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Bum Rush de Michel Jetté: gangs, portiers et danseuses

 

Après nous avoir offert Hochelaga (2000) et Histoire de pen (2002), le cinéaste Michel Jetté nous présentera en 2011 un autre drame criminel, Bum Rush, dont l’action se déroule principalement autour du Kingdom, un bar de danseuses de la rue Saint-Laurent qui devient un champ de bataille pour les gangs de rue, ce qui force les portiers de l'établissement à prendre les grands moyens pour nettoyer l'endroit (comme Patrick Swayze dans Road House?).

Rencontré à Ciné-Québec la semaine dernière, Jetté nous a résumé la genèse du projet:

“Pendant six mois, j’ai fait une recherche assez intensive dans le milieu de Montréal suite aux opérations SharQc, qui avaient déstabilisé énormément le milieu criminel avec les arrestations massives qui ont vidé les chapitres des Hell’s Angels. Puis ce que j’avais entendu dire, c’est que les portiers se mangeaient une bonne shot parce que, le milieu étant déstabilsé, c’est beaucoup dans les bars que ça se passait. Il y avait vraiment des conflits qui étaient en train d’éclater entre les gangs de rue dans les territoires qui appartenaient aux motards, les Italiens étaient à travers ça… J’ai rencontré des criminels actifs, d’anciens criminels, des gars de gang de rue, des Italiens aussi, j’ai étudié la mouvance qui se passait à ce moment-là et je me suis aperçu qu’on était vraiment près d’une guerre de territoire.

"Donc, pendant six mois de temps, j’ai investi ce milieu-là, je suis allé dans des bars qui avaient de gros problèmes avec certains gangs de rue, puis j’ai structuré une histoire à partir de faits réels, que j’ai concentrée autour d’un bar. Mais maintenant, bien sûr, ce qui se passe dans le film, c’est une fiction. On a gardé le nom original du Kingdom, mais il n’y a rien de ça qui est arrivé au Kingdom!”

Il s’agit de votre troisième long métrage qui se déroule dans le milieu criminel. C’est un milieu qui vous fascine particulièrement?

“Oui, disons que c’est un milieu que je connais un peu, et je me sens à l’aise de traiter de ces choses-là. Ce n’est pas d’aujourd’hui que je m’y intéresse; quand j’étais jeune, dans le quartier où je restais, j’avais deux groupes d’amis: les bolles à l’école et les délinquants, les bums, et je me suis promené un peu dans les deux univers… C’est évident que c’est un milieu fascinant, c’est un milieu extrême, avec des personnages très colorés, et on a affaire à des individus qui nous offrent une perspective sur l’humain qui joue encore une fois dans les extrêmes.”

Pourtant, il n’y a pas beaucoup de cinéastes québécois qui s’attaquent à ça.

“Je suis très surpris de ça. On a, malheureusement, un univers criminel extrêmement actif. Il n’y a pas si longtemps que ça, les Hell’s Angels du Québec étaient considérés comme les motards les plus violents au monde. Il y a quelque chose à explorer à travers ça, autant à Montréal qu’en région, et je suis très surpris de voir à quel point il n’y a pas beaucoup de choses qui se développent à ce niveau-là. On a une criminalité comme je disais très colorée, sans faire de jeu de mots, et moi c’est mon dada. Du moins, pour ces trois films-là, qui forment un genre de trilogie. Probablement que le prochain sera dans un autre univers, mais il est pas mal certain que je vais toujours plus ou moins revenir dans cet univers-là. ”

La date de sortie de Bum Rush n’est pas encore confirmée, mais on devrait pouvoir découvrir le film quelque part au printemps.

www.bumrushlefilm.com