Cet été, on pourra découvrir French Immersion, le premier film comme réalisateur de Kevin Tierney, qu’on connaît notamment pour avoir co-scénarisé et produit Dancing on the Moon et Bon Cop, Bad Cop, en plus d’avoir produit nombre d’autres projets depuis le début des années 1990. Il a bien voulu s’entretenir avec moi lors de mon passage à Ciné-Québec:
Ça ne doit pas être la première fois que vous participez à un junket? Vous êtes un jeune réalisateur, c’est votre premier long métrage, mais vous êtes dans le milieu depuis longtemps, quand même!
“Je dis aux gens que je suis le Xavier Dolan des gériatriques! Parce que j’ai participé au scénario, j’ai réalisé le film, je l’ai co-produit avec Claude Bonin, je joue dedans…”
Mais pourquoi est-ce que ça a pris autant de temps avant que vous ne réalisiez un premier long métrage?
“C’est une bonne question… C’est sûr que c’était toujours un peu dans ma tête, mais c’est vraiment à cause du fait que dans le processus de scénarisation avec Jeff, je suis tombé en amour avec tous les personnages du film. Et dès qu’on a complété la première ébauche du scénario, j’ai commencé à réfléchir à qui pourrait réaliser et finalement, j’ai décidé de le faire parce je n’avais pas un autre… Il y a des grands réalisateurs évidemment, il y a des gens qui travaillent dans les deux langues –”
Comme Jacob?
“Oui, mais Jacob [Tierney, son fils] fait ses films à lui qu’il écrit, je n’ai jamais pensé à lui pour French Immersion, qui est une autre sorte de film. J’ai toujours pensé à lui pour jouer le rôle de Jonathan, mais pas pour réaliser… Et donc mon co-auteur, Jefferson Lewis, me demandait: “Alors?” Et quand je lui ai dit: “Je pense que je vais le faire.”, il a dit: “It’s about time you admitted it!” Pour lui, c’était plutôt inévitable que ce soit moi, et j’ai adoré ça. C’était un bonheur total.”
Vous disiez que vous êtes tombé en amour avec vos personnages donc, lors du processus de casting, ce devait être important de trouver les bons acteurs pour les incarner?
“Quand même, et j’ai pas mal réussi. La distribution de French Immersion est encore meilleure que mes attentes. L’idée de demander à Pascale Bussières ou Karine Vanasse de jouer dans mon film, je croyais qu’elles n’allaient jamais accepter… Mais chaque comédien était mon choix, je suis allé les rencontrer, je ne les ai pas suppliés, mais ça a marché. J’avais toujours l’idée de demander à Rita Lafontaine de jouer la grand-mère parce que pour moi, c’est la mère de Michel Tremblay; d’ailleurs, dans le film, elle s’appelle Rhéona Tremblay… C’était un genre de fantasme. L’idée qu’elle accepterait d’être dirigée par moi, un jeune réalisateur… Mais tout le monde a accepté. Sylvain Marcel, qui était dans Bon Cop, Peter MacLeod, qui a une tête extraordinaire, Dorothée Berryman, Yves Jacques… La même chose pour les acteurs anglophones, comme Fred Ewanuick qui joue à la télé dans Dan for Mayor, Gavin Crawford de This Hour Has 22 Minutes, Martha Burns, avec qui j'avais travaillé sur le film Love & Savagery…”
Est-ce que le film va prendre l’affiche au Québec et dans le reste du Canada en même temps?
“On est en train de regarder ça, mais c’est très compliqué. Au Québec, on a presque maîtrisé notre marché à nous, au Canada anglais, ce n’est pas pareil. C’est un film d’été, un film populaire, espérons, grand public, c’est un film d’été. Mais est-ce qu’on va avoir la sortie dans les deux en même temps, dans la même saison, comme Bon Cop, Bad Cop? Je ne sais pas. J’avais annoncé le 1er juillet comme date de sortie en blague, mais entre dire ça et la réalité…”
D’ici là, pourra-t-on voir le film dans un festival?
“Ce n’est pas un film de festival… Mais si on me demande d’ouvrir Cannes, je vais accepter!”