Hier, à la demande de l’administration Labeaume, une oeuvre d’art de Jean-Pierre Raynaud intitulée Dialogue avec l’histoire et offerte par la Ville de Paris en 1987 a été détruite à la pelle mécanique. Réduite en poussière, pulvérisée, décrissée.
L’image, partagée par le gestionnaire de communauté de Radio-Canada, est particulièrement violente.
L’oeuvre Dialogue avec l’histoire est «démantelée» en ce moment à la place de Paris à Québec. L’opération a toutefois davantage l’allure d’une démolition à l’aide d’une pelle mécanique.
Posted by ICI Québec on 17 juin 2015
Julie Lemieux, vice-présidente de conseil exécutif de la Ville de Québec, a justifié cette décision-là en soutenant que l’oeuvre constituait un danger pour le public. Plutôt que de la restaurer, une pratique hyper courante dans le milieu de l’art, nos dirigeants municipaux ont décidé de la mettre à terre et pour un peu plus de 20 000$ selon ce que rapporte le Journal de Québec. Je ne suis pas une experte mais j’estime avoir le droit de penser qu’une restauration ne coûterait pas vraiment plus cher. Quelqu’un de callé là-dedans veut bien me faire une soumission?
Pris de court, les historiens de l’art qui connaissent bien l’oeuvre de Raynaud et qui auraient pu se prononcer n’ont même pas eu le temps de s’organiser. Deux jours après l’annonce, l’ordre était mis à exécution et je ne compte plus le nombre de commentaires extatiques que j’ai lus. « Enfin une laideur de moins dans ce secteur », « on l’a vue en masse et endurée cette oeuvre-là », etc. Bref vous voyez le genre.
Or, les citoyens de Québec ne pensent pas tous ainsi. Ils n’ont pas été consultés et j’aimerais profiter de ma tribune pour clamer haut et fort que j’ai honte de payer mes taxes dans cette ville de ti-counes. Une ville où les politiciens locaux démontrent un manque flagrant de respect pour leurs électeurs ainsi que pour l’art sans parler de leur inculture tout aussi gênante. Jean-Pierre Raynaud a reçu le Grand prix de sculpture de la Ville de Paris en plus d’avoir été fait Chevalier de la légion d’honneur. Autrement écrit: le gars, c’est pas un deux de pique. (Sa page Wikipédia est un incontournable dans l’état actuel des choses.)
Ce que beaucoup de gens ignorent aussi, c’est le plan initial pour incorporer l’oeuvre Dialogue avec l’histoire dans l’espace public qui n’a jamais été mis à exécution.
via Protégeons Québec (Facebook)
Reste à voir si l’artiste poursuivra bel et bien la Ville de Québec comme il menace de le faire. Un dossier à suivre de très, très près et qui évolue épouvantablement rapidement.
// Mise à jour, 6 juillet 2015: je viens de tomber sur ce nouveau pochoir situé sous le viaduc de l’Îlot Fleuri à la jonction des quartiers du Vieux Port et de Saint-Roch. L’artiste reste anonyme mais une question se pose toutefois: assistons-nous à la naissance d’une nouvelle tendance, d’une nouvelle icône dans le paysage urbain?
»Une ville où les politiciens locaux démontrent un manque flagrant de respect pour leurs électeurs… »
En fait, c’est le contraire. Québec est une des seules villes du Québec qui respectent ses électeurs.
C’est à vous de vous demandez »Est-ce que cette ville me convient? ».
Merci pour cet article je trouve cela réellement horrible. La restauration d’une oeuvre ne coute pas plus de 10 000$. ( et j’exagère) Les oeuvres de cette taille de Raynaud sont vendues près de 180,000EUROS. Et la ville décide de payer 20 000$ pour la démolir.
https://www.artsy.net/artist/jean-pierre-raynaud/auction-results
Désolé mais cette oeuvre était réellement une horreur.
Vous semblez croire que vous avez le monopole du goût m. Guillaume.
Je serais capable de faire une oeuvre de ce genre avec les restes des tuiles de céramiques de ma salle de bain. Laid, laid, laid. Ce n’est pas parce que cela s’appelle une oeuvre d’art et qu’elle est faite par un « artiste » que par snobisme on se fâche parce qu’elle a été détruite. Snobisme. C’est un cadeau! Eh bien quand on donne un cadeau, il a été donné, donc la personne qui l’a donné n’a pas son mot à dire si la personne qui l’a reçu ne l’aime pas et comme c’est donné, elle peut en faire ce qu’elle veut. Donner, c’est donné.
