:
Parlant de mon ami Jean Carlo, il m'a fait parvenir ce commentaire qui démantèle admirablement l'argument selon lequel Avatar ne vaut rien parce que son scénario s'inspire de mythes et d'archétypes connus:
Le véritable problème avec la réception critique d'Avatar vient d'un postulat
relativement moderne (qui a pris forme au début du 19e siècle avec le
romantisme), c'est-à-dire que la valeur d'un récit doit se mesurer
d'après son originalité. Or, lors des siècles précédents, cette valeur
ne déterminait aucun jugement critique. Personne ne reprochait à
Virgile de réécrire l'Odyssée ni à Racine d'utiliser un sujet déjà
abordé par Corneille. Ce qui comptait ce n'était pas le sujet, mais le
traitement. Ceci dit, j'aimerais que quelqu'un m'indique une véritable
faute narrative dans le scénario Avatar, puisque la majorité des
commentaires critiques négatifs lui était destinée. Il ne suffit pas de
dire qu'une histoire a déjà été racontée pour prouver qu'elle a été mal
racontée.
AJOUT (2):
Pour ce que ça vaut, je viens de voir que nul autre que Quentin Tarantino avait récemment confié à un journaliste du Daily Mail qu'il était lui aussi un grand fan du film de Cameron:
"My movie aside, I cannot NOT list Avatar at the top"
("Mis à part mon film, je ne peux pas ne PAS mettre Avatar au sommet de ma liste.").
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Exactement , j’ai adoré Avatar. Mais en France aussi l’intelligentsia fait la fine bouche. ( la bouche en cul de poule)
J’ai adoré Avatar , parce que les trucages y sont grandioses, inimaginables, epoustouflikants . La créativité debordante. Imagine qu’ on te donne un crayon et tu dois imaginer à quoi peut ressembler la faune , la flore et les habitants d’une planète inconnue. Bref moi je rends le crayon et je dis à haute voie : i a pas écrit Avatar ici.
Mais j’ai trouvé des motifs « intellectuels » de l’aimer et de me justifier facilement. Je les ignorais. Je les ai fais miens. Ils sont tombés du ciel. Comme je sentais très nettement qu’on me prenait pour un primaire, j’ai rué dans les brancards de mon avatar, un mec un peu limité mais y faut pas pousser . J ‘ai maintenant de vrais arguments. » Tu as compris la negation existentielle de la réalité, de J Cameron? Non , sa finitude abortive? Sa representation de l’enfer nous touche assez bas? sa fuite? Non plus?
Mais qui me parle?
Vrai que c’est une critique de la colonisation. Mais je n’avais pas besoin de cela pour fantasmer , juste à me laisser emporter , ce qui devient de plus en plus difficile avec l’âge.
Pas plus que je n’avais besoin de motifs fondés pour aimer ce film de rêve. Car c’est un rêve tout du long.
Et quand tu sors de la salle, et qu’il pleut, tu te dis merde sur quelle planète suis-je tombé? Que c’est laid et petit ce monde…
Nous étions neuf dans cette salle sans la vision 3D , sans lunettes spéciales. Nous sommes sortis en pleurs de joie comme dans les églises mormones. A la fin du film je me suis demandé si je n’aurais pas voulu être un avatar, ou tout simplement en prendre un pour moi tout seul. Mais j’ai compris que j’ étais devenu un , avec des ailes dépointées et un petit bec , qui parle occitan avec un accent français. Je l’aurai envoyé aux impots . Il lui aurait foutu une flèche geante dans le c… Enfoncé 2001 Odyssée de l’espace, Robocop. Enfoncé Nicolas…
Je ne supporte pas le mépris pour Avatar et je jubile car Avatar après un mois et sans que les « intelligences protéiformes de l’hexagone n’en parlassent est toujours au top.
Au fond c’est une question de survie de voir ce genre de féerie.
Merci Avatar.