Pour la deuxième fois en deux semaines, Hydro-Québec a coupé le service sur une petite (non: microscopique) portion du quartier Saint-Jean-Baptiste au centre-ville de Québec. Jusque là, rien d’exotique. Le hic, dans les deux cas, c’est qu’ils n’ont jamais avisé les propriétaires des bâtisses touchées.
La première fois, on l’a appris par la bande en lisant les (autres) journaux. Cette fois? Que dalle. J’appelle l’info-panne avec ce qu’il me reste de batterie sur mon cellulaire. La voix robotique reconnait mon adresse, liée à mon numéro de téléphone dans leur système, et me parle d’une coupure « planifiée ». Le service reprendra à 6h demain matin. Il est 19h et je sais pertinemment que les denrées dans mon frigo ne tougheront probablement pas la run.
J’entreprends donc de trouver le numéro du service à la clientèle d’Hydro-Québec. Je signale, ça sonne. « Les bureaux sont présentement fermés. » Pourquoi se soucier de la satisfaction de tes usagers quand tu as a le monopole?
Me reste l’option des réseaux sociaux pour signifier mon mécontentement. Je prends le temps d’écrire un petit tweet même si je sais que le ou les gestionnaires de communauté travaillent de 9 à 5. Je l’ai appris à mes dépens il y a deux semaines.
C’est finalement les ouvriers en chiennes orange qui reçoivent ma plainte en pleine rue et même s’ils ne sont aucunement fautifs. Très gentils, ils me promettent d’en parler à leur supérieur. Au cadre qui, probablement, prend ce genre de décision là dans une belle tour à bureaux sans avoir à endurer les faces de boeufs comme la mienne. La compagnie a ses boucs émissaires qui, par ailleurs, m’apportent quelques précisions. « On fait ça de soir parce que les commerçants se sont plaints la dernière fois. »
Apparence que les citoyens ont moins de poids: on n’est pas regroupés en association et il y a moins d’argent en jeu. Moins de visibilité médiatique aussi? Peut-être que non finalement. Dans les 70 abonnés touchés, ça s’adonne qu’il y a une grande gueule qui jouit d’un reach web pas pire pantoute.
La prochaine fois, s’il vous plait, pourriez-vous prendre le temps de me lâcher un petit coup de fil? Ce serait ben fin.
(P.S.: Si j’oubliais de payer mes factures, je suis sûre que vous seriez pas mal moins polis que moi dans cette mini chronique.)
Ce texte a été écrit sur un calepin dans un café avec une auteure (allô c’est moi!) aux cheveux encore mouillés et au eye-liner probablement dégoulinant parce que se démaquiller dans le noir, disons que c’est pas l’idéal. À 8h, à l’heure de partir de la maison, le courant n’était toujours pas revenu.
Hydro, l’empire du mal.
HAIL HYDRO!!