Selon Jacob Tierney (The Trotsky), le cinéma québécois est tourné sur lui-même, ignore les immigrants et les minorités, est honteusement homogène, etc. Ma collègue Josée Legault aborde le sujet sur son blogue.
Pourtant, un simple coup d'oeil sur la liste des films québécois ayant pris l'affiche depuis l'an dernier permet de constater que c'est en fait quasiment la majorité desdits films qui font preuve d'ouverture sur autre chose que les Québécois blancs francophones:
1981: l'histoire d'un fils d'immigrant italien
À quelle heure le train pour nulle part: tourné en Inde
À vos marques… party 2!: dépeint une compétition internationale de natation, à laquelle participe des athlètes d'un peu partout dans le monde
Le jour avant le lendemain (Before tomorrow): se déroule entièrement dans une communauté inuite
Le Bonheur de Pierre: le protagoniste est un Français nouvellement arrivé au Québec
La Cité: tourné en Tunisie
Dédé à travers les brumes: les Colocs incluent tour à tour un Cri de la Saskatchewan, un Français, un Belge et deux Sénégalais
Les Doigts croches: se déroule en Espagne
Journal d'un Coopérant: tourné au Burundi
Nuages sur la ville: met notamment en vedette des Polonais
Pour toujours, les Canadiens: le Rwandais Michel Mpambara y joue un rôle, et presque tous les (ex) joueurs du Canadien sont originaires d'ailleurs que du Québec!
Serveuses demandées: l'histoire d'une immigrante brésilienne
Transit: met en vedette Christian de la Cortina, cinéaste et acteur d'origine chilienne
Merci beaucoup de ces précisions, monsieur Laforest !
Je commençais a me demander si mon impression de départ était fondée ou pas sur des faits plus récents.
Votre billet fort bien documenté me prouve que Tierney souffre un peu beaucoup du syndrome du personnage se prenant pour Trotsky dans son propre film.
N’empêche que même le québécois francophone de souche moyen n’est pas vraiment plus au fait que le réalisateur de Trotsky quant a notre propre activité cinématographique récente parce que les grosses productions écrasent toutes les autres production du cinéma d’ici.
Je crois d’ailleurs qu’un effort équitable de marketing et de soutien de l’espérance de vie de « nos » films en salle devrait aussi faire partie de la mise en marche de notre cinéma subventionne par l’état.
Rien n’exclut, cela dit, que cette déclaration a Nicolas Bérubé, pour le journal la Presse, en direct de Los Angeles, n’avait pour but que de provoquer un peu tout le monde afin de redonner vie au film pour pas un rond tandis que le long métrage est toujours a l’affiche.
Je me demande même si la provocation gratuite du réalisateur montréalais n’était pas une manière de faire un coup de pub en égratignant un peu au passage la susceptibilité de tout un chacun, des deux cote de la rue St-Laurent.
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Anyway, puisqu’on en parle, si vous étiez un critique du genre « see it », « skip it » ou « wait till the movie comes out on DVD », quel serait votre verdict concernant The Trotsky ?
« See it » – Quoi qu’on pense des récentes déclarations de Tierney, son film demeure très bon!
Kevin,
Ce qui me déplait au plus haut point dans les propos de Tierney, c’est qu’il y cite Polytechnique.
Bowling for Columbine trop blanc ??? Shoah trop juif ?? L’ordre de grandeur n’est pas le même, j’en conviens, mais la tuerie de Poly visait un groupe en particulier.
Révisionniste à la Zundel/Le Pen, l’ami Tierney ? Non je ne le crois pas. A-t-il vu le film ? Rien de moins sûr..
Il devrait s’excuser avant que son impair s’ébruite..