Cette œuvre est indéfendable. Une laideur sans nom au milieu d’un des lieux les plus riches en histoire de toute l’Amérique du Nord. Une œuvre d’art ? Deux blocs de béton superposés avec des plaques de céramique de cuisine collées dessus. On peut appeler n’importe quoi « art », surtout quand cela vient d’un artiste établie. Le fait est que cette œuvre était depuis le début une horreur et que la grande majorité des résidents de la ville de Québec la détestait. L’administration Labeaume a réalisé le souhait de la majorité. Aurions-nous ou la déplacée ailleurs ? Je ne sais pas si c’est vraiment une possibilité de déplacer un énorme bloc de béton….
En terminant rappelons que l’artiste en question n’a pas réalisé l’œuvreais la seulement conceptualisé. Je suppose donc que le concept lui appartient ? Comme un sculpture qui n’est jamais unique tant que le moule existe toujours ? Ca ne sera pas bien compliqué de reproduire
L’œuvre. Deux coffrage de béton et de la céramique et le tour est joué.
La fois où j’ai aperçu ce bloc blanc inerte au milieu du site historique Le petit Champlain, j’ai cru à une erreur grave de jugement. Ce gros bloc stérile, laid et sans aucune notion artistique aurait peut-être sa place ailleurs, mais pas à l’endroit où nos premiers colons ont foulé le sol québécois. Ça « jurait » dans le décor comme on dit…
C ‘etait tellement laid, que meme Paris n’en voulait pas. C’est pour cela qu il l’ont donne. Faut quand meme realiser qu ‘il y mieux comme art.
Une oeuvre d’art publique n’a pas nécessairement droit de cité éternellement sur l’espace qu’elle occupe. Ce n’est pas tout les oeuvres et tous les artistes qui transcendent le temps. On n’est pas dans le monument commémoratif. La question est de savoir ce qui va occuper cette espace. Une niaiserie générique ou une oeuvre forte et pertinente. Avec Une oeuvre d’art publique n’a pas nécessairement droit de cité éternellement sur l’espace qu’elle occupe. Ce n’est pas tout les oeuvres et tous les artistes qui transcendent le temps. On n’est pas dans le monument commémoratif. La question est de savoir ce qui va occuper cette espace. Une niaiserie générique ou une oeuvre forte et pertinente. Avec Labeaume, on peut malheureusement s’attendre au pire.
Cette oeuvre aussi surnommée » Le Colosse de Québec » appartient à une série des autoportraits de l’artiste.
C’est lui même qui est à l’Intérieur de cette sculpture, cela représente un être humain.
Un autoportrait monumental pour la ville de Québec.
Sur Wikipédia vous pouvez voir son oeuvre Stèle pour les droits de l’homme qui est à Barcelone. Plutôt que d’y avoir un seul humain sous les carreaux, ils sont trois.
Pour la même oeuvre figurative mais dans un autre contexte et en plus petit format vous pouvez la voir dans sa maison en 2011 :
http://aliceaupaysdesarts.blogspot.ca/2011/09/jean-pierre-raynaud-la-galerie-laurent.html
Quand l’art perd, l’humanité paye cash! L’art est le berceau d’éternité ds peuples…Que reste t’il des civilisations englouties? sûrement pas votre petit mépris, infime goutte d’eau ignare et dérisoire dans un océan de culture pour des siècles et des siècles…Vos commentaires stupidement épidermiques et superficiels sont le terreau de Daesh et l’alibi du coup de force des gens censés vous représenter. Les cochons ont souvent le groin sale quand il est pris dans la confiture qu’ils n’auraient jamais dû recevoir…. Raynaud est un artiste visionnaire auquel l’histoire rendra sa place. Regardez son travail depuis 50 ans et essayez de comprendre le message essentiel qu’il porte à l’humanité sans concession ni racolage. De Gaulle disait » allez vers les hauteurs, il y a moins de monde », il avait bien raison!
L’oeuvre de Raynaud comprend plusieurs pièces similaires, dont celle intitulée « Stèle pour les droits de l’homme », qui est en fait ni plus ni moins que 3 exemplaires de « Dialogue avec l’histoire » collés côte à côte. Pour ma part, l’aspect visuel de « Dialogue » ne me plaisait pas; le contraste me paraissait violent sans susciter de réflexion pour la peine. Il y a tant de façons de générer un « dialogue avec l’histoire » dans un lieu comme le Vieux-Québec que ce genre d’oeuvre devient plutôt caduque. Il s’agit de mon opinion de Québécienne, bien sûr.