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10 1/2 fois une femme

Deux longs métrages québécois prennent l'affiche cette semaine: 10 1/2 de Podz et 2 fois une femme de François Delisle.

Outre le chiffre '2' dans le titre, ces films ont assez peu en commun, étonnamment. Je dis 'étonnamment' car sur papier, on pouvait craindre dans chacun des cas qu'on allait se retrouver devant un film mélodramatique, misérabiliste et didactique à propos d'un sujet difficile, respectivement les enfants en détresse et les femmes battues. Les deux cinéastes parviennent à éviter ces pièges, mais de façons considérablement différentes.

Comme dans Les Sept jours du talion, Podz a choisi une approche sobre, minimaliste, quasi-documentaire, avec des images crues, souvent tournées caméra à l'épaule, sans musique ou toute autre forme d'artifice. Ceci n'empêche pas 10 1/2 de souffrir d'un scénario avec, comme l'écrit avec justesse mon confrère Charles-Henri Ramond dans sa critique, "des dialogues parfois très plaqués [et] une histoire qui manque cruellement de ressort", mais au niveau de la réalisation, rien à redire.

 

Pour sa part, François Delisle a choisi de fuir (littéralement) le cas social en sortant la protagoniste de 2 fois une femme d'une réalité étouffante pour ensuite explorer ses états d'âme de façon poétique et impressioniste, avec des images magnifiquement composées et très évocatrices ainsi qu'une excellente trame sonore atmosphérique. Le résultat est un des meilleurs films québécois de l'année à mon avis.

L'article de Manon Dumais sur 10 1/2.

Le mien sur 2 fois une femme.