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Tragédie de Olivier Dubois: c’est si bon quand ça fait mal

Crédit: François Stemmer
Crédit: François Stemmer

J’avais hâte de voir ça, Tragédie de Olivier Dubois.

Vanté par mon estimé collègue Philippe Couture qui avait vu la pièce à Avignon l’été dernier, le spectacle-événement avait aussi été choisi par l’équipe de VOIR pour occuper la page frontispice du numéro papier du 17 avril. Un peu à cause de la controverse que l’oeuvre a suscitée en France, faut l’admettre.

Dans un moment d’excès d’enthousiasme, je me suis rendue sur le site du Grand Théâtre pour acheter mon billet avec mes sous. Chose infiniment rare, il va s’en dire, pour une journaliste culturelle. Mais je ne voulais pas prendre la chance d’attendre après une invitation média qui ne viendrait jamais.

Vu l’engouement, j’ai cru que ce serait sold out. Or, il en était tout autrement. La salle était peut-être remplie au tiers de sa capacité. Les 18 danseurs ont dû s’exécuter devant une foule clairsemée ce qui, pourtant, n’a pas semblé affecter l’intensité de leurs interprétations.

Mais ce qui étonne le plus avec Dubois, c’est son originalité. Chaque déplacement, chaque mouvement semble avoir été pigé dans son imagination comme si le chorégraphe français avait réussi à faire fi de toute influence extérieure. Ça crève les yeux: Olivier Dubois appartient au club sélect de ces hommes et femmes de danse qui parviennent à développer leur propre langage chorégraphique.

Tragédie est un ballet rock en totale osmose avec son époque, une épopée psychédélique (par moments) qui captive et envoûte. Et ce, sans décor ni projection. Dubois parvient à nous donner une solide claque au visage en mettant uniquement à profit les corps, des éclairages bien pensés et une trame sonore redondante. Un tour de force.

Il n’y a que le premier segment de la pièce qui déçoit, sorte de longue marche introductive d’une vingtaine de minute. L’entrée en matière est trop longue et banale pour cette pièce d’exception. Faudrait resserrer un peu et peut-être même couper le début de moitié.

 

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Tragédie

Du 1er au 3 mai au Théâtre Maisonneuve