Les « Dinseyland’s peep shows » de Miley Cyrus ne font pas salle comble et malgré l’attention exacerbée que lui porte les médias traditionnels, sociaux et web. C’est un article de mon homologue de Noisey, Sam Wolfson, qui me l’a fait réaliser. Dans sa chronique parue cette semaine – que je vous invite à lire, parce que c’est follement pertinent et bien écrit – il parle du premier échec de l’adage sex sells. Ou, si vous préférez du marketing à vocation virale basé sur du dévoilage de peau, des mouvements de langue et/ou des chorégraphies à la The Pussycat Dolls.
La tactique est vieille comme le monde et elle a, jusque-là, très bien servi Madonna et ses contemporaines. Je pense à Britney Spears, Christina Aguilera, Rihanna et toutes celles que je ne nommerai pas ici. Mais est-ce que le public s’en serait lassé?
Au Québec, ça n’a jamais marché fort fort de toute façon. Il y aura eu Mitsou, un espèce d’accident de parcours parce que tous les mélomanes, cinéphiles et simples obsédés du star-système étaient fascinés par ce nouveau médium que constituait le vidéoclip à l’époque. Je ne l’ai pas vécu – je n’étais même pas née! – mais c’est ce que les intervenants des documentaires à Musimax disent tout le temps. À part l’interprète de Bye Bye Mon CowBoy, et peut-être Marjo, quelle autre chanteuse québécoise a bâti sa carrière sur de la lingerie, des paroles sulfureuses et bien de la peau?
J’ai eu envie de vous rappeler l’échec commercial monumental de Caroline Néron et les insultes qu’elle a essuyées jusqu’à ce qu’elle se recycle dans la fabrication de bijoux.
Il y a aussi eu Pamela Lajoie « l’animale ».
Et Eve, l’ex-Baby Spice dont à peu près personne ne se souvient malgré ses hits à Musique Plus.
Est-ce que leurs carrières musicales d’étoiles filantes s’expliquent par nos bonnes valeurs judéo-chrétiennes (ou notre propension au slut shaming) qui ont survécues à notre Révolution tranquille? Ou est-ce parce que le Québec est plus avant-gardiste que les autres régions du monde occidental au rayon de la pop culture? Je ne sais pas, je me risque à deux hypothèses comme ça.
Ça n’explique quand même pas les faibles scores aux ventes de la « south belle » Miss Cyrus et (même) de la new-yorkaise Lady Gaga pour ses deux derniers albums. Je retourne la question dans tous les sens et je ne vois que deux réponses possibles: l’arrivée des interwebs et la surenchère des foufounes.
Je m’explique. Premièrement, et avec l’avènement du web, les boules, les pénis et les vagins sont partout à commencer par les fenêtres pop-up qui apparaissent sans même que vous le demandiez. En 2014, la porno est ridiculement accessible. Pourquoi payer pour voir un show de Miley Cyrus quand la porn ne coûte rien et qu’elle vous procurera sans doute le même effet dans le bas du ventre?
Et qu’entendais-je par « la surenchère des foufounes »? Je pense simplement que le public en a franchement marre de voire les pop star rivaliser de sex-appeal. Qui se surprend aujourd’hui de voir du tape noir sur des mamelons, des strings portés sur scène ou deux filles qui se frenchent dans un clip? Aujourd’hui, tout ceci est follement banal et déjà-vu. Et si tout avait déjà été fait?
Le mégasuccès d’une fille comme Adele témoigne à merveille de l’écoeurantite aiguë du public vis-à-vis à l’hypersexualisation des chanteuses populaires. Nicki Minaj n’est s’est pas rhabillée pour rien et Jennifer Lopez n’a pas tenu un propos féministe dans son dernier vidéoclip par hasard. J’en suis convaincue.
Très intéressant comme prémisse pour commencer la réflexion. Par contre, j’aimerais avoir des chiffres des revenus d’Adèle selon les critères suivants : vent (CD, téléchargement, spectacle) droit d’utilisation (radio, TV, film, pub), endossement de produit, apparition dans des événements, etc.
Je ne suis pas si sûr du mégasuccès d’Adèle et que le sexe de Miley est moins rentable.
J’aime bien « c’est ce que les intervenants des documentaires à Musimax disent tout le temps. »
Tellement vrai.