Le toujours ingrat contrat du 5 à 7 d’ouverture de Place D’Youville a été confié à la starlette pop du moment, l’ex Accrophone et actuel bas-canadien Claude Bégin. Une foule éparpillée qui clashe avec le temps d’antenne confié au sex symbol et à son succès Avant de disparaître sur les ondes des radios commerciales d’en face. Détail important : il est arrivé habillé et sans son mouton.
Or, la facture plutôt rock des arrangements (surtout sur Au 1036) vient elle aussi surprendre pour bien mettre en valeur son talent de compositeur et faire oublier le côté parfois un peu romantico-mièvre de ses chansons. Sur scène ? Un certain Karim Ouellet à la guitare, le bassiste Jessy Caron (membre fondateur de Men I Trust), une choriste (sa sœur Élise), Guillaume Tondreau et le batteur de I.No Olivier Beaulieu. Un band, une « dream team » à faire pâlir d’envie pas mal tous les musiciens locaux.
Malgré quelques pépins, une guitare en apparence mal branchée et une voix pas très juste, Bégin a relevé le défi d’un premier spectacle solo au FEQ avec la nonchalance charmante qu’on lui connaît. On se questionne juste sur la pertinence de refaire son hit une deuxième fois en fin de parcours. Pas nécessaire et redondant.
Mention spéciale à Eman qui est venu le rejoindre pour chanter/rapper sur Montagnes russes (Serge Fiori) d’Alaclair Ensemble en mode « full band ». Le moment fort et certainement le plus groovy du concert. Karim a aussi pris le contrôle de la scène et au-delà des solos de guit pour chanter une version acoustique de Marie-Jo. Cute, cute.
Karim Ouellet, Claude et Élise Bégin
Posted by Catherine Genest on 9 juillet 2015
Un triple plateau tout féminin
La deuxième étape de notre itinéraire, c’est l’Impérial Bell qui s’est d’ailleurs grayé d’une clim depuis le temps où on en rêvait. Milk & Bone arrive sur scène comme une grosse bouffée d’air frais. Les voix sont tellement justes et pures qu’elles font pleurer, la basse de l’échantillonneur nous prend au cœur.
Une performance sans faille pour ces deux héroïnes de l’électro pop qui m’avaient déjà charmées avec leur premier album paru cet hiver. Et elles y rendent justice : leurs harmonies vocales sont encore plus belles en vrai !
Point bonus pour les interprétations senties qui bouleversent presque. Frissons et contemplation. On vient de passer au niveau supérieur, d’autant plus que Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin savent parler à une foule et la faire rire.
Milk & Bone interprète « Coconut Water »
Posted by Catherine Genest on 9 juillet 2015
Vient ensuite le tour de Foxtrott joueuse de synthés, de cymbale, de tambourine et chanteuse panachée. Même sans album en poche, l’auteure-compositrice-interprète Marie-Hélène L. Delorme a déjà l’assurance des « frontwomen » d’expérience et un répertoire de compos assez vaste. On fait vite de remarquer la présence d’un cor d’harmonie qui confère à sa musique déjà dramatique un aspect encore plus épique rappelant un peu Woodkid.
La performance de Foxtrott au Festival d’été de Québec
Posted by Catherine Genest on 9 juillet 2015
Difficile de rester de glace avec des rythmes galopants performés en direct par un batteur, sa voix bourrée de soul et ses mélodies accrocheuses dès la première écoute. C’est bon, mais ça tend à s’essouffler un brin à la mi-parcours et sa demande assez cavalière pour le silence vient nous refroidir un peu. Une intervention assez maladroite.
On n’a heureusement pas le temps de se tourner les pouces (lire : de regarde notre iPhone) tellement longtemps puisque les danseurs Chad Concepcion et Raphaël Gagnon viennent la rejoindre pour finir le spectacle. Leur gestuelle alliant danses hip hop et africaine vient vivifier le tour de champs de brillante manière. Un puissant tour de force qui nous fait presque oublier qu’elle aurait dû jouer en premier à la place de Milk & Bone.
S’en suit la tête d’affiche Yelle, méga vedette de l’ère MySpace qui continue de créer en tout authenticité malgré un hype déclinant. Tout sourire, elle arrive sur scène en dansant une envie de bouger vraiment contagieuse. Non, le disco n’est pas mort et la carrière de Julie Budet non plus!
Qu’in toé. Un petit souvenir de Yelle.
Posted by Catherine Genest on 9 juillet 2015
J’avoue que j’ai eu du mal à contenir mon mes sourires et à me concentrer sur mon article sur la galerie de presse devant autant de joie de vivre en condensé, la voix mutine de cette française sans âge, les jeux d’éclairages transcendants, la mise en scène étudiée. Même sa façon infantilisante de parler au public a quelque chose de terriblement séduisant et sexy, public qu’elle tient par ailleurs dans sa poche arrière.
// Demain je serai au OFF pour : Syzzors, Nimbes et Fonkyson à la Salle Multi de Méduse