BloguesLa blogue de Catherine Genest

Le « sauvetage du Diamant » ou pourquoi je ne crierai pas de joie trop vite

Nouvel épisode dans la saga du Diamant. Après un « chockage » en règle du gouvernement Couillard, ou plutôt une menace de se retirer,  la ministre de la culture Hélène David a convoqué les médias aujourd’hui pour re-promettre le même 30 millions initialement offert par Charest au printemps 2012.

(Anecdote pas banale: aucune invitation à ladite conférence de presse ne m’a été acheminée et il en va de même pour mes collègues du service de nouvelles du Voir. Oublier un média qui se spécialise dans la couverture de la culture à Québec depuis 24 ans pour une annonce comme celle-ci… c’est tout un fail en termes de relations publiques!)

Ceci étant écrit, on peut lire ce qui semble être l’intégral du communiqué de presse officiel sur le site web du Ministère de la Culture et des Communications. On met l’accent sur des « bonifications porteuses ». De quoi s’agit-il exactement? Difficile de savoir puisqu’aucun sous de plus n’a été ajouté à la généreuse contribution du provincial et que le budget total du projet a été révisé à la baisse. De 60 millions à 54 millions pour être plus précise.

Les Libéraux retireront-ils leur billes pour une seconde fois et sans crier gare? L’hypothèse est cynique mais pas irréaliste considérant le fait qu’il reste encore 17 millions de dollars à trouver pour que le projet de Robert Lepage voit (enfin!) le jour au centre-ville. D’autant plus que c’est précisément ce « désintérêt du privé » qui avait rendu le provincial frileux à la fin de l’année dernière.

Donc, je récapitule: Le Diamant peut compter sur 30 millions du provincial et 7 millions du municipal. Le fédéral n’a pas encore répondu à la demande de subvention de 7 millions et les 10 millions restants devront provenir du privé ou de la vente d’espaces commerciaux au rez-de-chaussée.

Rien n’est encore sûr, ni coulé dans le béton, pour ce projet qui vise à dynamiser le milieu déjà « créativement grouillant » des arts de la scène à Québec en plus de revaloriser la Place D’Youville que les locaux délaissent de plus en plus.

Mais je suis toutefois certaine d’une chose: c’est quand même super lourd de jouer avec Lepage comme un vulgaire instrument de manipulation politique. Ça va faire, là, le push and pull. Avec son rayonnement à l’international, rien ne l’oblige à rester ici ni à se faire niaiser par nos dirigeants politiques.